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L'anatomie
animale
Suivant les différents points de vue sous
lesquels on l'envisage, on a subdivisé l'anatomie animale de la manière
suivante : l'anatomie spéciale de l'humain, ou anatomie
sans autre précision, a aussi reçu le nom d'anthropotomie (anthrôpos
= homme); l'anatomie vétérinaire est celle qui a pour but de nous
faire connaître la structure des animaux domestiques ou non. Quand l'anatomie
embrasse dans une étude générale les animaux, en examinant comparativement
chacun des organes dans les divers groupes, elle prend le nom d'anatomie
comparée
et l'on utilisait jadis, Ã la suite de Lamarck,
celui d'anatomie philosophique, lorsque de la réunion et de la
comparaison des faits particuliers, on en déduisait des résultats généraux,
des lois générales d'organisation.
Considérée dans son ensemble, l'anatomie
se divise en anatomie générale et
anatomie descriptive.
Lorsqu'on l'envisage en vue d'applications particulières on peut définir
une anatomie chirurgicale, une anatomie pathologie, une anatomie
artistique, etc.
L'anatomie générale.
Le but de l'anatomie générale est de
rechercher dans les différents organes
un même tissu
et d'en faire l'histoire anatomique, physiologique
et pathologique. Ainsi entendue, l'anatomie générale fournit des données
de grande valeur pratique. Pour n'en citer qu'un exemple, c'est elle qui
explique les localisations si variables de la maladie rhumatismale qui
se porte tantôt sur les articulations ,
tantôt sur le péricarde
ou la plèvre ,
tantôt sur les enveloppes
cérébrales .
Qu'il y a-t-il de commun entre ces parties si diverses? Leur structure,
leur organisation. L'anatomie générale ne s'arrête donc pas aux qualités
extérieures, à la surface des parties, elle pénètre par l'analyse
dans leur substance, les décompose en tissus simples, générateurs, en
éléments anatomiques, qu'elle étudie indépendamment des organes qu'ils
forment, et montre les secrets des organisations les plus complexes et
les plus différentes en apparence; elle s'occupe successivement des parties
simples ou élémentaires, substances impliquées, etc. L'anatomie générale
normale a permis la création d'une nouvelle science : l'anatomie pathologique,
qui est d'un secours précieux à l'art médical (voir plus bas).
L'anatomie descriptive.
L'anatomie
descriptive, au contraire de l'anatomie générale, s'attache spécialement
à faire connaître la forme des parties, leur situation, leur volume,
leur figure, leurs rapports; elle nous apprend leurs noms, nous en donne
la nomenclature; elle trace en un mot la topographie de l'être organisé.
L'anatomie descriptive prend différentes dénominations, suivant les différents
points de vue sous lesquels on l'envisage : l'anatomie descriptive proprement
dite s'occupe de l'étude successive de toutes les parties du corps, sans
autre but que la connaissance de tous les organes; elle comprend : la squelettologie
(skelettos = desséché), étude des parties dures ( squelette ),
divisée elle-même en ostéologie (osteon = os ),
étude des os, et syndesmologie (syndesmos = lien) ou étude
des ligaments ;
et la sarcologie (sarx, sarkos = chair ),
étude des parties molles, que l'on divise en myologie (mus,
muos = muscle ),
étude des muscles; angéïologie (angeïon = vaisseau ),
celle des vaisseaux; névrologie (neuron = nerf), celle des
nerfs ;
enfin splanchnologie (splanchna = entrailles) qui s'occupe
de l'étude de tous les organes intérieurs, tels que ceux de la digestion ,
de la respiration ,
etc.
L'anatomie topographique
(anatomie chirurgicale).
On donne le nom d'anatomie topographique,
d'anatomie des régions, d'anatomie médico-chirurgicale ou d'anatomie
chirurgicale, à cette partie de la science anatomique qui considère,
non plus l'ensemble des organes d'un même système, mais des parties de
systèmes divers que l'on rencontre dans une région déterminée. Elle
emprunte les éléments dont elle a besoin à l'anatomie descriptive, mais
elle en tire un parti tout spécial. Prenons, par exemple, la région du
pli du coude .
Assurément, en nous portant successivement aux divers chapitres d'un traité
d'anatomie descriptive, nous trouverons tous les éléments qui constituent
la région dont il s'agit l'ostéologie et l'arthrologie du membre supérieur
nous fourniront l'indication des pièces osseuses ,
des articulations
et des ligaments
: l'angéiologie et la névrologie nous diront quels nerfs et quels vaisseaux
y passent : la myologie nous nommera les muscles
qui en font partie. Mais les renseignements que nous trouverons dans un
traité d'anatomie descriptive ne ressemblent en rien à ceux que fournit
l'anatomie topographique. Le but de cette dernière est d'étudier une
région, non plus en prenant séparément les éléments de cette région,
mais au contraire en considérant tous ceux-ci, à mesure qu'ils se montrent,
dans les rapports naturels qu'ils ont entre eux. La question des rapports
est donc traitée d'une tout autre façon que dans l'anatomie descriptive
et d'une manière plus précise.
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Une
leçon d'anatomie à la fin du XIXe
siècle.
ll est à peine besoin de faire remarquer
que le but n'est pas le même pour ces deux sciences. Chose curieuse, celle
qui a le but le plus pratique est néanmoins celle qui est le plus philosophique.
La méthode de l'anatomie descriptive est évidemment artificielle au premier
chef. Les procédés dont dispose l'anatomie topographique sont les mêmes
que ceux de l'anatomie descriptive; mêmes outils: le scalpel et la pince
sont les instruments essentiels. A vrai dire, l'anatomie chirurgicale veut
être étudiée avec le moindre secours instrumental possible : il s'agit
de déranger les muscles, nerfs et vaisseaux le moins que l'on pourra de
leur situation naturelle, afin d'obtenir la connaissance
exacte des rapports naturels des organes entre eux. La méthode
consiste à disséquer les plans superposés l'un après l'autre, quels
que soient les organes qui les composent. La peau
étant incisée, on recherche d'abord les veines
superficielles : on étudie le pannicule adipeux ,
les muscles peauciers s'il y en a, les aponévroses
d'enveloppe, et l'on avance ainsi peu à peu jusqu'à ce que l'on rencontre
un plan osseux, ou bien que la paroi étudiée ait été traversée de
part en part.
L'utilité de l'anatomie topographique
a à peine besoin d'être signalée. C'est d'elle que le chirurgien se
sert chaque jour, pour ses opérations. C'est par elle qu'il connaît exactement
la configuration des parties que son bistouri doit traverser pour arriver
à telle artère ,
à tel nerf, sur tel os. Il sait par elle où se trouve la veine à éviter;
le nerf à laisser de côté : elle lui fournit des points de repère:
elle l'éclaire incessamment. Il n'est pas d'opération chirurgicale, si
petite soit-elle, qui puisse se faire sans la connaissance de l'anatomie
topographique. A plus forte raison ne peut-il en être autrement lorsqu'il
s'agit de la trachéotomie, d'une résection, d'une ovarectomie. L'anatomie
topographique offre encore un autre avantage. Elle explique beaucoup de
phénomènes qui seraient difficiles à comprendre sans son secours. Lorsqu'on
se borne à étudier l'anatomie descriptive, on s'explique malaisément
l'effet que peut et doit produire une plaie, une blessure, dans telle ou
telle région : cela tient à la méthode même de l'anatomie descriptive,
qui analyse au lieu de synthétiser.
On pourrait dire que la première méthode est artificielle, quand l'autre
vise à être conforme aux faits.
L'anatomie pathologique.
Dans tout ce qui vient d'être dit sur
les différentes manières d'envisager l'anatomie, on a supposé que cette
étude avait pour objet les êtres organisés à l'état sain. Mais lorsqu'elle
s'occupe de rechercher, de décrire et d'analyser les altérations que
peuvent éprouver les organes, leurs tissus, leurs principes élémentaires,
l'anatomie prend alors le nom d'anatomie pathologique. Celle-ci
ne date véritablement que du XVIe siècle;
Vésale,
Fernel,
Ambroise Paré,
Colombo,
Fallope, et
surtout Théoph. Bonnet et Morgagni, etc., en furent les créateurs. On
trouvera plus de détails à ce sujet dans la page consacrée à l'anatomie
pathologique.
L'anatomie artificielle
et l'anatomie artistique.
On a appelé anatomie artificielle,
l'art de modeler, et de représenter avec de la cire, du carton ou toute
autre matière, les différentes parties du corps de l'humain ou des animaux;
lorsque ces pièces peuvent se démonter pour la facilité de l'étude
et des démonstrations, on lui a aussi donné le nom d'anatomie clastique
(claô = je brise).
Bien qu'elle s'inscrive dans une perspective
toute différente, on peut rapprocher de l'anatomie artificielle, l'anatomie
artistique des peintres et des sculpteurs. Cette anatomie des Beaux-Arts,
se rattache à l'anatomie descriptive, comme étant une de ses dépendances;
c'est la connaissance de la surface extérieure du corps, soit dans le
repos, soit dans les différents mouvements; elle comprend l'étude des
formes extérieures dans les animaux aussi bien que dans l'humain.
L'anatomie
végétale
L'anatomie végétale est la branche
de l'anatomie qui a pour but l'étude et la
connaissance
des organes chargés d'exécuter les différentes fonctions qui constituent
la vie d'un végétal .
L'anatomie des plantes
peut être étudiée à deux points de vue, qui définissent deux disciplines
: l'organographie, qui est l'anatomie descriptive ou des
organes, et l'histologie que est l'anatomie générale ou
des tissus.
L'organographie est, en quelque sorte,
tout à la fois l'anatomie descriptive et l'anatomie comparée
des végétaux: c'est sur sa connaissance que repose la classification
dite naturelle telle que l'ont ébauchée les anciens botanistes, et qui
s'est trouvée à peu près constituée après la publication des ouvrages
de Tournefort, d'Adanson,
de Linné, sans pourtant recevoir encore sa forme
définitive. C'est surtout grâce aux travaux de botanistes parmi lesquels
il faut citer au premier rang Augustin Saint-Hilaire
et Payer, que l'organographie a acquis l'admirable
précision qu'elle présentera par la suite.
La seconde branche de l'anatomie végétale
est l'histologie, c.-à -d. l'étude microscopique des tissus. De date plus
récente, puisqu'elle n'a été créée qu'au XIXe
siècle, l'histologie est venue jeter un jour nouveau sur la constitution
intime des plantes en, a éclairé d'une vive lumière les problèmes les
plus compliqués de leur physiologie.
(R.
Bl. / Dr H. de V.).
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Collectif,
Le
Grand Larousse du Corps Humain, Larousse, 2008.
Frank
Netter, Atlas d'anatomie humaine, Elsevier Masson, 2011
Vigué-Martin,
Atlas
d'anatomie humaine, Desiris , 2004.
Gerard
Tortora et Bryan Derrickson, Manuel d'anatomie et de physiologie
humaines, De Boeuck Université, 2009.
GERACFAS,
Guide
anatomie physiologie, Masson, 2009.
Elaine
Marieb et René Lachaîne, Biologie humaine : Principes d'anatomie
et de physiologie, Erpi, 2008.
André
Beaumont, Biologie animale : Les cordés : anatomie comparée des
vertébrés, Dunod, 2009.
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Site
Anatomie
humaine, de Bertrand Boutillier et Gérard Outrequin. Éléments
d'anatomie, de neuro-anatomie et nerfs crâniens en textes et en images.
Pages
du Cour d'Anatomie
du site Cours Medecine.Info
(Anatomie, PCEM1, Ostéopathie).
Pages
d'Anatomie humaine,
histologie et embryologie, de la faculté de médecine de Montréal.
Site
I-Anatomie.
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