| Jean Fernel (Fernelius) est un mathématicien et médecin français, né à Clermont en Beauvaisis (Oise) en 1497, mort à Paris le 26 avril 1558. Il a publié, en 1528, De Proportionibus, et deux traités astronomiques, le Monatlospherion et la Cosmotheoria. C'est dans ce dernier ouvrage qu'il raconte avoir trouvé 57,046 toises pour le degré du méridien en allant par la grande route de Paris à Amiens et en comptant le nombre des tours de roue de sa voiture. Ce résultat est d'une exactitude surprenante, Picard ayant trouvé plus tard 57,060 toises par la triangulation. - Jean Fernel (1497-1558) Comme médecin, Fernel se vit décerner le surnom de Galien moderne. Après avoir achevé ses premières études dans sa ville natale, il entra à l'âge de dix-neuf ans au collège Sainte-Barbe à Paris et, trois ans après, fut reçu maître ès arts. Tombé malade à la suite d'un excès de travail, il se décida à étudier la médecine, ce qu'il fit tout en enseignant la philosophie au collège Sainte-Barbe et en poursuivant ses recherches de mathématiques et d'astronomie. Loin de les abandonner après avoir été reçu docteur en 1530, il dérangea même sa fortune pour construire à grands frais des instruments. Les instances de son beau-père (il s'était marié en 1532) triomphèrent pourtant de sa passion favorite et nous privèrent de travaux astronomiques dont l'importance eût été sans doute considérable. A partir de 1534, Fernel se consacre exclusivement à la médecine qu'il enseigne et pratique à la fois, et publie d'importants ouvrages : De Naturali Parte Medicinae libri septem (Paris, 1542, in-fol., traité de physiologie repris plus tard dans sa Medicina); De Evacuandi Ratione liber (Paris, 1545, in-8), où il s'élève contre l'abus de la saignée : De Abditis Rerum causis libri duo (1548, in-fol.), sous forme de dialogue, également compris dans la Medicina qui parut en 1554 (in-fol.), et eut plus de trente éditions. C'est un corpus où Fernel a cherché à réunir tout ce qu'il y avait de bon dans les auteurs grecs, latins et arabes en physiologie, en pathologie et en thérapeutique. Fernel s'était acquis une grande réputation comme praticien; avant son avènement au trône, Henri Il voulait déjà l'attacher à sa personne. Fernel déclina longtemps cet honneur et finit par l'accepter au commencement de 1557. Il mourut au retour du siège de Calais quelques semaines après avoir subitement perdu sa femme. Sa biographie a été écrite par son élève et neveu Guillaume de Plancy et se trouve dans les éditions de la Medicina qui suivent celle de 1567. Après sa mort furent publiés divers ouvrages posthumes. Les écrits médicaux de Fernel ont joué un rôle considérable. Ce n'est pas, au reste, un rénovateur, mais un restaurateur, d'esprit d'ailleurs judicieux et suffisamment hardi; il caractérise cette phase de la Renaissance où l'érudition passe la première, où il s'agit de savoir ce qui a été fait par les Anciens, avant d'ouvrir de nouvelles voies. (T.). | |