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La découverte du monde > Le ciel > Les comètes > La comète de Halley |
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1222
Pour ce passage, les observations les mieux attestées proviennent une fois de plus d'Extrême Orient. En Corée, la comète est repérée dès le 3 septembre. Elle a une queue de plus de 5° pointant vers l'ouest. Au Japon on la décrira, après le 5 septembre, comme une étoile-balai, vue au nord-ouest. Le 8, sa tête apparaît aussi grosse que la moitié de la Lune. Elle est blanche, alors que la queue est rougeâtre et atteint les 25° de longueur. Ce passage est également signalé en Chine. En Europe, selon R. Olson, J. Pasachoff, une stella commeta est représentée sur une archivolte de la cathédrale de Plaisance en Italie, la date d'achèvement du monument qui coïncide avec le passage de la comète de Halley incite à penser que c'est bien d'elle qu'il est question. Il a été également proposé en 1983 que la comète puisse être représentée dans une fresque du Palazzo della Ragione à Mantoue, encore en Italie, et qui date de 1250. Une identification contestée par les deux auteurs que l'on vient de citer. |
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1301
Les estimations grossières de la date de passage de la comète de Halley conduisent à le rechercher en 1302; mais il y a eu vers cette époque plusieurs comètes, savoir : deux en 1301, une en 1304, une autre en 1305. Nous n'avons aucun détail sur cette dernière; celle de 1304 a été observée en Chine : ce qu'on en dit ne saurait convenir à la comète de Halley. Le calcul des éléments de la première comète de 1301, éloignent eux aussi toute idée d'identification. Quant à la deuxième comète de 1301, on sait, d'après Pingré, qu'elle parut en septembre dans le Verseau ou dans les Poissons, et qu'on la vit jusqu'au milieu de l'hiver. Sur de tels renseignements, il est impossible d'établir une opinion; tout ce qu'on peut dire, c'est qu'ils ne sont pas contraires à l'identité, et c'est finalement bien dans cette comète (passée au périhélie le 25 octobre) que l'on s'accorde à voir aujourd'hui la comète de Halley. Elle a été observée en Chine, où on lui attribue la couleur blanche et où on la suit entre le 16 septembre et le 31 octobre, en Corée, où on parle de l'apparition le 14 septembre d'une étoile-balai, au Japon, à partir du 23 septembre, et où sa queue est estimée à 15°, et en Europe. Le témoignage européen le plus assuré est celui d'un ecclésiastique nommé Pierre de Limoges (Petrus Lacepiera), qui suit la comète entre le 30 septembre et le 6 octobre. Mais on tend également à voir aujourd'hui une représentation de la comète de Halley dans le tableau de Giotto, l'Adoration des Mages. |
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L'Adoration des Mages de Giotto. Source : www.lifeinuniverse.org |
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1378
La comète est passée à son périhélie le 9 novembre 1378. Mais à cette époque, la Terre est de l'autre côté du Soleil. Les conditions d'observation de la queue sont mauvaises et expliquent la rareté des observations pour cette époque. Ce passage a cependant été consigné en Chine, où la comète a été repérée dès le 26 septembre et sera suivie jusqu'au 11 octobre, puis en Corée où on la signale début octobre, près du pôle céleste. Les textes japonais en font également mention. |
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1456
En Chine, on signale la comète dès le 27 mai, avec une queue de 3°, qui dépassera les 15° le 7 juin. Elle est également observée en Europe notamment par Regiomontanus, Toscanelli, qui l'observe entre le 8 juin et le 8 juillet, et Peurbach, qui cherche pour la première fois a en déterminer la parallaxe. Son passage, quatre ans après la prise de Constantinople par les Turcs est compris par les Chrétiens comme un mauvais présage. La croisade entreprise par le pape Calixte III contre les Turcs envahisseurs sentit son ardeur tourmentée par l'apparition subite de l'astre à la flamboyante chevelure. Mahomet II avait prit d'assaut Constantinople et mit le siège sous Belgrade. Mais le pape ayant conjuré à la fois les maléfices de la comète et les desseins, évidemment abominables des Musulmans, les Chrétiens gagnèrent la bataille et anéantirent leurs ennemis dans une sanglante boucherie. - La prière de l'Angélus de midi au son des cloches date de ces ordonnances de Calixte III à propos de la comète. Dans son poème sur l'Astronomie, Daru, de l'Académie française, retrace cet épisode eu termes éloquents : Un autre Mahomet a-t-il d'un bras puissant |
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1531
La comète est signalée dès le 5 août en Chine sous l'appellation habituelle d'étoile-balai. Elle disparaîtra après 34 jour, et avoir montré, à son maximum une queue de 15°. Elle est également observée en Europe par Fracastor et par Apian, qui selon E. Halley la suit du 13 au 23 août. - La comète, telle qu'elle apparaît représentée dans la Cosmographie de Pierre Apian. |
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1607
En Europe, ce passage est d'abord observé par Thomas Harriot, qui voit la comète dès le 21 septembre, et la suivra jusqu'au 23 octobre. Elle est consignée ensuite par Képler entre le 26 septembre et le 26 octobre. L'astronome, qui observe depuis Prague, croit pouvoir déduire de son observation que les comètes se déplacent en ligne droite. Longomontanus, en Suède, l'observe du 1er au 26 octobre. La comète est également signalée en Chine, où on l'a repère dès le 21 septembre, pour la perdre, comme en Europe, à partir du 26 octobre. |
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1682
C'est le passage observé par Halley, qui suit "sa" comète entre le 5 et le 19 septembre, et lui donne l'idée de lui appliquer les lois de la mécanique newtonienne pour prédire son prochain passage.. Mais il est loin d'être le seul à l'observer. Il semble que la comète ait d'abord été repérée par des jésuites à Orléans, le 23 août. Selon D. Yeomans et al., qui reprend ici l'inventaire déjà tenté par Arago, il faut encore mentionner Arthur Storer, dans le Maryland, en Amérique, qui signale le passage entre le 24 août et le 22 septembre. Viennent ensuite Cassini, Picard, et La Hire à Paris, qui suivent la comète du 25 août au 21 septembre, puis Dörfel, qui observe depuis Plauen, la signale du 25 août 25 au 20 septembre, et Hévélius à Dantzig, qui l'observe du 26 août au 13 septembre, et enfin Flamsteed à Greenwich, du 30 août au 19 septembre. |
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1759
La prédiction de Halley ne pouvait manquer d'attirer l'attention de tous les astronomes; et lorsque l'époque fixée approcha, il devint intéressant de savoir si les attractions des grosses planètes n'avaient pas pu influer sensiblement sur les mouvements de la comète dans son orbite. Clairaut entreprit ce calcul pénible. Il expliqua la plus grande partie par les perturbations qu'éprouva la comète. Il trouva que le retour au périhélie serait retardé de 100 jours par l'action de Saturne, de 518 au moins par celle de Jupiter; en sorte qu'on devait fixer, à un mois près, vers le milieu d'avril 1759, l'époque du passage attendu. A titre de vérification, l'astronome effectua aussi le calcul pour d'anciens passages et constata que les résultats ne s'écartaient que d'un mois environ de l'observation. Encouragé par cet accord, Clairaut n'hésita plus à publier le Mémoire dans lequel il annonça le retour de la comète pour le milieu d'avril 1759. Mais, comme s'il eût douté de son étonnant succès : "On sent, dit-il, avec quel ménagement je présente une telle annonce, puisque tant de petites quantités négligées nécessairement par les méthodes d'approximation pourraient bien en altérer le terme d'un mois comme dans le calcul des périodes précédentes."Ce qu'avait prévu Clairaut arriva; la comète passa à son périhélie le 12 mars 1759, un mois avant l'époque assignée par le calcul. Elle sera ensuite étudiée par Delisle et Lalande. Elle a d'abord été repérée Johann Georg Palitzsch, le 25 décembre 1758, qui l'a revue de nouveau les deux nuits suivantes. Palitzsch a transmis ses observations à Christian Hoffmann, qui la repère le 28 décembre et publie un compte rendu dans le Dresdenische Gelehrte Anzeigen, mais sans encore savoir qu'il s'agit de la comète de Halley. Curieusement, l'identification ne va être connue, dans un premier temps, que par l'intermédiaire d'un pamphlet anonyme (attribuable, semble-t-il, à Gottfried Heinsius), publié les jours suivants à Leipzig, où l'on peut également trouver des éphémérides pour la période qui va du 28 janvier au 13 mai. Charles Messier, qui n'avait pas connaissance de cette première observation, découvre à son tour la comète le 21 janvier 1759. Il suivra sa progression jusqu'au début juin. Sa dernière mention est faite à Lisbonne, le 22 juin 1759. |
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1835
Le retour au périhélie avait été calculé par Damoiseau et Pontécoulant, qui l'avaient fixé, le premier au 4, le second au 7 novembre 1935; un mois ou six semaines avant que la comète puisse être visible dans l'hémisphère nord. La comète atteindra cependant ce point le 16 novembre. Elle fut retrouvée dès son approche, à partir du 5 août, par Dumouchel, qui observe depuis Rome. Un nombre considérable d'études et de mesures seront faites dans les semaines qui suivent, auxquelles sont attachés les noms de Bessel, de Encke, de W. Struve, de Kreil, de Nicolai, de Bouvard et MacLear, qui se trouve alors au Cap de Bonne Espérance en compagnie de John Herschel. |
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1910
Encore une fois très attendue, la comète a été d'abord retrouvée par Wolf le 11 septembre 1909 à Heidelberg, mais on l'a ensuite reconnue sur des plaques photographiques prises en Égypte et remontant au 24 août. Elle sera suivie jusqu'au 16 juin 1911. Malgré les progrès des techniques, on s'accorde pour considérer que les observations de 1910, bien que très nombreuses, ont été globalement de moins bonne qualité que celles de 1835. Parmi les études nouvelles menée lors de ce passage, on se contentera de citer les suivantes : Recherches d'effets sur l'atmosphère terrestre - Les prises d'air effectuées à l'époque du passage de la Terre dans la queue de la comète de Halley n'ont révélé aucune modification dans la composition de l'atmosphère, que l'examen de celle-ci ait été fait sur des échantillons pris à grande hauteur au moyen de ballons-sonde, ou qu'il soit résulté de déterminations exécutées sur les résidus de la liquéfaction de l'air. En particulier, George Claude, dans la mesure qu'il a faite de la densité du mélange hélium-néon issu d'appareils à liquéfaction traitant 350 000 litres d'air à l'heure, n'a trouvé aucune différence par rapport aux nombres fournis par des expériences faites dans les,jours précédents, alors, par exemple, que de petites quantités d'hydrogène introduites dans l'appareil produisent immédiatement un changement appréciable de la densité du résidu. Il reste, pour Claude, à soumettre à un examen détaillé la portion facilement liquéfiable de l'air, laquelle contient le krypton, le xénon et les petites quantités d'acide carbonique et de vapeur d'eau échappées à la première purification de l'air, ainsi que des traces d'hydrocarbures de graissage, etc. Le résultat négatif trouvé sur la portion déjà examinée était, par avance, très probable. En effet, si l'on adopte la théorie cinétique de la conservation des atmosphères, il est probable que, dans ses précédents passages au périhélie, la comète de Halley a perdu tous ses gaz très volatils et de faible masse moléculaire, et n'a conservé que les gaz facilement liquéfiables. Si donc l'atmosphère terrestre a capté au passage des traces de gaz cométaires, c'est dans le résidu liquéfié de la distillation de l'air que l'on a quelques chances de les trouver. Comme, au surplus, ces gaz sont en très faibles proportions, c'est seulement dans les appareils industriels, traitant de grandes quantités d'air, que l'on peut espérer en trouver la trace. Si le résultat de l'expérience est négatif, on pourra assigner, à la quantité des gaz abandonnés par la comète, une limite extrêmement basse (Rev. Gen Sc P. App., 1910). |
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Le noyau de la comète de Halley vu par la sonde européenne Giotto en 1986. Il mesure environ 16 km sur 8. Source : NSSDC |
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1986
Le dernier passage de la comète de Halley a été l'occasion d'envoyer à sa rencontre plusieurs sondes automatiques. Pas moins de cinq, construites par l'Union soviétique, L'Europe et le Japon. L'un des grands acquis de ces programmes aura été d'obtenir les premières photographies d'un noyau cométaire. Celui-ci est apparu de forme irrégulière et beaucoup plus sombre qu'on ne l'avait prévu. Il ne réfléchit que 3% de la lumière qu'il reçoit. Le charbon est plus réfléchissant... Il a également été possible de déterminer la densité du noyau, qui s'est révélée très faible - quelque chose comme 0,1 g/cm3. Ce qui fait penser qu'il s'agit d'un corps poreux. Par ailleurs, des
études spectroscopiques ont permis de déceler des molécules
d'eau dans la matière éjectée
par la comète. Au total, les chercheurs ont obtenu un ensemble de
résultats assez largement en accord avec modèle proposé
en 1950 par Fred Whipple.
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