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La plupart des religions ont attribué à l'emploi de l'eau dans leurs rites, aux lustrations et aux ablutions, une valeur symbolique et une efficacité mystérieuse. Dans la religion juive, d'où procède la religion chrétienne, on trouve à toutes les époques des usages et des conceptions de ce genre : mais, outre les ablutions et les purifications, qui pouvaient et devaient être renouvelées et qu'on pouvait pratiquer soi-même sur sa propre personne, il semble qu'avant Jean-Baptiste, un baptême (en grec baptismos, de baptizein, laver) était administré au païen converti, une fois pour toutes, comme rite initiateur, complétant ou remplaçant la circoncision. Le prosélyte circoncis, puis baptisé, était considéré comme admis dans l'Alliance, avec toute sa descendance, au même titre que les enfants d'Abraham. Chez les femmes naturellement, le baptême seul suffisait pour produire cet effet. Dans les Evangiles, les premières mentions sur le baptême se rapportent à Jean-Baptiste préchant la repentance et plongeant dans le Jourdain ceux qui confessaient leurs péchés (saint Matthieu, III ; saint Marc, I; saint Luc, III; saint Jean, I). Cet acte paraît n'avoir en qu'une valeur symbolique, représentant la purification ou seulement l'espérance de la purification opérée par le repentir et le pardon : Moi, disait Jean, je vous baptise d'eau pour la repentance, et il ajoutait : Celui qui vient après moi est lus puissant que moi [...] Il vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu (saint Matth., III, 11). De là, entre le baptême de Jean et le baptême chrétien des différences essentielles, qui ont été relevées dès les premiers siècles de l'Eglise et qui ont été proclamées par cet anathème du concile de Trente (session VII, De Baptismo, can. 1). Suivant la doctrine qui a prévalu dans l'Eglise catholique, le baptême chrétien a été établi au moment même où Jésus fut baptisé par Jean. C'est un sacrement qui s'administre au moyen d'une ablution, en prononçant certaines paroles, et dont l'effet prétendu est d'effacer le péché originel et de rendre chrétien. Doctrine catholique sur le baptêmeLe baptême est un sacrement institué par Jésus pour régénérer l'humain spirituellement par l'ablution de l'eau accompagnée de l'invocation expresse des trois personnes de la sainte Trinité. C'est après sa résurrection que Jésus-Christ institua le baptême; il dit à ses apôtres :"Allez, enseignez toutes les nations; baptisez-les au nom du père, du Fils et du Saint-Esprit. "
Le Baptême de Pocahontas, par John G. Chapman. Nécessilé du baptême. "Personne, dit Jésus, n'entrera dans le royaume des cieux s'il n'est régénéré par l'eau et, la vertu du Saint-Esprit." (Jean, III, 5.)Cependant, le baptême peut être suppléé par le martyre (baptême de sang), ou par un acte de charité parfaite, accompagné du désir d'être baptisé (baptême de désir). Mais celui qui aurait été régénéré par Ie martyre ou par un acte d'amour de Dieu, serait privé du caractère que seul le sacrement peut imprimer. Matière du baptême. Baptême par immersion de Vladimir, selon le rite oriental (fresque, à Kiev). Paroles sacramentelles du baptême. "Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit."Les Grecs : "Un tel est baptisé au nom..., etc."Ces deux formules sont les seules que reconnaisse l'Eglise : elles sont prononcées exactement au moment où l'eau coule sur le corps; sinon le sacrement est nul. Cérémonies du baptême. Ministre du baptême. Sujet du baptême. 1° la volonté d'être baptisés;(La confession n'est pas obligatoire, on la conseille cependant comme moyen de pénitence, quoique l'absolution ne puisse être reçue.) Si ces dispositions lui faisaient défaut, l'adulte baptisé recevrait le caractère, mais non la grâce, qui serait différée. L'Eglise exige que les curés dressent exactement, dans les registres de la paroisse, les actes de baptême : un double de ces registres est déposé à l'évêché. Tancrède baptisant Clorinde, par Tintoret. Doctrine des chrétiens non catholiques touchant le baptême1° Sur l'existence même du baptême.Tous les hérétiques qui ont nié la transmission de la grâce par les sacrements, ont naturellement rejeté le baptême tels, aux premiers temps, les pélagiens; au Moyen âge, les béguins; à la Réforme, les sociniens, les arméniens et les quakers. Zwingle, Calvin et les anabaptistes rejetèrent le baptême des enfants; Luther seul le conserva. Mais, dans la doctrine protestante, si le baptême régénère les à âmes, ce n'est pas par sa propre vertu, c'est en excitant la foi, qui seule pout sauver. 2° Sur la matière du baptême. 3° Sur l'unité du baptême. Quant aux rationalistes, ils regardent le baptême comme une institution humaine. Baptême de la ligne ou des tropiquesL'origine de cette coutume burlesque est assez obscure. Dès le XVIe siècle, les marins français créaient chevaliers de la mer ceux de leurs compagnons ou des passagers qui passaient sur leur navire, pour la première fois, sous l'équateur ou les tropiques. De là, probablement, une cérémonie religieuse, accompagnée des réjouissances qu'on peut se procure sur un bateau. Avec le temps, l'élément religieux s'élimina, et il ne resta qu'une cérémonie complètement carnavalesque, qui consistait en déguisements, régalades, plus encore qu'en affusions d'eau immodérément distribuées. Cette coutume est, pour ainsi dire, aujourd'hui complètement disparue des habitudes des marins. Cette scène a été représentée par le peintre F. Biard. dans un tableau qui a figuré au Salon de 1834.Baptême maçonniqueOn a donné abusivement le nom de baptême maçonnique au protectorat ou adoption, cérémonie entourée de formes symboliques, par laquelle une loge de francs-maçons prend l'engagement de surveiller l'enfant d'un de ses membres, « de le protéger et guider dans la bonne fortune, ou de lui venir en aide dans les jours malheureux ». L'enfant adopté prend le nom de lowton ou louveteau. Ce rite est tombé en désuétude, dans la plupart des loges maçonniques.Représentations de baptêmes dans les artsBaptême de Jésus-Christ.Le baptême de Jésus par saint Jean-Baptiste est le sujet, ordinaire de la décoration des baptistères et des chapelles où sont placés les fonts baptismaux. Une des plus anciennes de ces représentations est une peinture des catacombes, publiée par Bottari et Buonarotti. Une mosaïque du IVe siècle (Santa-Maria-in-Cosmedin, de Ravenne) offre, à côté de Jésus, la personnification du Jourdain, d'après le type antique. La même personnification se retrouve dans un diptyque de Milan, du IVe ou du Ve siècle. Souvent, le Jourdain personnifié a été substitué à saint-Jean lui-même, entre le Ve et le Xe siècle. Parfois, c'est la colombe qui baptise Jésus (bas-relief de Monza). Jusqu'au XIVe siècle, les artistes représentèrent presque toujours Jésus recevant le baptême par simple immersion (retable de Semitecolo, dans la galerie de l'Académie des beaux-arts, à Venise). Dans les temps modernes, cette scène à été représentée dans des oeuvres de premier ordre, parmi lesquelles il faut citer le tableau de Raphaël (Loges du Vatican), et ceux de Paul Véronèse, à Florence, Milan, Madrid et Londres. - Le Baptême de Jésus, par Véronèse. Le baptême du Christ de Rubens, peint sur la face extérieure d'un triptyque de l'Adoration des mages (Saint-Jean, Malines), se distingue par un sentiment sérieux et élevé qui est rare chez Rubens. La grande page de Poussin, qui fait partie de la célèbre série des Sept Sacrements, est d'une gravité solennelle. On peut encore mentionner les peintures de Francia, d'Andrea Verrocchio (Florence); de Taddeo Gaddi (National Gallery); du Tintoret (Venise); de Paris Bordone; de Lorenzo di Credi (Fiesole); d'Annibal Carrache; de Rogier Van der Weyden (Berlin); de Mignard (église Saint-Eustache, à Paris); etc. Le Baptême de Jésus-Christ a été représenté d'une façon originale par plusieurs graveurs, notamment par Maso Finiguerra, Lucas de Leyde, Martin Schon, etc. Le même sujet a été souvent, employé à la décoration des vitraux, des vases, des bénitiers, des chaires, des stalles d'église, des reliquaires, des ornements sacerdotaux (musée de Cluny), etc. D'autre part, la célèbre chasuble du Trésor impérial de Vienne est à signaler pour la broderie d'un Baptême du Christ, qui passe pour avoir été exécutée sur Baptême de Clovis. Le Baptême de Clovis, par Joseph Blanc. Baptême de Constantin. Le Baptême de Constantin par le pape Sylvestre, par F. Roncalli. |
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