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Panthéon,
de Paris. - Un voeu fait par le roi Louis
XV, dans la grave maladie qui le mit en danger de mort à Metz,
passe pour avoir été la première cause de la construction
à Paris de la vaste église
consacrée à sainte Geneviève, patronne de cette
ville, et devenue aujourd'hui le Panthéon, édifice dont le
marquis de Marigny, directeur général des bâtiments
du roi, fit confier la direction des travaux à l'architecte Soufflot.
Les deux figures ci-dessous, façade et plan du Panthéon;
montrent les grandes dispositions et l'aspect monumental de ce sanctuaire,
inspiré de Saint-Pierre de Rome, quoique plus châtié
comme style, dont la coupole, élevée sur une colonnade, est
du plus heureux effet, mais qui semble se prêter difficilement aux
besoins du culte catholique.
Cette église Sainte-Geneviève,
dont le roi Louis XV avait posé la première pierre en 1764,
fut transformée par la Révolution, avant son entier achèvement,
en un Panthéon consacré aux grands hommes; puis, rendue au
culte en 1828, elle redevint Panthéon après 1830, pour être
à nouveau une église, siège d'un chapitre de chanoines,
de 1851 à 1870, et semble enfin redevenue définitivement,
depuis l'enterrement de Victor Hugo, en 1885, un
Panthéon consacré sinon à
la sépulture, mais au souvenir des grands personnages auxquels la
nation veut rendre un reconnaissant hommage.
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Façade
du Panthéon, à Paris.
D'une grande simplicité extérieure,
sauf pour la façade principale, décorée d'un péristyle
de colonnes'
corinthiennes, surmontées
d'un fronton, le Panthéon offre exactement,
à l'intérieur, les dispositions d'une croix grecque, et de
vastes parties murales, comprises entre des colonnes engagées, reçoivent,
depuis la seconde moitié du XIXe
siècle, des peintures
dues aux maîtres de l'art français et retraçant les
scènes héroïques de l'histoire du pays depuis la légende
de sainte Geneviève, par Puvis de Chavannes. Le Panthéon
a 110 m de longueur, y compris le péristyle, 82 m de largeur et
près de 90 m de hauteur du sol de la place au sommet de la croix
qui surmonte la lanterne du dôme. Une triple coupole en pierre, dont
celle intermédiaire décorée de l'apothéose
de sainte Geneviève
par le baron Gros, est un chef-d'oeuvre de stéréotomie porté
sur les pans coupés formés à l'intersection des bras
de la croix, et produit intérieurement et extérieurement
le plus bel effet. Une vaste crypte s'étend
sous la plus grande partie de l'édifice et renferme quelques tombeaux,
dont celui de Soufflot, et un modèle
à 1/80e de son édifice.
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Plan
du panthéon.
On ne peut indiquer ici tous les personnages
qui eurent les honneurs du Panthéon, non plus que les oeuvres d'art
qui le décorent. Pour les premiers, on se contentera de citer, en
plus de ceux de Hugo et Soufflot,
déjà mentionnés, les noms de Rousseau,
Voltaire, Zola, Jaurès,
Braille, Langevin, Perrin, Marcelin
Berthelot, Jean Moulin, Jean Monnet, Pierre et
Marie Curie, Malraux, etc.; pour les secondes, il peut être intéressant
de rappeler quelques-unes d'entre elles, en partie détruites, qui
ont été liées aux changements de destination de l'édifice.
C'est ainsi que la magnifique page sculpturale de David
d'Angers, personnifiant la Patrie appelant à elle tous ses
enfants, est le quatrième fronton occupant cette place; à
l'origine, Coustou avait sculpté une croix
entourée de rayons divergents et d'anges
adorateurs; en 1795, Moïse,
sous la direction d'Antoine Quatremère
de Quincy, avait remplacé cette croix par une figure de la
Patrie distribuant des couronnes; mais en 1823, la croix entourée
de rayons avait reconquis sa place primitive.
Les deux groupes du statuaire Maindron,
placés sous le portique d'entrée
et représentant Sainte Geneviève assistant Attila
et Clovis recevant le baptême de saint Remi,
datent de la restitution de l'édifice au culte sous le second Empire,
tandis que les belles portes latérales de bronze, dessinées
par Constant Dufeux et rappelant a la fois le chiffre de sainte Geneviève
et l'inscription de la façade : Aux grands hommes, la Patrie
reconnaissante, portent le millésime de MDCCCL. L'imposante
majesté du Panthéon souffre au reste assez peu de quelques
divergences dans son ornementation, et l'oeuvre de Soufflot forme un tel
cadre architectural que l'attention ne saurait être détournée
de ses grandes lignes par les oeuvres de peinture
ou de sculpture que le temps peut y apporter.
(Charles Lucas).
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Le
fronton du Panthéon, à Paris. ©
Photos :Serge Jodra, 2009.
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