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Ablution

L'ablution (du latin abluere, laver, nettoyer) est une pratique religieuse qu'on retrouve dans de nombreux cultes, et qui consiste en lotions d'une espèce particulière et faites à des instants déterminés. Les ablutions, inspirées par le sentiment d'une impureté supposée inhérente à la nature humaine; furent d'abord de véritables bains, car on se plongeait tout entier dans l'eau; les croyants espéraient purifier l'âme en lavant le corps. Par l'effet des changements de moeurs, les ablutions devinrent partielles, et ont fini, dans certains cas, par n'être qu'un simulacre de la coutume primitive. 

Selon la religion des Hindous, l'ablution doit se faire au commencement de chaque journée, avant la prière et avant les repas; le mode varie suivant les castes : ainsi, le Brahmane est purifié par l'eau qui descend jusqu'à sa poitrine, le Kchatrya par celle qui va dans son gosier, le Vaiçya par celle qu'il prend dans sa bouche, le Soudra par celle qu'il touche du bout des lèvres. L'eau du Gange est principalement recommandée pour les ablutions. 

Dans la Bible, Jacob, avant d'offrir un sacrifice à Béthel, ordonna à ses serviteurs de se laver. Moïse imposa l'ablution aux prêtres des Hébreux; ils devaient la pratiquer avant de remplir leurs fonctions dans le temple; la mer d'airain, vaste cuve placée dans le parvis, était destinée à cet usage. Le judaïsme n'impose pas d'ablutions à des heures déterminées; mais il en prescrit dans le cas où l'on a touché ou mangé quelque animal impur, communiqué avec des personnes frappées de la lèpre et autres infirmités corporelles. 

L'ablution des mains était de rigueur dans les mystères de l'ancienne Grèce, et le préliminaire de toute participation à un acte religieux. Dans la vie privée, elle avait lieu avant, pendant et après le repas. L'ablution des pieds d'un hôte ou d'un voyageur était le premier acte de l'hospitalité. 

Dans l'islam, les ablutions sont fréquentes. On distingue : 

1° la grande ablution (ghoust), immersion du corps entier dans l'eau, imposée à tout musulman chaque vendredi, et en outre après certains actes ou états, tels que le contact d'un corps mort, l'accouchement, etc.; 

2° la petite ablution (abdest), qui consiste à se laver le visage, une partie de la tête, la barbe, les mains et les bras jusqu'au coude, les pieds jusqu'à la cheville, et que le croyant est tenu de faire avant chacune des cinq prières de la journée, ainsi qu'après les souillures accidentelles du corps ( le Coran, c. IV). 

Aussi, les établissements de bains sont très nombreux dans les villes musulmanes, et toutes les fois qu'il n'exista pas d'impossibilité absolue, on a placé une fontaine auprès de chaque mosquée. Quand on manque d'eau, on quand un malade ne pourrait souffrir l'eau sans danger, on simule l'ablution avec du sable ou de la terre, pour ne pas manquer au précepte; cette ablution s'appelle teyemmon. 

Dans le christianisme, la chair a été plus rigoureusement séparée de l'esprit que dans les autres religions, et la pureté de l'âme est le grand devoir du croyant. On n'y trouve l'ablution qu'à l'état de symbole : tel est, chez les catholiques, l'usage de tremper le bout des doigts dans l'eau bénite en entrant à l'église, et de porter au front une goutte de cette eau. Le baptême, l'aspersion de l'eau bénite, le lavement des pieds et celui des autels dans la semaine sainte, sont autant d'ablutions. Parmi les cérémonies de la messe, il y a une ablution des mains après l'offertoire, et deux ablutions après la communion, l'une avec du vin qu'on verse dans le calice, l'autre avec un peu d'eau et de vin qu'on répand sur les doigts du prêtre, et qui retombe dans le calice; elles sont destinées à entraîner les parcelles des espèces consacrées qui auraient pu adhérer pendant le sacrifice aux doigts de l'officiant ou aux parois du calice. C'est depuis le XIIe siècle que le prêtre boit l'eau et le vin des ablutions de la communion; auparavant on les jetait dans la piscine. (B.).
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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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