| Andrea di Michele di Francesco Cioni, surnommé il Verrocchio, est un sculpteur et peintre italien, né à Florence en 1435, mort en 1488, maître de Léonard de Vinci, du Pérugin et de Lorenzo di Credi. Mis en apprentissage chez l'orfèvre Verrocchio, dont, par reconnaissance, il adopta le nom, il commença par la pratique de l'orfèvrerie; c'est là qu'il prit sans doute le goût du détail et du fini qui le caractérisent dans la sculpture. Aucune des pièces, agrafes, reliquaires, vases, coupes, etc., qu'il exécuta, ne nous a été conservée, sauf le bas-relief de la Décollation de saint Jean-Baptiste, ciselé pour l'autel d'argent du baptistère de Florence (1477-1480). - Madone avec l'enfant assis, par Verrocchio. (ca. 1470, Musée de Berlin). Dès lors, Verrocchio était apprécié de ses contemporains à cause de son habileté dans le travail du bronze, et il avait fait ses preuves comme fondeur en métal : par exemple dans la grosse boule du Dôme (1468), et le Mausolée de Jean et Pierre de Médicis, qu'il exécuta pour la sacristie de l'église Saint-Laurent (1471-1472), lorsque la statue en bronze de David le mit en évidence comme sculpteur (1476). Cette statue célèbre, aujourd'hui au Bargetto de Florence, plaît par la recherche du caractère; on lui préfère souvent le charmant et gracieux David de Donatello qui est plus efféminé. L'antique parlait peu à Verrocchio, quoiqu'en aient dit certains de ses biographes, et il faut voir en lui un artiste épris surtout d'expression et de vérité. Un de ses plus beaux ouvrages, que la profondeur du sentiment religieux classe au premier rang, le groupe représentant l'Incrédulité de saint Thomas, orne l'oratoire d'Or San Michele (1478-1483). L'Enfant au Dauphin, exposé sur une fontaine dans la cour du Palais Vieux de Florence, une Madone en bas-relief, au Bargetto de Florence, et une autre madone, terre cuite en relief, à l'hôpital de Santa Maria Nuova, sont parmi ses oeuvres les plus heureuses et délicates. On leur reprocherait cependant un peu de morbidesse et de dureté. Très épris de réalité, comme sera lus tard son élève Léonard de Vinci, Verrocchio veut faire palpiter la chair, et chez lui le soin du détail nuit parfois à l'ensemble. Il a exécuté en marbre le tombeau du cardinal Forteguerra à la cathédrale de Pistoia (1474). Le Baptême du Christ, exposé à l'Académie des beaux-arts de Florence, est le seul ouvrage authentique (car il y a une Madone inachevée au musée de Berlin), qui nous soit resté de Verrocchio en tant que peintre; on rapporte que l'ange de gauche a été exécuté par Léonard de Vinci et que Verrocchio, en le voyant, proclama la supériorité de son élève et abandonna ses pinceaux. Ce n'est pas sur sa peinture et ses dessins - disséminés dans diverses collections publiques ou privées - qu'il convient d'ailleurs de juger Verrocchio, parce que c'est dans la sculpture qu'éclate toute sa maîtrise. - La statue de Colleoni (Colleone), par Verocchio. Photo : © Angel Latorre. Son oeuvre capitale, la statue équestre du Colleone, qu'il a exécutée à Venise de 1483 à 1488, est la plus belle statue équestre de la Renaissance avec le Gattamelata de Donatello. Le Colleone se distingue à la fois par l'allure superbe du cheval et par la fierté du cavalier. Supérieur en cela à Donatello dans le Gattamelata, Verrocchio a su établir un lien plus intime entre le héros et sa monture; la fusion est la plus complète, le rythme et l'harmonie plus grands. (E. Müntz). | |