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Calvin

Jean Calvin est le second chef de la réforme religieuse (Protestantisme) au  XVIe siècle, né à Noyon en 1509, d'une famille obscure dont le nom était Cauvin, fut de bonne heure destiné à l'état ecclésiastique, et possédait à l'âge de 12 ans un bénéfice simple dans la cathédrale de sa ville natale. Pourvu six ans après des revenus et du titre d'une cure qu'il permuta ensuite pour une autre, sans résider, il continuait ses études à Paris, et avait obtenu la protection de la reine de Navarre, soeur de François Ier, quand il fit connaissance avec Pierre-Robert Olivetau, son compatriote, et reçut de lui le germe de la nouvelle doctrine, qu'il ne tarda pas à embrasser ouvertement. Abandonnant alors l'étude de la théologie, il alla suivre des leçons de droit à Orléans, puis à Bourges, d'où il fut contraint de fuir pour éviter l'emprisonnement. Il se retira d'abord à Angoulême, où il enseigna le grec, puis se rendit à Poitiers, y fit un grand nombre de prosélytes, revint à Paris en 1534, et fut bientôt forcé d'en sortir de nouveau pour se réfugier à Bâle. C'est vers cette époque que son nom de Cauvin, qu'il avait latinisé, fut changé en celui de Calvin. 

Après avoir obtenu en 1536 la chaire de théologie à Genève, il fut renvoyé de cette ville en 1538, et passa à Strasbourg, où il enseigna et propagea sa doctrine, et se maria. Il assista en 1540 à la conférence de Worms, puis à celle de Ratisbonne. Rappelé à Genève avec honneur en 1541, il y dressa un formulaire de confession de foi qu'il fit passer comme loi de l'état, et qui devint la base de la croyance religieuse appelée de son nom Calvinisme. Son crédit était tel qu'on l'appelait le pape de Genève; il s'en servit pour satisfaire ses vengeances et pour faire condamner au feu, comme hérétique, le médecin Michel Servet. Calvin mourut à Genève en 1564.
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Portrait de Calvin
Jean Calvin (1509-1564).

Il a composé en grec nombre d'écrits dont les principaux sont : le livre de l'Institution chrétienne, écrit en latin, et publié d'abord à Bâle, 1536, in-fol. de 514 pages. Ce chef-d'oeuvre d'une théologie à la fois savante et populaire, qui plaçait le jeune docteur à la tête de la Réforme, fut adopté immédiatement par l'Église évangélique comme son code et sa loi. En 1540, Calvin, voulant étendre le nombre de ses lecteurs, traduisit son ouvrage en français, et le texte français, comme le texte latin, remanié et développé dans des éditions successives, se répandit en peu de temps par toute la France.

L'ouvrage sous sa forme définitive comprend quatre livres le premier, de Dieu; le deuxième, de Jésus médiateur; le troisième, des Effets de cette médiation; le quatrième, des Formes extérieures de l'Église.

Dans une argumentation pressante et serrée, Calvin établi la décadence de l'homme par le péché originel, l'impuissane de la volonté à faire le bien et la stérilité des oeuvres pour le salut. Accomplir la loi est hors du pouvoir de l'homme. Tout est dans le mérite de Jésus-Christ; tout dépend de la grâce et de l'élection gratuite de Dieu. En même temps qu'il pousse à ses dernières conséquences la doctrine de la prédestination, Calvin multiplie les attaques et les sarcasmes contre les sacrements de l'Église, le célibat des prêtres, les institutions monacales et l'autorité du Saint-Siège. Malgré le caractère dogmatique du livre et la prétention de l'auteur à être modéré, la polémique de Calvin est âpre, et dans la violence de ses attaques contre les catholiques et les libertins (libres penseurs), on retrouve l'intolérance du sectaire qui fit brûler Servet.

Cet ouvrage a eu un grand nombre d'édition latine; la meilleure est celle de Robert Etienne, Genève, 1559, in-fol. de 564 pages : la dédicace de cet ouvrage à François Ier passe pour un chef-d'oeuvre; des commentaires sur l'Ecriture; un Traité pour prouver que les âmes ne dorment pas jusqu'au jour du jugement, publié à Paris, 1558. 

On ne peut refuser à Calvin de grands talents, une profonde érudition, un style grave et quelquefois entraînant; il était réglé dans ses moeurs; mais il avait un orgueil, une ambition excessive, une opiniâtreté, une aigreur et un emportement regrettables. 

Sa doctrine consiste principalement à nier la présence réelle du corps et du sang de J.-C. dans l'eucharistie, ainsi que le libre arbitre; il veut la suppression du culte extérieur, de l'invocation des saints, de la prière pour les morts, de l'épiscopat, etc., et n'admet que deux sacrements, le Baptême et la Cène ou communion; il anéantit les indulgences, le purgatoire, la messe, etc. On peut voir à l'article Luther la différence qui existe entre la doctrine de celui-ci et celle de Calvin.



En bibliothèque - Les oeuvres de Calvin ont été recueillies à Amsterdam,1667-1671, 9 vol. in-fol. Sa Vie a été écrite par Théodore de Bèze, en français et en latin ( L'article : Calvin dans l'Histoire littéraire de Genève, par Senebier.).
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