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Église Saint-Eustache, à Paris. - Cette église est une agglomération de constructions de diverses époques. Une partie de la tour, enchâssée maintenant dans le portail du midi, appartient à un ancien édifice gothique, construit en 1222 sur l'emplacement d'une chapelle de Sainte-Agnès. De 1532 à 1642, l'église fut bâtie, sur les plans de l'architecte David, telle qu'elle est aujourd'hui, sauf le portail occidental, auquel deux architectes mirent la main, Mansart de Jouy en 1754, et Moreau, qui acheva de l'élever en 1788, sans néanmoins le terminer. Ce portail, composé d'un ordre dorique surmonté d'un ordre ionique portant un lourd fronton, en remplace un autre qui excitait l'admiration des Parisiens aux XVIe et XVIIe siècles. La largeur trop considérable de ses entrecolonnements, surtout au second ordre, avait fait craindre pour sa solidité, et il dut être reconstruit sur les dessins de Baltard et Callet, dans un style qui s'harmonise mieux avec le reste de l'édifice.
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Eglise saint-Eustache, à Paris.
Façade de l'Eglise Saint-Eustache.

Dans son ensemble, l'église Saint-Eustache représente le système d'éclectisme ou de fusion en architecture : on a essayé d'y combiner ensemble l'art ancien et l'art moderne, le Moyen âge et la Renaissance, et de ce mélange est née une construction bâtarde, qui vit, qui a même son originalité, mais qui n'a pas produit d'imitations. Il y a quelque chose d'étrange et de bizarre dans cette association de rosaces gothiques et de chapiteaux 'corinthiens, de gargouilles et d'acanthes.

L'élévation des nefs et les proportions de toutes les parties sont celles du style ogival; la nef centrale est la plus haute qui soit à Paris. Le plein cintre existe partout, mais avec des nervures qui, dans certains endroits, ont des culs-de-lampe d'une longueur presque effrayante. Les piliers offrent l'imitation des détails et des ornements de l'architecture grecque. Le choeur est un des plus beaux des églises de Paris; au-dessus de la galerie dont il est entouré, sont percées 12 fenêtres cintrées, garnies de vitraux qui représentent les Pères de l'Église et dont une partie est attribuée au célèbre Pinaigrier. 
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Paris : église Saint-Eustache.
L'église Saint-Eustache vue depuis la rue Montmartre, par François Francia, 1830.

Dans la nef se trouve l'ancienne chaire de l'église métropolitaine, apportée là pendant la Révolution : c'est un beau morceau de sculpture en bois, exécuté sur les dessins de Soufflot. La chapelle de la Vierge est ornée d'une statue de la Mère de Jésus par Pigalle, et d'une Mise au tombeau par Francis et Daniel de Volterre. L'orgue est un des meilleurs qui existent en Europe. Parmi les tableaux que contient l'église Saint-Eustache, le plus estimable est une Adoration des bergers par Carle Vanloo. Avant la Révolution, on y voyait un grand nombre de tombeaux, entre autres ceux de Voiture, de Vaugelas, de La Mothe Le Vayer, de Benserade, de Furetière, du maréchal de La Feuillade, de l'amiral de Tourville, de Colbert, de Chevert. La Révolution a également fait disparaître une chapelle située à l'extrémité de l'église, au coin de la rue Montmartre, et où se trouvaient les restes de La Fontaine et de Molière. ( B.).
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Sculpture de Henri de Miller.
Tête sculptée par Henri de Miller, placée devant Saint-Eustache.
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Dictionnaire Villes et monuments
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