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IntroductionLes limitations des nombres réelsLes limitations des nombres réels, en particulier l'absence de racines carrées de nombres négatifs et l'incapacité à résoudre toutes les équations polynomiales, ont conduit à l'introduction des nombres complexes, qui sont une extension naturelle du corps des nombres réels, motivée par la nécessité de résoudre tous les types d'équations polynomiales et de garantir la clôture algébrique. Absence
de solutions réelles pour les racines carrées de nombres négatifs.
Cela tient à ce que la définition des nombres réels exclut la possibilité de trouver un nombre réel qui, multiplié par lui-même, donne un nombre négatif. Par exemple, il n'existe aucun nombre réel x tel que x² = -1. Cette incapacité se généralise à toute racine carrée de nombre négatif et est un frein majeur dans de nombreux problèmes mathématiques et physiques. Incomplétude
algébrique.
Introduction de
l'ensemble des nombres complexes.
Définition
d'un nombre complexe.
Représentation
sous forme algébrique.
Egalité de deux nombres complexes z et z' :Avec cette convention d'écriture, l'ensemble des nombres complexes pourra être défini comme : = {a + ib) | a, b , et i² = -1}.z = z' <=> [ Re(z) = Re(z') et Im(z) = Im(z') ]. Cas particuliers : Si b=0, alors : z = az est un nombre réel (z ). Opérations algébriques sur les nombres complexesCes définitions prolongent les propriétés classiques des opérations algébriques.Addition de deux
nombres complexes.
z1 + z2 = (a1 + a2, b1 + b2). En notation algébrique : z1 + z2 = (a1 + ib1) + (a2 + ib2) = a1 + a2 + i(b1 + b2). Propriétés.
• L'addition est une opération interne : la somme de deux nombres complexes est un nombre complexe.Ces propriétés réunies confèrent à (, +), c'est-à dire à l'ensemble des nombres complexes muni de l'addition, la structure d'un groupe abélien (ou commutatif). Soustraction.
z1 - z2 = (a1 - a2, b1 - b2). En notation algébrique : z1 - z2 = (a1 + ib1) - (a2 + ib2) = (a1 - a2) + i(b1 - b2). Multiplication
de deux nombres complexes.
Soit, en notation algébrique : z1.z2 = (a1a2 - b1b2) + i(a1b2 + a2b1) Cette formule découle de la distributivité de la multiplication par rapport à l'addition et du fait que i² = -1. Propriétés.
• La multiplication est une opération interne : le produit de deux nombres complexes est un nombre complexe.Si l'on combine aux propriétés de la multiplication les propriétés de (, +), qui en faisaient un groupe commutatif, alors (, +, . ), c'est-à dire à l'ensemble des nombres complexes muni de l'addition et de la multiplication, a une structure d'anneau unitaire commutatif. Multiplication
d'un nombre complexe par un scalaire.
Cette loi de composition externe, notée . et définie dans x , vérifie les quatre propriétés suivantes pour tout scalaire k, p et pour tout nombre complexe z, z'- : • Associativité : k.(p.z) = (kp).z; • Distributivité par rapport à l'addition dans : (k + p).z = (k.z) + (p.z);Si l'on ajoute que , muni de la multiplication possède un élément neutre (1), tel que 1.z = z, il s'ensuit que (, +, .), dont on sait déjà que ( +) est un groupe abélien, est aussi un espace vectoriel sur . Envisager comme un espace vectoriel ajoute de la souplesse aux usages que lon peut faire des nombres complexes (L'agèbre linéaire). Base
et dimension de l'espace vectoriel.
L'espace vectoriel sur est de dimension 2, car la base {1, i} contient deux éléments. Conjugaison complexe.
Propriétés
du conjugué.
Conjugué du conjugué : z̄̄ = z,Division. Multiplication par le conjugué pour obtenir un dénominateur réel. La division de nombres complexes se fait en multipliant le numérateur et le dénominateur par le conjugué du dénominateur. Cette opération permet d'éliminer la partie imaginaire du dénominateur, ce qui conduit à une expression du résultat sous forme algébrique (a + ib). Si on a deux nombres complexes z1 = a + ib et z2 = c + id (si z2 ≠0), pour calculer la division z1 / z2, on procède de la manière suivante : 1) Multiplication par le conjugué du dénominateur. On multiplie le numérateur et le dénominateur par le conjugué de z₂, qui est z̄₂ = c - id.Exemple concret. Calculons (2 + i3) / (1 - i): Conjugué du dénominateur : Le conjugué de (1 - i) est (1 + i). Multiplication : (2 + i3) / (1 - i) = [(2 + i3)(1 + i)] / [(1 - i)(1 + i)]Inverse d'un nombre complexe. L'inverse (symétrique pour la multiplication) d'un nombre complexe z (si z ≠0) est le nombre z' tel que z.z' = 1. On le notera 1/z ou z-1. Soit un nombre complexe z exprimé sous forme algébrique : z = a + ib, où a et b sont des nombres réels, et i est l'unité imaginaire. L'expression de l'inverse de z s'obtient en divisant 1 par z, en suivant les étapes que l'on vient de dire. L'inverse de z est alors donné par la formule suivante : 1/z = (a - ib) / (a² + b²). Points clés : l'inverse d'un nombre complexe z existe à condition que z soit différent de zéro (c'est-à -dire, a ≠0 ou b ≠0). L'inverse d'un nombre complexe, lorsqu'il existe, est unique. Puissances de
i.
iâ° = 1 (par définition, n'importe quel nombre non nul à la puissance 0 est égal à 1)A partir de là , le cycle recommence : on observe une périodicité de 4. Cela signifie que pour tout entier k : i4k = 1, i(4k + 1) = i, i(4k + 2) = -1, i(4k + 3) = -i, etc. On dira que les puissances de i sont cycliques et suivent le schéma simple : 1, i, -1, -i. Pour trouver in, il suffit de regarder le reste de la division de n par 4. On suivra donc les étapes suivantes : 1) Diviser l'exposant n par 4.Exemples. i¹Ⱐ: 10 / 4 = 2 reste 2, donc, i¹Ⱐ= i² = -1 i²ⵠ: 25 / 4 = 6 reste 1, donc, i²ⵠ= i¹ = i i¹â°â° : 100 / 4 = 25 reste 0, donc, i¹â°â° = iâ° = 1 i¹â°Â¹ : 101 / 4 = 25 reste 1, donc, i¹â°Â¹ = i¹ = i i¹â°Â² : 102 / 4 = 25 reste 2, donc, i¹â°Â² = i² = -1 i¹â°Â³ : 103 / 4 = 25 reste 3, donc, i¹â°Â³ = i³ = -i Représentation géométrique des nombres complexesLe plan complexe.Le plan complexe est une représentation géométrique des nombres complexes sur un plan cartésien. Ce plan est parfois appelé le plan d'Argand ou plan d'Argand-Cauchy. On peut d'abord remarquer que la définition même de l'ensemble des nombres complexes se fonde sur une correspondance bijective avec ² , selon une relation naturelle et simple : z = x + iy ↔ (x, y). Ensuite, tout dépend de la manière dont on envisage² du point de vue géométrique. Plan
cartésien.
On nomme affixe d'un point le nombre complexe qui représente ses coordonnées dans le plan complexe. On nomme point image d'un nombre complexe le point du plan complexe qui correspond à ce nombre. L'axe des abscisses (axe des x ou axe horizontal) du plan cartésien correspond à la partie réelle des nombres complexes; on parlera d'axe réel. L'axe des ordonnées (axe des y ou axe vertical) correspond à la partie imaginaire des nombres complexes; on parlera d'axe imaginaire. Plan
vectoriel.
Le même vocabulaire est repris : le vecteur est l'image du nombre complexe correspondant, et ce nombre est l'affixe du vecteur qui lui est associé. L'axe des x est l'axe réel, et l'axe des y est l'axe imaginaire. Module d'un nombre
complexe.
|z| = √(z. ̄) Autrement dit, le module |z| de z est la racine carrée du produit de z par son conjugué. Si z = a+ib, alors : Interprétation
géométrique.
Propriétés du module : • Le module d'un nombre complexe est un nombre réel positif |z| ≥ 0,Argument d'un nombre complexe. Définition. L'argument arg (z) d'un nombre complexe z=a+ib est l'angle orienté θ que fait le vecteur z avec l'axe réel positif dans le plan complexe, mesuré dans le sens antihoraire : argâ¡(z) = θ = arctanâ¡(b/a) mais il faut ajuster θ en fonction du quadrant du point (a,b) dans le plan complexe. argâ¡(z) est exprimé en radians et appartient à l'intervalle ]−π,Ï€] ou parfois [0,2Ï€[, selon les conventions. Cas
particuliers selon les quadrants.
Si a > 0 (premier et quatrième quadrants) : argâ¡(z) = arctanâ¡(b/a).Exemples pratiques. Exemple 1 : z = 1+i. a=1, b = 1, donc b/a = 1 et argâ¡(z)= arctanâ¡(1) = Ï€/4​. Exemple 2 : z =−1−i. a=−1, b=−1, donc b/a=1. Puisque a < 0 et b < 0 (troisième quadrant), on aura argâ¡(z) = −π + arctanâ¡(1) = −3Ï€/4. Exemple 3 : z=i. a = 0, b=1, donc argâ¡(z) = Ï€/2​. Propriétés de l'argument : arg(zz') = arg(z) + arg(z') (modulo 2Ï€), arg(z/z') = arg(z) - arg(z') (modulo 2Ï€). Forme trigonométrique
(polaire) d'un nombre complexe.
Pour un nombre complexe
z = a + ib, où a est la partie réelle et b la partie imaginaire :
Étapes
pour passer à la forme trigonométrique
θ = argâ¡(z) = arctanâ¡(b/a), avec les ajustements nécessaires pour déterminer le quadrant correct. Substitution dans la forme trigonométrique : z = r(cosâ¡Î¸ + isinâ¡Î¸). Forme
exponentielle (liée à la forme trigonométrique).
Note : la formule d'Euler peut aussi être utilisée pour exprimer les fonctions trigonométriques :Inverse. Si un nombre complexe est exprimé sous forme trigonométrique, z = r(cosθ + isinθ), son inverse est plus simple à calculer. 1/z = (1/r) .(cos(-θ) + isin(-θ)),ou, en utilisant les propriétés des cosinus et sinus : 1/z = (1/r) .(cos(θ) - isin(θ))Opérations sur les nombres complexes dans le plan complexe a) Addition. - L'addition de deux nombres complexes correspond à une addition vectorielle dans le plan.Formule de Moivre. La formule de Moivre permet de relier les puissances de nombres complexes à la trigonométrie. Si z est un nombre complexe de module r et d'argument θ, écrit sous forme exponentielle ou trigonométrique, alors : z = r.(cos⡠θ + i.sinâ¡Î¸). La formule de Moivre permet d'élever ce nombre complexe à une puissance entière n : zn = rn (cosâ¡(nθ) + i.sinâ¡(nθ)) Si z est un complexe sur le cercle unité (donc r = 1), la formule se simplifie à : (cosâ¡Î¸ + i.sinâ¡Î¸)n = cosâ¡(nθ) + i.sinâ¡(nθ) Cette formule permet de déterminer facilement les puissances des nombres complexes en passant par leur forme trigonométrique. On peut aussi en déduire des formules pour les cosinus et sinus multiples (double, triple, etc.). Elle est également utilisée pour déterminer les racines d'un nombre complexe. Forme matricielle des nombres complexesL'expression matricielle des nombres complexes permet de représenter un nombre complexe sous la forme d'une matrice 2×2 réelle. Cette représentation est utile pour établir un lien entre les nombres complexes et les transformations géométriques telles que les rotations et les dilatations dans le plan.Représentation
générale.
Addition. La somme de deux nombres complexes z​ et z'​ correspond à l'addition des matrices associées : Mz+z' = Mz + Mz'. Multiplication.
Module.
Conjugué.
Transformation
géométrique.
Exemple
numérique.
Le déterminant de cette matrice est : detâ¡(Mz) = 1² + 2² = 5. Le module de z est donc : Racines n-ièmes d'un nombre complexeDéfinition et existence.Pour un nombre complexe donné w ≠0, une racine n-ième de w est une solution de l'équation polynomiale : zn = w, où n est un entier naturel strictement positif. Autrement dit, z est une racine n-ième de w si et seulement si : z = w 1/n. Résolution
de l'équation zn
= w.
|w|1/n​ est le module des racines. Les arguments des racines sont répartis uniformément sur le cercle de rayon |w|1/n​ ​ dans le plan complexe. Ils diffèrent de 2π/n les uns des autres. Dans , l'équation zn = w a toujours exactement n solutions distinctes, car les arguments sont cycliques modulo 2π. Ces racines sont réparties symétriquement autour de l'origine, formant un polygone régulier dans le plan complexe. Un résultat fondamental en algèbre complexe, qui s'appuie sur la propriété de compacité du cercle unité dans . Racines n-ièmes
de l'unité.
Forme
exponentielle des racines.
• ei2kπ/n représente la rotation de 2kπ/n radians dans le plan complexe.Ces racines correspondent aux n puissances distinctes de ei2π/n​, qui est la racine primitive n-ième de l'unité. Interprétation
géométrique.
• Cercle unité. - Chaque racine zk​ a un module égal à 1 (puisque |zk| = 1).Propriétés des racines n-ièmes de l'unité. • Somme des racines égale à 0. - La somme de toutes les racines n-ièmes de l'unité est toujours égale à 0, sauf pour n=1 où il n'y a qu'une racine (1).Utilité des racines n-ièmes de l'unité. En algèbre, les racines de l'unité apparaissent dans la factorisation des polynômes, notamment xn - 1, qui se décompose comme : En analyse et en géométrie les racines de l'unité sont utilisées pour définir les séries de Fourier, où elles servent à décrire les fréquences fondamentales. Les racines n-ièmes de l'unité sont également utilisées en cryptographie, où elles sont exploitées dans les algorithmes de chiffrement. Compléments sur les nombres complexesIntroduction aux fonctions complexes.Les fonctions complexes sont des fonctions f : → , où les variables et les valeurs sont des nombres complexes. Ces fonctions offrent une extension des mathématiques réelles et trouvent des applications variées, notamment en physique, ingénierie et analyse. Fonctions
holomorphes.
• La dérivée complexe existe :Si f est holomorphe, elle est infiniment dérivable et elle est analytique (elle peut être développée en série de Taylor localement). Intégration
sur un contour.
Théorème
fondamental de l'analyse complexe.
où z1​ et z2​ sont les points de départ et d'arrivée de γ. Théorème
de Cauchy.
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