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Nantes |
Nantes (Namnetum, Namnetus portos et Civitas namnetica, Condivincum [Ptolémée]; Naouenet des Bretons) est une ville portuaire de la France, chef lieu du département de la Loire-Atlantique, sur la Loire, au confluent de l'Erdre, de la Sèvre Nantaise, de la Chézine et du Sail; elle occupe la rive droite et les îles formées par les nombreux bras du fleuve, à 389 kilomètres au Sud-Ouest de Paris. Population : 278,000 habitants. Monuments. Les rues de Nantes sont larges et droites dans les vastes quartiers neufs; ses quais de la rive droite se suivant sur 4 km, ses passages, parmi lesquels le passage Pommeraye (1844), ses cours spacieux, ses belles places, de grandes et riches maisons du XVIIIe siècle, donnent à l'ensemble un aspect à la fois imposant et moderne. La banlieue et les environs sont animés, principalement sur la basse Loire, par des usines, égayés et embellis partout, vers la haute Loire et sur ses deux affluents en regard, l'Erdre et la Sèvre Nantaise, par des jardins maraîchers, des villas et des châteaux modernes et historiques, voire par des sites pittoresques. La cathédrale Saint-Pierre (mon. hist.), d'architecture gothique, remplaça en 1434 une église' romane du XIIe siècle, qui elle-même fut bâtie sur le même emplacement que celle fondée au VIe siècle par l'évêque Evhemère et consacrée par son successeur Félix. La nef, à l'intérieur, a 40 m de longueur sur 26 m de largeur et 37 m sous voûte. Les tours sont élevées de 63 m, c'est la plus grande église de la Bretagne historique. La façade est remarquable, mais les trois beaux portails sculptés et ornés contrastent avec la nudité des tours. A l'intérieur, il est un choeur roman du Xe ou XIe siècle, des bas-reliefs du XVe, et l'on y admire le tombeau du duc François II et de Marguerite de Foix, sa seconde femme, sculpté en 1507 par Michel Colomb et chef-d'oeuvre de la Renaissance; et le tombeau de Lamoricière (1879), de Paul Dubois. Plusieurs autres lieux de culte méritent dêtre mentionnés. L'église Saint-Nicolas, par Lassus (1844), style du XIIIe siècle, dominée par un clocher de 85 m. Sainte-Croix, bâtie primitivement sur les ruines d'un temple païen, reconstruite en 1685; des travaux y ont été exécutés en 1840; campanile contenant l'ancien beffroi du palais de Bouffay. Saint-Jacques (mon. hist.) du XIIe siècle, style gothique angevin. Notre-Dame de Bon Port (1846-1858), surmontée d'un vaste dôme, avec de belles peintures murales, de style gréco-romain (comme l'église Sainte-Croix). Saint-Clément, la Madeleine, Saint-Similien : ces églises sont modernes et du style du XIIIe siècle. Celle-ci remplace, selon la tradition, la première église qui ait été érigée à Nantes, au IVe siècle. Saint-Donatien (1880-1890), église romane. Sainte-Anne, imitation du XVe siècle; beaux vitraux; précédée d'une avenue sur laquelle s'élève la statue colossale de la patronne; c'est un lieu de pèlerinage, et on y jouit d'un beau coup d'oeil. L'Immaculée-Conception (1469), restaurée; Saint-Clair (style bâtard), sur les hauteurs de la Ville-en-Bois, à l'Ouest; chapelles diverses. Le temple protestant est de style composite. Les principales promenades sont : les cours Saint-Pierre, Saint-André, Cambronne, on s'élève la statue du héros; la place Louis XVI, avec la statue de Louis XVI, sur une colonne de 28 m; la place Royale décorée d'une fontaine monumentale en granit bleu par l'architecte Driollez, avec statues en marbre blanc par Ducommun du Locle; le quai de la Fosse surtout et plusieurs boulevards. Au voisinage de la gare, le Jardin des plantes, où se trouve la partie classée botanique, est un jardin paysagiste, admirablement aménagé et l'un des plus beaux de France. Maisons et hôtels anciens ou historiques : maison du Guigny, où s'était, cachée la duchesse de Berry; la Psalette, hôtel gothique, qui fut vraisemblablement la maison du Chapitre, d'autres disent l'ancien évêché; maison des soeurs de Saint-Vincent de Paul, XVe siècle; hôtel de la Bouvardière, que se fit bâtir Pierre Landais, en 1477; maison de Carrier, transportée pierre à pierre de l'emplacement qu'elle occupait à l'époque de la Révolution; maison des Tourelles, sur le quai de la Fosse; Charles IX en 1340, puis Henri IV y furent reçus. Histoire. Le christianisme y fut prêché par saint Clair, qui fut son premier pasteur (280 ?) et confessé par ses martyrs Donatien et Rogatien, deux frères dits les Enfants nantais (290?), et Similien, son troisième évêque (330?). De nombreuses conversions eurent lieu, paraît-il. Les évêques acquirent une grande prépondérance, qui balança dans le gouvernement de la ville l'autorité des ducs jusqu'à l'époque de la féodalité. Nantes fut successivement au pouvoir des Bretons insulaires, qui avaient envahi l'Armorique à la fin du IVe siècle, et des Francs. Sous ces maîtres, il lui fallut repousser ou subir les déprédations des barbares : des Huns (453), des Saxons (480), des Wisigoths (490). Après avoir été assiégée en vain par Clovis (494), elle se donna à lui lors de sa conversion (497). Car là n'était pas le coeur de la «-nationalité bretonne-», mais dans la Basse-Bretagne, et les maîtres à Nantes furent les rois de France, dès les premières dynasties. Les Bretons régnèrent en 504. Puis Clotaire s'empara de Nantes et y installa un évêque, à qui il en remit le gouvernement, Ce fut saint Félix, qui exécuta dans la ville tant d'importants travaux (568). Au IXe siècle, la Bretagne fut annexée à l'empire de Charlemagne.
Son fils, Louis le Débonnaire, combattu par Morvan, donna, après que celui-ci fut tué, le duché de Bretagne à Nominoë (618) et le comté de Nantes à Lambert Ier (827), que lui disputait le comte d'Herbauge, Renault (834). Nominoë se rendit indépendant et rasa les fortifications de Rennes et de Nantes. Le successeur de Lambert, qui se fit appeler Lambert II, n'ayant pas été agréé par Charles le Chauve, attira les pirates vikings, qui ensanglantèrent la ville (843). Ils renouvelèrent leurs incursions jusqu'à la fin du siècle. Chassés par Alain le Grand, en 888, ils revinrent à sa mort et livrèrent la ville aux flammes, Alain Barbe-Torte les battit à Nantes même et, les chassa des îles du fleuve où ils s'étaient établis (936). Conan, comte de Rennes, s'empara de Nantes en 990. Ces compétitions, qui survinrent entre les princes bretons, se poursuivirent pendant le Xe siècle. La conquête de, l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, en 1066, plaça la Bretagne entre deux puissances rivales, l'Angleterre et la France, qui s'en disputèrent la possession. Pierre de Dreux, créé duc par Philippe-Auguste, fit de Nantes sa capitale; il l'agrandit et la défendit contre Jean sans Terre en 1214. Le comté de Nantes, au milieu du XIIe siècle, s'était fondu dans le duché de Bretagne. Nantes ne fut pas la capitale nominale, mais elle partagea avec Rennes les attributions, elle eut la Cour des comptes, les Etats s'y réunirent souvent et le château y fut pendant tout le XVe siècle le séjour des ducs. La guerre de succession de Bretagne s'était terminée en 1365 par le triomphe de Montfort, soutenu par l'Angleterre. En 1369, Du Guesclin s'empara de Nantes; mais le duc Jean IV revint avec une armée anglaise, et la ville lui ouvrit ses portes, non aux Anglais qui durent s'éloigner. En 1485, le 19 juillet, fut pendu à Nantes le fameux Pierre Landais, trésorier de Bretagne et favori du duc François II. Après la mort du dernier duc, François II (1487), Charles VIII vint s'emparer de Nantes, puis il épousa à Blois (1491) la duchesse Anne, qui lui apporta en dot, la Bretagne. Ce fut à Nantes qu'eut lieu le second mariage de cette princesse (6 juin 1492) avec Louis XII. La ville de Nantes fut désolée par des épidémies pendant le XVIe et le XVIIe siècle. Pendant les Guerres de religion, elle prit parti pour la Ligne. Le calvinisme essaya vainement de pénétrer dans ce pays essentiellement catholique. Néanmoins, la Saint-Barthélemy y fit peu de victimes; le maire et les échevins de Nantes surent résister aux ordres de la cour (1572). Le duc de Mercoeur, son gouverneur, se soumit à la fin à Henri IV en 1598. C'est dans cette ville que ce roi signa son fameux édit de tolérance (avril) (L'Edit de Nantes). La ville de Nantes, qui avait, embrassé avec enthousiasme les idées de la Révolution, fut la plus maltraitée des victimes de la Terreur, en 1793. Ou sait les horreurs commises par Carrier, ses « noyades » et ses « mariages républicains » dans les flots de la Loire (d'octobre à décembre). Cependant, elle avait, en juin de cette même année, repoussé, avec le général Canclaux, les Vendéens, commandés par Charette et Cathelineau; celui-ci tomba mortellement blessé. Charette devait, plus tard, être fusillé à Nantes (29 mars 1796). Dans cette ville fut découverte et arrêtée, en 1832, la duchesse de Berry, qui avait essayé de soulever la Vendée (Les Guerres de Vendée). Nantes, après avoir joué un rôle si prépondérant jadis, dans le duché, puis dans la province de Bretagne, était devenue, en 1790, un simple chef-lieu de département. Néanmoins, sa population et son développement continuaient de s'accroître. En 1700, elle n'avait que 42.000 habitants; en 1790, elle en comptait 90.000. Dès 1725, elle avait commencé à transformer sa voirie. La perte de Saint-Domingue (Haïti) et les guerres lui portèrent un coup terrible. Une reprise des affaires se produisit à la Restauration. L'industrie prit, de 1840 à 1850, un rapide essor. Ce fut en 1857 que l'on ouvrit le premier bassin et le chemin de fer de Saint-Nazaire. Cette localité, prit alors un prompt développement. Pendant la Seconde guerre mondiale, entre 1943 et 1945, Nantes eut a souffrir d'importantes destructions. Ils sont nés à Nantes. Blason. |
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