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Rennes |
Rennes (Condate Redonum, puis Redones; en bas-breton'Roazoun, Roaon, Roëon, et, en français, souvent orthographié Rhennes au XVle et au XVIIe siècle) est une ville de la France, chef lieu du département de l'Ille-et-Vilaine, au confluent de ces 2 rivières, à 340 kilomètres à l'Ouest-Sud-Ouest de Paris; ancienne capitale de la Bretagne. Population : 210 000 habitants. Histoire. L'événement le plus important de l'histoire de Rennes au Moyen âge fut le siège qu'elle eut à soutenir pendant la guerre de Cent ans (guerre de la succession de Bretagne). La ville, qui tenait pour le parti de Charles de Blois et du roi de France, fut assiégée par le duc de Lancastre, du 30 octobre 1356 au 5 juillet 1357. Elle était défendue par les deux capitaines Penhouët et Bertrand de Saint-Pern, repoussa plusieurs attaques et fut délivrée par Du Guesclin. L'histoire de ce siège mémorable a été racontée en grand détail par le poète Cuvelier, avec tous ses épisodes plus ou moins légendaires (mine souterraine des Anglais sous les remparts, découverte par les trépidations de bassins de cuivre remplis de boules de fer, stratagème des assiégés pour attirer un troupeau de porcs dans la ville par une poterne, tour mobile d'attaque ou beffroi des assiégeants, van du duc de Lancastre, etc.) dans la Chronique rimée de Bertrand Du Guesclin, v. 1053-2029). C'est à cette époque que remonte le culte de Notre-Dame-des-Miracles. Rennes s'agrandit notablement au XVe siècle. Elle comprenait plusieurs faubourgs ou recrues. L'enceinte des murailles fut refaite et élargie de 1420 à 1450. Pendant la guerre de Cent ans, beaucoup de marchands de Normandie et de drapiers de Flandre vinrent se réfugier à Rennes et y apportèrent leur industrie. Au XVIe siècle, Rennes prit part aux guerres civiles de la Ligue, fut occupée par le duc de Mercoeur (1589) et fut une des dernières villes à se soumettre à Henri IV, qui vint y faire une entrée solennelle (1598). La peste sévit plusieurs fois à Rennes au XVIe et au XVIIe siècle. On la constate en 1563-1564, en 1582-1585, de 1588 à 1602, en 1605, de 1607 à 1617, de 1622 à 1627, en 1628, de 1629 à 1634, en 1636-1637 et une dernière fois en 1640. En 1720, un grand incendie, qui dura une semaine entière, détruisit la plus grande partie de la ville; 850 maison furent détruites. En 1789, il y eut à Rennes une émeute où figura le général Moreau (27 janvier). Pendant les guerres des chouans, Rennes fut fidèle à la cause libérale et devint le centre des opérations de l'armée républicaine. A la fin du XIXe siècle, la ville de Rennes fut choisie pour être le siège de la haute cour de justice militaire (juin-septembre 1899) qui fit une révision dans le procès du capitaine Alfred Dreyfus. Pendant la Seconde guerre mondiale, la ville subit les bombardements alliés, notamment ceux de 1943 et 1944, qui occasionnèrent de forts dégâts dans les quartiers Sud-Est (Saint-Hélier) et Nord-Ouest. Rennes a été le siège d'un concile tenu en 1273. L'imprimerie fut établie à Rennes en 1483. Anciennes institutions municipales. Les privilèges et l'organisation municipale de Rennes furent confirmés par Henri IV, en mars 1592, par un édit spécial. Au commencement du XVIIe siècle, l'hôtel de ville ou «-maison de ville-», reconstruit sous l'administration de César de Vendôme, gouverneur général de Bretagne, atterrait aux remparts, près de la porte Mordelaise. Avec la monarchie absolue, Rennes perdit son autonomie. Le régime des charges héréditaires et vénales donna à Rennes, comme à toutes les autres villes, un maire perpétuel : cette fonction ne fut remplie à Rennes que par un seul titulaire, Rallier, de 1693 à 1724, époque à laquelle la charge de maire fut supprimée définitivement à Rennes. Une juridiction consulaire, avec un premier juge et quatre consuls élus par les marchands, fut instituée en mars 1710 et forma une sorte de tribunal de commerce. Les principaux privilèges dont jouissait la ville de Rennes sous l'Ancien régime étaient les suivants : l'exemption des aides et subsides (impôts indirects), depuis 1484; l'exemption du ban et de l'arrière-ban (service militaire), qui dégrévait principalement la petite noblesse (depuis 1491); l'exemption du droit de franc-fief (impôt payé par les roturiers possesseurs de biens nobles), qui facilitait l'acquisition de la noblesse par les roturiers (depuis 1516); l'exemption du droit de lods et ventes, le privilège du billot (exemption des droits d'octroi pour les vins et provisions), etc. Rennes était le siège du parlement royal de Bretagne, institué par Henri Il (mars 1553), augmenté successivement d'une chambre des enquêtes (juin 1557), d'une chambre des requêtes (1580), etc. Les sessions du Parlement de Bretagne se tenaient alternativement à Rennes et à Nantes jusqu'en 1560, époque à laquelle le parlement fut rendu sédentaire à Rennes. Les sessions étaient chacune de trois mois. En juillet 1600, un édit de Henri IV porta leur durée à six mois. De 1675 à 1689, le parlement de Bretagne fut transféré temporairement à Vannes. Au parlement de Rennes était adjointe une cour des aides. Il y avait un hôtel des monnaies, ayant pour marque un 9. Rennes était le siège d'une généralité et de l'intendance de Bretagne. Au commencement du XVIIe siècle, il y avait à Rennes une église réformée, comptant seulement 200 membres, d'après Du Boisson-Aubenay (1636). Blason. Ils sont nés à Rennes. Monuments. La Porte Mordelaise (XVe siècle) est flanquée de deux tours à mâchicoulis; elle servait aux entrées solennelles des princes; elle porte encastrée une inscription gallo-romaine. L'église cathédrale Saint-Pierre (1787-1844) a remplacé des édifices plus anciens : la première église (1180-1359) fut réédifiée, en tout on en partie, en 1541 et en 1755; le portail actuel fut commencé en 1490. L'église Saint-Melaine, appelée aussi Notre-Dame depuis 1845 (XVe-XVIe siècles), a une tour surmontée d'une statue colossale de la Vierge et terminée seulement en 1857. Autres églises : L'église Saint-Aubin a un portail du XVe siècle. L'église Saint-Hélier remonte au XVe siècle. L'église Saint-Germain (XVe-XVIIe siècles) possède des vitraux, statues, etc., remarquables. L'église Saint-Etienne (XVIIe s.) et l'église Saint-Sauveur (1728), possèdent aussi divers objets d'art. La chapelle de Toussaint (1624-1657) faisait partie de l'ancien collège des jésuites. Les anciennes églises Bonne-Nouvelle (XIVe s.), qui faisait partie du couvent des dominicains, Saint-Yves (XVe s.), et du Vieux-Saint-Etienne (XVIe-XVIIIe siècles), laïcisées à l'époque de la Révolution pour servir de magasins militaires. Citons aussi : l'ancien palais abbatial de Saint-Melaine (1672) sert aujourd'hui de palais archiépiscopal ou archevêché; l'ancien couvent des religieuses de Saint-Georges (reconstruit en 1669 par l'abbesse Madeleine de La Fayette); le palais de justice (mon. hist.) est le principal édifice civil (1618-1854) : il fut construit sur les plans de Jacques Debrosse et achevé par Cormeau; l'hôtel de ville (XVIIIe s.) est dû à Gabriel; il contient une salle des concerts. Parmi les monuments plus modernes, il faut citer la salle de spectacle ou théâtre (1835) et le palais universitaire (1849-1855), renfermant le musée de peinture, qui est l'un des plus importants de province. La bibliothèque (occupant les bâtiments de l'ancien présidial) est riche en manuscrits. La ville de Rennes possède un assez grand nombre de maisons anciennes (XVe-XVIIe siècles) , principalement situées dans les rues Saint-Guillaume, Saint-Michel, Saint-Thomas, Saint-Germain d'Antrain, etc. (hôtels Cuillé, Du Molan, de Montbourcher, etc.). Il y a plusieurs belles promenades, notamment celle du Thabor (ancien parc de l'abbaye de Saint-Melaine). (E.-D. Grand). |
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