| William Camden est un historien, géographe et archéologue né à Londres le 2 mai 1551, mort à Chiselhurst le 9 novembre 1623. Elève distingué d'Oxford, il prit part de bonne heure aux controverses religieuses et s'attira ainsi des inimitiés qui l'entravèrent au début. Il obtint cependant, en 1575, la sous-direction de Westminster School, et il ne tarda pas à se faire connaître comme archéologue et topographe. C'est vers cette époque qu'il se lia d'amitié avec le fameux géographe Abraham Ortelius (1577) et avec le jurisconsulte français Brisson, alors en mission diplomatique à Londres (1581). Il travaillait déjà depuis longtemps à l'ouvrage qui devait immortaliser son nom et qu'il ne publia qu'en 1586 sous le titre de : Britannia, sive florentissimorum regnorum Angliae, Scotiae, Hiberniae, et Insularum adjacentium ex intima antequitate chorographica Descriptio. Quatre ans après (1590) paraissait la cinquième édition, dédiée à la reine Elisabeth, et il publiait presque aussitôt la sixième (in-fol.) avec de considérables additions. La première traduction anglaise de l'ouvrage de Camden fut faite par Philemon Holland et parut en 1610. On a encore la traduction d'Edmond Gibson (1695) et celle de Richard Gough, qui a beaucoup ajouté à l'original (1789, 3 vol. in-fol.). - William Camden (1551-1623). Devenu directeur titulaire de son école (1593), Camden, dont la santé souvent éprouvée n'arrêtait pas l'ardeur, publia une Instilutio Graecae Grammatices compendiaria (1597), qui fut adoptée presque partout. La même année, sir Fulke Brooke (lord Brooke) le fit nommer à l'office de Clarencieux King at Arms, fonctions élevées dans la hiérarchie héraldique de l'Angleterre. Cette nomination excita la jalousie d'un autre héraut d'armes, Ralph Brooke, le « York Herald », et il s'ensuivit une polémique où le beau rôle ne paraît pas être à ce dernier. En 1600, Camden publia une liste raisonnée des épitaphes de l'abbaye de Westminster, sous ce titre : Reges, Reginae, Nobiles et alii in ecclesia collegiata B. Petri Westmonasterii sepulti, dont il donna des éditions plus complètes en 1603 et en 1606. En même temps (1603), il faisait imprimer à Francfort une collection de vieux chroniqueurs intitulée Anglica, Normannica, Hibernica, a veteribus scripta. En 1605 parurent ses Remains, sorte de recueil d'extraits ou de notes dont il s'était servi pour la rédaction de sa Britannia (la meilleure édition est la 7e, celle de 1674, in-8). Lors de la conspiration des Poudres, il fut chargé officiellement de traduire en latin le compte rendu du procès; de là son Actio in Henricum Garnetum, Societatis Jesuiticae in Anglia superiorem et caeteros (1607). Enfin, en 1615, il publia ses Annales rerum Anglicarum et Hibernicarum, regnante Elizabetha, ad annum Salutis MDLXXXIX, livre qui eut un succès au moins égal à celui de Britannia. La seconde partie (qui conduit à 1603) ne parut cependant qu'en 1625, à Leyde. La meilleure édition est celle qu'en a donnée Hearne en 1717 (3 vol. in-8). Le livre fut traduit d'abord en français (première partie, Londres, 1624 ; les deux parties, Paris, 1627), et cette traduction servit d'original à la première traduction anglaise faite par Abraham Darcie ou Darcy (1625); Thomas Browne traduisit ensuite la deuxième partie (1629), et, depuis, l'ouvrage a été retraduit plusieurs fois. Citons encore des Anima versiones in Jac. Aug. Thuani Historiam, in qua res Scoticae memorantur que l'on trouve dans son volume d'Epistolae (1691, in-4), et qu'il composa à la demande de Jacques Ier. Il était d'autant plus apte à faire un tel travail qu'il avait été en correspondance suivie avec de Thou et lui avait fourni d'importants matériaux pour son histoire. Il passa la fin de sa vie à Chiselhurst, dans la maison domaniale qui servit de retraite à Napoléon III. Il y mourut, peu après avoir fondé une chaire d'histoire à Oxford. Son corps repose à Westminster. (B. H. G.). | |