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Guise

Guise (Claude de Lorraine, duc de). - Tige de l'illustre maison de Guise, né en 1496, mort en 1550, était le troisième fils de René II, duc de Lorraine, et fut d'abord connu sous le nom de comte d'Aumale. Il vint se fixer en France vers la fin du règne de Louis XII, y obtint des lettres, de naturalisation, servit avec la plus grande distinction sous François I, fit des prodiges de valeur à la bataille de Marignan (1515), défit les Anglais devant Hesdin (1522), et repoussa les paysans de l'Alsace et de la Souabe qui voulaient envahir la Lorraine (1525). François I, pour le récompenser, érigea en sa faveur le comté de Guise en duché-pairie (1527), et le nomma gouverneur de la Champagne. En 1542 il conquit le duché de Luxembourg; l'année suivante il repoussa les Impériaux déjà maîtres d'une partie de la France. Il avait épousé en 1513 Antoinette de Bourbon, tante d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, père d'Henri IV : il en eut François, duc de Guise; Claude II (duc d'Aumale); Charles, cardinal de Lorraine.
Guise (François de Lorraine, duc de). - Fils aîné du précédent, né en 1519, est un des plus grands capitaines qu'ait eus la France. il se distingua dès 1545, au siège de Boulogne, où il reçut une blessure à la figure qui lui valut le surnom de Balafré. Nommé en 1552 par Henri II lieutenant-général des Trois-Evêchés, il soutint victorieusement contre Charles-Quint le siège de Metz (du 31 octobre 1552 au 15 janvier 1553), et gagna en 1554 avec Tavannes, sur le même ennemi, la bataille de Renty. Mis en 1557 à la tête d'une armée envoyée , à la sollicitation du pape Paul IV, pour conquérir le royaume de Naples, que défendait le duc d'Albe, il remporta plusieurs victoires, mais il échoua dans cette entreprise, privé des secours qu'avait promis le pape. 

Rappelé en France après la défaite de Saint-Quentin (1557, et investi d'un pouvoir extraordinaire avec le titre de lieutenant général du royaume, il refoula les Anglais vers le Nord, leur enleva Calais, Guines, Ham (1558), battit dans la même année les Espagnols à Thionville, et amena ainsi la paix de Cateau-Cambrésis (1559). A la mort de Henri II, qui eut lieu peu après, François de Guise et son frère le cardinal de Lorraine, oncle du nouveau roi, le jeune François II, qui avait épousé leur nièce (Marie Stuart), s'emparèrent du gouvernement. Adversaires ardents du Calvinisme, ils déjouèrent la conjuration d'Amboise, 1560, et poursuivirent le procès de Louis de Condé et d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, arrêtés dans Orléans

Privé de son influence à l'avénement de Charles IX, le duc de Guise forma en 1561, avec le connétable de Montmorency et le maréchal de Saint-André, un célèbre triumvirat dans le but de ressaisir le pouvoir. Le massacre des Protestants à Vassy (1562) par les gens de sa suite, donna le signal des Guerres de religion. Il commanda l'armée catholique avec Montmorency, et gagna sur Condé et Coligny, chefs de l'armée protestante, la bataille de Dreux (1562); mais, l'année suivante lorsqu'il se préparait à assiéger Orléans, la place d'armes des Huguenots, il fut tué d'un coup de pistolet par un gentilhomme protestant nommé Poltrot de Méré.

Guise (Henri I de Lorraine, duc de), le deuxième Balafré, fils aîné de François de Guise, né en 1550, fut témoin du meurtre de son père sous les murs d'Orléans, et voua dès ce moment une haine implacable aux Protestants. Après s'être couvert de gloire par sa défense de Poitiers contre l'amiral Coligny (1569), il se déshonora, en prenant le rôle d'assassin : c'est lui qui commença le massacre de la Saint-Barthélémy en ordonnant le meurtre de l'amiral (1572). En 1575 il défit, près de Dormans (Marne), un corps d'Allemands alliés des Huguenots : il reçut dans cette action une blessure au visage qui lui valut le surnom de Balafré. L'année suivante se forma la Ligue; le duc de Guise en fut le chef.

Depuis ce moment jusqu'à sa mort, il fit tout pour s'ouvrir la voie au trône, faisant prêcher et répandre des libelles contre Henri III, traitant avec le roi d'Espagne, Philippe II, qui lui envoya de l'argent (1583), et avec le pape Grégoire XIII, qui favorisait la Ligue. Il fit enfin rédiger un mémoire qui demandait le changement de gouvernement et l'établissement de l'Inquisition, et il le présenta dans l'assemblée tenue à Nancy (1588). Après cet acte, et malgré la défense de Henri III, il entra dans Paris où il fut reçu avec enthousiasme et tint le roi assiégé dans le Louvre à la journée des Barricades, 12 mai 1588. Toutefois, il n'osa prendre la couronne, et se contenta de faire signer au roi l'édit de l'Union, qui le nommait lieutenant général du royaume. 

Henri, courroucé, dissimula, et convoqua les États généraux à Blois pour y traiter de la réforme du royaume. A peine le duc de Guise y était-il arrivé qu'il fut assassiné dans le château royal par des gardes apostés à la porte du cabinet du roi (23 décembre 1585). Son frère, Louis de Lorraine, cardinal de Guise, archevêque de Reims, qui avait activement secondé ses projets, fut lui-même mis à mort le lendemain. La mort du duc de Guise a fourni le sujet ce quelques tragédies, parmi lesquelles nous citerons les États de Blois, par Raynouard, 1814.

Guise (Charles de Lorraine, duc de). - Fils de Henri de Guise et de Catherine de Clèves, né en 1571, fut arrêté après le meurtre de son père, quoiqu'il n'eût que 17 ans, et détenu à Tours. Il parvint à s'échapper en 1591 et prit d'abord les armes contre Henri IV, mais il fit bientôt après sa soumission, et reçut le gouvernement de la Provence. En 1622 il conduisit une flotte contre les Rochelois et les battit, mais, ayant inspiré de l'ombrage à Richelieu, il se retira en Italie, où il mourut en 1640.
Guise (Henri de Lorraine, duc de). - Quatrième fils du précédent, né en 1614, fut d'abord destiné à l'Église, il avait déjà été nommé à l'archevêché de Reims lorsque, devenu l'aîné de sa famille, il rentra dans le monde. Il eut même une fâcheuse célébrité par ses aventures galantes. Il se jeta dans le parti du comte de Soissons contre Richelieu, quitta la France avec la Comtesse, et fut en son absence condamné à mort par le parlement de Paris mais il fit sa paix avec la cour en 1643. En 1647, il se rendit en Italie pour seconder la révolte des Napolitains contre l'Espagne; il défit les troupes espagnoles commandées par don Juan, et saisit les rênes du gouvernement; mais ses galanteries indisposèrent certains nobles de Naples, qui ouvrirent les portes à l'ennemi. Il fut fait prisonnier et conduit en Espagne, où il resta jusqu'en 1652 : il fut délivré par le prince de Condé. Il essaya de nouveau en 1654 de conquérir Naples, mais sans plus de succès. Au retour, il fut nommé grand chambellan. Il mourut en 1664, sans laisser de postérité. Il a rédigé des Mémoires sur l'expédition de Naples, qui ont été publiés par son secrétaire Sainctyon, Paris, 1668.
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Dictionnaire biographique
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