| Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville est un géographe, né à Paris en 1697, mort en 1782, conçut de bonne heure un goût très vif pour les recherches géographiques, obtint avant l'âge de 22 ans le brevet de premier géographe du roi, entra de bonne heure à l'Académie des inscriptions, et fut nommé adjoint géographe de l'Académie des sciences. Il a fait faire à la géographie de grands pas, par le soin avec lequel il a déterminé la véritable étendue des mesures de longueur dans les différents pays, et par l'exactitude de ses cartes : il vit plus d'une fois confirmer par des observations directes les conjectures qu'il avait faites principalement sur la géographie de la Grèce, de l'Italie et de l'Égypte. Il a dressé un très grand nombre de cartes nouvelles, en les accompagnant de mémoires justificatifs. On estime surtout sa Géographie ancienne abrégée, 3 vol. in-12, 1768; ses cartes pour l'Histoire ancienne et l'Histoire romaine de Rollin; son Traité des mesures anciennes et modernes; son Traité des états formés en L'Europe après la chute de l'empire d'Occident, 1771; son Atlas de la Chine, de la Tartarie et du Thibet, 1737; ses Mémoires sur l'Égypte ancienne et moderne, 1766. M. Demanne se proposait de donner ses oeuvres complètes en 6 vol. in-4; deux seulement ont paru chez Levrault, 1820 | |
| D'Anville fut aussi l'un des initiateurs d'une vaste entreprise. A son époque, un débat sur la véritable forme de la Terre commençait à agiter les savants. Des mesures de la Terre effectuées par Picard et pur les Cassini, on avait conclu qu'elle était un ellipsoïde allongé aux pôles; au contraire, les théories de Huygens et de Newton, en supposant que la Terre était primitivement molle, lui donnaient la forme d'un ellipsoïde de révolution aplati aux pôles. Aussi, pendant longtemps, les savants, même au sein de l'Académie des Sciences, formèrent-ils deux camps. L'idée de trouver la vraie forme de la Terre par des mesures précises effectuées à l'équateur et le plus près possible des pôles, mise en avant par des géomètres et par d'Anville, premier géographe du Roi, dans sa Proposition d'une mesure de la Terre (1735), fut enfin approuvée par Louis XV, qui consentit à couvrir les dépenses nécessaires. Deux Commissions furent nommées en 1735 par l'Académie des Sciences, pour aller au loin effectuer la mesure de degrés terrestres: la première, composée de Godin, de La Condamine, Bouguer, J. de Jussieu et Couplet, se rendit au Pérou; la seconde, composée de Maupertuis, Clairaut, Camus, Le Monnier, Outhier et Celsius, d'Upsala, se rendit en Laponie (Voyage en Laponie). Après les travaux de ces deux célèbres expéditions, Cassini II fit vérifier en 1739 par de La Caille les mesures de la méridienne de France entre Paris et Perpignan; de ces travaux et de cette vérification, il résulta que le débat relatif à la forme de la Terre fut tranché en faveur des partisans de l'aplatissement aux pôles. (Lebon, 1899). |