| Suisse Bâle. Le premier imprimeur de cette ville, Berthold Rot de Hanau ou simplement Berthold de Hanau, avait été un des témoins de Gutenberg dans le procès de 1455. On ne sait pas à quelle date il s'installa. On suppose, toutefois, qu'il quitta Mayence en 1462, comme plusieurs de ses confrères, au moment de la guerre civile. Son nom ne figure que sur un ouvrage, le Reporterium vocabulorum exquisitoruum de Conrad de Mure. Il s'associa, semble-t-il, avec Bernard Richel, bourgeois de Bâle, qui continua ses travaux. En même temps ou à peu près s'établirent Michel Wensler et Jean de Amerbach, Ce dernier devait obtenir en typographie de véritables succès. Ses trois fils lui succédèrent et surent conserver le bon renom de la maison paternelle. C'est chez Amerbach que Jean Froben, le protecteur et l'ami d'Erasme, d'Oecolampade et de Holbein, qui devait mériter d'être qualifié de « princeps typographiae Basiliensis », apprit les éléments de son art. Munster en Argovie. Cette petite localité, qui doit son origine à l'abbaye de Bérone ou Beromunster, a joué dans les annales de la typographie un rôle peu en rapport avec son importance. Un chanoine, qui signe Helyas Helie ou Helyas de Louffen (Elie de Lauffen) y publia, en 1470, une édition du fameux Mamotrectus de Jean Marchesini. Son nom paraît seul dans la souscription. Il ne semble pas toutefois qu'on doive le considérer comme l'imprimeur de l'ouvrage. Il fut simplement sans doute le directeur de l'atelier établi dans son monastère. On cite, parmi les ouvriers qu'il employa, Pierre Krantz, qui figure comme témoin dans le procès de 1455. De plus, on a de sérieuses raisons de croire que les premiers typographes de Paris sont venus de cet atelier. Autres villes. Genève. Adam Steinschaber, originaire de Schweinfurth, est le premier imprimeur de cette ville. Les quatre premiers volumes qui sortirent de ses presses portent la date de 1478, et, détail intéressant à noter, ils sont tous en français : 1° le Livre des saints anges; 2° le Romant de Mélusine; 3° le Livre de Sapience; 4° le Roman de Fierabras. Lausanne. Le premier livre imprimé dans cette ville est un Missel à l'usage du diocèse. Il porte la date de 1498 et est dû à Jean Belot de Rouen, qui avait déjà travaillé à Genève, vers 1497. Promenthoux (cant. de Vaux). Un imprimeur de Genève, Louis Cruse, surnommé Guerbin ou Garbin, transporta momentanément une partie de son matériel dans ce village et y imprima plusieurs éditions du Doctrinal de Sapience de Guy de Roye. La plus ancienne est du mois d'août 1482. Îles Britanniques Londres. L'imprimerie fut introduite en Angleterre par William Caxton. Il était l'auteur d'une traduction du Recueil des histoires de Troye de Raoul Lefebvre, imprimé à Cologne, vers 1474, et que cette traduction avait formé le premier livre imprimé en anglais. Il dut quitter le continent à la fin de 1474. Il s'installa d'abord dans les dépendances de l'abbaye de Westminster et non pas à Londres même. Le premier livre qu'il y imprima paraît être le suivant, bien qu'il ne porte pas de date : Propositio clarissimi oratoris magistri Johannis Russell (in-4). Le premier livre qui ait été publié à Londres même est dû à un certain John Letton. Ce sont les Questiones super XII libros metaphysicae d'Antoine André. On n'a aucun renseignement positif sur l'origine de cet imprimeur. C'était probablement un de ces ouvriers allemands que Caxton avait amenés. Les frais d'impression de ce premier volume furent supportés par un certain Wilhelm de Malines ou Macklyn. Wynken ou Wynandus de Worde hérita du matériel et même de l'officine de Caxton dans laquelle il travailla jusqu'en 1501 ou 1502. A cette date il quitta Westminster et vint s'installer à Londres. Le nombre des ouvrages qu'il édita dépasse le chiffre de 400. Il mérite d'être compté parmi les plus grands imprimeurs de l'Angleterre. Après lui vinrent Richard Pinon ou Pynson, Julian Notary, William Faques, Henry Pepwell, etc. Richard Pinon était de Rouen. C'est à lui qu'est dû l'introduction du caractère romain en Angleterre. Autres villes. L'imprimerie ne se répandit pas dans la Grande-Bretagne avec la même rapidité que dans les pays de l'Europe centrale. En dehors de Londres, deux villes seulement, Oxford et Saint-Albans, la reçurent, avant la fin du XVe siècle. Elle fut portée à Oxford en 1479, par un Allemand de Cologne, appelé Thierry (Teudoricus ou Teodericus) Rood, qui s'associa avec un habitant de la ville, appelé Thomas Hunt. Les premiers volumes qui sortirent de leurs presses furent l'Ethique d'Aristote et le traité De Peccato originali de Gilles de Rome. Des moines de Cîteaux l'installèrent à Saint-Albans l'année suivante. Deux des ouvrages qu'ils y publièrent portent, en effet, la date de 1480. Ce sont la Rethorica nova de Laurentius Guillelmus de Saona et le Liber modorum significandi de Sigandus Albertus. Les autres centres intellectuels eurent encore moins de hâte de jouir de la découverte nouvelle. L'imprimerie ne fut installée, dans plusieurs d'entre eux, qu'à des dates assez avancées du XVIe siècle. En voici, d'ailleurs, quelques exemples. Elle fut introduite à Cambridge, en 1521, par Jean Siberch; à Canterbury, vers 1540, par John Mitchell; à Dublin, en Irlande, en 1554, par Humphrey Powell; à Édimbourg, en Ecosse, en 1507, par Walter Chepmann et Andrew Myllar, et à York, en 1509, par Hughes Goes ou Van der Goes, qui était, pense-t-on, d'origine belge. Péninsule ibérique Valence. Valenece est la première ville de la Péninsule ibérique dans laquelle ait été installé un atelier typographique. Les premiers ouvrages qui en sortirent ne portent pas de nom d'imprimeur. Ce sont d'abord un Certamen poetich en l'ohor de la concecio de la Vierge qui dut paraître en 1474, et, ensuite, un Comprehensorium de Juan et un Salluste, datés tous les deux de 1475. Il semble toutefois qu'on doive les attribuer à Lambert Palmart ou Palomar, d'origine allemande, à Philippe Vizlant d'lsny en Württemberg, et à Alfonso Fernandez de Cordoue, qui publièrent, en 1478, une Bible en dialecte limousin. Les autres imprimeurs de cette ville furent, au XVIe siècle, Lope de Rocca, Jaime de Vila, Pedro Hagembach et Leonardo Hutum, Nicolas Spindeler, etc. Barcelone. L'imprimerie ne paraît pas, quoi qu'on ait dit, remonter dans cette ville au delà de 1478. Ses deux premiers imprimeurs connus sont Nicolas Spindeler, d'origine allemande, et le Savoyard Pierre Bru ou Bruno. Ils publièrent, cette année, les deux traités de saint Thomas sur l'Ethique et la Politique d'Aristote. Ils se séparèrent peu de temps après. Bru s'associa, en 1481, à un Espagnol appelé Pedro Posa, qui paraît, de son côté, avoir travaillé seul à partir de 1482. Après eux vinrent Pedro Miguel ou Pere Miguel Condam, Juan de Rosembach et Diego de Gumiel. Ces deux derniers quittèrent ensuite Barcelone, pour aller travailler, le premier à Tarragone, en 1499, et à Perpignan, en 1500; le second à Valladolid, en 1502, et à Valence, en 1513 et 1515. Saragosse. Une édition du Manipulus curatorum de Guy de Montrocher, publiée avec la date de 1475, par un imprimeur flamand, appelé Mathieu, passe pour être le premier livre imprimé dans cette ville. On ne connaît pas d'autre volume de cet imprimeur. Paul Hurus, de Constance, vint ensuite et publia, en 1485, un recueil des Épîtres et Evangiles, en portugais. Trois ouvriers allemands, George Coci, Leonardo Butz et Lupo Appentegger, s'y établirent en 1500. Séville. Les premiers imprimeurs de cette ville furent les Espagnols Antonio Martinez, Bartholome Segura et AIphonso del Puerto. On leur attribue, bien que leurs noms n'y figurent pas, une édition, sans date, du Sacramentale de Clemente Sanchez de Vercial, qu'on croit de 1475. Ils réimprimèrent cet ouvrage, en 1477, et y mirent cette fois leurs noms. Ils publièrent, la même année, le Manuale d'Alphonso Dias de Montalvo. Ils rompirent leur association, peu de temps après, et travaillèrent séparément. Leurs concurrents furent Paulus de Colonia, Joh. Pegniezer de Nuremberg, Thomas Glockner, Magnus de Herbst, Meynard Ungut et Stanislas Polono, Pedro Brun et Juan Gentil, Jacobo de Villagusa, etc. Autres villes. L'imprimerie fut introduite, au XVe siècle à Braga, en 1494, par Jean Gherling, d'origine allemande; à Burgos, en 1485, par Frédéric de Bâle, appelé Fadrique Aleman par les Espagnols; à Grenade, en 1490-1491, avant la conquête, par un typographe inconnu, et, en 1496, après la conquête de la ville, par les Allemands Meynard Ungut et Jean de Nuremberg; à Leiria (Estramadure), en 1492, par un imprimeur juif inconnu; à Lérida, en 1479, par Antonio Palares; à Lisbonne, en 1485, par un imprimeur juif inconnu auquel est encore dû un volume daté de 1489 et imprimé : « in oedibus Rabbi Zorba et Raban Eliezer »; à l'abbaye bénédictine de Montserrat, en 1499, par l'Allemand Johann Lushner, établi d'abord à Barcelone; à Monte Rey, en Galice, par « Gundisalvus Rodericus de La Passera et Johannes de Porres »; à Murcie, en 1487, par Lope de La Roca, qui venait de Valence; à Pampelune, en 1495, par Arnaud Guilhen Brocar (la date de 1489 donnée par certains bibliographes n'est pas sûre); à Salamanque, en 1480, par Arnaud Guilhen Brocar et son fils, dont il vient d'être parlé; à Soria (Vieille-Castille), en 1489, par Barthélemy de Lille; à Soura (Estramadure), en 1490, par un imprimeur hébreu inconnu; à Tarragone, en 1498, par Jean de Rosembach; à Tolède, en 1486, grâce au cardinal Ximenez, par Juan Vasquez (Vasquii) et à Valladolid, en 1492, par Juan de Froncourt, que les uns disent Allemand et les autres Français; ces derniers veulent, par suite, l'appeler Francoeur; et à Zamora, en 1482, par Antonio de Centenara. La ville de Madrid fut moins favorisée que celles dont nous venons de citer les noms. L'imprimerie ne paraît y remonter qu'à l'année 1560. Les dates antérieures données par divers bibliographes ne semblent pas admissibles. Pays-Bas, Belgique Alost. C'est dans cette ville qu'a été établi le premier atelier typographique néerlandais. Le premier livre qui en soit sorti est intitulé Speculum conversionis peccalorum et porte la date de 1473. Il n'a pas de nom d'imprimeur. Il en est de même du Libellus de duobus amantibus d'Eneas Silvius Piccolomini imprimé la même année. A. Bernard a cru pouvoir les attribuer à Jean de Westphalie. Il semble, au contraire, qu'il faille en faire honneur à Thierry Martens qui quitta cette ville ,vers 1476, pour s'installer successivement à Anvers et à Louvain. Utrecht. Les prototypographes de cette ville sont Nicolas Ketelaer et Gerard de Leempt. La plupart des ouvrages qui leur sont attribués ne portent pas leurs noms. Beaucoup même ne contiennent aucune indication de lieu ou de date. La première date qu'on y trouve est celle de 1473. L'association formée par ces deux typographes ne fut pas de longue durée; elle paraît avoir été rompue en 1474. Leur matériel fut acquis par Guillaume Hees. Le premier volume qu'y imprima Jean Veldener, après son départ de Louvain, porte la date de 1478. Louvain. Jean de Westphalie ou Jean de Paderborn fut appelé par l'université de cette ville pour y établir une imprimerie. Il s'installa d'abord dans les bâtiments de l'université et y publia, en 1474, son premier livre Petrus de Crescentiis, Liber moralium commodorum. Il transporta ensuite son établissement en ville et prit sinon des associés du moins des apprentis. Jean Veldener vint lui faire concurrence à la fin de 1476, mais ne la continua pas longtemps ; il quitta cette ville vers 1477, pour s'installer à Utrecht. Les autres imprimeurs de Louvain, au XVe siècle, furent Gilles Van der Heerstraten, Louis de Ravescot et Conrad de Paderborn. Bruges. Le premier et le seul imprimeur qui paraisse s'être installé dans cette ville au XVe siècle, est le célèbre Colard Mansion. Il a publié son premier livre, le Jardin de dévotion, vers 1475. Il a eu soin de dire que c'était sa première oeuvre, mais il n'en a pas donné la date. Son premier livre avec date est un Boccace, Du dechiet des nobles hommes et cleres femmes, qui parut en 1476. Mansion fut protégé par Louis de Bruges, l'un des plus grands bibliophiles du XVe siècle. Caxton fit un assez long séjour à Bruges. C'est même dans cette ville qu'il commença sa traduction des Histoires de Troye de Raoul Lefebvre. Anvers. La ville d'Anvers dispute à Alost et à Louvain l'honneur d'être la première de Belgique dans laquelle ait été installée une imprimerie. Mais les raisons données en sa faveur ne sont pas concluantes. Son premier imprimeur paraît bien être, Thierry Martens, qui y publia, en 1476, les deux volumes suivants : 1° Summa experimentorum sive thesaurus pauperum magistri Petri Hispani; 2° Rodulphi Agricole opuscula. Mathiis Van der Goes ne débuta que vers 1480. Autres villes. L'imprimerie fut introduite à Audenarde, en 1480, par Arnoldus Caesaris, dont on a fait Arend ou Arnold de Keysere ou Keiser et Arnaud l'Empereur; à Bois-le-Duc, en 1484, par Gerard de Leempt; à Bruxelles, vers 1472, par les frères de la Vie commune (leur premier livre parait être le Gnotosolitos sive speculum conscientiae d'Arnold Geilhoven, imprimé en 1476); à Culembourg, en 1483, par Jean Veldener, le célèbre imprimeur de Louvain et d'Utrecht; à Delft, en 1477, par Jacob Jacobszoen Van der Meer et Mauricius Yemantszoe; à Deventer, en 1476, par Richard Pagroet, qui avait été appelé, croit-on, par les bénédictins de la ville; à Gand, en 1480, par Arnoldus Caesaris, dont il a été déjà question à propos d'Audenarde; à Gouda, en 1477, par Gheraert de Leeuw; à Haarlem en 1483, probablement par Jacob Bellaert; à Hasselt, en 1480, par Peter Van Os de Breda; à Leyde, en 1483, par Heynricus Heynrici; à Nimègue, en 1479, par un imprimeur inconnu; à Schiedam, en 1498, par un imprimeur inconnu installé dans le couvent des frères mineurs; à Schoonhoven, en 1495, par les chanoines réguliers de Saint-Augustin ; et, enfin, à Zwolle, en 1479, au plus tard, par J. de Vollenhoe Peter Van Os et un imprimeur inconnu qui travaillèrent dans des ateliers différents. Hongrie, Bohême, Autriche La Hongrie semble avoir reçu l'imprimerie avant la Bohème, et cela grâce à son roi Mathias Corvin qui fit introduire l'art typographique à Bude, en 1473, par l'imprimeur Andrea Hess, venu, à ce qu'il semble, de Parme. La Bohème, toutefois, fait valoir des titres, assez indécis, il est vrai, à la priorité. Sa capitale, Prague, célèbre alors par sa vieille université, n'a reçu authentiquement l'imprimerie qu'en 1478, mais elle fait remonter ses prétentions à la prototypographie tchèque jusqu'à l'année 1468. C'est à cette même date que sa rivale, la ville de Pilsen, rattache les siennes, bien que des écrivains nationaux très sérieux considèrent cette date comme celle de la composition du volume et non celle de son impression qu'ils reportent à l'année 1475. Les autres villes de ce pays ayant reçu l'imprimerie avant la fin du XVe siècle sont : Brünn, en 1486; Kuttenberg en 1489 (Martin de Tissnowa); Olmütz, en 1500 (Conrad Baumgarten). La typographie fut introduite dans la ville impériale de Trente dès 1475, par Albrecht Duderstat von Eiksvelt, et seulement en 1482 à Vienne par un imprimeur anonyme. Pologne, Pays baltes Cracovie, alors capitale de royaume et illustre par son université, introduisit chez elle l'imprimerie vers 1474, par les soins, à ce qu'on croit, du célèbre typographe d'Augsbourg, Günter Zainer. Vilna (Vilnius), capitale du grand-duché de Lituanie, ne l'eut qu'en 1517, et Varsovie seulement en 1578. La petite ville de Pinczow (dans le palatinat de Cracovie), à laquelle une école très florissante et une académie valurent le surnom d'Athènes de la Sarmatie, eut un établissement typographique dès 1559, organisé par les Frères Bohèmes dissidents. Le prince Nicolas Radaiwill, richissime palatin de Vilna et protecteur zélé des dissidents, fit installer à ses frais, à la même date, dans sa ville de Brzesc (Lituanie), une imprimerie où fut exécutée ensuite, en 1563, la célèbre Bible polonaise, dont la traduction avait été faite, sous les yeux du prince, à Pinczow, par un comité de savants protestants. La ville de Nieswiez (dans l'ancien palatinat de Novogrod), appartenant au même prince, eut en même temps une typographie, d'où sortit, en 1562, un cathéchisme socinien en langue ruthène. Danemark, Suède, Norvège L'imprimerie pénétra dans ces contrées à des dates plus anciennes qu'on ne serait tenté de le supposer. Ainsi, elle fut introduite à Odense (Fionie), en 1482, par Jean Snell; à Copenhague, vers 1490, par Gottfried de Ghemen; à Stockholm, en 1483, par J. Snell qui s'était d'abord installé à Odensee; à l'abbaye de Wadsten, en 1495, par des ouvriers venus probablement de Lübeck, et, enfin, à Upsal, en 1540, par Paul ou Pawel Grijs, grâce aux efforts de l'archevêque Jacques Oernefot (Ulphonis). La Norvège fut moins favorisée. L'imprimerie ne s'installa à Christiania qu'au XVIIe siècle. Son premier imprimeur fut Tyge Nielsson qui publia son premier livre en 1644. On a dit que l'imprimerie avait été introduite à Trondheim, en 1530, mais cette assertion paraît reposer sur une erreur. Le Breviarium Nidarosiense qui y aurait été imprimé, d'après Cotton, doit être celui qui sortit, à cette date, des presses établies par l'imprimeur suédois J. Mathiasson, à Holum, sur la côte d'Islande. Russie Le tsar Ivan IV Vassiliévitch, dit le Terrible, ordonna, dès 1553, la création à Moscou, sa capitale, d'un établissement typographique, sous la direction du diacre Ivan Fédorov et de Pierre Mstislavzov. Il ne commença à fonctionner que le 19 avril 1563, et le premier livre qui soit sorti de ses presses fut achevé le 1er mars 1564. Intitulé Apostol, il contient les Actes des Apôtres, les épîtres de saint Paul, etc., en russe, et il n'en existe qu'un seul exemplaire conservé à la bibliothèque de Saint-Pétersbourg. Grèce et Turquie D'après Toderini, le premier livre imprimé à Istanbul serait un Lexique hébraïque, mais on n'en a encore signalé aucun exemplaire. Il aurait été publié, en 1488. Deux ans après, en 1490, parut une Histoire du peuple de Dieu du rabbin Joseph ben Gorion. Une seconde imprimerie hébraïque fut établie, vers 1597, au petit village de Koregism qui n'est plus aujourd'hui qu'un faubourg d'Istanbul. En raison de la conquête turque, ce n'est qu'au commencement du XIXe siècle que l'imprimerie a été introduite en Grèce. Les livres de liturgie, de science et de littérature dont elle avait eu besoin jusque-là s'étaient imprimés à Venise, chez Nicolas Glyky, à Vienne ou même à Paris. Le premier atelier qui y ait fonctionné est celui qui fut installé à Chios, avec le matériel envoyé de Paris par Ambroise-Firmin Didot. C'est de cet atelier que sortit, en 1821, la Grammaire grecque, en langue vulgaire, du professeur Bambas. Il fut malheureusement détruit par les Turcs, en 1822. L'imprimerie que Constantin Dombras avait établie, vers la même époque, à Cydonie, après un séjour de deux ans à Paris, dans la maison Didot, avait subi le même sort, le 15 juin de l'année précédente. En 1823, Ambroise-Firmin Didot fit don à la Grèce d'un nouveau matériel. Il aurait voulu le faire installer à Athènes, mais ne put y réussir. On le conduisit à Hydra, où on imprima, en 1824, le journal l'Ami de la Loi. Cette .imprimerie fut ensuite transportée à Nauplie. Pendant cette même année 1824, le Comité philhellénique de Londres envoya des imprimeries à Missolonghi et à Athènes. Cette dernière fut détruite par les Turcs, le 24 mai 1827, lorsqu'ils reprirent la ville. Elle ne fut réinstallée qu'en 1834 par André Koromélas, qui était venu s'instruire, chez Didot, des procédés de la typographie. (C. Couderc). | |