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Marie Stuart

Marie I Stuart, reine d'Écosse et de France, fille de Jacques V, roi d'Écosse, et de Marie de Lorraine, naquit en 1542, perdit son père huit jours après sa naissance, et fut aussitôt reconnue reine sous la tutelle de sa mère, Marie de Lorraine. Elle épousa en 1558 le Dauphin de France, qui l'année suivante devint roi sous le nom de François II. Veuve de ce prince après dix-huit mois de mariage, elle retourna, quoique à regret, en Ecosse. Son attachement à la religion catholique souleva contre elle ses nouveaux sujets, qui avaient embrassé la Réforme. Pensant se rendre populaire en épousant un Écossais, elle donna sa main, en 1565, au jeune Henri Darnley (Stuart), son cousin, qui n'avait pour lui que sa beauté; mais cette union ne fut pas heureuse : H. Darnley, jaloux d'un italien nommé David Rizzio, secrétaire et confident de la reine, le fit assassiner sous les yeux mêmes de Marie. Ce prince périt lui-même peu après (1567), d'une manière tragique et l'on soupçonna Marie Stuart de n'être pas étrangère à sa mort : ce qui confirma ce soupçon, c'est que, trois mois après la catastrophe, elle épousa celui-là même qu'on accusait d'avoir consommé le meurtre de Darnley, le comte de Bothwell. 
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Mary Stewart.
Marie Stuart (1542-1587), reine d'Ecosse.
(musée de Versailles).

Les Écossais, soulevés par Murray, son frère naturel, s'arment alors contre elle, s'emparent de sa personne, l'enferment au château de Loch-Leven et veulent la forcer d'abdiquer et d'abjurer la religion catholique. Elle parvient à s'échapper de sa prison, et se réfugie en Angleterre (1568), espérant trouver protection auprès de la reine Élisabeth I, sa cousine. Mais cette princesse, dont elle s'était fait une ennemie jurée en prenant après la mort de Marie Tudor le titre de Reine d'Angleterre, et qui d'ailleurs était jalouse de sa beauté, la jeta dans une étroite prison, et la retint captive durant 18 ans. Plusieurs tentatives furent faites pour la délivrer, notamment par Norfolk; mais toutes échouèrent. Une conspiration ayant été ourdie contre Élisabeth, l'artificieuse reine saisit ce prétexte pour accuser Marie d'avoir trempé dans le complot, et la fit condamner à mort (1587). Elle subit le supplice .avec une héroïque résignation, en protestant de son innocence. 
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Portrait de Mary Stuart.
Marie Stuart.

Marie Stuart passait pour la plus belle femme de son temps; elle avait en même temps l'esprit très cultivé : on a conservé d'elle quelques poésies pleines de grâce et de sensibilité (cependant les célèbres Adieux à ta France qu'on lui attribue ne sont pas d'elle, mais de Querlon) . La mémoire de cette princesse, est chère à toutes les âmes sensibles; toutefois, malgré le vif intérêt qu'elle excite, on ne peut dissimuler qu'elle s'attira par des imprudences et peut-être par un crime la plus grande partie de ses malheurs. Elle eut, du reste, à lutter contre les ennemis les plus redoutables, notamment contre Murray, son frère naturel, qui aspirait au trône, et contre Knox, fougueux réformateur. Buchanan a écrit contre elle des libelles diffamatoires. 

De son mariage avec H. Darnley, Marie avait eu un fils, qui régna depuis sur l'Écosse sous le nom de Jacques VI et sur l'Angleterre sous celui de Jacques Ier



Alexandre Dumas, Marie Stuart, Grand Caractère, 2007.
9782744406737
Cette biographie de Marie Stuart fait partie des dix-huit récits regroupés par Alexandre Dumas sous le titre de Crimes célèbres (1839-1840). Outre le talent du narrateur et l'importante recherche documentaire effectuée par l'auteur, ce qui retient dans ces récits est le leitmotiv étrangement libertaire qui les traverse : pour Dumas, les plus grands crimes sont rarement le fait des seuls individus; ils sont surtout l'oeuvre des sociétés, fondées sur l'inégalité, l'injustice et l'oppression...

Avec Marie-Stuart (1587), c'est un beau portrait de reine que nous présente ici Dumas, comme s'il avait été séduit par cette femme qui, jusqu'au bout, restera digne et se comportera en reine malgré les outrages subis. La beauté de Marie Stuart, ses passions, ses faiblesses, sa fierté, son courage devant la mort, son pardon envers ceux qui la condamnent, sont autant d'éléments habilement mis en scène par le romancier. (couv.).

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Dictionnaire biographique
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