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Les
Diptères
Organisation anatomique des Diptères |
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Au point de vue
de leur vie évolutive et de leur organisation, les Diptères
doivent, comme d'ailleurs tous les Insectes,
être étudiés sous leurs quatre états : oeuf,
larve, nymphe et insecte parfait.
Les premières phases du développement Oeuf.
Larve.
Diptères; 1. Mouche à viande; 2. sa larve; 3. sa nymphe; 4. Taon; 5. Cousin; 6. Puce; 7. sa larve. D'autres, au contraire, comme celle du Ver Lion (Vermileo Degeeri Macq.), vivent à la manière du Fourmilion, cachées dans le sable où elles fabriquent des dépressions coniques et attendent leur proie. Les larves de la seconde catégorie, de beaucoup les plus nombreuses et les plus répandues, sont caractérisées par l'absence d'une tête écailleuse et, pour cette raison, dites acéphales. Leur corps, atténué en avant, est élargi plus ou moins en arrière ou vers le milieu; sa partie antérieure, rétractile dans les anneaux suivants, demeure toujours charnue ainsi que le reste du corps, ou bien elle offre deux sortes de crochets unguiformes, de nature cornée, qui se meuvent l'un sous l'autre et servent tantôt à détacher les particules alimentaires, tantôt à fournir un point d'appui pendant la progression. Ces sortes de larves sont munies de cils, de petites épines crochues ou de véritables poils plus ou moins longs, simples ou barbelés. Les stigmates sont au nombre de deux paires, parfois même d'une seule paire (Oestrides); l'une de ces deux paires est placée à la partie postérieure du corps, souvent au fond d'une dépression ou caverne stigmatique; l'autre paire, qui peut manquer, est placée au bord du premier segment du corps et souvent denticulée d'une manière élégante. Les larves acéphales appartiennent surtout au groupe des Conopsides, des Myopides, des Muscides, des Oestrides et des Syrphides, ou elles se présentent parfois avec un prolongement caudal des plus remarquables. Nymphe.
Organisation de l'Insecte parfait Chez les Diptères à l'état parfait ou d'imago, la tête, reliée au thorax par un pédicule cervical court, et grêle, peut se tourner à droite et à gauche. Elle est surtout remarquable par ses grands yeux à facettes qui occupent la plus grande partie de sa face postérieure. Ces yeux peuvent, chez les mâles, se rejoindre complètement sur le vertex; mais ils restent toujours séparés chez les femelles, ne fût ce que par une bande frontale étroite. Quelquefois (chez les Diopsis), ils sont supportés par les parties latérales de la tête, allongées en pédoncule. Outre ces deux yeux à facettes, il existe généralement trois ocelles placés sur le vertex. Les organes buccaux forment une sorte de
trompe (proboscis ou haustellum) destinée à la succion des
matières fluides, mais qui ne pompe le sang
que dans la minorité des cas. La structure de cet appareil est extrêmement
compliquée par le fait de la variation du nombre des pièces
qui le composent; aussi la reconnaissance des homologies de ces pièces
a-t-elle été longtemps très controversée. La
trompe est surtout constituée par
la lèvre inférieure qui, en
se repliant longitudinalement, va former en dessus l'ouverture buccale
de manière à former un canal et qui souvent, en s'allongeant
par devant, devient charnue et se coude afin de pouvoir rentrer plus aisément
dans une cavité ménagée à la partie inférieure
de la tête. Le labre paraît manquer.
Toutefois, les auteurs ont désigné sous ce nom ou sous celui
d'épipharynx une pièce placée dans les mêmes
rapports que le labre vrai, mais qui est essentiellement liée au
pharynx dont elle est le prolongement de la face dorsale et à laquelle
répond une autre pièce impaire, prolongement de la face inférieure
du pharynx, et qu'on nomme l'hypopharynx. Quant
aux mandibules et aux mâchoires, qui affectant souvent la forme de
lancettes destinées à perforer la peau des humains et des
autres mammifères, elles n'existent pas toujours. Les mandibules
manquent chez les Syrphides, les mâchoires chez les Muscides, Dans
ces deux groupes, la lèvre inférieure demeure, dès
lors, seule chargée de la succion, Son extrémité,
formée par les paraglosses, est sillonnée de canaux digitiformes
qui permettent le passage des liquides; sa face externe est revêtue
de poils tactiles en rapport avec des cellules
nerveuses; enfin, sa face interne est couverte de poils transformés,
couvrant de délicates terminaisons nerveuses gustatives qui se retrouvent
généralement, d'ailleurs, dans le pharynx et l'épipharynx.
Moustiques. I. Culex commun à corps bossu; II. Anophèle à corps rectiligne. Chez les Diptères, les antennes, insérées à la limite commune de l'épistome et du front, présentent deux types bien tranchés. Chez les uns (Diptères Macrotères ou mieux Nématocères), elles sont filiformes ou sétacées, hérissées ou en chapelet et formées d'articles nombreux articulés entre eux. Dans les autres, au contraire (Diptères Brachocères ou mieux Brachycères), elles sont formées seulement de trois articles, dont deux basilaires, très courts et annulaires, et un terminal très grand, de conformation très différente; ce dernier est pourvu, dans bien des cas, sur sa face dorsale, d'une soie antennaire ou soie dorsale, tantôt nue, tantôt plumeuse et même pectinée, que l'on considère morphologiquement comme constituant l'extrémité de l'antenne, sa position étant seulement modifiée par le développement considérable du troisième article. Comme les Hyménoptères et les Lépidoptères, les Diptères ont le thorax et l'abdomen recouverts de téguments en général minces et peu résistants, le plus ordinairement recouverts de poils hérissés, tantôt épars et entremêlés de soies raides, tantôt plus ou moins serrés et formant une épaisse fourrure laineuse. Le thorax est formé de trois segments : un prothorax très court, donnant attache à la première paire de pattes ; un mésothorax très grand, convexe, donnant insertion en dessus aux deux ailes antérieures et en dessous à la seconde paire de pattes ou pattes intermédiaires; enfin, un métathorax étroit, donnant attache en dessous à la troisième paire de pattes. L'écusson, bien développé, est parfois muni de prolongements en forme d'épines (Caenomyia, Beris, Acanthomyia, Siratiomys, Temnocera, etc.). L'abdomen, de configuration très variable, est formé de quatre à huit segments. Il est le plus ordinairement sessile ou adhérent, plus rarement pédiculé. Chez les mâles, les organes sexuels, très compliqués, font souvent saillie sous forme de lanières, de tenailles, de pinces, de crochets. Chez les femelles, l'armature génitale est disposée en un oviducte tubulaire, extensible et rétractile, plus ou moins développé. Les pattes s'articulent avec le corps par l'intermédiaire de cuisses coniques, pourvues chacune d'un trochanter. Leurs tarses, formés de cinq articles, dont le premier est généralement allongé, se terminent par deux griffes. Entre ces deux griffes existe souvent une griffe accessoire, plus souvent encore deux coussinets en forme de semelles (pelotes ou pulvilles), à la face inférieure desquels sont implantés d'innombrables poils terminés chacun par une petite cupule faisant office de ventouse. C'est à l'aide de ces ventouses microscopiques que les Mouches peuvent progresser sur les surfaces les plus lisses avec autant de sûreté que sur les surfaces rugueuses. Chez les Diptères, les deux ailes
antérieures sont membraneuses et nervulées, le plus généralement
transparentes, souvent marquées de taches élégantes
et bariolées. Les nervures longitudinales étant généralement
plus nombreuses que les transversales, il en résulte que leur champ
est divisé en cellules allongées qui ont reçu divers
noms.
Le Taon. Ces deux ailes sont assez généralement accompagnées chacune à leur base de deux petites pièces membraneuses, arrondies, plus ou moins concaves et ciliées sur leurs bords. Ces pièces membraneuses, considérées comme des dépendances des ailes, sont appelées cuillerons ou ailerons. Elles s'appliquent l'une contre l'autre par leur face concave quand l'insecte est au repos et s'ouvrent quand il vole; leur grandeur est toujours en sens inverse de celle des balanciers. Ces derniers (Halteres ou Libramenta) sont deux appendices membraneux et mobiles, insérés de chaque côté du métathorax, à l'endroit où seraient placées les ailes inférieures si elles existaient. Chacun d'eux est formé d'un style ou filet membraneux (stylus) de longueur variable, portant à son extrémité un petit bouton (capitulus) ovale, arrondi, triangulaire ou tronqué, susceptible de contraction et de dilatation. Ces organes sont spéciaux aux Diptères et tellement caractéristiques que Scopoli avait proposé de donner à ces insectes le nom d'Halterata. Leur rôle, aussi bien que leur signification morphologique, a donné lieu aux interprétations les plus diverses. Les uns, avec Latreille, les ont considérés comme des appendices trachéens; les autres, avec Derham, Cuvier, Schelver, Goureau, Paul Bert, etc., comme des organes essentiels ayant pour fonction de soutenir l'insecte en équilibre quand il vole. Aujourd'hui, tous les entomologistes sont d'accord pour les considérer comme les ailes de la seconde paire transformée. (Ed. Lefèvre). |
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