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On nomme chenille,
Eruca, de Pline,
plus particulièrement les larves des
Insectes lépidoptères sous leur
premier état, depuis leur sortie de l'oeuf
jusqu'au moment où elles se changent, en chrysalides.
On appelle encore fausses chenilles les larves de quelques Hyménoptères.
Le corps des chenilles est allongé, mou, divisé en douze
anneaux mobiles, la tête non comprise, et muni de neuf trous ou stigmates
servant pour la respiration. Elles ont toutes
six pattes écailleuses, dures, fixes et terminées en pointe
et un nombre indéterminé de tubercules
courts, membraneux qui leur servent aussi de moyens de transport et que
pour cela on a nommées pattes intermédiaires. Presque toujours
elles n'ont que des yeux simples, et leur bouche
est le plus souvent armée de mandibules
et de mâchoires assez puissantes; c'est
ce qui explique les ravages qu'elles exercent et combien elles sont en
général nuisibles à l'agriculture; cette organisation
rend raison aussi d'un fait important, c'est que ces larves, très
petites d'abord, croissent quelquefois avec une grande rapidité,
au point que quelques-unes d'entre elles acquièrent tout leur développement
dans l'espace d'une quinzaine de jours.
Beaucoup de chenilles sont rases et de
la couleur des plantes sur lesquelles elles vivent,
de sorte qu'elles échappent souvent à la vue. Leur forme
varie beaucoup; la plupart sont demi-cylindriques; cependant il y en a
de quadrangulaires comme celles de certains sphinx. D'autres sont courtes,
ovales : quelquefois elles ont la peau tuberculeuse, garnie de pointes
cornées; d'autres fois, elles sont velues, ce qui leur a fait donner
le nom de hérissonnes. Les poils
qui les recouvrent sont en aigrettes, en faisceaux, eu brosses et diversement
colorés. Quelques chenilles vivent isolées; d'autres en société;
il y en a qui fuient la lumière. La plupart se nourrissent de feuilles,
et le plus souvent sur des plantes spéciales pour chaque espèce;
elles sont en général très voraces.
Une des phases les plus curieuses de leur
existence est la mue. A mesure qu'elles se développent, les chenilles
ont besoin de changer de peau, afin que leurs parties puissent être
contenues dans leurs téguments.
Alors l'insecte se dépouille de toutes ses parties extérieures,
et il en sort comme d'un fourreau. Cette opération, qui se renouvelle
quelquefois jusqu'à huit ou neuf fois, lui fait éprouver
nue sorte de maladie pendant laquelle il ne mange pas; il se gonfle, sa
peau éclate et il en sort par la fente qui
en résulte, en abandonnant sa dépouille. La chenille est
alors dans un état de mollesse qui ne cesse que par son exposition
à l'air. Lorsqu'elle est couverte d'une nouvelle peau , ses couleurs
sont plus fraîches et plus belles; quelquefois elle est tout à
fait différente de ce qu'elle était auparavant. L'insecte
est toujours très faible au sortir de chaque mue; mais bientôt
il reprend des aliments, son accroissement
continue, et, après avoir passé par toutes les évolutions
qui lui sont propres, il arrive enfin au dernier vêtement dont il
devra se dépouiller pour paraître sous une autre forme (chrysalide)
et devenir après cela un insecte parfait. C'est alors que chaque
espèce de chenille a recours à des procédés
particuliers pour se préparer à cette métamorphose;
les unes, le ver à soie par exemple,
se filent des coques de soie où elles se renferment pour subir leur
transformation en sûreté. D'autres s'en fabriquent de terre
et de soie ou de terre seulement. Quelques-unes totalement de couleur,
et même celles-ci s'effacent complètement. Celles qui portent
une corne sur le derrière présentent un phénomène
singulier : elle était opaque, elle devient transparente.
La fécondité des insectes
est prodigieuse; aussi les dégâts que causent ces chenilles
seraient bien plus grands si les fortes gelées d'hiver, et surtout
les pluies froides du printemps, n'en faisaient pas mourir une partie.
Voici, entre autres choses, ce qu'Olivier et Latreille
écrivaient, il y a environ deux siècles :
Les oiseaux
leur font (aux chenilles) continuellement la guerre; ils en détruisent
des quantités prodigieuses quand elles sont jeunes; elles sont un
met, friand pour le rossignol, la fauvette, le pinson, etc. Le moineau
surtout en détruit un très grand nombre pendant ses nichées.
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