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Le sang
constitue le milieu intermédiaire entre les tissus et le milieu
ambiant. Il porte aux premiers l'oxygène et les substances assimilables,
il emporte l'acide carbonique et les produits de désassimilation
vers les organes chargés de les expulser, comme le rein
et le poumon.
Chez tous les vertébrés,
le sang est un liquide rouge, légèrement visqueux, à
la lumière réfléchie : vu par transparence, il est
verdâtre et opaque. Couleur, opacité et viscosité sont
dues au fait que ce liquide tient en suspension une énorme quantité
de petits corps discoïdes de couleur rouge (globules rouges) : dépouillé
de ces globules, le sang est incolore, transparent et de densité
faible. La densité du sang varie légèrement selon
les espèces et les sexes; chez le même individu, elle varie
surtout selon l'alimentation et l'excrétion urinaire. Elle est de
1,055 en moyenne chez l'homme, moindre chez la femme et l'enfant : le sang
veineux est plus dense que le sang artériel.
Son odeur est à peu près
celle de la sueur de l'espèce à
laquelle il est emprunté; elle est due à des acides gras
et à d'autres substances. Sa saveur est légèrement
saline. Sa réaction est toujours alcaline (basique), et cette alcalinité
est due au phosphate et au bicarbonate de soude qu'il renferme et peut-être
aussi à quelques matières albuminoïdes jouant le rôle
de bases. Elle augmente avec l'alimentation alcaline; mais l'alimentation
la plus acide ne peut rendre le sang acide.
La température est variable selon
les espèces; elle oscille entre 36 et 40°. Sur le même
individu elle varie encore selon les points de l'organisme : le sang du
coeur droit est plus chaud que celui du coeur
gauche; le sang des parties centrales du tronc est plus chaud que celui
des membres et de la peau. Chez les animaux
hétérothermes au à température variable (animaux
dits à sang froid, et chez les mammifères
hibernants), sa température est légèrement supérieure
à celle du milieu ambiant au même moment, au lieu que, chez
les animaux homéothermes (animaux à sang chaud, comme l'humain,
les autres mammifères et les oiseaux),
elle ne varie pas d'un degré, pour une même espèce,
du pôle à l'équateur.
Tels sont les principaux caractères
du sang des animaux supérieurs. Chez les organismes inférieurs,
le sang est beaucoup moins constant et fixe. En général,
il ne renferme que des leucocytes; sa couleur varie beaucoup ; la proportion
des sels est aussi très variable, comme celle des matières
albuminoïdes.
Le sang doit plusieurs de ses caractères
aux globules qu'il tient en suspension. Ces globules sont de deux principales
sortes : les globules blancs ou leucocytes, les globules rouges ou hématies.
Le sang renferme encore des globulins ou hématoblastes, on en compte
de 220 000 à 350 000 par millimètre cube de sang. La quantité
totale du sang est toujours difficile à évaluer, elle varie
du reste avec les espèces. Chez l'humain, on estime qu'elle représente
le treizième du poids du corps, soit 5 litres pour un individu,
de 65 à 70 kilogrammes. Chez les animaux plongeurs, mammifères
ou oiseaux, elle atteint un dixième, alors au contraire que chez
le lapin elle représente à peine
le vingtième du poids. Une saignée même poussée
jusqu'à la mort ne donne jamais la quantité totale, le coeur
s'arrête bien avant que les vaisseaux ne soient vidés, et
c'est à peine si les deux tiers du sang peuvent être recueillis
ainsi.
Le sang est constitué par des éléments
figurés, les globules blancs et rouges, et par une partie liquide,
la plasma. (A19). |
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