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Les Diptères |
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Les Diptères
(du grec dis, deux, et pteron, aile) sont un groupe d'Animaux'
Arthropodes,
qui constitue un ordre d'Insectes ptérygotes,
rangés dans le super-ordre des Mécoptéroïdes.
On
comprend dans cet ordre des insectes communs, tels que mouches, moustiques,
moucherons, etc. C'est donc un ordre très
important dont la caractéristique peut s'établir ainsi qu'il
suit : métamorphoses complètes;
pièces buccales disposées pour sucer; ailes
supérieures membraneuses, ordinairement bien développées;
ailes
inférieures atrophiées, remplacées par deux organes
particuliers auxquels on a donné le nom de balanciers. Les Diptères
sont, en général, d'une taille petite ou médiocre;
leurs formes et leurs couleurs sont, par contre, très variées.
Les autres caractères généraux
des Diptères sont : tête globuleuse
ou hémisphérique portée sur un pédicule court
et mince. Le nombre des yeux lisses, lorsqu'il y
en a, est toujours de trois. Leur bouche est
pourvue d'un suçoir, dont les différentes parties servent,
les unes à percer les enveloppes des tissus qui contiennent les
liqueurs dont ils se nourrissent, les autres à en opérer
la succion.
Moustique commun (Culex pipiens). 1. Adulte mâle, 2. larve. Leur appareil digestif est remarquable par la présence d'un jabot formant un sac appendiculaire distinct de l'oesophage et pourvu d'un col étroit et très long faisant fonction de pompe aspirante. Beaucoup possèdent des glandes salivaires assez volumineuses dont le produit est presque toujours irritant. Plusieurs espèces présentent des glandes odorifiques anales. Les ailes sont oblongues, membraneuses et diaphanes. lls ont, en outre, des appareils particuliers nommés balanciers et plusieurs espèces sont pourvues de cuillerons, placés sous les ailes. Les cuillerons sont de petites coquilles nacrées situées sous les ailes et s'ouvrant lorsque celles-ci s'écartent.La dénomination de Diptère est très ancienne. On la trouve souvent dans l'Histoire des Animaux d'Aristote (lib. I, cap. V; lib. IV, cap. XVII), et toujours employée d'une manière générale pour désigner les Mouches, les Moustiques, les Asiles et les Oestres. Mais ce fut Linné qui assigna au groupe ses limites actuelles et, depuis lors, tous les naturalistes (tels que Latreille, Meigen, Fallen, Wiedemann, Macquart, Rondani, Schiner, Loew, etc.) ont adopté ce groupe, à l'exception toutefois de Fabricius qui, se fondant sur la structure des organes buccaux, avait placé les Diptères parmi d'autres Insectes suceurs, sous le nom d'Anthliates (Anthliata). On divise aujourd'hui les Diptères en trois sous-ordres : les Nématocères (dont font partie les Moustiques); les Brachycères (avec les Mouches, etc.); les Orthoraphes (qui comprennent entre autres les Taons). Ajoutons qu'on peut rapprocher du groupe étudié ici les Siphonaptères (Aphaniptéroïdes), c'est-à-dire les Puces, même si les adultes n'ont pas d'ailes, contrairement aux Diptères vrais. -
Les Dipères et nous Ces Insectes, très nombreux en espèces, sont répandus par toute la Terre, jusque dans les régions polaires. Le genre de vie des Diptères est extraordinairement varié. Ils vivent à l'état de larve, tantôt de sucs ou de tissus végétaux, tantôt de matières animales ou végétales dont ils hâtent la décomposition par suite de leur prodigieuse multiplication et de leurs générations répétées à courts intervalles. Les Diptères ont ainsi un rôle central dans la décomposition des substances animales. Linné dit à ce sujet (et avec quelque exagération) que trois mouches consomment le cadavre d'un cheval aussi vite qu'un lion. Les Diptères, en effet, déposent dans la viande leurs larves-en quantité prodigieuse; celles-ci, d'abord molles et apodes se nourrissent aux dépens de la matière qui les renferme. A l'état parfait, beaucoup (Moustiques, Taons) sucent le sang des humains et des autres vertébrés, d'autres font la chasse aux Insectes plus petits qu'eux (Empides, Asilides); mais le plus grand nombre sucent ou lèchent les substances sucrées des fleurs ou des diverses parties des plantes. Glossine (mouche tsé-tsé). Tous ou presque tous sont nuisibles. C'est ainsi que les Cousins, les Moustiques ou Maringouins, les Simulies sont de tels vecteurs de maladies qu'ils rendent presque inhabitables certaines régions du globe; la piqûre de l'Anophèle (Anopheles maculipennis), par exemple, peut transmettre le paludisme et les Aëdes (Aedes aegypti) véhiculent le chikungunya et la fièvre jaune. Ils n'ont d'ailleurs besoin d'être ni piqueurs ni exotiques pour être dangereux. Ainsi la Mouche domestique (Musca domestica) peut transmettre de nombreux germes (typhoïde, tuberculose, lèpre, trachome). D'autres, en grand nombre, tourmentent les humains par leur bourdonnement, leur habitude de se poser sur la tête ou les membres et par leurs piqûres toujours désagréables. D'autres encore, comme les Hématopotes, les Chrysops, les Taons, harcèlent le bétail et les chevaux. La mouche Tsé-tsé (Glossina morsitans Westw.) est célèbre par ses ravages sur le bétail des régions tropicales; elle transmet aux Humains le maladie du sommeil (trypanosomiase). Les Stomoxes sont considérés comme des Mouches charbonneuses. D'autres enfin, notamment les Cécidomyies, les Chlorops, les Oscines, causent souvent des dégâts considérables en attaquant les céréales. Les Diptères ont aussi de bons côtés : ces Insectes font la principale nourriture de beaucoup d'oiseaux... Paléontologie des Diptères Les Diptères n'ont eu leur entier développement que dans le Cénozoïque, mais les plus anciens Diptères connus sont du Lias (Jurassique inférieur) et appartiennent aux Brachycères (Asilus) et aux Nématocères (Macropeza). La division des Cycloraphia, comprend les « mouches » proprement dites et n'a que des représentants assez rares à l'état fossile : Musca litophila (Germ.) du jurassique de Solenhofen est de détermination douteuse. Dans le Tertiaire (Cénozoïque), c'est l'ambre de la Baltique qui a fourni les spécimens les mieux déterminés : les genres Phora, Agromyza, Sapromyxa, etc., sont représentés. Un genre éteint, Psilites, est du Miocène de Radoboj. Anthomyia, Eriphia, sont de Radoboj, de la Colombie britannique et de Florissant. Des Muscidae et des Oestridae se trouvent dans ce dernier gisement, et le Dipterites obovatus (larve) d'Oeningen se rapporte à cette dernière famille. Le genre éteint, Poliomya, de l'Oligocène du Wyoming, appartient aux Conopidae. Les Syrphida: sont plus nombreux : Syrphus, Volucella, Oscia, etc., sont représentés au Tertiaire, notamment à Florissant. Dans la division des Ortorapha les Dolichopodidae sont représentés dans le Tertiaire d'Europe (ambre) et de l'Amérique du Nord. Les Empidae datent du Jurassique (Empidia); Empis se trouve dans le Miocène d'Aix et de Rott. Les Bombylidae sont représentés dans le Tertiaire d'Europe et de Florissant (Bombylius, Anthracida). Les Asilidae ont d'assez nombreux spécimens à Radoboj, Monte Bolca, Aix et Florissant. Les Nemestrinidae ont un genre éteint (Palembolus) dans ce dernier gisement. Les Tabanidae sont assez rares : Tabanus est cité à Aix et Aemoaipus (éteint) au Puy. Les Stratiomyidae et Xylophagidae datent de Tertiaire. Les Tipulidae mésozoïques sont douteux, mais dans le Tertiaire c'est la famille la plus riche en formes variées et en genres éteints : seize espèces de Tipula ont été trouvées dans l'ambre. Les Chironomidae, aux formes délicates, ont laissé des empreintes très nettes dans le Lias, à Purbeck et surtout à OEningen (Chironomus Meyeri mâle et femelle accouplé). Les Moustiques (Culicidae) datent du Purbeckien; Culex se trouve dans l'ambre. Les Bibionidaa sont, comme nombre d'individus, les insectes les plus communs dans le Tertiaire; Bibio se trouve presque partout mais non dans l'ambre, d'après Low. Les Simulidae sont représentés à Purbeck; il en est de même des Mycetophilidae, qui sont très abondants dans le Tertiaire ainsi que les Cecidomyidae. (E. Lefèvre / A. Pizon / E. Trouessart). |
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