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Crépy ou Crépy-en-Laonnais, Crespy. - Village jadis fortifié du département de l'Aisne, sur l'Aisne, à 9 kilomètres au Nord-Ouest de Laon; 1710 habitants. Ce bourg est très ancien. Il existait déjà à l'époque mérovingienne. Au XIe siècle, il appartint successivement aux moines de Saint-Vincent de Laon puis à ceux de Saint-Jean de la même ville, et enfin aux rois de France qui le gardèrent. En 1184, moyennant de très lourdes conditions, Philippe-Auguste octroya aux habitants des franchises communales analogues à celles de Laon. Dès le XIIe siècle, il s'y trouvait deux paroisses, celles de Notre-Dame et de Saint-Pierre. La ville fut fortifiée au XIVe siècle. Elle reçut une foire franche en 1360. Pillée en 1373 par les Anglais, en 1418 et 1420 successivement par les Armagnacs et les Bourguignons, elle fut démantelée au cours du XVe siècle. Un traité y fut conclu en 1544 entre François I et Charles-Quint : Traité de Crépy. - Conclu les 17 et 18 septembre 1544 sur les bases de la trêve de Nice entre François ler et Charles-Quint qui avait été forcé de reculer jusqu'à ce bourg, après avoir envahi la Champagne et pillé Saint-Dizier et Châlons. L'amiral d'Annebaut vint trouver l'empereur et lui demanda la paix. Le roi abandonnait toute prétention sur la Flandre et l'Artois, ainsi que sur les royaumes de Naples et d'Aragon. En retour, l'empereur renonçait aux villes de la Somme et au duché de Bourgogne. Le second fils de François ler, le duc d'Orléans, devait épouser ou la princesse Anne, fille du roi des Romains ou l'infante Maria de Castille, au choix de Charles-Quint. En vertu d'une convention secrète, le roi s'engageait à protéger le catholicisme, à approuver un concile général à Cambrai, à Metz ou à Trente, au choix de l'empereur, à combattre le Grand Turc et à favoriser la pacification de l'Allemagne. Antoine Perrenot, évêque d'Arras, le futur cardinal Granvelle, vint peu après en France pour assurer l'exécution des clauses de ce traité.Les calvinistes s'en emparèrent en 1568; Mayenne et les ligueurs l'assiégèrent en 1590, puis après un premier échec réussirent à s'en emparer. Une partie des habitants furent massacrés. Les habitants de Laon, toujours acharnés contre leurs voisins, vinrent en raser les fortifications. Au XVIIe siècle, elle fut encore très éprouvée. Il y exista un prêche détruit en 1685. Crépy fut de toute ancienneté le siège d'une prévôté royale. Le bourg possédait plusieurs établissements publics de charité. On y remarque encore deux belles églises : Saint-Pierre, du XIIIe siècle, et Notre-Dame, des XIVe et XVIe siècles. (A. L.). | |||||||
Crépy-en-Valois (Crespy, Crispesium, Crespiacum) est une commune du département de l'Oise, à 23 kilomètres à l'Est de Senlis; 14 440 habitants. Autrefois, place forte et capitale du Valois. Il est probable que l'origine de la ville remonte à l'occupation romaine et qu'elle remplaça un camp de légionnaires; on croit qu'elle fut agrandie par Dagobert Ier, mais ce n'est qu'au IXe siècle qu'on voit avec certitude le comté de Crépy, joint à celui d'Amiens, appartenir à une puissante famille qui le posséda jusqu'en 1082. A la mort de Saint-Simon de Crépy, dernier descendant mâle de cette maison, qui se fit moine, il passa par alliance à Herbert, comte de Vermandois, puis à son gendre Hugues le Grand, frère de Philippe Ier. Elisabeth, son arrière-petite-fille, mariée à Philippe d'Alsace, comte de Flandre, mourut sans enfants, et sa soeur Eléonore, soutenue par Philippe-Auguste, recueillit le Valois et Crépy où elle se signale par ses bienfaits. Cette princesse n'ayant pas laissé d'enfants, le Valois fut réuni à la couronne en 1214. L'année suivante, Philippe-Auguste accorda aux habitants de Crépy une charte de commune confirmée par Louis VIII en 1223. En 1240, saint Louis donna la jouissance viagère de la seigneurie à la reine Blanche de Castille, sa mère, après la mort de laquelle, en 1252, ce domaine fit retour à la couronne. Philippe le Hardi réunit, en 1284, les châtellenies de Crépy, de La Ferté-Milon, de Pierrefonds et de Béthisy-Verberie, et constitua ainsi le nouveau comté de Valois qu'il donna à Charles, son second fils, dont le fils Philippe monta sur le trône en 1328 et devint l'auteur de la branche royale dite de Valois. Vues de Crépy-en-Valois. Crépy eut beaucoup à souffrir des guerres du XIVe siècle et surtout de celles du XVe, pendant la rivalité des ducs de Bourgogne et d'Orléans, à qui cette ville appartenait, ainsi que le Valois, érigé en duché. Charles VII, au retour de son sacre à Reims, en juillet 1429, se présenta avec la Jeanne d'Arc devant Crépy qui se soumit; le roi y attendit les Anglais qui s'avançaient à marches forcées sous le commandement du duc de Bedfort. Celui-ci n'attaqua pas la ville, mais s'établit sur les hauteurs situées du côté de Senlis; les deux armées restèrent en présence pendant plusieurs jours, mais, après quelques vaines escarmouches, Charles rentra dans Crépy et Bedfort regagna Senlis. Deux ans après, les Anglais revinrent devant Crépy et, après un siège assez long, ils emportèrent la ville d'assaut et la ruinèrent presque complètement. Au mois de mai 1433, Charles VII enleva de nouveau la forteresse par une escalade nocturne. Le duc Charles d'Orléans étant revenu d'Angleterre en 1440, s'installa à Crépy, y fit construire un château pour son habitation personnelle et y attira de nouveaux habitants. Il mourut en 1465 et son fils et successeur étant monté sur le trône en 1498 sous le nom de Louis XII, le Valois fut de nouveau réuni au domaine de la couronne. Mais dès l'année suivante, le roi donna ce duché à son cousin François, alors comte d'Angoulême, qui lui succéda sur le trône en 1515 et donna en 1516 à sa tante Jeanne d'Orléans, comtesse de Taillebourg, les titres et les revenus du duché de Valois, tout en conservant l'administration de ce domaine. Crépy était le siège d'un important bailliage qui subsistait déjà au XIIe siècle, d'un présidial institué avec une chancellerie en 1638, d'une maréchaussée établie en 1554, d'une élection et d'un grenier à sel datant du XVIe siècle. Il avait un gouverneur, un commandant du château et un major. Les établissements ecclésiastiques comprenaient trois collégiales (Saint-Arnould, Saint-Thomas et Saint-Aubin), deux prieurés (Sainte-Agathe et Saint-Michel), deux couvents (capucins et ursulines), trois paroisses et un collège qui remontait au XVIesiècle. Crépy eut une commune que l'historien Carlier fait remonter à l'année 1147. Philippe-Auguste en concéda une autre au mois de juin 1215; elle fut renouvelée et amplifiée par Louis VIII en 1223 et fut supprimée en 1329 à la demande des habitants, par Philippe de Valois qui la remplaça par une prévôté royale. Les armes de la ville étaient d'or à un tigre de sable. Lorsque Philippe le Hardi donna le Valois en apanage, on ajouta un chef d'azur à trois fleurs de lis d'or. Crépy-en-Valois est le lieu de naissance des poètes Albin et Philippe des Avenelles, du jurisconsulte Laurent Bouchel, etc. Monuments. Fondation de la branche cadette des Valois, la chapelle Saint-Aubin, forme une salle comportant trois travées voûtées d'ogives. Elle peut être datée de la fin du Xlle siècle, c'est construction antérieure au logis seigneurial. Elle comprend une chapelle haute dédiée à le Vierge. Au début du XIIIe siècle, elle est érigée en collégiale. L'église saint-Denis possède une nef' romane et un choeur du XVIe siècle. Face à elle se trouvent les ruines de l'ancienne abbaye de Saint-Arnould (XIIe, XIIIe et XIVe siècles). L'église Saint-Thomas, quant à elle, n'a conservé que sa façade (XIIe siècle). L'église Saint-Denis et les ruines de l'Abbaye saint-Arnould, à Crépy-en-Valois. Batie en 1759, la Porte Sainte Agathe permettait de gagner la Paroisse de Sainte Agathe, située de l'autre côté du versant du Vallon, sur la plaine de Senlis. Elle donne aussi accès au circuit des remparts. La protection naturelle de l'éperon rocheux sur lequel est bâtie la ville était renforcée au Sud, au Nord et à l'Ouest par un réseau de murailles venant s'appuyer sur le rocher calcaire.
Ces murailles, constamment remaniées et réparées, sont d'une datation difficile à l'exception de la partie la plus élevée correspondant à l'ancien couvent des Ursulines. Cette portion de muraille a été rétablie au cours du XVlle siècle par les religieuses en remplacement des anciens murs détruits. Parmi les autres monuments, on indiquera encore : la Maison de Saint-Joseph et la Maison de la Rose : La Maison saint-Joseph est un hôtel particulier construit en partie au XVIe siècle par Pierre de La Granche, architecte et procureur du roi au bailliage. Une datation approximative peut être donnée grâce aux monogrammes de Diane de Poitiers (1455-1566) et Marguerite de Valois (1553-1615) sculptés sur la porte cochère et sur la porte d'entrée. Une seconde étape de construction commença au milieu du XVIIe siècle, comme le montre la date de 1649 inscrite sur une lucarne à fronton triangulaire et les mansardes de l'étage de comble. L'hôtel fut ensuite agrandi puis acquis par Louis Bezin d'Elincourt, subdélégué, et devint en 1845 la propriété des religieuses de Saint-Joseph de Cluny, qui y installèrent une maison d'éducation pour jeunes filles. Le pensionnat ferma en 1856 et depuis, la dénomination de Saint-Joseph lui est resté. La Maison Saint-Joseph. © Photos : Serge Jodra, 2010. La Maison de la Rose, est un hôtel particulier construit en 1537 par Laurent de Boves, Receveur des Domaines du Valois, la « Maison de la Rose » est marquée par l'italianisme du début du XVIe siècle. Elle est caractéristique de l'époque de sa construction, avec une tourelle d'angle polygonale abritant un escalier à vis en pierre, des toits qui ont conservé leur pente ancienne et leurs faîtages décorés de motifs allégoriques ou animaliers. Elle est bâtie sur plusieurs niveaux d'anciennes caves, datant du XIVe siècle et qui sont, soit voûtée sur croisées d'ogive pour la plus haute, soit creuse dans le roc pour la plus basse. Elle comporte des jardins sur les remparts et des communs du XVIIe siècle sur la Place. La partie la plus remarquable de cette maison est la porte d'accès de la tourelle d'escalier à pans coupés, avec des motifs sculptés en bas-relief et haut-relief, dans un ensemble qui est plaqué sur la tourelle et dont le décor montre une grande symétrie. Cette porte avait certainement des motifs royaux (fleurs de lys?), qui ont été martelés à l'époque de la Révolution. Sur le haut de cette porte d'époque Renaissance figure la date de la construction de l'Hôtel de la Rose 1537. (GE / Infos : Ville de Crépy-en-Valois). |
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