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La médecine antique
Hippocrate et les hippocratistes
Aperçu La médecine avant Hippocrate Hippocrate et les hippocratistes
La doctrine hippocratique L'École médicale d'Alexandrie La médecine à Rome
Les écoles de Cos et de Cnide

L'histoire ne nous dit pas comment débuta et s'établit la renommée des deux célèbres écoles rivales de Cnide et de Cos. La légende veut que leurs chefs descendent de Podalire, frère de Machaon et fils d'Asclépios, et si ce dernier n'est évidemment qu'un personnage mythologique, certains interprêtes ont voulu regarder les deux frères comme des personnages historiques; c'est là une des raisons qui ont fait admettre le caractère laïque de ces écoles. Dans Homère, en effet, ils n'apparaissent jamais comme prêtres d'aucun culte; mais rien ne prouve que ces écoles n'aient pas été, au moins pendant un temps, des sortes de couvents, comme Épidaure, etc. On sait assez bien qu'elle était la disposition de l'asclépion de Cos. En tout cas, au temps d'Hippocrate, les moeurs avaient changé; il fut chef d'école à Cos, où il exerçait la médecine; rien ne dit qu'il y fut directeur d'un temple. Les asclépiades de cette époque n'étaient plus choisis exclusivement parmi les membres de la famille de ce nom; on admettait les étrangers. Il devait en être de même à Cnide, mais cette école est beaucoup moins connue, et les quelques renseignements que nous avons sur elle nous viennent surtout de ses adversaires.

A Cos, comme à Cnide, on enseignait la médecine, non comme une science mystérieuse, mais comme les autres branches des connaissances; le régime des leçons était sans doute assez analogue à celui des écoles philosophiques. Le maître, qui n'avait que quelques élèves, les conduisait jusqu'au terme de l'enseignement, à des conditions acceptées par ceux-ci; il était rétribué. Il n'est pas prouvé, comme quelques-uns l'ont admis, que cet enseignement ait comporté deux degrés, même à Cos. Ce que nous savons, c'est que là l'initiation du disciple était une cérémonie solennelle, qui se terminait par la prestation d'un serment dont Hippocrate nous a conservé la formule. 
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Le Serment d'Hippocrate

« Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants :

Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir, et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes et leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par un engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de
tout mal et de toute injustice. 

Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s'en occupent. Dans quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour l'utilité du malade, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l'exercice ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.

Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais parmi les hommes; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire! » (Version originelle du Serment d'Hippocrate).

L'enseignement se composait : 

1° des leçons familières faites par le maître, avec des remarques et des commentaires sur les textes; 

2° d'études cliniques, soit dans l'asclépion même, soit au dehors, où le maître se faisait accompagner par ses élèves; 

3° d'un véritable apprentissage pratique à l'officine, où les élèves étaient exercés au maniement des instruments et des machines, ainsi qu'à la préparation des médicaments, que Pline se plaint de voir si négligée de son temps.

L'initiation devait avoir pour résultat, sinon pour but, de conserver à la science médicale un certain caractère sacré.

Les deux écoles rivales étaient séparées par des différences notables dans les théories fondamentales et dans les méthodes pratiques. Les hippocratistes reprochaient aux Cnidiens de manquer de vues élevées, de s'appesantir sur l'étude des détails, ce qui les amena à multiplier, sans mesure, le nombre des maladies; on prétendait qu'ils abusaient de l'interrogation méticuleuse des malades; on blâmait leur thérapeutique, qui s'adressait forcément à chaque symptôme. Les sentences cnidiennes sont un livre perdu. Il manque des pièces au procès. Néanmoins, on peut se convaincre que les Cnidiens furent, malgré leurs défauts, de bons observateurs et des chirurgiens habiles, et que leur thérapeutique, trop abondante sans doute, était assez inoffensive. Euryphon fut un des plus célèbres Cnidiens; il faisait un constant usage du lait et du petit-lait. Ctésias, qui vécut longtemps à la cour de Perse, était Cnidien; des autres on ne sait guère que leurs noms.

L'école de Cos est beaucoup mieux connue; elle était aussi de date assez récente; elle ne fut florissante qu'assez tardivement; Hérodote n'en fait pas mention. Elle est personnifiée dans la grande figure d'Hippocrate

Hippocrate

La biographie de ce médecin illustre, quoique due à plusieurs plumes, n'est pas plus authentique que son portrait; c'est un tissu de fables, et les traits les plus saillants en sont aujourd'hui démentis. Hippocrate naquit presque certainement en 460 av. J.-C. et vécut environ quatre-vingts ans. Il n'est pas exact, ni qu'il ait incendié la bibliothèque de Cnide ou le temple de Cos, ni qu'il ait été appelé, avec Euryphon, à la cour du roi Perdiccas II de Macédoine, ni qu'il soit allé de là à Abdère pour soigner Démocrite devenu fou; il n'a pas délivré les Athéniens de la peste, dans la description de laquelle Thucydide ne parle pas de lui, et rien ne prouve avec certitude qu'il ait été mandé à la cour du roi Artaxerxès. Mais il est certain que les pièces apocryphes, sur lesquelles reposent ces fausses traditions, remontent à une haute antiquité. Sa réputation fut immense, et son souvenir n'est pas éteint dans l'île de Cos. Il était d'une nature à la fois simple et noble, pénétré au plus haut point du sentiment de la dignité de son art, enthousiaste des vérités de la science et de ses progrès, observateur remarquable, clinicien habile, dialecticien serré, doué d'un jugement sûr et calme. Rempli de sollicitude pour les malades, indulgent vis-à-vis de ses confrères, il n'avait d'aversion que pour les charlatans et les ambitieux sans valeur; il méprisait les vaniteux et ceux qui recherchent les applaudissements de la foule, autant que Socrate méprisait les sophistes.

Hippocrate fut un grand réformateur, et son influence s'étendit au delà du domaine médical; Platon, Aristote et Galien lui durent beaucoup; cette influence salutaire se fit encore sentir bien longtemps après lui. A l'époque de la renaissance, lorsque les esprits, secouant la tyrannique domination de Galien, se ressaisirent, ce fut vers lui qu'on revint, et avec son aide qu'on combattit la routine et qu'on brisa les liens de la scolastique; la médecine, pour un temps, redevint hippocratique. L'hippocratisme a survécu, pendant que les autres sciences de la vieille Grèce étaient peu à peu reléguées dans les annales de l'histoire, comme lettre à peu près morte.

En créant ce qu'il appelait la prognose, Hippocrate donna à la science grecque un dogmatisme solide, une sorte de philosophie médicale, à laquelle elle dut de mettre un frein aux tendances empiriques. C'est bien à tort que l'une des sectes empiriques prétend remonter jusqu'à lui. En constituant la science sur l'expérience et l'observation comme bases, il affranchit la médecine de la solidarité dangereuse avec la philosophie la plus spéculative; en créant une méthode- rationnelle, il a fait, comme on l'a dit, ce que Francis Bacon affirma qu'il fallait faire.

Moins doctrinal, comme il convenait, dans ses traités chirurgicaux, Hippocrate a décrit des procédés qui indiquent une grande connaissance des faits, et dont beaucoup sont encore utilisés aujourd'hui; la lecture de ses livres n'est pas inutile aux chirurgiens de nos jours. La séméiotique n'existait pas avant lui; son écrit sur les airs, les eaux et les lieux fut une vraie révélation. En un mot, il illumina la science grecque d'une splendeur dont les reflets éclairent encore souvent, à notre insu, les voies que nous suivons aujourd'hui.

La collection hippocratique

La collection de cinquante-cinq traités environ, parvenue jusqu'à nous, connue sous le titre d'Oeuvres d'Hippocrate, et qui a été formée antérieurement à l'ouverture de l'école d'Alexandrie, n'est pas entièrement due à Hippocrate lui-même. Elle renferme des portions provenant d'autres auteurs, des livres de l'école de Cnide, des recueils de notes qui n'étaient pas préparés pour la publication, etc. Les théories exposées sont multiples, partiellement inconciliables, et ce n'est pas sans artifice que Galien en a tiré une doctrine générale moyenne. On a songé de bonne heure à opérer un classement nécessaire, basé tant sur les renseignements fournis par la tradition que sur l'étude comparée des textes; mais la tâche est ardue, et on ne peut pas dire qu'elle soit définitivement accomplie. Déjà, du temps de Galien, il y avait bien des hésitations, car il avait à sa disposition des exemplaires différents, et il tenait, dit-il, comme les meilleurs les plus vieux manuscrits. Depuis la Renaissance, on n'a cessé de s'occuper de cette question. Successivement, Lemos (1584), Mercurialis (1588), Grüner (1772), Ackermann (1792), Grimm (1781), Sprengel (1792), Link (1814), puis Petersen, Littré, Daremberg, Pétrequin ont proposé des solutions différentes. Littré admettait onze classes, qu'il modifia un peu ensuite; Daremberg les réduisit, et Pétrequin n'en admettra plus que quatre, divisées en six groupes, non compris celui des pièces apocryphes, ni celui des livres perdus (9e classe de Littré). Le résultat le plus désirable était d'arriver à séparer d'abord les écrits dus à Hippocrate lui-même de ceux de son école et de l'école de Cnide; sur ce point, il y a un accord à peu près complet.

a) Cette première classe comprend les livres intitulés : De l'Ancienne Médecine; le Pronostic; les Aphorismes; les Épidémies (I et III); Du Régime dans les maladies . aiguës; Des Airs, des eaux et des lieux; Des Articulations; Des Fractures; De Instruments de réduction; le Serment; la Loi, et De l'Officine, que Littré range dans les extraits et notes. Pétrequin y ajoute : De la Nature de l'homme (§ 1-9), que Littré attribue à Polybe, gendre d'Hippocrate. De plus, il croit qu'Hippocrate pourrait aussi être l'auteur des trois petits traités Des Plaies, des hémorroïdes et des fistules, généralement placés dans les oeuvres des disciples ou des contemporains. 

b) Dans cette seconde classe seraient compris, d'après Pétrequin, les traités : Des Vents; Des Lieux dans l'homme; De l'Art; Du Régime (I, II, III); Des Songes; Des Maladies (I); Des Affections; Du Foetus à sept mois; Du Foetus à huit mois, d'accord avec Littré; il y ajoute : Des Préceptes; Des Épidémies (II, IV, V, VI, VII); Des Humeurs; De l'Usage des liquides; Du Régime des gens en santé (dû peut-être à Polybe); les Prénotions coaques et les Prorrhétiques (I).

c) Les écrits cnidiens forment une troisième classe, qui comprend : De la Génération; De la Nature de l'enfant; Des Maladies (IV); Des Maladies des femmes; Des Maladies des jeunes filles; Des Femmes stériles, et, en plus, selon Pétrequin : De la Superfétation; De l'Excision du foetus; De la Nature de la femme; Des Maladies (I, II, III); Des Affections internes.

d) Dans une dernière classe, on s'accorde à ranger une quinzaine de petits traités, considérés comme les plus récents de la collection, et les compilations ou fragments dont les auteurs anciens n'ont pas parlé. De ce nombre sont le IIe livre des Prorrhétiques et la VIIIe section des Aphorismes. Ajoutons que la critique a été quelque peu embarrassée par ce fait que certains passages des livres hippocratiques, particulièrement des Aphorismes, se retrouvent dans les écrits cnidiens; c'étaient, sans doute, des notions déjà vulgaires ou des interpolations, à moins que les Aphorismes ne soient une oeuvre mixte. Les confusions ont pu être le fait ou des bibliothécaires ignorants, ou des copistes qui se permettaient des attributions selon leurs caprices, ou encore des marchands, qui rehaussaient, par des supercheries, la valeur des livres.

Les écrits d'Hippocrate eurent dans l'antiquité de nombreux commentateurs; quelques-unes de leurs oeuvres existent encore. Le Commentaire de Galien, complété par un glossaire, était le plus important ; il est en grande partie perdu. Celui d'Apollonius de Citium, empirique et disciple de Zopyre, lui est antérieur; celui de Palladius, l'iatro-sophiste, est le plus récent (VIIe siècle). On possède aussi le précieux glossaire d'Erotien, dédié à Andromaque, sous Néron.

Période d'Hippocrate à l'école d'Alexandrie

L'oeuvre d'Hippocrate fut continuée après lui; mais l'éclat de sa renommée, où l'enthousiasme a introduit un peu de légende à laquelle est venue contribuer une partie du labeur des siècles précédents, a rendu difficile la juste appréciation de celui de ses successeurs immédiats. Parmi les travaux de l'école de Cos, qui ne sont pas d'Hippocrate, quelques-uns sans doute datent d'après sa mort, de même que les traités incertains dont plus d'un, par son contenu, doit être considéré comme postérieur à Aristote. On dit que Hippocrate eut pour successeur, à la tête de l'école de Cos, son gendre Polybe, ses deux fils, Thessalus et Dracon, cultivèrent aussi la médecine. Galien qualifie comme dogmatiques purs les médecins qui vinrent après Hippocrate, pendant le siècle qui précéda le développement de l'école d'Alexandrie. Cette assertion paraît empreinte de quelque exagération; néanmoins il est certain que pendant cette période les dissertations sur les humeurs radicales et les qualités élémentaires occupèrent beaucoup les esprits. 

La plupart des oeuvres des successeurs d'Hippocrate, dont plusieurs ne sont connus que de nom, ont disparu; beaucoup d'entre elles n'étaient déjà plus à la disposition de Galien; ces pertes sont d'autant plus regrettables que plusieurs de ces ouvrages étaient consacrés à l'histoire de la médecine. Le plus fameux parmi les médecins post-hippocratiques fut Dioclès de Caryste; Athénée le Deipnosophyste, Galien, Oribase et Soranus nous ont conservé des fragments de ses oeuvres; il vécut à Athènes, paraît-il, très peu de temps après Hippocrate, aux enseignements duquel il se rapportait souvent. Parmi ses ouvrages nombreux se trouvaient un traité de diététique qui eut une grande vogue et d'autres livres sur les fièvres et les maladies en général, sur la pharmacologie et les poisons, sur les maladies des femmes, etc. On lit, à la fin du premier livre de Paul d'Egine, une lettre, attribuée à Dioclès, traitant des moyens de conserver la santé, adressée au roi Antigone (probablement Antigone Gonatas), et dont l'authenticité a été fortement contestée.

Praxagore de Cos, considéré aussi comme dogmatique, fut presque contemporain de Dioclès, et jouit aussi d'une grande réputation; il fut le maître d'Hérophile; une partie de ses ouvrages, qui traitaient de l'anatomie, de la classification des maladies aiguës, de la pharmacologie et de l'anatomie, existaient encore au IIe siècle de notre ère. On disait que, le premier, il avait distingué les artères des veines, mais il semble certain que cette distinction fut connue assez longtemps avant lui, et que la confusion persista dans les termes employés, quand elle n'existait plus dans l'esprit des anatomistes. Il paraît avoir été un chirurgien habile et hardi; il pratiquait le taxis pour la réduction des hernies. Les autres médecins de cette période sont moins connus; citons : Philotine, disciple d'Hérophile; Mnésithée, disciple de Praxagore, auteur d'une encyclopédie médicale; Chrysippe de Cnide, contemporain d'Aristote, qui visita probablement l'Égypte; Xénophon de Cos, autre disciple de Praxagore, et Philistion de Lecres, dont Pline connaissait les livres.

L'influence des philosophes sur la médecine fut considérable pendant ce siècle. La moins profonde fut celle de Platon, adonné surtout aux spéculations-métaphysiques. Il est souvent question de médecine dans ses oeuvres; mais, tout ce qu'on peut en conclure, c'est qu'il se tint au courant de l'état et des progrès de cette science, et qu'il étudia la valeur des diverses théories alors en cours autour de lui. Aristote, au contraire (384-323), exerça sur les sciences, les arts, les lettres, une action extraordinaire qui devait se prolonger pendant vingt siècles et dominer le Moyen âge tout entier, un peu trop au détriment du progrès. Nous possédons une partie de ses ouvrages, mais beaucoup d'autres sont perdus. Ses livres, pour lesquels il dut emprunter largement à ses devanciers, traitant de l'histoire naturelle, de l'anatomie et de la physiologie, intéressent surtout le médecin; ses recherches spéculatives suivirent l'ornière tracée avant lui et n'amenèrent pas de progrès sensibles. Aristote étudia assez bien le coeur, sans en saisir tout le mécanisme; il ne comprit presque rien à la respiration ni à la digestion; il croit encore que les artères conduisent l'air et que le cerveau est le siège de la formation du phlegme. Théophraste (372-285), le plus connu de ses disciples, fut surtout botaniste. On connaît pourtant de lui quelques petits traités sur les maladies et la physiologie, dans laquelle il fait jouer au pneuma un rôle considérable. Des autres disciples d'Aristote, on ne sait guère que quelques noms, et parmi eux celui de Ménon, qui avait écrit un ouvrage à regretter sur les livres perdus. (Dr. Liétard).

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