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Les Paeoniales
Les Paeoniales ou Paéoniées sont des plantes angiospermes dicotylédones rangées dans la sous classe des Ranunculidées (Ranunculidae). Ce sont des herbes vivaces végétant à l'aide d'un rhizome ou des arbrisseaux. Les feuilles, alternes, peuvent chez les Glaucidium et les Hydrastis ne pas dépasser le nombre de deux. Les fleurs, solitaires, ont un réceptacle convexe, de sorte que le périanthe et l'androcée ont une insertion périgyne. Le calice persistant chez Paeonia, très caduc chez Hydrastis, est composé de 4-5 sépales libres en préfloraison quinconciale. La corolle qui n'existe que chez Paeonia comprend 5-10 pétales à onglet très court. Les étamines très nombreuses ont des anthères biloculaires à déhiscence généralement introrse. Les carpelles, au nombre de 4-5 ou davantage (Hydrastis), sont entourés à la base par un anneau charnu qui, chez Paeonia Moutan Sims., s'accroît de façon à constituer un sac, qui entoure complètement les ovaires. Les ovules, en grand nombre dans chaque carpelle, possèdent deux téguments. Les fruits sont des follicules charnus ou des baies. Les Paeonia possèdent dans leur écorce des cristaux d'oxalate de chaux.

On divise les Paeoniales en trois familles (que l'on peut aussi trouver définies comme des ordres distincts) : Paeoniacées (Paeonia ou Pivoines); Glaucidiacées (Glaucidium ou Glauciennes); Hydrastidacées (Hydrastis). Chacun de ces groupe ne contient qu'un genre :

Les Pivoines
Le nom de Pivoine (Paeonia), vient de celui de la province grecque de Péonie, où elle croît abondamment. C'est un genre de plantes herbacées, vivaces ou frutescentes, à rhizome horizontal; les racines, renflées en tubercule, donnant naissance à des tiges aériennes entourées à leur base d'écailles engainantes; feuilles alternes; fleurs rouges, roses, blanches; calice à 5 sépales persistants; 5 pétales, quelquefois plus; étamines très nombreuses; 2-5 pistils uniloculaires, donnant autant de capsules coriaces, qui contiennent plusieurs graines ovales, luisantes. On en connaît au moins une vingtaine d'espèces dont plusieurs, cultivées pour l'ornement des jardins; on produit par la culture des variétés doubles d'un très bel effet. Le Pivoines se rencontrent à l'état sauvage dans les régions tempérées de l'hémisphère boréal.

La Pivoine officinale (P. officinalis, Lin.) croît dans les prés montagneux de l'Europe, ses racines sont de gros tubercules, d'où s'élèvent une ou plusieurs tiges herbacées, hautes de 40 ) 70 cm, garnies de feuilles, glauques en dessus; les fleurs terminales, très grandes, ordinairement rouge cramoisi, s'épanouissent en mai. Cette plante a joui d'une grande,vogue chez les Anciens, qui lui attribuaient des propriétés merveilleuses; elle passait pour un remède souverain contre l'épilepsie, les maladies mentales, les convulsions, etc. Ces éloges, répétés plus tard par Fernel, Tissot et plusieurs autres, sont bien loin de la vérité; si l'on en croît les modernes, qui en ont  abandonné l'usage. 

Mais, dans l'Antiquité, on avait été bien plus loin : on la regardait comme propre à chasser les esprits, à éloigner les tempêtes, etc., d'où quelques étymologistes ont pensé que son nom lui venait de Paeon, médecin des dieux. Cette espèce a produit, par la culture, un grand nombre de variétés dont plusieurs à fleurs très doubles ornent nos jardins; une première à fleurs couleur de chair, qui blanchit avec l'âge; une autre, d'un beau rose, à sous-variété panachée; une troisième, d'un cramoisi foncé; une, rouge écarlate pourpré. Toutes ces variétés se cultivent en pleine terre sans difficulté, on les laisse en place pendant plusieurs années et on les multiplie par division des racines. 

La Pivoine moutan, P. en arbre (P. moutan, Sims.), est un arbuste originaire de la Chine, dont la racine formée de plusieurs tubercules napiformes produit des tiges ligneuses qui s'élèvent en Europe à 1 mètre et plus, et paraissent devenir encore plus hautes dans le pays natal de la plante. Elle donne, en avril, des fleurs d'une odeur agréable et de nuances variées. Les botanistes regardent comme des variétés de cette espèce la P. papavéracée, à corolle blanche, portant à la base des pétales une grande tache pourpre; la P. rose, fleurs moins doubles, d'un rose assez vif, à odeur de rose. La P. en arbre demande une terre d'oranger mêlée de terre de bruyère. 

On peut citer encore la Pivoine à odeur de rose (P. fragrans, Anders.), de Chine; la  P. de Chine (P. sinensis, Hort.), fleurs blanches très doubles larges de 14 cm. (F.-N.).

Les Glauciennes.
Le nom des Glauciennes (Glaucium, Tourn.)  vient de  glauque, à cause de la vestiture d'une espèce. Ce genre de plantes était autrefois rangé dans pami les Papavéracées, et avait été réuni par Linné au genre Chélidoine. Mais il s'en distingue principalement de celui-ci par sa silique à 2 loges séparées par une cloison spongieuse formant la valve séminifère. Les espèces de ce genre sont des herbes bisannuelles contenant un suc jaune et âcre. Leurs feuilles radicales sont pétiolées et les caulinaires amplexicaules. Leurs fleurs sont solitaires et ordinairement d'un jauge rougeâtre. La plus répandue est la Glaucienne à fleurs jaunes (G. flavum, Crantz), vulgairement nommée Chélidoine cornue ou Pavot cornu, à cause de ses fleurs ressemblant à celles du pavot, et de la silique qui atteint souvent jusqu'à 20 cm. C'est une plante vivace, haute de 35 cm, dont les fleurs sont d'un beau jaune d'or, larges de plus de 5 cm, solitaires sur de courts pédoncules. Elle croît dans les sables maritimes les plus arides; on la trouve en abondance sur les côtes d'Europe. La Glaucienne à fleurs rouges, G. écarlate (G. corniculalum, Curtis), porte des fleurs d'un rouge vif, avec une tache d'un violet foncé sur leur onglet; elles sont plus petites que les précédentes. Elle est annuelle dans le midi de la France.

Les Hydrastis.
Les Hydrastis sont un genre caractérisé surtout par les fleurs hermaphrodites à trois sépales pétaloïdes très caducs et par les étamines en nombre indéfini, insérées en spirale sur un réceptacle convexe. Le fruit est formé de plusieurs baies réunies en tête et renfermant chacune des graines crustacées entourées d'une pulpe molle. L'unique espèce connue, Hydrastis canadensis L., est une herbe vivace dont le rhizome rugueux, d'un jaune clair, donne naissance à des tiges aériennes dressées portant seulement deux feuilles palmatilobées. Elle croît dans les bois au Canada et aux Etats-Unis (Géorgie, Caroline). Son rhizome (Yellow foot, Golden Seal ou Orange Root) des Anglo-saxons, était autrefois préconisé comme un tonique puissant. Il renferme de la berbérine et de l'hydrastine.

Les extraits de cette plante, soit sous forme de teinture, soit à l'état d'alcaloïdes : hydrastine, berbérine, canadine, sont entrés à la fin du XIXe siècle dans la thérapeutique et, après avoir joui d'une grande vogue en Amérique, ont fait l'objet de sérieuses études en France et en Allemagne. Au point de vue physiologique, la teinture d'hydrastis agit sur le système vasculaire en augmentant la pression sanguine par un effet vaso-constricteur intense, mais ce résultat n'est obtenu qu'avec de faibles doses. (E. Lef / P. Langlois).

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