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Les carpelles
sont les parties du quatrième verticille
floral, le plus interne; ils sont les homologues des sépales
qui forment le premier verticille ou calice, des
pétales qui forment le second ou
corolle, des étamines
qui forment le troisième ou androcée.
Leur ensemble est le gynécée. Comme
les parties des autres verticilles, ils dérivent de feuilles
dont ils sont des modifications par métamorphose ascendante. Aussi
retrouve-t-on dans la structure d'un carpelle les éléments
de la structure d'une feuille : épiderme
aux deux faces muni de stomates, nervure-médiane
accentuée, le plus souvent sans élément de soutien,
parenchyme homogène.
On a successivement donné à
la feuille modifiée qui est le carpelle les noms de Feuille carpellaire,
Carpophylle, Carpidie, et l'on a différemment expliqué
la formation d'un pistil par un ou plusieurs
carpelles.
Tandis que
Endlicher, Unger et Ad. de Jussieu
admettaient que l'ovaire est dû soit au
limbe soit à la gaine
de la feuille carpellaire, Bravais pensait que
l'ovaire est formé par le pétiole,
le limbe constituant les stigmates. Schleiden
considérait l'ovaire comme formé par la gaine, le style
par le pétiole, le stigmate par le limbe. Avec A. de Saint-Hilaire,
la plupart des botanistes admettront ensuite une opinion se rapprochant
de celle d'Endlicher
: l'ovaire est formé par le limbe, le style et le stigmate par un
prolongement et un épanouissement de la nervure médiane.
Il peut y avoir, au
gynécée, un ou plusieurs
carpelles. Lorsqu'il y en a un, ses bords se rejoignent et se soudent donnant
ainsi lieu à un ovaire uniloculaire, ou bien ils se reploient
de manière à venir toucher la nervure
médiane en se soudant par une partie de la surface reployée;
dans ce cas, l'ovaire est biloculaire.
Lorsqu'il y en a plusieurs, ils peuvent rester indépendants et former
plusieurs pistils, agissant alors comme s'ils étaient seuls. Ils
peuvent aussi s'unir bord à bord pour former un ovaire uniloculaire
ou reployer leurs bords vers le centre où ils se soudent tous dans
le cas d'un ovaire pluriloculaire. Ce sont les bords reployés en
dedans des carpelles qui portent les ovules.
Certains
botanistes ont affirmé que tous les ovules, quelle que soit leur
situation dans l'ovaire, sont des lobes du carpelle,
et cette théorie, dite carpellaire, a été soutenue
par Ad. Brongniart,
Celakowski, Caspary, Cramer, Van Tieghem,
tandis que pour d'autres auteurs les ovules pouvaient avoir des origines
différentes. C'était la manière de voir de Payer,
Eichler, Magnus, J. Sachs, etc.
Ce sont les carpelles
qui, après la fécondation, subissent des modifications diverses
et deviennent le fruit, c. -à-d. l'enveloppe
des graines. Leurs parois sont alors tantôt
sèches, tantôt charnues. (P. Maury). |
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