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A
l'origine, ce mot perse mages désignait une tribu de la Médie
qui semble consacrée au service religieux médique. Le mot
ne paraît pas appartenir à l'ancien culte de Zoroastre
et ne se trouve pas avec ce sens dans le Zend Avesta.
Les mages représentaient d'abord la religion originaire des Mèdes,
et se manifestèrent sous cette forme d'abord par l'usurpation de
Gaumatès le Mage qui régna sept mois sous le nom de Smerdis,
fils de Cyrus. Les Perses
leur vouaient une haine nationale et célébraient chaque année
la mémoire du massacre de Gaumatès et de ses acolytes mages
par une fête spéciale.
Mais bientôt
le nom fut appliqué même aux prêtres de la religion
zoroastrienne, et se perpétua à travers les siècles
sous cette forme : les Arabes désignent les sectateurs de la religion
mazdéenne par le mot de madjous. Ils avaient déjà
sous les Achéménides des villes
spéciales, telle que «-Ecbatane
des Mages-»,
à l'extrême limite de la Perse, et les compagnons d'Alexandre
avaient trouvé les mages en possession de fonctions sacerdotales.
Il se peut que ce
mot même soit touranien,
et qu'il s'introduisit en Chaldée.
Les nations étrangères à la Mésopotamie comprirent
sous le nom de mages, à tort, les représentants du sacerdoce
chaldéen, et la légende chrétienne créa même
la visite de Rois mages de l'Orient dont on
fit les trois rois de l'Epiphanie. Et, puisque
le sens de mage était devenu synonyme de sorcier et d'enchanteur,
l'Antiquité
et surtout le Moyen âge
chrétien emploie le mot de mage comme synonyme de sorcier; de là
se sont formés les termes de magie (différent
de magisme qui indique encore le culte de Zoroastre),
de magique, magicien et magicienne, dans notre usage actuel. (J.
Oppert). |
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