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La littérature chinoise
La littérature chinoise est la plus riche d'Orient. Elle est aussi très ancienne, s'étendant sur plusieurs millénaires. Malgré les changements dynastiques et les influences extérieures, elle a su aussi maintenir une continuité remarquable dans ses thèmes, styles et formes littéraires.

En Chine, la poésie est un genre majeur. Elle comporte des formes variées comme le shi (poésie classique), le ci (poésie chantée) et le qu (poésie théâtrale). Le roman et le théâtre ont connu un développement important sous les dynasties Ming et Qing. La prose comprend en outre des essais philosophiques, des textes historiques et des récits de voyage. On distingue une littérature des Lettrés et une littérature de cour. Les lettrés (shi) formés aux classiques confucéens ont produit une grande partie de la littérature, en particulier des poèmes et des essais philosophiques. Les empereurs et les nobles ont souvent été des mécènes de la littérature. De ce point de vue, certaines dynasties, comme les Tang et les Song, sont particulièrement réputées pour leur floraison littéraire, en raison du soutien impérial et de la stabilité relative.

Le type d'écriture de la langue chinoise avec ses caractères logographiques a joué un rôle dans la composition et la structure des oeuvres littéraires. De façon générale, la littérature chinoise valorise la concision et la capacité à évoquer des images puissantes et des émotions profondes avec un minimum de mots. Le symbolisme y occupe une place importante. Les auteurs utilisent fréquemment des symboles naturels (montagnes, rivières, fleurs) pour exprimer des sentiments humains et des idées philosophiques. La littérature a également été utilisée pour commenter la politique, critiquer les injustices et proposer des réformes sociales, d'où une importance particulière prise par les oeuvres allégoriques, car écrites en réponse à des contextes politiques, sociaux et moraux contraignants. 

Sur le plan des idées, des thématiques et aussi dans la manière même d'écrire, on constate l'influence centrale du  confucianisme. La littérature confucéenne met l'accent sur l'éthique, l'harmonie sociale et le devoir familial. Le taoïsme, de son côté, introduit des thèmes de nature, de simplicité et de non-action (wu wei). Apporté depuis l'Inde, le bouddhisme a lui aussi profondément influencé la poésie et la prose, avec des thèmes sur la souffrance, la méditation et la quête de l'illumination. À partir du XIXe siècle, la littérature chinoise a été influencée par les idées occidentales et a intégré des formes et des thèmes nouveaux.

L'ancienne littérature chinoise

En 1773, l'empereur Qianlong ( 乾隆), qui a régné de 1735 à 1796, ordonna de faire un choix des ouvrages chinois les plus estimés, et de les publier avec commentaires et scolies. La collection devait se composer de 180.000 volumes, dont 78.731 ont paru jusqu'en 1818. Le catalogue imprimé de la seule bibliothèque de cet empereur formait déjà 122 volumes. Suivant le système bibliographique adopté pour cette collection, on divisait les oeuvres littéraires en quatre grandes classes  : 1° les livres classiques; 2°, les livres d'histoire, Che, 3° les livres de philosophie, Tse : 4° les belles-lettres, Tsi. Dans les paragraphes qui suivent nous n'avons suivi qu'approximativement ces divisions, pour insister sur les belles-lettres et le théâtre.

La littérature didactique et philosophique.
Les  livres classiques.
Les plus anciens textes littéraires de la Chine sont les Cinq Classiques (五ç», WÇ”jÄ«ng), livres saints ou canoniques réunis au VIe siècle de notre ère, par Confucius, qui les emprunta à la tradition et à divers manuscrits. Ce sont : 

• Le Classique des Mutations (易ç», YìjÄ«ng). - Texte divinatoire et cosmologique utilisé pour la prise de décision et la réflexion philosophique.

• Le Classique des Documents (书ç», ShÅ«jÄ«ng). - Compilation de documents historiques et de discours datant de la période Zhou.

• Le Classique des Poèmes (诗ç», ShÄ«jÄ«ng). - Recueil de poèmes et de chansons datant aussi de la période Zhou (1046-256 av. JC.).

• Le Classique des Rites (礼记, LÇjì). - Compilation de textes décrivant les rites et les cérémonies de la société Zhou.

• Les Printemps et Automnes (春秋, Chūnqiū). - Chronique historique attribuée à Confucius couvrant la période de 722 à 481 av. JC.

Après les Cinq Classiques, viennent les Quatre Livres (四书, SìshÅ«), ouvrages attribués à Confucius ou à ses disciples. Ce sont : 
• La Grande Étude (大学, Dàxué). - Traité sur l'éducation et la formation morale, ou l'art de gouverner sagement les peuples.

• Le Milieu immuable (中庸, ZhÅngyÅng). - Ouvrage dans lequel le petit-fils de Confucius, a exposé l'art d'éviter tous les extrêmes dans la vie, au moyen de la science et de la vertu.

• Les Entretiens de Confucius (论语, Lúnyǔ). - Recueil de dialogues et de pensées de Confucius et de ses disciples.

 â€¢ Les Oeuvres de Mencius (å­Ÿå­, MèngzÇ) . - Recueil de dialogues et de pensées de Mencius (Meng-Tseu), un des principaux disciples de Confucius, contenant des explications sur la morale et la politique.

Ces quatre ouvrages ont été traduits pour la première fois en français par Pauthier sous le titre d'Oeuvres de Confucius, Paris, 1841.

Aux Cinq Classiques et aux Quatre Livres, se rattachent une foule de commentaires,  paraphrases, etc. On mentionnera par exemple, les commentaires sur les Quatre Livres de  Zhu Xi (朱熹), philosophe du XIIe siècle, qui ont façonné le néo-confucianisme, tout en synthétisant des éléments issus d'autres traditions, comme le bouddhisme et le taoïsme. Traditions qui elles-mêmes peuvent revendiquer leurs propres classiques. On connaît des traductions chinoises des textes bouddhistes venant d'Inde, comme le Sutra du Lotus et le Sutra du Diamant, par exemple, auxquelles s'ajoutent  les contributions de penseurs bouddhistes chinois tels que Huiyuan, Zhiyi et Xuanzang. On a surtout, le Dao De Jing (é“å¾·ç»), attribué à
Laozi (è€å­, Lao-Tse), texte fondamental du taoïsme proposant une philosophie de la non-action (wuwei) et de l'harmonie avec le Dao (la Voie). Autre texte taoiste, le Zhuangzi (庄å­), oeuvre attribuée à Zhuang Zhou, contenant des légendes et des réflexions sur le Dao, la nature, et la relativité des choses.

Textes didactiques.
Les ouvrages historiques et géographiques forment une partie très précieuse de la littérature chinoise. Ils sont non seulement essentiels pour comprendre l'évolution de l'historiographie chinoise, mais ils reflètent également les méthodologies et les perspectives des historiens de leurs époques respectives. Parmi les oeuvres historiques et historiographiques les plus influentes et célèbres dans la tradition chinoise, on peut mentionner :

• Le Shiji (å²è®°, Mémoires historiques). - Écrit par Sima Qian (å¸é©¬è¿) au début du Ier siècle avant notre ère, le Shiji est considéré comme l'une des oeuvres majeures de l'historiographie chinoise. Il couvre l'histoire de la Chine depuis les temps légendaires jusqu'au règne de l'empereur Han Wudi. Le texte se compose de 130 chapitres, incluant des annales, des tableaux chronologiques, des traités thématiques, des biographies et des généalogies. Cet ouvrage a établit un modèle pour les histoires dynastiques ultérieures et est réputé pour sa rigueur méthodologique et son style littéraire. Sima Qian est souvent qualifié de Père de l'historiographie chinoise.

• Le Hanshu (汉书, Histoire des Han). - Écrit par Ban Gu (ç­å›º) et Ban Zhao (ç­æ˜­) au Ier siècle de notre ère, le Hanshu,  est une continuation de l'oeuvre de Sima Qian et se se concentre sur la dynastie Han occidentale (206 av. JC. - 9 ap. JC.).

• Le Hou Hanshu (åŽæ±‰ä¹¦). - Écrit par Fan Ye (范晔) au Ve siècle, le Hou Hanshu couvre l'histoire de la dynastie Han orientale (25-220).
• Le Sanguozhi (三国志, Chroniques des Trois Royaumes). - Écrit par Chen Shou (陈寿) au IIIe siècle, le Sanguozhi  couvre la période des Trois Royaumes (220-280).

• Le Jinshu (晋书). - Écrit par Fang Xuanling (房玄龄) et d'autres au VIIe siècle, le Jinshu couvre l'histoire de la dynastie Jin (265-420).

• Le Zizhi Tongjian (资治通鉴, Miroir général pour aider à gouverner), compilé par Sima Guang et son équipe entre 1066 et 1084, est une chronique universelle couvrant la période des Royaumes combattants à la dynastie Song (1084). Il couvre une période de plus de 1 300 ans, de 403 av. JC à 959 ap. JC et détaille les événements historiques de manière chronologique. Le livre met l'accent sur les leçons politiques et morales que les dirigeants peuvent tirer de l'histoire. Ce texte est particulièrement apprécié pour son approche détaillée et analytique de l'histoire politique et militaire de la Chine. Il a été utilisé comme un guide pour l'administration et la gouvernance pendant des siècles et a profondément influencé la manière dont l'histoire chinoise a été perçue et étudiée.

• Le Songshi (宋å²). - Compilé par Toqto'a (脱脱) et d'autres au XIIIe siècle, le Songshi est une histoire officielle de la dynastie Song (960-1279).

• Le Yuan Shi (å…ƒå²). - Écrit par Song Lian (宋濂) et d'autres au XIVe siècle, le Yuan Shi couvre l'histoire de la dynastie Yuan (1271-1368).

• Le Mingshi (明å²). - Compilé par Zhang Tingyu (张廷玉) et d'autres au XVIIIe siècle, le Mingshi est une histoire officielle de la dynastie Ming (1368-1644).

Parmi les ouvrages géographiques on distingue la Géographie générale de l'Empire chinois sous la dynastie des Ming, et une collection des Statistiques des provinces, en 260 volumes, avec cartes et plans. On note, que les livres chinois fournissent des notions très exactes sur l'Asie centrale et méridionale. Au commencement du XVIIIe siècle, l'empereur Kangxi fit graver des cartes levées par des missionnaires jésuites; celles qui furent envoyées en Europe, et dont se servir d'Anville, défiguraient malheureusement les noms chinois et mandchous. En 1760, l'empereur Qianlong publia une précieuse carte de son Empire, en 104 feuilles.
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Ecrivain chinois.
Un ancien écrivain chinois.
Image générée par une IA (Open Dall-e).

La littérature chinoise regorge d'ouvrages de science politique et de droit (à l'image de L'art de gouverner (韓éžå­), un recueil de traités politiques et philosophiques attribués à Han Fei et qui propose une vision pragmatique et  cynique du pouvoir et de la loi), de stratégie militaire (comme L'Art de la guerre de Sun Tzu), d'histoire naturelle, de médecine, d'agriculture, de mathématiques, de technologie. 

Les dictionnaires chinois sont particulièrement remarquables. Citons : 

• L'Erya (尔雅). - Compilé entre le Ve et le IIe siècle avant notre ère, cet ouvrage qui explique et définit des termes difficiles trouvés dans les classiques chinois, est considéré comme le plus ancien dictionnaire chinois existant.

• Le Shuowen Jiezi (说文解字). - Compilé par Xu Shen (许慎) en 100 de notre ère, sous la dynastie Han, il s'agit du premier dictionnaire de caractères chinois, il explique les formes et significations des caractères, en se basant sur leur structure et leurs composants.

• Le Fangyan (方言). - Compilé par Yang Xiong (扬雄) entre 53 et 18 avant notre ère, c'est un dictionnaire des dialectes régionaux. Il fournit une comparaison et une explication des variations linguistiques à travers la Chine.

• Le Peiwen Yunfu (佩文韵府). - Compilé sous la dynastie Qing, publié en 1711, cet ouvrage est un dictionnaire de rimes très utilisé dans la poésie et la composition littéraire. Il recense et explique des milliers de caractères.

• Le Guangyun (广韵). - Publié en 1008, sous la dynastie Song, l'ouvrage se présente principalement comme un dictionnaire de rimes. Mais il contient également des aspects encyclopédiques, fournissant des informations sur des milliers de caractères chinois.

• Le Kangxi Zidian. - Publié bien plus tard, au XVIIe siècle, sous la dynastie Qing, est un dictionnaire de caractères qui a fait référence.

Parmi les encyclopédies proprement dites et les ouvrages anthologiques, on peut mentionner :
• Le Yongle Dadian (æ°¸ä¹å¤§å…¸). - Commandée par l'empereur Yongle et compilée entre 1403 et 1408, sous la dynastie Ming, cette encyclopédie est l'une des plus grandes jamais compilées. Elle couvre des sujets, allant de l'histoire et de la littérature à la science et à la technologie.

• Le Yuanhe Xingzuan (元和姓纂). - Compilée par Lin Bao (æž—å®) au IXe siècle, sous la dynastie Tang, cette encyclopédie des noms de famille chinois fournit des informations détaillées sur les origines et les histoires des noms de famille.

• Le Gujin Tushu Jicheng  (å¤ä»Šåœ–書集æˆ). - Encyclopédie publiée dans les premières années du XVIIIe siècle, à l'initiative de l'empereur Kangxi (dynastie Qing), en 1701. Elle avait pour vocation d'être de compiler tout le savoir accumulé en Chine depuis l'Antiquité.

• Le Siku Quanshu (四库全书). - Compilée entre 1773 et 1782, elle aussi sous la dynastie Qing. Cette énorme somme, ordonnée par l'empereur Qianlong, rassemble des oeuvres littéraires, historiques, philosophiques et scientifiques. C'est la plus grande collection de livres de l'histoire chinoise.

Les belles-lettres.
Les romans.
Les romans (ta-tchouen) sont nombreux en Chine, et intéressants à étudier. Les auteurs ne s'y abandonnent pas à leur imagination, comme les Indiens et les Perses, par exemple : ils se bornent à représenter les sentiments ordinaires, les actions de la vie commune; et, dans cette sphère étroite, où le fini des détails est plus remarquable que la conception de l'ensemble, ils nous donnent une description exacte, fidèle, minutieuse, de la manière de penser, de sentir et d'agir, du peuple chinois. Les personnages les plus ordinaires sont pris dans la classe moyenne : ce sont des gouverneurs de provinces ou de villes, des lettrés, des employés, etc. ils parlent selon leur rang, le vulgaire d'une façon triviale, les savants avec toutes sortes de belles phrases, de figures, de traits d'esprit, de subtilités, de tournures poétiques. Sous l'abondance des paroles le fond est généralement fort simple. Les romans chinois les plus connus en Europe sont : 
• Le Roman des Trois Royaumes (三国演义, SÄnguó YÇŽnyì). - Ce roman épique, attribué à Luo Guanzhong, a été écrit au XIVe siècle (dynastie Ming). Il  narre les événements tumultueux de la fin de la dynastie Han et de la période des Trois Royaumes (220-280). On y trouve décrites les intrigues politiques, les batailles militaires et les exploits de personnages célèbres tels que Liu Bei, Cao Cao et Sun Quan. 

• Au bord de l'eau ou Histoire des rives du fleuve (æ°´æµ’ä¼ , ShuÇhÇ” Zhuàn). - Attribué à Shi Nai'an, cet ample roman écrit au XIVe siècle (dynastie Ming), raconte les aventures de 108 bandits héroïques qui se rebellent contre la corruption gouvernementale. Les bandits, menés par Song Jiang, se regroupent au marais de Liangshan pour lutter contre l'injustice.

Il existe aussi une version annotée du Au bord de l'eau (水浒传详注, ShuÇhÇ” Zhuàn Xiángzhù), qui comprend des détails supplémentaires sur les personnages et les événements, ajoutant de la profondeur et de la complexité à l'histoire originale.
 â€¢ Voyage en Occident ou Pérégrination vers l'Ouest (西游记, XÄ«yóu Jì). - Ce roman fantastique écrit au XVIe siècle (dynastie Ming) est attribué à Wu Cheng'en. Il décrit le pèlerinage du moine Xuanzang, parti vers l'Inde pour récupérer des textes bouddhistes. Le héros est accompagné de trois disciples surnaturels : Sun Wukong ( = le Roi Singe), Zhu Bajie ( = le Porc) et Sha Wujing ( = le Sable).

• Le Pavillon des pivoines (牡丹亭, MÇ”dÄn Tíng). - Ce drame romantique écrit en 1598 (dynastie Ming) par Tang Xianzu raconte l'histoire de Du Liniang, une jeune fille qui tombe amoureuse de Liu Mengmei dans ses rêves. Après sa mort, son esprit cherche à retrouver son amour dans le monde des vivants. Les thèmes abordés (amour éternel, rêves et réalité, et  quête de la liberté individuelle) seront propres à inspirer plusieurs adaptations du roman par le théâtre.

• La Pérégrination vers l'Est (东游记, DÅng Yóu Jì). - Oeuvre anonyme écrite au XVIe siècle (dynastie Ming), il s'agit d'un roman d'aventures fantastiques où les héros, menés par Lu Dongbin, un des Huit Immortels, voyagent à travers la Chine pour accomplir des exploits surnaturels et apporter la justice.

• Les deux cousines (åŒå§Šå¦¹, ShuÄng ZÇmèi). - Ce roman de moeurs dû à Feng Menglong (première moitié du XVIIe siècle) peint les amusements de la bonne société et raconte l'histoire de deux cousines qui sont élevées ensemble mais qui mènent des vies très différentes en raison de leurs personnalités et de leurs circonstances familiales. L'ouvrage aborde les thèmes de la famille, de l'amitié, de la rivalité et des aspirations individuelles dans la société chinoise.

• La vie de Si-men-king, épicier riche et dissipateur (肆门庆浪å­, Sì Mén Qìng LàngzÇ). - Ce roman licencieux qui fut interdit par la cour de Pékin relate les aventures et les mésaventures d'un épicier prospère mais extravagant qui mène une vie de débauche et de frivolité. Il offre un regard satirique sur la société chinoise de l'époque et les vices de la richesse mal acquise. Le roman a été publié en 1759; son auteur est Wu Jingzi.

• Le Rêve dans le pavillon rouge (红楼梦, Hónglóu Mèng) ou Histoire d'une Pierre (石头记, Shítóu Jì) . - Ce roman écrit au XVIIIe siècle (dynastie Qing) par Cao Xueqin est une chronique de la vie de la famille aristocratique Jia, centrée sur le personnage principal, Jia Baoyu, et ses relations complexes avec ses cousines Lin Daiyu et Xue Baochai. L'oeuvre tourne autour de la décadence de la famille Jia et les nombreuses intrigues de la vie domestique.

• Récit de la victoire sur les mauvais esprits (除魔记, Chú Mó Jì). - Ce récit fantastique écrit par Pu Songling au XVIIIe siècle (fin de la dynastie Qing) relate les aventures d'un héros qui lutte contre les forces du mal et les esprits maléfiques pour protéger sa communauté. Il mêle des éléments de folklore chinois, de magie et de courage héroïque.

D'auteurs et de date de rédaction inconnus, on a :
• Histoire du Sceptre de Jade (玉节记, Yù Jié Jì). - Ce roman de moeurs suit l'histoire d'un précieux sceptre en jade et des différents propriétaires qui le possèdent à travers les âges. Il aborde les thèmes de la chance, du destin et de la valeur morale dans la vie des gens ordinaires. 

• Histoire du Luth (çµç¶è¡Œ, Pípá Xíng). - Inspiré du poème classique Le Voyage de la Cithare de Bai Juyi, qui date du VIIIe siècle (dynastie Tang), ce roman anonyme raconte l'histoire d'une cithare qui se lamente sur les vicissitudes de la vie humaine et les illusions de la gloire et de la fortune. Il est imprégné de sentiments de mélancolie et de réflexion sur la condition humaine. 

• Blanche et Bleue, ou les Deux couleuvres fées (白è“åŒè›‡ä¼ , Bái Lán ShuÄng Shé Zhuàn). - Ce conte folklorique met en scène deux fées serpent, Blanche et Bleue, qui se transforment en humaines pour vivre parmi les mortels. Il aborde les thèmes de la nature, de la transformation et de la dualité entre le bien et le mal

• Les Voyages de l'Empereur Ching-ti (康熙大å¸æ¸¸, KÄngxÄ« Dàdì Yóu). -  Ce roman historique retrace les aventures et les exploits de l'empereur Kangxi de la dynastie Qing alors qu'il voyage à travers son vaste empire pour inspecter les régions et résoudre les problèmes locaux. Il offre un aperçu de la vie impériale et des défis de gouverner un empire diversifié.

A partir du début du XIXe siècle, le roman (comme d'ailleurs le reste de la littérature chinoise) continue d'être influencé par les traditions classiques, mais on assiste également à l'émergence de thèmes nouveaux et conscience nouvelle des changements sociaux et politiques qui s'amorcent. De cette époque datent : 
• Fleurs en miroir (镜花缘, Jinghua yuan), de Li Ruzhen, un roman satirique satirique et fantastique qui critique la société et aborde les rôles de genre.

• Le Rêve du millet jaune (黄粱梦, Huangliang meng), une  fiction philosophique et allégorique raconte le rêve d'un homme qui se voit vivre une vie entière pendant qu'un millet jaune cuit.

Les contes et nouvelles.
Les contes et nouvelles, où l'on trouve une certaine négligence dans la contexture du récit et la peinture des caractères, ont plus de poésie que les romans, et se distinguent par une grâce et d'une fraîcheur surprenantes. Quelques-uns des contes et nouvelles chinois les plus remarquables :
• Le Récit du pavillon de l'Ouest (西厢记, XÄ«xiÄngjì). - Cette nouvelle romantique, plus tard adapté au théâtre, écrite par Wang Shifura  (XIVe siècle, dynastie Yan) raconte l'histoire d'amour entre Cui Yingying, une jeune femme de bonne famille, et Zhang Sheng, un étudiant pauvre. Malgré les obstacles sociaux et familiaux, leur amour triomphe à la fin. Eloge de la persévérance.

• Le Vieux manoir (å¤å®…, GÇ”zhái). -  Cette collection de courtes histoires surnaturelles de Pu Songling (XVIIe siècle, dynastie Qing) tourne autour des mystères et des merveilles du monde spirituel chinois. Les récits sont remplis de fantômes, de démons, et d'autres créatures fantastiques.

• Les Contes de Liao Zhai (èŠæ–‹å¿—异, LiáozhÄi Zhìyì), également de Pu Songling, sont une autre célèbre collection de contes surnaturels. Y sont abordés les thèmes de l'amour, de la trahison, de la vengeance et de la justice à travers des récits fantastiques et moraux.

• Les Dix clichés de Yangzhou (扬州åæ‰å­æ–‡, YángzhÅu Shí CáizÇ Wén). - Cette collection de nouvelles dues à dix auteurs du XVIIIe siècle rassemble des histoires décrivant la vie, les moeurs et les coutumes de la ville de Yangzhou sous différents angles.

• Le journal de Jen Yu (金玉录, Jīnyù Lù), de Feng Menglong (XVIe siècle, dynastie Ming) est une collection de nouvelles qui traitents des thèmes de l'amour, de l'honneur, de la trahison et de la justice à travers une série d'histoires variées et captivantes.
La Bibliothèque nationale possède une collection intitulée : Kin-kou-ki-kouan ( = Théâtre d'événements remarquables des temps anciens et modernes), et qui contient 40 nouvelles : plusieurs ont été publiées dans les Contes chinois d'Abel Rémusat, et le Choix de Contes et de Nouvelles de Théodore Pavie, Paris, 1839.

La poésie.
Malgré la tendance généralement scientifique et philosophique de leur littérature, les Chinois n'ont pas négligé la poésie, qui a atteint son apogée sous la dynastie Tang, avec Du Fu et Li bai, notamment. Dans la prosodie, on tient compte de la nature des sons, de la différence des accents, de la mesure, de la césure qui se place vers le milieu de chaque vers, de la rime, de l'effet rythmique produit par le parallélisme des sons et des idées. La mesure est variée depuis le vers monosyllabique jusqu'à celui de 7 pieds, qui est le plus long. Chacun d'eux doit former un sens complet, et la phrase ne peut jamais finir au milieu d'un vers. II faut que la césure ne tombe pas sur  un mot composé, qu'elle ne sépare pas le nom  de l'adjectif, le verbe de l'adverbe. La littérature chinoise n'a pas de poèmes épiques proprement dits, ni de poésies pastorales ou de satires dans le sens restreint du mot. 

Li Bai (19 mai 701 - 30 novembre 762).
Li Bai (æŽç™½) ou Li Po (Li-Taï-Po), surnommé le Poète Immortel, est l'un des poètes les plus célèbres de la Chine ancienne. Son oeuvre est marquée par son amour de la nature, sa fascination pour le Taoïsme et son penchant pour la bohème. Ses poèmes célèbrent la beauté des paysages naturels, la vie nomade et la recherche de la transcendance. Parmi ses poèmes les plus célèbres, on remarque Pensées sur la nuit silencieuse (éœå¤œæ€), qui évoque la beauté sereine de la nuit et la nostalgie de la maison, et En buvant seul sous la lune (月下ç¨é…Œ), qui présente Li Bai buvant et conversant avec la lune comme seul compagnon.

Du Fu (12 février 712 - 770).
Du Fu (æœç”«) ou Tou Fou est un poète renommé pour sa profondeur émotionnelle, sa compassion pour les souffrances du peuple et son engagement envers les idéaux confucéens - des traits qui font de lui comme l'image inversée de Li Bai. Son oeuvre aborde des thèmes tels que la guerre, la politique, la justice sociale et la quête de sens dans un monde troublé.  Il est admiré pour sa maîtrise technique et sa capacité à exprimer des émotions complexes avec clarté et puissance. Parmi ses poèmes les plus célèbres, on trouve Espoir de printemps (春望), qui décrit la désolation causée par la guerre et les souffrances du peuple, et Vent d'automne (秋风), qui exprime la tristesse et la résignation face à l'adversité. 

Wang Wei (705 - 761).
Wang Wei  (王维) est connu pour ses paysages poétiques qui capturent la beauté sereine et intemporelle de la nature. Il se signale également par son style minimaliste et son utilisation subtile d'une imagerie pour évoquer des émotions profondes. En plus de la poésie, Wang Wei était également un peintre accompli, et ses Å“uvres visuelles ont souvent été décrites comme ayant une qualité poétique. Oeuvres notables : Retour au pavillon de mes montagnes et de mon lac, Hors de la ville, dans les collines.

Bai Juyi ( 28 février 772 - 8 septembre 846).
Bai Juyi (白居易) était un poète prolifique et populaire, connu pour sa versatilité et sa capacité à écrire dans une grande variété de styles et de genres. Ses poèmes traitent de sujets tels que l'amour, l'amitié, la nature, la politique et la vie quotidienne. Il était également connu pour son engagement social et ses critiques du système bureaucratique corrompu de son époque. Oeuvres notables : Plein automne, Chanson des chansons, Chanson des dieux.

Les poétesses de la dynastie Tang.
De nombreuses poétesses talentueuses ont émergé sous la dynastie Tang. Parmi les principales, on peut mentionner : 

•  Xue Tao (薛涛) était était également une courtisane et une calligraphe. Ses poèmes sont caractérisés par leur sensibilité émotionnelle et leur expression élégante de la nature.

•  Yu Xuanji (于秀姬), également une courtisane, est l'autrice de poèmes abordent une des sujets comme  l'amour, la nature et la condition humaine.

•  Li Ye (æŽå†¶), qui a vécu à la fin de la dynastie Tang, était également une musicienne accomplie et une danseuse. Ses poèmes sont souvent caractérisés par leur érotisme subtil et leur sensibilité artistique.

• Wang Zhaoyuan (王昭媛), qui était aussi musicienne, était connue ses poèmes qui expriment des sentiments de nostalgie et de mélancolie.

Su Shi (8 janvier 1037 - 24 août 1101).
Su Shi (è‹è½¼), également connu sous le nom de Su Dongpo, était un érudit, écrivain et poète influent de la dynastie Song. Son oeuvre combine une grande profondeur intellectuelle avec une sensibilité artistique et émotionnelle. Su Shi était également un calligraphe accompli et un amateur de thé. Ses poèmes reflètent souvent son intérêt pour la culture et les arts traditionnels. Oeuvres notables : Gravir la tour de la grue jaune, En regardant la neige, Voyage au lac de l'Ouest.

Liang Desheng (1771-1847).
Liang Desheng compte parmi les dernières écrivaines et poétesses chinoises encore fidèles à la veine classique. Ses recueils de poèmes (La chronique des paulownias, Chants du retour) témoignent d'un art consommé dans la peinture fine et profonde des émotions. Elle était également une calligraphe reconnue.

Le théâtre et les arts de la scène.
La tradition dramatique chinoise (戲劇, xiju) compte de nombreuses productions, depuis les plus émouvantes tragédies jusqu'aux farces les plus communes. Le théâtre chinois commença par des espèces de ballets-pantomimes, que jouaient des histrions méprisés. Ce fut l'empereur tang Xuanzong (玄宗), en 720, qui, le premier, introduisit dans une pièce régulière tous les éléments du poème dramatique. Nous n'avons pas de textes de la littérature théâtrale qui soient antérieurs au Xe siècle; dans les plus anciens, on ne voit jamais plus de 5 acteurs, et, comme l'action est peu compliquée, tout est sacrifié à la partie lyrique. La place de celle-ci évoluera, mais on a conservé l'habitude de qualifier le théâtre traditionnel chinois (戲曲, xìqÇ”), sous ses différentes formes d'opéra (sans que cette appelation ne renvoit en fait en rien à ce que l'on connaît en Occident sous le nom d'opéra). 

Les règles dramatiques, dont les Occidentaux se sont longtemps fait un carcan, sont inconnues ou négligées dans le théâtre chinois : la distinction des genres n'y est pas établie; toutes les différences qu'on y aperçoit proviennent du choix des sujets, des situations gaies ou tristes, du caractère et des moeurs des personnages, d'une diction plus ou moins noble. L'unité de temps et de lieu n'est pas observée dans les grandes pièces, qui durent quelquefois plusieurs jours.

En revanche, la division en actes et en scènes existe : chaque pièce régulière se compose de 4 coupures ou actes appelés zhe (折), et est quelquefois précédée d'une ouverture (xiezi), sorte d'introduction ou de prologue dans lequel les principaux personnages viennent décliner leurs noms, exposer le sujet, ou raconter les événements antérieurs qui peuvent intéresser l'auditoire. 

Les personnages sont empruntés à toutes les classes de la société; on y rencontre même des divinités. La poétique chinoise veut que toute oeuvre dramatique ait un but ou un sens moral : de là l'invention d'un personnage particulier à ce théâtre, personnage en dehors de l'action principale, chargé, toutes les fois que les catastrophes arrivent, d'exciter l'émotion par ses chants, que soutient une symphonie musicale; il remplace le choeur du théâtre grec. Les femmes, du moins depuis la conquête mongole, ne paraissaient jamais sur la scène; leurs rôles étaient remplis par de jeunes garçons.

Il existe différentes formes du théâtre chinois, - différentes sortes d'opéras. Chaque forme de théâtre est souvent associée à une région géographique spécifique en Chine. Par exemple, l'opéra de Pékin est originaire de Pékin et de ses environs, tandis que l'opéra Yue est associé à la province du Zhejiang. Chaque forme de théâtre chinois a aussi son propre style de performance, avec des techniques de chant, de récitation, de danse, d'acrobaties et de jeu d'acteur spécifiques. Par exemple, l'opéra de Pékin est caractérisé par ses mouvements gracieux et ses acrobaties, tandis que l'opéra Yue met l'accent sur le chant mélodieux et l'expression émotionnelle. La plupart du temps, les différentes formes de théâtre chinois utilisent aussi des ensembles d'instruments de musique spécifiques. Par exemple, l'opéra pékinois utilise des instruments comme le jinghu et le gong, tandis que l'opéra cantonais utilise des instruments tels que le gaohu. D'une forme à l'autre, les costumes et les maquillages ont des styles distinctifs. Par exemple, l'opéra de Pékin est connu pour ses costumes élaborés et ses maquillages symboliques, tandis que l'opéra Huangmei a des costumes plus simples et des maquillages moins sophistiqués. Enfin, les différentes formes de théâtre chinois ont souvent des thèmes et un répertoire qui leur sont propres. Par exemple, l'opéra de Pékin puise souvent ses histoires dans les classiques de la littérature chinoise et l'histoire, tandis que l'opéra sichuanais est connu pour son mélange de comédie, de drame et de folklore local. 

Cependant, on retrouve certains sujets identiques repris sous différentes formes par chacune des traditions. Ainsi, par exemple les adaptations du Pavillon des Pivoines de Tang Xianzu, qui est un pilier du répertoire de l'opéra de Kunqu, mais que l'on retrouve aussi dans celui de Canton ou encore celui de Yueju. 

L'opéra de Kunqu.
L'opéra de Kunqu (昆曲, KÅ«nqÇ”) est l'une des formes de théâtre chinois les plus anciennes, puisqu'il remonte à la dynastie Ming (XIVe-XVIIe siècles). Originaire de la région de Kunshan dans la province du Jiangsu, il se caractérise par sa grâce, son raffinement et sa subtilité, tant dans la musique que dans la performance. Les pièces de Kunqu sont souvent basées sur des histoires d'amour et de drame familial, mettant en valeur les émotions humaines universelles. Les acteurs utilisent des costumes élégants et des mouvements précis pour exprimer les sentiments et les relations entre les personnages.  En 2001, le Kunqu a été inscrit par l'Unesco sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, en reconnaissance de son importance culturelle et historique. Parmi les oeuvre rattachées au Kunqu, citons :

• Le Pavillon des immortels (长生殿, Chángshēng Diàn). - Écrite par Hong Sheng, cette pièce raconte l'histoire d'amour tragique entre l'empereur Tang Xuanzong et sa concubine Yang Guifei. C'est une œuvre célèbre qui combine la poésie et la musique du Kunqu.

• Le Palais de l'éternelle jeunesse (长生殿, ChángshÄ“ng Diàn). - Une autre Å“uvre de Hong Sheng. elllle raconte l'histoire amoureuse entre l'empereur Tang Xuanzong et Yang Yuhuan, et la rébellion d'An Lushan qui met fin à leur bonheur. 

• Le Pavillon du Phoenix (凤é˜æƒ…, Fènggé Qíng). - Écrit par Li Yu, ce drame traite des intrigues de cour et des affaires politiques aux temps de la dynastie Ming.

• La Pivoine rouge (红梅记, Hóngméi Jì). - Ce drame est une autre pièce classique du Kunqu, qui raconte une histoire d'amour entre deux jeunes gens de familles rivales.

L'opéra de cantonais.
Originaire de la province du Guangdong et de la région de Hong Kong, l'opéra cantonais  (粤剧, Yuèjù) est une forme de théâtre populaire qui remonte à la dynastie Ming (XVIIe siècle).  Il se caractérise par son style vivant, humoristique et souvent satirique et est célèbre pour ses mélodies distinctives, ses costumes élaborés et ses histoires captivantes. Les pièces de Canton mettent en scène des drames historiques, des comédies romantiques et des récits fantastiques. Les acteurs utilisent un langage parlé distinctif, appelé chant parlé, et des costumes extravagants pour créer des personnages mémorables. L'opéra cantonais reste aujourd'hui une forme d'art vivante et dynamique, et de nombreuses troupes continuent de jouer ces oeuvres classiques ainsi que de nouvelles créations, perpétuant cette tradition. Quelques oeuvres de l'opéra cantonais.
• La Romance des trois sourires (三笑姻缘, SÄn Xiào YÄ«nyuán). -  Cette pièce, également présente dans l'opéra de Yueju,  raconte l'histoire d'amour entre Tang Bohu, un érudit talentueux, et Qiu Xiang, une belle servante. L'intrigue se recommande pour son humour et ses moments de comédie.

• L'Empereur et la Concubine (å¸å¥³èŠ±, Dì NÇš HuÄ). - Écrite par Tong Tik-sang, cette oeuvre dramatique raconte la tragique histoire d'amour entre la princesse Changping et son fiancé Zhou Shixian, pendant la chute de la dynastie Ming.

• La Légende du serpent blanc (白蛇传, Bái Shé Zhuàn). - Une pièce classique, cette histoire légendaire relate l'amour entre une femme serpent, Bai Suzhen, et un jeune homme, Xu Xian, et les obstacles qu'ils doivent surmonter. Cette histoire est également très populaire dans d'autres formes d'opéra chinois (dans l'opéra pékinois et le  Yueju, en particulier). 

• L'Adieu à ma concubine (霸王别姬, Bà Wáng Bié Jī). - Une autre pièce célèbre, également au répertoire de l'opéra pékinois. Elle raconte l'histoire dramatique de l'amour et du dévouement de la concubine Yu Ji envers le roi Xiang Yu lors de la chute de la dynastie Chu, pendant la période des Royaumes combattants.

• Les Héros des marais (æ°´æµ’ä¼ , ShuÇhÇ” Zhuàn) . - Inspirée du roman classique Au bord de l'eau, cette pièce met en scène les aventures et les exploits des 108 héros rebelles de la dynastie Song. L'opérra de Yueju a aussi cette pièce à son répertoire.

• L'Éventail aux fleurs de pêcher (桃花扇, TáohuÄ Shàn). -  Cette pièce raconte l'histoire d'amour tragique entre Hou Fangyu et Li Xiangjun, avec un éventail peint de fleurs de pêcher comme symbole de leur relation.

• La Vengeance de Guan Hanqing (关汉å¿, GuÄn HànqÄ«ng). -  Une pièce historique qui dépeint la vie et les luttes du célèbre dramaturge Yuan Guan Hanqing.

L'opéra pékinois.
Remontant à la dynastie Qing (XVIIIe siècle), l'opéra pékinois (京剧, Jīngjù) est l'une des formes de théâtre les plus emblématiques de la Chine. Il combine la musique, le chant, la danse, le mime, l'acrobatie et les arts martiaux pour raconter des histoires tirées de la littérature classique chinoise et de l'histoire. Les acteurs portent des costumes somptueux et utilisent des gestes stylisés pour représenter les caractères et les émotions. Les pièces de théâtre de l'opéra pékinois incluent souvent des éléments de folklore, de mythologie et de tradition culturelle chinoise. Quelques oeuvres notables :
• Le Récit du pavillon de l'Ouest (西厢记, XÄ«xiÄng Jì). - Basée sur une nouvelle classique, cette pièce raconte l'histoire d'amour entre Zhang Sheng, un érudit, et Cui Yingying, une jeune fille noble, malgré les nombreux obstacles qu'ils rencontrent. Cette^pièce est également au répertoire du Yeju.

• La Forêt des pendus (斩马谡, ZhÇŽn MÇŽ Sù). -  Inspirée de l'histoire des Trois Royaumes, cette oeuvre met en scène Zhuge Liang, le stratège de Shu, qui doit exécuter le général Ma Su pour son échec militaire.

• La Bataille du Mont Dingjun (定军山, DìngjÅ«n ShÄn). - Une pièce historique décrivant une bataille célèbre durant la période des Trois Royaumes, et dans laquelle s'illustre le général Huang Zhong.

• Le Royaume des femmes (女儿国, Nǚ'ér Guó). - Basée sur une histoire du Voyage en Occident, cette pièce raconte l'aventure du moine Tang Sanzang et ses disciples dans un royaume peuplé uniquement de femmes.

• La Princesse changée en Prince (穆桂英挂帅, Mù Guìyīng Guà Shuài). - Cette pièce raconte les exploits de Mu Guiying, une héroïne légendaire qui mène les troupes à la bataille déguisée en homme.

• Le tambour du palais des longévités (长生殿, Chángshēng Diàn). - Basée sur une histoire de la dynastie Tang, cette pièce met en scène l'amour tragique entre l'empereur Xuanzong et sa concubine Yang Guifei.-

Opéra de Pékin.
Scène imaginaire de l'opéra de Pékin.
Image générée par une IA (Open Dall-e).

L'opéra de Yueju.
Originaire de la province du Zhejiang, l'opéra de Yueju (越剧, Yuèjù), également connu sous le nom d'opéra Yue ou opéra Shaoxing, est une forme de théâtre folklorique qui a émergé à la fin de la dynastie Qing (XIXe siècle) dans la région du Zhejiang. Il met l'accent sur le chant mélodique, la narration claire et les mouvements gracieux. Les pièces de Yueju sont habituellement basées sur des légendes locales, des contes folkloriques et des histoires d'amour et de loyauté. Les acteurs utilisent des costumes colorés et des gestes expressifs pour captiver le public et transmettre les émotions des personnages. Exemples d'oeuvres appartenant à cette forme de théâtre :

• Le Rêve dans le pavillon rouge (红楼梦, Hónglóu Mèng). - Adaptée du roman classique de Cao Xueqin, cette oeuvre raconte la vie et les amours de Jia Baoyu et Lin Daiyu dans le contexte de la dynastie Qing.

• La Montagne de la forêt (æ¢å±±ä¼¯ä¸Žç¥è‹±å°, Liáng ShÄnbó yÇ” Zhù YÄ«ngtái) ou  Les Amants papillons. - Cette pièce célèbre relate l'histoire d'amour tragique entre Liang Shanbo et Zhu Yingtai, et a été souvent comparée à Roméo et Juliette.

• La Vengeance de Li Huiniang (æŽæ…§å¨˜, LÇ Huìniáng). - Une oeuvre tragique sur Li Huiniang, une femme injustement exécutée, qui revient en tant que fantôme pour se venger et défendre son honneur.

• La Fille aux cheveux blancs (白毛女, Bái Máo Nǚ). - Cette pièce raconte l'histoire de Xi'er, une jeune paysanne qui est forcée de fuir dans les montagnes où ses cheveux deviennent blancs en raison de la souffrance. Elle revient finalement pour se venger de l'injustice qu'elle a subie.

• Le Prince de Lanling (兰陵王, Lánlíng Wáng). - Cette pièce dépeint les exploits et la romance du prince de Lanling, un général légendaire de la dynastie des Qi du Nord, connu pour sa beauté et son courage.

Le quyi.
Nous rangerons ici, à la suite du théâtre traditionnel chinois, cet autre type de théâtre que représente le quyi (曲艺). Le quyi est un ensemble d'arts de la performance traditionnels, incluant diverses formes de contes, de chansons, de récits, et d'imitations. Ces arts sont principalement oraux et comprennent des performances telles que des histoires contées, des chansons narratives, des dialogues comiques, et d'autres formes de performances vocales et théâtrales. 

Le quyi est une part importante de la culture traditionnelle chinoise. Il reflète souvent les préoccupations sociales, les moeurs et les valeurs de différentes périodes historiques. Ces performances sont souvent présentées dans des théâtres, des foires, et même des rassemblements familiaux, et elles continuent de jouer un rôle dans la culture contemporaine chinoise, bien que certaines formes soient plus rares de nos jours. Les artistes de quyi sont généralement très respectés pour leur talent oratoire, leur mémoire, et leur capacité à captiver un public.

Voici quelques formes spécifiques de quyi :

• Le pingshu (评书) est une forme de narration où le conteur raconte des histoires, souvent historiques ou légendaires, de manière vivante et détaillée.

• Le xiangsheng (相声) est une forme de dialogue comique entre deux ou plusieurs interprètes. Il est utilisé pour la satire sociale et l'humour.

• Le  kuaiban (å¿«æ¿) est une forme de récitation rapide accompagnée de battements de bambou, souvent utilisée pour raconter des histoires ou réciter des poèmes.

• Le dagu (大鼓) est une performance musicale narrative où le récit est accompagné d'instruments de percussion comme les tambours.

La littérature de la Chine continentale depuis 1850

Avant la fin de la période impériale, la littérature chinoise subit l'influence des auteurs occidentaux. On connaît Herbert Spencer, John Suart Mill, etc. Lin Chou traduit 200 romans de différentes langues (français, angais, russe, etc). Les idées de Marx et d'Engels font également leur entrée à cette époque. Après la chute de l'Empire, et pendant toute la première moitié du siècle, un mouvement de révolution littéraire dont le chef de file est Hu Shi (1891-1962) et auquel on peut aussi associer le nom de Xue Shaohui renforça encore cette orientation que l'on  retrouve surtout dans le théâtre, mais elle est présente aussi chez les romanciers : Lou Siun (1880-1936), Lou-yin, Ping Sin, Kouo Mojo, Meo Touen, Lin Yu t'ang,  Pa Kin, etc. Dès 1942, avant donc le triomphe de la révolution communiste, des règles très strictes sont édictées par Mao Zedong (Mao-tsé-toung), qui en fixant le cadre marxiste-léniniste dans lequel devra désormais s'inscrire la littérature et la pensée, freinent considérablement son épanouissement, mais sont incapables de l'empêcher. Depuis la libéralisation des années 1980, la littérature chinoise témoigne d'une vitalité à d'un foisonnement d'oeuvres sans précédent.

La poésie.
La Renaissance de la poésie moderne (新诗å¤å…´, XÄ«nshÄ« FùxÄ«ng).
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la poésie chinoise a connu un renouveau sous l'influence des idées occidentales et des mouvements de réforme. Les poètes de cette époque, tels que Huang Zunxian, ont adopté de nouveaux styles et formes poétiques, rompant avec les conventions traditionnelles. Les thèmes abordés comprenaient la critique sociale, la lutte pour la modernité et l'exploration de l'identité chinoise dans un monde en mutation.

Le Mouvement du 4 mai (五四è¿åŠ¨, WÇ”sì Yùndòng).
Le Mouvement du 4 mai de 1919 a marqué un tournant dans l'histoire intellectuelle et littéraire chinoise (et pas seulement dans le domaine de la poésie), , appelant à la réforme culturelle et à l'adoption de nouvelles idées. Ce mouvement critique les traditions confucéennes et favorise une littérature en langue vernaculaire (baihua) plus accessible. Les poètes de cette période, comme Xu Zhimo et Hu Shi, ont promu un style d'écriture plus accessible et moderne, influencé par la poésie occidentale. Ils ont abordé des thèmes tels que l'individualisme, la liberté, l'amour et la recherche de sens dans un monde en transition.

La poésie de résistance (抗日诗歌, Kàngrì Shīgē).
Pendant la Seconde Guerre sino-japonaise (1937-1945), la poésie a été utilisée comme moyen de résistance contre l'occupation japonaise. Des poètes comme Wen Yiduo et Ai Qing ont écrit des poèmes exprimant la souffrance du peuple chinois et appelant à la résistance et à l'espoir. Leurs poèmes sont devenus des symboles de la lutte nationale et de la détermination du peuple chinois à défendre sa patrie.

La poésie de la Révolution culturelle (æ–‡é©è¯—æ­Œ, Wéngé ShÄ«gÄ“).
Pendant la Révolution culturelle (1966-1976), la poésie a été étroitement contrôlée par le régime communiste et utilisée comme outil de propagande politique. Certains poètes, comme Bei Dao et Mang Ke, ont cependant continué à écrire de manière dissidente, utilisant la métaphore et le symbolisme pour critiquer le régime et exprimer leur désir de liberté.  Leurs poèmes étaient souvent publiés clandestinement et circulaient sous forme de samizdat.

La poésie contemporaine.
Depuis les années 1980, la poésie chinoise s'est diversifiée, reflétant les transformations sociales, économiques et culturelles de la Chine moderne.Les poètes contemporains, tels que Yang Lian, Shu Ting et Yu Jian, abordent une variété de thèmes, des questions environnementales et sociales à l'aliénation individuelle et à l'expérience urbaine. Leur travail est souvent marqué par une esthétique expérimentale et une sensibilité postmoderne, reflétant la complexité de la vie dans la Chine contemporaine.

Théâtre moderne (huaju).
Succédant au xìqÇ” (戲曲), le théâtre traditionnel chinois, le huaju (話劇, huàjù), qui est le théâtre parlé, s'impose à partir du début du XXe siècle.  C'est une forme de théâtre influencée par le réalisme occidental et les idéaux de la réforme culturelle. Ainsi, les pièces de huaju, comme celles de Cao Yu, Xu Lanfang , Tian Han et Lao She, abordent-elles souvent des questions telles que les conflits de classe, les relations familiales et les défis de la vie urbaine moderne. Cette forme de théâtre a été un catalyseur important pour le mouvement de la révolution culturelle en Chine, contribuant à l'évolution du théâtre chinois vers des formes plus modernes et expérimentales.

L'opéra réformé (Geming Xiqu).
Apparu un peu avant la Révolution culturelle (1966-1976), mais devenu normatif avec celle-ci, le Geming Xiqu a soumis au théâtre traditionnel  à une série de réformes visant à le rendre plus conforme aux idéaux communistes. L'opéra pékinois et d'autres formes traditionnelles ont été révisés pour éliminer les éléments jugés réactionnaires ou contre-révolutionnaires, et pour promouvoir les valeurs socialistes. Bien que ces réformes aient eu un impact significatif sur le théâtre traditionnel, certaines formes, telles que l'opéra de Pékin, ont survécu et continuent d'être pratiquées aujourd'hui.

• Le Détachement féminin rouge (红色娘å­å†›), de Wu Zuguang, He Jingzhi, et Liang Xin. - Ce ballet révolutionnaire de 1964 raconte l'histoire d'une unité féminine de l'Armée rouge chinoise pendant la guerre civile. C'est l'une des huit pièces modèles ("æ ·æ¿æˆ") promues pendant la Révolution culturelle. Il a également été adapté en opéra de Pékin,

• La Lanterne rouge (红ç¯è®°), de He Jingzhi et Li Xintian. -  Un autre des huit modèles, cette pièce d'opéra de Pékin de 1964  met en scène une famille révolutionnaire sous l'occupation japonaise, utilisant des signaux secrets pour transmettre des messages résistants.

• Pistes dans la forêt enneigée (智å–å¨è™Žå±±), d'après un roman de Qu Bo. - Cette pièce de 1958, révisée en 1969, raconte les exploits d'un groupe de soldats communistes infiltrant une bande de hors-la-loi.

Le théâtre expérimental et avant-gardiste.
Depuis les années 1980, le théâtre chinois a connu un renouveau de la créativité et de l'expérimentation, avec l'émergence d'un mouvement avant-gardiste impulsé par de jeunes artistes et dramaturges. Ces artistes ont exploré de nouvelles formes d'expression théâtrale, en utilisant des techniques innovantes, des approches non conventionnelles et des sujets contemporains. Le théâtre expérimental chinois aborde souvent des questions telles que l'identité individuelle, la mondialisation, les transformations urbaines et les défis de la société moderne.
• Arrêt d'autobus (车站) (1983), de Gao Xingjian. -  Cette pièce de théâtre de l'absurde critique la stagnation sociale et la bureaucratie en suivant un groupe de personnes qui attendent indéfiniment à un arrêt de bus. C'est l'une des Å“uvres majeures de Gao avant son exil en France.

• Signal d'alarme (ç»å¯¹ä¿¡å·) (1982), de Gao Xingjian. - Un autre exemple du théâtre de l'absurde de l'auteur. Cette pièce aborde la condition humaine à travers les interactions entre des passagers d'un train en route vers une destination incertaine.

• Rhinocéros amoureux (æ‹çˆ±çš„犀牛) (1999), de Liao Yimei. - Mise en scène par le Meng Jinghui, cette pièce est une exploration poétique et avant-gardiste de l'amour obsessionnel.

Romans modernes.
Le roman moderne, lui aussi influencé par les idées et les formes littéraires occidentales, a émergé dans la seconde moitié du XIXe siècle. Des écrivains tels que Liang Qichao et Wu Jianren ont introduit de nouveaux styles narratifs et des thèmes nouveaux dans la littérature chinoise, abordant des questions conemporaines telles que la modernisation, l'individualisme et la réforme sociale. Ces romans, souvent écrits dans un langage vernaculaire, et mettent l'accent sur la psychologie des personnages et les réalités de la vie quotidienne.

Les romans réalistes (Xianshi Xiao Shuo).
Au début du XXe siècle (chute de la dynastie Qing en 1911, suivie par la période de la République de Chine, avec des troubles politiques et des guerres civiles), le mouvement du réalisme s'est développé en Chine, avec des écrivains tels que Lu Xun, Ba Jin et Lao She qui ont adopté un style d'écriture axé sur la représentation fidèle de la société et des conditions de vie des gens ordinaires. Leurs romans ont souvent critiqué les injustices sociales, la corruption politique et les problèmes économiques, tout insistant sur  la lutte des classes et les conflits générationnels. Lu Xun, en particulier, est considéré comme l'une des figures les plus importantes de la littérature chinoise moderne pour son oeuvre novatrice et son engagement envers le réalisme social. Quelques oeuvres de cette époque : 

• Le Journal d'un fou (狂人日记, Kuangren riji), Lu Xun (1918). -  Considéré comme le premier texte de la littérature chinoise moderne, critiquant la société traditionnelle.

• La Véritable Histoire de Ah Q (阿Q正传, A Q Zhengzhuan), également de  Lu Xun (1921). - Une satire des faiblesses de la société chinoise.

• Famille (家, Jia), de Ba Jin (1931). -  Un roman semi-autobiographique qui critique les structures familiales traditionnelles.

 â€¢ La Ville des chats (猫城记, Mao cheng ji), de Lao She (1932). - Un roman satirique décrivant une société dystopique imaginaire.

Des figures comme Hu Shi et Guo Moruo émergent aussi pendant cette période, abordant des thèmes de réforme sociale et de modernisation.

Romans de la période de la guerre (Zhanzheng Xiao Shuo).
Pendant la période de la guerre sino-japonaise (1937-1945) et la guerre civile chinoise (1927-1949), de nombreux romans ont été écrits pour documenter les souffrances du peuple et inspirer la résistance contre l'agression étrangère et les conflits internes. Des écrivains tels que Ba Jin, Xiao Hong et Shen Congwen ont produit des romans qui décrivent les horreurs de la guerre, la résilience du peuple et les sacrifices consentis pour le pays. Plus tardif, le roman Les Fleurs de guerre (金陵å三钗, Jinling shisan chai), de Yan Geling (1989) est dans la même veine.

Romans socialistes (Shehuizhuyi Xiao Shuo).
Après l'établissement de la République populaire de Chine en 1949, le roman chinois est devenu pour le régime communiste un outil important de propagande politique et d'éducation idéologique. Les romans socialistes ont promu les idéaux communistes, célébrant les héros du peuple, glorifiant les réalisations du régime et critiquant les ennemis de la révolution. Les oeuvres de certains écrivains, comme Mao Dun et Ba Jin, ont été saluées pour leur contribution à la construction d'une nouvelle société socialiste en Chine. Le Chant des jeunes (é’春之歌, Qingchun zhi ge), de Yang Mo (1958) est un roman de propagande typique décrivant la lutte révolutionnaire.

Littérature de la Cicatrice (1978 - années 1980).
Après la Révolution culturelle, des auteurs comme Liu Xinwu et Lu Xinhua traitent les souffrances et les traumatismes de cette période. Le Lac aux lotus (莲花池, Lianhua chi), de Chen Rong (1982) fournit un exemple typique de ce courant.

Romans post-révolutionnaires et contemporains.
Depuis les réformes économiques des années 1980, la littérature chinoise a connu une période de diversification et de pluralisme, avec une plus grande liberté d'expression et une exploration de thèmes variés.  Les romans de cette période offrent une perspective complexe et nuancée sur la société chinoise en mutation, tout en explorant les héritages du passé et les aspirations pour l'avenir. On a aussi vu fleurir dans les années 1980, des une littérature de la Quête des racines, avec des mouvement intéressés à redécouvrir et réévaluer les traditions et les identités culturelles chinoises. Des écrivains comme Gao Xingjian, Wang Anyi et encore Mo Yan (avec sa Chronique d'un marchand de sang (酒国, Jiuguo) (1995) , une critique sociale profondément allégorique) s'inscrivent dans cette démarche. Plus près de nous, ce qui est le plus notable est  la dversité des styles et des thèmes. Les écrivains contemporains comme Mo Yan (prix Nobel de littérature en 2012), Yu Hua, et Su Tong ont abordé des sujets tels que la mondialisation, la modernisation, les conflits sociaux, et les défis de l'identité individuelle dans la Chine contemporaine. D'autres exemples :

• Vivre! (æ´»ç€, Huozhe), de Yu Hua (1993). - Un roman poignant qui raconte  la survie d'un homme à travers les turbulences de l'histoire chinoise contemporaine.

• Le Chant des regrets éternels (é•¿æ¨æ­Œ, Changhen ge), de Wang Anyi (1995). - Une épopée sur la vie d'une femme à Shanghai, des années 1940 aux années 1980.

• Le Rêve du village des Ding (ä¸åº„梦, Dingzhuang meng), de Yan Lianke (2006). - Décrit la crise du sida dans un village rural chinois.

• Le Problème à trois corps (三体, San ti), de Liu Cixin (2008). - Premier tome d'une trilogie de science-fiction qui a remporté le prix Hugo, et qui a été adaptée en série par une plateforme de streaming.

La littérature de Hong-Kong

La littérature de Hong Kong, ancienne colonie britannique, reflète une fusion de cultures orientales et occidentales, avec des oeuvres écrites en chinois et en anglais. Ce bilinguisme permet une diversité de voix et de perspectives. De nombreuses oeuvres se concentrent sur la vie urbaine et les défis de la modernité, et abordent les thèmes de l'identité, de l'aliénation, et des changements sociaux rapides.La transition de Hong Kong de colonie britannique à région administrative spéciale de Chine en 1997 est également un thème récurrent, avec des oeuvres qui traitent de la mémoire coloniale, des anxiétés postcoloniales, et des questions d'identité nationale. La littérature contemporaine de Hong Kong aborde également les mouvements sociaux et les questions politiques, notamment la lutte pour la démocratie, les droits humains, et la liberté d'expression. Oeuvres notables de la littérature hongkongaise :
• Ma ville (我城, My City) (1979), de Xixi (西西). - Ce roman poétique parle de la vie urbaine et l'identité de Hong Kong à travers les yeux d'une narratrice introspective.    .
• Adieu ma concubine (霸王别姬, Farewell My Concubine) (1985), de Lilian Lee (æŽç¢§åŽ) . - Ce roman, dont le titre fait écho à un motif populaire dans la littérature chinoise, a été adapté au cinéma. Il traite les relations complexes entre deux vedettes de l'opéra de Pékin plongés dans le le contexte de l'histoire chinoise tumultueuse.

• La ville à la fin des temps (時間的ç°ç‡¼, City at the End of Time) (1992), de Leung Ping-kwan (æ¢ç§‰éˆž, également connu sous le nom de Ye Si 也斯). Le poète et romancier Leung Ping-kwan offre avec ce roman une réflexion poétique sur le temps et la ville et  aborde ici ses thèmes favoris, l'identité, la mémoire et  changement urbain. 

La littérature de Taiwan

La littérature taïwanaise inclut des oeuvres écrites en chinois mandarin, en taïwanais, en hakka, et dans diverses langues indigènes. Cette littérature est connue pour son expérimentation stylistique et formelle, avec des auteurs qui repoussent les limites de la narration traditionnelle, souvent influencés par des mouvements littéraires internationaux. Les oeuvres abordent souvent les questions d'identité nationale, la quête de souveraineté, et la relation complexe avec la Chine continentale. Les écrivains de Taiwan abordent fréquemment les périodes coloniales japonaise et postcoloniale, ainsi que la période de la loi martiale (1949-1987), abordant les thèmes de la mémoire collective, du traumatisme historique, et de la réconciliation. Exemples d'oeuvres représentatives : 
• Gens de Taipei (å°åŒ—人) (1971), de Pai Hsien-yung (白先勇). - Un recueil de nouvelles qui offre des portraits poignants des exilés chinois vivant à Taipei, abordant les thèmes dela nostalgie, la perte et l'adaptation.

• La Femme du boucher (殺夫) (1983) de Li Ang (æŽæ˜‚). - Un  roman provocateur qui raconte l'histoire d'une femme opprimée qui tue son mari violent, avec, ici les thèmes de la violence domestique et de l'émancipation féminine.

• Notes d'un homme désolé (è’人手記, Notes of a Desolate Man) (1994), de Chu Tien-wen (朱天文). - Le roman de la vie d'un homme gay à Taïwan, mêlant des réflexions sur l'amour, la perte et la modernité dans un style poétique et introspectif.

La littérature de la diaspora chinoise

Les oeuvres de la diaspora chinoise gravitent autour des thèmes de l'exil, de l'immigration, et de la double identité. Les écrivains traitent des défis de l'intégration, de la nostalgie du pays d'origine, et de la quête de nouvelles racines. Ils témoignent des expériences d'identité culturelle hybride, naviguant entre les traditions chinoises et les cultures des pays d'accueil. Cette dualité est un thème central, souvent abordé à travers des perspectives générationnelles. Les écrivains de la diaspora se montrent sensibles la mémoire familiale et l'héritage culturel, souvent en relation avec des événements historiques tels que la Révolution culturelle, les guerres civiles, ou les migrations forcées. De nombreuses oeuvres traitent aussi des expériences de racisme et de discrimination, ainsi que des luttes pour l'égalité et la reconnaissance dans des sociétés majoritairement non-chinoises. Ajoutons que cette littérature couvre une large gamme de genres (fiction, poésie, mémoires et essais) et qu'elle est également marquée par une grande variété stylistique, allant du réalisme à la fiction spéculative. Quelques exemples :
• Les Fantômes chinois de San Francisco (女勇士, The Woman Warrior: Memoirs of a Girlhood Among Ghosts) (1976), de Maxine Hong Kingston (湯婷婷). - Ce livre mêle autobiographie et mythologie pour explorer l'identité féminine et les expériences des immigrés chinois aux États-Unis.

• Le Club de la chance (å–œç¦æœƒ, The Joy Luck Club) (1989), de Amy Tan (è­šæ©ç¾Ž). - Ce roman raconte les histoires entrelacées de mères chinoises et de leurs filles américaines, abordant des thèmes de culture, d'identité et de conflit intergénérationnel.

• La Longue attente (等待) (1999, Waiting), de Ha Jin (哈金). - Ce roman, qui a remporté le National Book Award, aborde les thèmes de l'amour, de la patience et des restrictions sociétales dans la Chine maoïste.

• Le Livre d'un homme seul (ä¸€ä¸ªäººçš„åœ£ç» ) (1999) de Gao Xingjian. - Roman inspiré de la vie d'exil de l'auteur. Gao Xingjian, qui est né et a longtemps vécu en Chine continentale et dont on a cité plus haut deux pièces de théâtre d'avant-garde, vit en France depuis 1988. Il a obtenu en 2000 le prix Nobel de littérature.

• Un millier d'années de bonnes prières (åƒå¹´å¥½åˆ,  A Thousand Years of Good Prayers) (2005), de Yiyun Li (æŽç¿Šé›²). - Ce recueil de nouvelles traite des expériences des Chinois dans la diaspora, avec un accent particulier sur les rôles de genre et les dynamiques familiales.
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