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Dans l'histoire
de la littérature chinoise, on connaît
sous le nom de Cinq Classiques (五经, Wǔjīng)
des anciens livres considérés comme sacrés (livres classiques
ou permanents) depuis le VIe siècle avant
notre ère, époque où ils furent revus et mis en ordre par Kong Zi (Kong-fou-tseu,
Confucius).
Sous la dynastie Han, ces livres sont au nombre de
cinq :
1° le Yijing
(易经, Yi-king ou Y-king), le Livre (ou Classique)
des
Transformations (ou des Mutations),
est un texte divinatoire et philosophique.
Il se compose de 64 hexagrammes, chacun formé par la combinaison de six
lignes entières (Yang) ou brisées (Yin). Chaque hexagramme est accompagné
de commentaires interprétatifs. Bien qu'il ait été utilisé pour la
divination, il est aussi considéré comme un ouvrage de sagesse, offrant
des conseils sur la conduite et la prise de décision. Ce livre est considéré
comme une source essentielle pour comprendre la cosmologie, la métaphysique,
la morale et la pratique rituelle chinoises.
2° Shu Jing
(易经, Chou King) ou le Livre des Annales, recueil des
discours et des actions des personnages primitifs, traduit en français
par Gaubil, Paris, 1770, et par Pauthier
dans ses Livres sacrés de l'Orient, Paris, 1841. C'est un livre
vénéré, qu'on fait remonter à plus de 2000 ans av. JC, et dans lequel
les Chinois admirent tout à la fois la sublimité des pensées, l'onction
qui pénètre les âmes affligées, et l'énergique concision du style;
3° le Shijing
(诗经, Chi-king) ou le Livre des chants, est collection
de 305 poèmes datant du XIe au VIIe
siècle av. J.-C. Ces poèmes relèvent de nombreux genres : hymnes
rituels, chants populaires et des élégies.
Ils sont classés en trois catégories principales : les Feng
(chants des États), les Ya (chants élégants) et les Song
(hymnes). Le Shijing est essentiel pour comprendre la poésie, la
musique, les rites et la vie quotidienne de la Chine ancienne. Confucius
lui-même aurait compilé ce recueil et utilisé pour enseigner les valeurs
morales et sociales.
4° le Chun Qiu
(春秋, Tchoun-Tsiéou) ou l'Histoire des divers royaumes
(ou Annales des Printemps et Automnes) est une chronique historique
des événements qui se sont déroulés dans l'État de Lu (le pays natal
de Confucius) entre 722 et 481 av. JC. Il s'agit d'un registre succinct
d'événements tels que les guerres, les alliances, les cérémonies et
les désastres naturels. Le texte original est très bref, et il a souvent
été commenté et interprété par des érudits ultérieurs, notamment
dans le Zuo Zhuan. Ce texte est souvent vu comme un exemple de l'utilisation
de l'histoire pour enseigner des leçons morales et politiques.
5° le Lijng,
Liji (礼记, Li-king) ou le Livre des cérémonies est
une collection de textes décrivant les cérémonies, les rituels et les
normes de conduite de la Chine ancienne. Il couvre divers aspects de la
vie sociale et religieuse, des rituels de cour aux cérémonies funéraires,
en passant par les règles de comportement en société. Certains passages
offrent des réflexions philosophiques sur la nature de la morale et de
l'étiquette. Cet ouvrage est important pour comprendre les pratiques rituelles
et sociales qui structuraient la vie en Chine ancienne. Il est également
l'une des principales sources de la pensée confucéenne sur les rites
(li) et leur rôle dans le maintien de l'ordre social et moral.
On y ajoute parfois un sixième classique,
le Yuéjing, le Classique de la musique, mais qui a disparu.
Le titre de jing est encore appliqué
en Chine à divers autres ouvrages également révérés et réputés sacrés
par les sectateurs de ceux qui les ont écrits : tels sont le Daode
Jing (Tao-tö-King), ou le Livre de la raison suprême et
de la vertu, par Lao-tseu et le Nan hoa-jing,
ou Livre des fleurs du Midi, de Tchouang-tseu (La
littérature chinoise, la philosophie
chinoise). (A19). |
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