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Hypogée

Le mot hypogée désigne toute espèce d'excavations ou de constructions souterraines. Les Grecs appliquaient ce terme aux carrières, aux caveaux des maisons et des temples, comme aux sépultures. Au sens restreint du mot, on entend par hypogée un tombeau souterrain. Presque toutes les civilisations antiques nous ont laissé des monuments de ce genre : ils sont nombreux surtout en Égypte, en Syrie, en Perse, en Asie Mineure, en Crimée, en Grèce, en Afrique et en Italie. 

Partout l'élément essentiel de l'hypogée est une chambre sépulcrale, destinée à l'habitation du mort. Quelquefois c'est un appartement complet où le défunt, couché sur un lit funèbre ou enfermé dans un sarcophage, est entouré de tous les objets qui pouvaient lui rappeler son existence d'autrefois et lui rendre supportable la vie souterraine. La disposition des hypogées a varié beaucoup suivant les pays ou les temps, et, plus encore, suivant la nature du sol.

Sous sa forme la plus simple, l'hypogée est une petite chambre sépulcrale creusée dans le sol et presque sans ornement. On la recouvrait ordinairement d'un énorme amas de terre, parfois maintenu par quelques assises de pierre : tels sont les tumuli des héros homériques sur la côte de Troade, ceux de Thessalie, de Marathon, de l'île de Symé, enfin ceux d'Étrurie et de Crimée.

D'autres hypogées sont taillés dans le roc. Tantôt l'on utilisait simplement d'anciennes carrières, comme dans la nécropole de Syracuse ou dans les célèbres nécropoles royales des environs de Thèbes en Égypte. Tantôt ces hypogées ont été creusés à main d'humain, dans le tuf, comme la plupart des sépultures étrusques ou les catacombes chrétiennes, ou dans le roc, comme en Attique, à Nauplie, à Égine, en Crète, dans beaucoup d'îles de l'Archipel et en Asie Mineure. Souvent ces chambres sépulcrales étaient richement décorées de peintures : c'est le cas des grands hypogées égyptiens (L'architecture égyptienne), des tombes étrusques de Corneto, de Chiusi ou de Cervetri, et des catacombes. Ailleurs la partie souterraine était très simple, et l'ornementation était tout extérieure : c'étaient des tours, des portes, des colonnades taillées dans le roc, comme en Syrie, à Cyrène, en Syrie et en Perse.

Enfin, il existe beaucoup d'hypogées entièrement construits en pierre. Tels sont les vieux tombeaux de Mycènes, d'Orchomène ou de la Thessalie méridionale, et beaucoup de chambres sépulcrales trouvées en Chypre, à Rhodes, à Cyrène, en Lycie et à Rome. Ces constructions souterraines, même à l'époque classique, avaient souvent de grandes dimensions, comme le prouve le mythe de la Matrone d'Ephèse; et certains columbaria romains pouvaient recevoir des milliers d'urnes. Au-dessus de ces hypogées on élevait souvent une construction monumentale : une pyramide, comme en Égypte ou à Cenchrées; un mausolée en forme de temple ou de maison, comme le célèbre mausolée d'Halicarnasse, les innombrables tombeaux de la voie Appienne, et la plupart des sépultures d'époque romaine.

Rien de plus varié, on le voit, que cette architecture funéraire des anciens, et souvent l'on rencontre dans un même pays, à une même époque, les dispositions les plus diverses c'est que la forme des hypogées dépendait surtout de la nature du sol . (P. Monceaux).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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