.
-

Sennachérib

Sennachérib est l'un des rois d'Assyrie les plus célèbres; dans la Bible Sanhérib, chez Hérodote, Sanachéribus en assyrien Sin-akke-erba, « Sinoh augmente les frères », fut, comme son nom l'indique, le second ou le troisième fils du roi Sargon (722-705). Après l'assassinat de son père, il lui succéda, en août 705, comme roi de Ninive. Son premier soin fut de châtier le Chaldéen Mérodachbaladan; il prit Babylone, et institua un prince de son choix, nommé Bélibus.

Il se tourna alors vers le Nord, soumit les peuples avoisinant le Pont-Euxin, puis vers Elon, et envahit vers 700 la Phénicie entière, fit tributaire le roi de Judée, Ezéchias, et foula le sol d'Egypte; d'où la bataille malheureuse de Pélusium le força de se retirer. Hérodote, qui rend compte de ce fait, dit que le roi d'Egypte qu'il nomme Séthos, prêtre d'Héphasetos, dut son salut à l'intervention divine : une nuée de rats rongea les boucliers des guerriers assyriens et les força à se retirer, ne pouvant pas continuer Iad lutte.

Sennachérib marcha sur Jérusalem, y enferma Ezéchias; une peste ravagea l'arnée assyrienne qui dut lever le siège. Ce fait, raconté par le Livre des rois, est confirmé par le silence du prince ninivite qui ne dit pas qu'il ait pris Jérusalem et se borne à énumérer les cadeaux qu'Ezéchias lui avait envoyés à Ninive. Jamais depuis, les bords de la Méditerranée ne revirent Sennachérib. Pendant le séjour du roi de l'Asie occidentale les Babyloniens s'étaient révoltés, avaient chassé Bélibus et s'étaient déclarés indépendants; le roi de Ninive reprit Babylone, et lui imposa son propre fils, Assur-nadin-sum, l'Aparanadisius du Canon de Ptolémée.

En 694, les Elamites entrèrent à Babylone et conduisirent le fils de Sennachérib en Elam, ce que le père lui-même passe sous silence. Un nommé Nergal-usezib, que Sennachérib nomme Suzub, s'empara du trône; Sennachérib dit l'avoir vaincu. Ce roi, le Regibelux du Canon, fut suivi par un autre Suzub, Nusezib-Marduk, le Meeseesimordacus de Ptolémée, qui se maintint comme roi de Babylone pendant quatre ans, avec l'aide des Elamites; au bout de ce temps, le roi de Ninive vainquit ces alliés à Halulé. Pendant huit ans, Sennachérib semble avoir tenté vainement de s'emparer de Babylone, où eut lieu un interrègne.

Avant qu'il pût réussir à se rendre maitre de la cité chaldéenne, Sennachérib périt victime d'un parricide : deux de ses fils, selon la Bible, un seul, selon la chronique babylonienne, l'assassinèrent, au mois de janvier 680 av. J.-C. Après des troubles qui durèrent plusieurs mois, le quatrième fils du roi, Assarhaddon, réussit à monter sur le trône. Sennachérib n'accomplit pas le voeu de son père de résider à Khorsabad : il préféra relever la palais de Ninive détruit depuis Assurnirar (792), rebâtit les murs de la capitale, et fonda un palais nouveau dont les ruines constituèrent une partie du tumulus de Koyoundjik. 

Pendant son règne de vingt-quatre ans, Sennachérib avait construit beaucoup d'oeuvres d'art, ouvert des canaux et donné à son pays des institutions utiles, malgré l'état de guerre dont il ne semble s'être reposé que pendant ses huit dernières années, et encore cette trêve paraît avoir été forcée. Bien des textes, bien des documents de toute nature, nous sont parvenus de ce règne que nous connaissons mieux que celui de Trajan. (J. Oppert).

.


Dictionnaire biographique
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2014. - Reproduction interdite.