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Le Jugement
dernier
est un jugement solennel et général que plusieurs religions
croient être fait des vivants et des morts, au dernier jour, à
la consommation des siècles. Ce jugement général peut
dans certains cas être le seul auquel sont soumis les défunts
(judaïsme, anciennes religions
iraniennes, etc.), dans d'autres religions, ce jugement reproduit le
jugement particulier auquel est soumise l'âme de chaque individu
immédiatement après sa mort (christianisme,
islam);
et il existe également des religions où seul le jugement
particulier est admis (religions des Egyptiens,
Grecs,
et Romains, diverses religions africaines,
etc.).
Le
christianisme.
La croyance commune de l'Eglise est qu'immédiatement après la mort de tout humain, son âme paraît devant Dieu, pour être jugée aussitôt et traitée en conséquence de ses bonnes ou de ses mauvaises actions; c'est ce que l'on appelle le jugement particulier. Mais, outre cette sentence individuelle, il y aura, après la résurrection générale, un jugement solennel, porté en présence du ciel et de la terre; qui ne serra ainsi que la sanction et la confirmation publique du jugement particulier; c'est pourquoi on l'appelle Jugement dernier, général ou universel. Ce jugement, disent les Chrétiens, sera prononcé par Jésus-Christ, à la fois homme et dieu, qui paraîtra lui-même avec la chair qu'il a revêtue sur la terre; c'est à lui qu'il appartient de le prononcer, premièrement, parce qu'en qualité de Fils de Dieu, il et reçu en apanage toutes les nations de la terre et qu'il est devenu le maître et le propriétaire de tous les habitants de l'univers; secondement, parce qu'en qualité de rédempteur, il a le droit de demander à tous les humains un compte rigoureux et exact du profit qu'ils ont retiré de ce qu'il a fait pour leur salut, et de Ia négligence qu'ils auront apportée à correspondre à sa bonne volonté pour eux. C'est alors que les
secrets des coeurs seront dévoilés, que les opérations
de la providence trouveront leur raison et
leur justification; que les oeuvres de Dieu se sont manifestées
au grand jour, que la justice la plus équitable sera rendue, sans
contestation et sans appel.
Les justes et les pêcheurs repentants seront récompensés par les joies ineffables de la félicité sans fin du paradis céleste; mais les pécheurs endurcis seront condamnés aux tourments éternels de l'enfer. L'Islam.
Aussitôt après
qu'une personne adulte a été étendue dans le sépulcre,
que la fosse a été couverte et fermée, et que le peuple
qui a assisté à l'inhumation s'est retiré, l'âme,
séparée du corps, y rentre et le ranime. Il vient deux anges,
l'un noir, l'autre bleu; appelés Monkir et Nékir,
qui interrognet le défunt sur sa foi, et lui demandent quel est
son seigneur, son prophète, sa religion, sa qibla, les bonnes
oeuvres qu'il a faites, etc. Si le défunt répond d'une manière
satisfaisante, il reçoit aussitôt l'assurance de la béatitude
éternelle, et son âme entre en jouissance des prémices
de la félicité; sinon, des anges noirs lui annoncent sa damnation
éternelle, et le frappent sans cesse avec des massues ardentes.
La résurrection des morts et le pesage des âmes, au Jugement dernier. Miniature du psautier de Saint Louis. Le résultat de cet interrogatoire est consigné dans un livre qui sera reproduit au Jugement général. Ce dernier aura lieu en Arabie, à proximité de la Mecque, dans un lieu appelé Mehscher (place de l'assemblée). L'ange Gabriel viendra une balance réelle et véritable, dont les bassins seront plus larges que la superficie des cieux; les oeuvres des humains y seront pesées par la puissance de Dieu, et avec une telle précision, que la balance fera connaître jusqu'aux atomes, afin qu'il puisse s'ensuivre une connaissance précise et une parfaite justice. Le livre des bonnes oeuvres sera déposé dans le bassin de la lumière, plus brillant que les étoiles et le livre des mauvaises oeuvres sera jeté dans le bassin des ténèbres, qui est d'un aspect horrible; le fléau ou balancier fera connaître à l'instant lequel des deux l'emporte et à quel degré. Après cet examen de la balance, tous les corps iront passer sur un pont étendu audessus du feu éternel, dont la superficie est plus étroite que le poil le plus délié, et le chemin plus aigu que le tranchant d'un rasoir; il est impossible de s'y soutenir sans le secours de sa main toute-puissante de Dieu. Les infidèles et les méchants y broncheront au premier pas, et tomberont ainsi dans l'enfer; mais Dieu affermira les pieds des fidèles sur cette voie aiguë; ils passe ront ce pont avec la rapidité de l'oiseau qui fend les airs et entreront au paradis éternel. Il y a des Musulmans qui disent qu'au dernier jour Dieu partagera les humains en trois classes : les bons, les méchants et les faibles, c'est-à-dire ceux qui auront cloché entre le bien et le mal; que Dieu ne demandera aucun compté aux bons; et qu'il les recevra sans examen dans le séjour céleste; que pour les faibles; il comptera avec eux bénignement et misérocordieusement; mais que pour les méchants, il leur demandera un compte sévère et rigoureux de leurs iniquités. Leurs livres enseignent qee le principal sujet sur lequel roulera I'éxamen du dernier jour sera la matière de la foi et de la révétation. Dieu interrogera les fidèles au sujet des prophètes, c'est-à-dire sur la vérité de leur mission et sur nature de leur doctrine. Il intetrogera les infidèles sur leurs infidélités, et leur demandera pourquoi ils ont accusé de mensonge ses envoyés. Il interrogera les hérétiques sur la succession du pouvoir spirituel et sur la tradition, leur reprochant d'avoir rejeté les véritables successeurs de Mahomet (Muhammad) et le droit sens de la revélation. Ils ajoutent que ceux-là seuls qui auront vécu dans la vraie religion (c'est-à-dire l'Islam) seront interrogés, sur ses oeuvres. L'opinion commune
est que Dieu prononcera lui-même la sentence
aux réprouvés. Il y a pourtant des auteurs musulmans
qui pensent que c'est faire injure à la bonté de Dieu de
croire qu'il puisse condamner à l'enfer de sa propre bouche; que
Dieu n'enverra personne aux enfers, mais que
l'enfer attirera et engloutira les méchants comme sa proie et son
partage.
Les
religions pré-islamiques de l'Iran.
Le
Judaïsme.
La
religion égyptienne.
Les Egyptiens avaient transporté sur la terre, par rapport au corps, une image de ce qu'ils croyaient être pratiqué dans les enfers à l'égard de l'âme. L'antiquité grecque parle de juges auxquels les Egyptiens soumettaient les personnes de toutes les classes de la nation, avant de permettre que leur dépouille mortelle fût déposée dans le tombeau des ancêtres. Des juges inexorables examinaient en présence du peuple la conduite tenue par le défunt envers ses concitoyens, et ils refusaient à son corps une place dans la catacombe, s'il n'avait pas religieusement rempli ses devoirs envers les dieux et envers les humains. Cette coutume éminemment morale, écrivait Champollion-Figeac, produisait d'autant plus d'effet sur les moeurs publiques, qu'elle s'appliquait aux rois mêmes. Les sculptures des temples et des palais qu'on voit encore dans les ruines de Thèbes constatent suffisamment que les noms de quelques Pharaons furent proscrits par ces mêmes juges suprêmes. Les
religions grecque et romaine.
Religions
du Golfe de Guinée.
Toujours dans la région du golfe de Guinée, on rencontre la croyance que, bien avant dans l'intérieur du pays, habite un prêtre doué d'un pouvoir surnaturel, qui dispose a son gré des éléments et des saisons, lit dans l'avenir, pénètre les pensées les plus secrètes, et guérit d'un seul mot les maladies les plus opiniâtres. Après leur mort les humains seront présentés devant cet être divin, qui leur fera subir un examen rigoureux. S'ils ont mené une vie criminelle, le juge prendra un gros bâton placé devant sa porte, et leur assénera quelques coups qui les feront mourir une seconde fois; mais si leur conduite a été irréprochable, le prêtre les enverra dans un séjour délicieux, jouir, du bonheur qu'ils auront mérité. (DR). |
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