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Territoire de Nouvelle-Calédonie et Dépendances |
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![]() 21 30 S, 165 30 E |
La Nouvelle-Calédonie
est une île de l'Océanie située dans l'Océan
Pacifique, à 1440 kilomètres l'Australie,
à 1550 de la Nouvelle-Zélande et Ã
1770 de la Nouvelle-Guinée. Elle est longue
et étroite et orientée du nord-ouest au sud-est; sa longueur est de 400
km et sa largeur moyenne de 55 km. Sa superficie est de 19 060 km²
et sa population de 270 000 habitants environ (2025); capitale : Nouméa.
- ![]() Carte de la Nouvelle-Calédonie. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). Avec ses dépendances (l'archipel des îles
Loyauté, et de nombreuses autres îles du voisinage), la Nouvelle-Calédonie
constitue un territoire d'outre-mer (TOM) de la France Géographie physique de la Nouvelle-CalédonieLe relief.L'île de la Nouvelle-Calédonie est montagneuse; sa région la plus élevée est un plateau situé au-dessus de Pouebo et Oubatche. Les hauteurs principales en partant de Nouméa et en montant vers le nord sont : le pic Humboldt (1850 m), la Dent de Saint-Vincent (1547), la Table-Unie visible des deux rives, le pic Table (1243m), le pic Homédéboua (1200 m), le Panié (1628 m, point culminant), le Kaata (1083 m). Les autres sommets sont inférieurs à 1000 mètres. En somme, les montagnes sont un peu éparses; la moitié la plus septentrionale de l'île, dans le sens de la longueur, est cependant à peu près bordée par une chaîne qui longe une de ses côtes, celle où se trouvent l'aiguille de Muéo, le mont Témala, le pic Homédiboua et le Kaata. Cette chaîne se continue, moins distinctement, sur la même côte et dans la moitié sud, par des chaînons. Le centre de l'île est formé par une vallée dont la largeur n'excède pas 45 km. Les montagnes sont généralement ravinées profondément, escarpées et couvertes de sombres forêts; les collines qui s'élèvent entre elles et la mer sont souvent cultivables jusqu'à une altitude assez grande. En beaucoup d'endroits, ce sont des plaines d'alluvion très fécondes, qui séparent la base des montagnes de la mer. L'hydrographie.
Les terrains bas et fangeux de certaines parties de l'île ne sont pas, comme les apparences pourraient le faire croire, des marais; l'eau n'est pas stagnante, mais elle est renouvelée sans cesse par des sources qui jaillissent de l'intérieur du sol. Le sous-sol contient certainement de puissantes nappes souterraines, qui déversent leur trop plein quand les pluies leur ont apporté un tribut plus élevé que de coutume. Dans la région où se dresse le Humboldt, de nombreux cours d'eau circulent avec rapidité et fracas sous le sol; la Tontouta jaillit d'une fente de rochers à plus de 1200 mètres d'altitude ; ses eaux se perdent sur une certaine longueur et ne paraissent que dans le temps des pluies. Au nord, les ruisseaux sont nombreux, et ils offrent souvent des températures très différentes à quelque distance les uns des autres. Le littoral et
les autres îles.
Pour en finir avec la partie maritime,
indiquons les îles qui dépendent de la Nouvelle-Calédonie : l'île Ouen
à l'est de Nouméa, l'île Nou, vis-à -vis de la rade de Nouméa, les
îles Lepredour, Ducos et Huron, qui sont les principales de celles qui
ferment la baie de Saint-Vincent, les îles Néba, Paâba et Boualabio.
Dans l'axe de la Nouvelle-Calédonie se trouve, à 30 milles de l'extrémité
Sud, l'île des Pins, de 16 kilomètres sur 14, que sèment de nombreux
écueils, et les îlots Koutoma et Nokanhoui, en dedans de l'anneau de
corail, mais celui-ci ne se manifestant que par quelques récifs à peine
émergents. Au Nord, à une distance de 27 milles, le groupe de Bélep,
comprenant les îles d'Art et de Pott, s'élève dans le lagon, dont la
ceinture ne se referme qu'autour des îles Huon, Fabre, Leleizour et Surprise,
en constituant un véritable et vaste atoll. En dehors, mais sur le socle,
est la chaîne des îles Loyauté (Loyalty), parallèle à la grande île
néo-calédonienne. Elle commence au Nord-Ouest, par le récif de l'Astrolabe,
comprend les îles Ouvéa, avec une pléiade d'îlots; Lifou, la plus grande
de l'archipel, 50 km sur 27; et Maré, quadrilatère de 21 km environ dans
ses diamètres; enfin la petite île Walpole. Cet archipel constitue avec
la Nouvelle-Calédonie un ensemble géographique, mais diffère de celle-ci
en ce que sa chaîne de montagnes sur lesquelles les polypiers ont bâti
est plus ou moins profondément sous-marine. Quant aux îles Chesterfield,
à 320 milles au Nord-Ouest et aux îles de leur voisinage (île de sable,
Caye de l'Observatoire, récif Bellona), bien qu'administravement rattachées
à Nouvelle-Calédonie, elles ne sont pas une dépendance géographique
de la grande île, étant placées sur un socle différent, seuil prolongé
de la Nouvelle-Zélande, émergeant pour
former en passant l'île Norfolk.
La géologie.
Le groupe du fer est représenté : d'abord, par le fer lui-même, à l'état d'oxydule et d'hématite brune, particulièrement dans le Sud, et à fleur du sol; par le manganèse; par le chrome ou fer chromé, également au Sud; par le cobalt, très répandu (île Ouen, baie du Sud, cap Bocage, Nakéti, îles Yandé et Bélep, etc.); enfin, principalement, par le nickel, la grande richesses minérale de la Nouvelle-Calédonie, à l'état d'un minéral nouveau, silicate de nickel et de magnésie (à Boulari, Thio, Canala, Houailou, etc.). Tout ce groupe appartient aux régions serpentineuses. L'or, le cuivre, l'antimoine et le plomb se rencontrent dans les terrains anciens du Nord. Le cuivre sulfuré existe dans la vallée du Diahot, à Balade, Oégoa et à Koumae. Le sulfure d'antimoine a été découvert dans le district de Nakéti. Des gisements de plomb sulfuré argentifère ont été trouvés à Koumac, avec la pyrite cuivreuse et dans la mine d'or de Fern-Hill, où la galène est accompagnée de blende. La houille, si importante, a offert des affleurements sur la côte ouest. On a aussi découvert des pierres lithographiques dans le Sud, notamment à l'île Mato. En ce qui concerne les madrépores, les
passes que présente la ceinture de récifs dépendraient plutôt de l'isolement
primitif des roches sous-adjacentes sur lesquelles les polypiers ont bâti,
que de la destruction de ces animaux ![]() Le Nord de la Nouvelle-Calédonie et sa barrière de corail depuis l'espace. Source : Nasa. Le climat.
La température, si clémente pour les
habitants, donne aussi au sol une fécondité remarquable; les bois sont
abondamment pourvus d'essences précieuses pour la construction et l'ébénisterie
: le sandal et le bois de rose, qui disparaissent, faute de modération
dans la coupe; le niaouli, le pin calédonien ou kaori, le tamanou, le
gaïac, le bois de fer, l'acajou.
![]() Grottes, forêts, cocotiers et habitants sur une ancienne photographie des îles Loyauté. Biogéographie de la Nouvelle-CalédonieLa flore.La richesse de la flore de la Nouvelle-Calédonie, ou toutes les classes du règne végétal sont représentées. Sans compter les cryptogames ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Un très grand nombre d'espèces sont ligneuses
et constituent les diverses essences des forêts. La végétation est inégalement
répartie. Dans la région du Sud, aux terrains éruptifs inféconds, il
est des espèces spéciales de myrtacées La faune.
Les oiseaux La classe des poissons Les reptiles ![]() Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, depuis l'espace. Géographie humaine de la Nouvelle-CalédoniePopulation.La Nouvelle-Calédonie a une population estimée à environ 270 000 habitants. Celle-ci est composée principalement de Kanak (peuple autochtone mélanésien), de Caldoches (descendants des colons européens), de Polynésiens (principalement Wallisiens et Futuniens), d'Asiatiques (notamment Indonésiens, Vietnamiens et Chinois) et de Métropolitains venus de France. La province Sud, qui comprend Nouméa, concentre environ 75 % des habitants, avec une forte proportion de non-Kanak, tandis que les provinces Nord et des Îles Loyauté sont majoritairement peuplées de Kanak. Cette répartition spatiale reflète également des inégalités socio-économiques : la province Sud est plus développée économiquement, avec une concentration des emplois, des infrastructures et des services publics, alors que les provinces Nord et les Îles Loyauté souffrent encore de sous-développement relatif. La Nouvelle-Calédonie est traversée par des tensions identitaires et politiques profondes, habituellement centrées autour de la question de l'indépendance. Le processus de décolonisation engagé avec les Accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) a conduit à plusieurs référendums sur l'indépendance, le dernier en 2021, marqué par une très forte abstention du camp indépendantiste. Ce contexte alimente un débat social vif autour de la reconnaissance des droits des Kanak, de la répartition des ressources, notamment minières, et de la définition d'une citoyenneté calédonienne. Les Kanak vivent encore souvent dans un cadre coutumier, régi par des chefferies, des clans et un droit coutumier reconnu par la République française. Ce système coexiste avec les institutions républicaines modernes. Cette dualité institutionnelle engendre parfois des tensions, mais aussi des formes d'adaptation et de dialogue interculturel. Les autres communautés, bien que non régies par un droit coutumier, maintiennent également des liens communautaires forts, notamment les Wallisiens et Futuniens, très organisés autour des paroisses et des chefferies importées de leurs îles d'origine. La Nouvelle-Calédonie connaît un vieillissement progressif de sa population, combiné à une baisse de la natalité. L'indice synthétique de fécondité est en recul depuis les années 1990. L'émigration vers la France métropolitaine, notamment pour les études, et l'immigration métropolitaine ou océanienne influencent également la dynamique démographique. Le niveau de vie et l'accès aux services sociaux, à l'éducation et à l'emploi varient sensiblement selon les groupes ethniques et les régions, ce qui accentue les clivages sociaux. Groupes ethnolinguistiques.
Kanak.
Caldoches.
Métropolitains.
Wallisiens
et Futuniens.
Indonésiens.
Vietnamiens.
Chinois.
Autres
groupes.
Les jeunes générations créent de nouvelles formes culturelles hybrides, empruntant au kaneka, au rap, au slam, à la danse urbaine et à la mode mondiale. Les réseaux sociaux et les plateformes numériques diffusent une culture locale modernisée, mais aussi une conscience politique accrue, notamment autour des questions d'indépendance, de décolonisation, de justice sociale et de reconnaissance culturelle. La culture est ainsi à la fois un espace de résistance, de dialogue et d'innovation. Elle reflète les contradictions du territoire — entre passé colonial et avenir incertain, entre particularisme kanak et citoyenneté commune — mais elle constitue aussi l'un des socles les plus vivants et dynamiques de la Nouvelle-Calédonie. Au coeur de cette culture se trouve la tradition kanak, ancrée dans un rapport intime avec la terre, les ancêtres et la communauté. La coutume kanak, plus qu'un ensemble de rites, est un système de valeurs fondé sur le respect, la solidarité, l'oralité et la hiérarchie clanique. Elle s'exprime dans les cérémonies de dons et contre-dons, les mariages, les deuils, les fêtes coutumières et les prises de parole collectives. Les objets rituels comme les flèches faîtières, les cases traditionnelles, les nattes et les sculptures en bois portent des significations symboliques fortes. L'art kanak, à la fois ancestral et contemporain, valorise la représentation du monde spirituel, de la filiation, et de la relation aux éléments naturels. Le Centre Culturel Tjibaou à Nouméa incarne cette volonté de préserver et moderniser l'expression artistique kanak, mêlant architecture mélanésienne et art contemporain. Les langues kanak sont porteuses de culture, d'histoire orale et de savoirs ancestraux. Les contes, les chants, les proverbes et les généalogies sont transmis à travers ces langues, souvent liées à un territoire précis. L'oralité occupe une place centrale dans l'apprentissage des valeurs et la construction de l'identité. La danse traditionnelle, notamment le pilou, reste un moment de célébration collective, ordinairement accompagnée de chants polyphoniques et de percussions. La culture européenne, notamment française, s'est imposée dans la scolarité, les institutions, les médias et les arts classiques. Elle se manifeste à travers l'architecture coloniale de Nouméa, la gastronomie (pain, fromages, vin, pâtisseries), les fêtes républicaines et les références littéraires et artistiques. Toutefois, cette culture s'est aussi acclimatée au contexte local, générant des formes hybrides. La culture dite « caldoche » valorise un mode de vie rural, la chasse, l'élevage, la vie en brousse, et une forme d'identité enracinée dans le territoire. Les populations wallisienne et futunienne apportent un riche héritage polynésien fondé sur la religion chrétienne, les danses rituelles (notamment le siva et le tauolunga), les chants liturgiques et la culture du kava. Leurs fêtes religieuses et familiales sont spectaculaires, avec des tenues traditionnelles colorées, des banquets et des processions. L'église catholique joue un rôle central dans l'encadrement de ces traditions. La présence vietnamienne, indonésienne et chinoise a aussi laissé une empreinte dans la culture calédonienne. On la retrouve dans la cuisine, les marchés, les commerces de quartier, et certaines fêtes traditionnelles comme le Nouvel An chinois. Cette multiculturalité se vit aussi dans les écoles, les quartiers de Nouméa, et dans les pratiques culinaires partagées. La cuisine calédonienne reflète cette hybridation : on y trouve des plats traditionnels comme le bougna kanak (plat de légumes, viandes ou poissons cuits dans des feuilles de bananier avec du lait de coco), des plats européens (rôtis, quiches), asiatiques (pho, nems), ainsi que des produits de la mer (poissons, crustacés) abondamment consommés. La diversité gastronomique témoigne du métissage culturel et des échanges entre communautés. Les pratiques artistiques sont également multiples. Le chant choral est très présent dans toutes les communautés, de la tribu au temple, en passant par les groupes de jeunes. Le reggae, le hip-hop, le kaneka (musique populaire d'inspiration kanak) et la variété française cohabitent dans les radios locales. Des artistes comme Edou ou le groupe Mexem ont contribué à faire connaître une musique engagée et identitaire. Les fêtes et célébrations sont nombreuses : la fête de la citoyenneté (24 septembre), la fête du chef, les jours coutumiers, les fêtes religieuses chrétiennes, la fête de la Musique, et les nombreux festivals culturels comme le Festival des Arts du Pacifique. Ces événements sont souvent l'occasion d'un brassage culturel et de reconnaissance mutuelle entre les différents groupes. Le sport, notamment le football, le rugby, la pétanque et les sports nautiques, joue un rôle de lien social fort. Il permet de transcender les appartenances communautaires, en particulier lors des Jeux du Pacifique. • Symbole de la Nouvelle-Calédonie : le cagou (un oiseau).Economie. L'économie de la Nouvelle-Calédonie repose sur un équilibre fragile entre ressources naturelles, transferts financiers de la France métropolitaine et un tissu économique local dominé par quelques grands secteurs. Ce territoire, bien que relativement développé par rapport à ses voisins de la région, présente de fortes dépendances structurelles et une économie très concentrée. Le pilier principal de l'économie calédonienne est le secteur minier, et plus précisément l'exploitation du nickel, dont la Nouvelle-Calédonie possède environ 20 à 25 % des réserves mondiales. Le nickel représente environ 90 % des exportations du territoire. Trois grandes usines (SLN, Prony Resources et KNS) dominent le secteur, chacune avec des enjeux économiques, sociaux et environnementaux majeurs. Toutefois, la volatilité des cours mondiaux, les coûts de production élevés et les tensions sociales récurrentes fragilisent la rentabilité de cette industrie. Le secteur public, fortement soutenu par les transferts financiers de l'État français, joue un rôle structurant. Ces transferts représentent environ 15 % du PIB et couvrent près des deux tiers du budget des collectivités locales. Ils permettent de financer les dépenses sociales, la santé, l'éducation, l'emploi public (qui représente plus de 20 % de l'emploi total) et de soutenir l'investissement public. Cette dépendance financière assure une certaine stabilité économique, mais limite aussi les marges de manoeuvre pour un développement endogène autonome. L'emploi privé est dominé par le commerce, la construction, les services et le tourisme, mais ces secteurs restent vulnérables. Le tourisme, bien que porteur de potentiel, est encore marginal dans l'économie (moins de 1 % du PIB) en raison de l'éloignement géographique, des coûts élevés et de la concurrence régionale. La construction, quant à elle, est fortement dépendante des projets publics et des programmes de logements sociaux. L'agriculture et la pêche demeurent très marginales en termes de contribution au PIB, malgré leur importance culturelle et sociale pour certaines populations, notamment kanak. La dépendance alimentaire est élevée : environ 80 % des produits alimentaires sont importés. Cela engendre une balance commerciale structurellement déficitaire, aggravée par une faible diversification de l'exportation. Le marché du travail présente des tensions marquées : un taux de chômage structurel élevé (autour de 10 à 13 % selon les années), des inégalités territoriales (notamment entre la Grande Terre et les îles Loyauté), une jeunesse confrontée à des difficultés d'insertion, et une dualité entre secteur public stable et secteur privé plus précaire. En parallèle, les écarts sociaux sont très prononcés, tant entre les communautés qu'en termes de revenus, ce qui alimente régumièrement des tensions politiques. Le système monétaire repose sur l'utilisation du franc Pacifique (XPF), arrimé à l'euro, ce qui garantit une certaine stabilité monétaire mais limite les capacités d'ajustement compétitif par la dévaluation. L'inflation est globalement maîtrisée, mais les prix à la consommation restent élevés, en particulier pour les produits importés. Enfin, l'économie de la Nouvelle-Calédonie est inséparable de ses enjeux institutionnels et politiques. Les débats sur l'indépendance et l'avenir institutionnel du territoire (notamment après les référendums successifs) influencent les investissements, la confiance des entreprises et les perspectives de long terme. Le climat politique, incertain, pèse sur les choix économiques majeurs, notamment en matière de gouvernance des ressources minières, de politique de développement, de fiscalité et de répartition des richesses. |
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