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Liban
Al Jumhuriyah al Lubnaniyah (Lubnan)

33 50 N, 35 50 E
Le Liban est un Etat de l'Asie occidentale (Proche-Orient) riverain de la mer Méditerranée et frontalier avec Israël et la Syrie. D'une superficie de 10.400 km² et d'une population de 6 millions d'habitants (estimation 2021), il a pour capitale Beyrouth (plus de 3 millions d'habitants pour l'agglomération). Les autres villes importantes sont : Tripoli (230 000 hab.), Saïda (164 000 hab.) Tyr (135 000 hab.) et Nabatiyeh (120 000). Du point de vue de son administration, le pays est divisé en 6 gouvernorats  (mohafazat) :  Beqaa, Beyrouth (Beirut), Liban-Nord, Liban-Sud, Mont-Liban et Nabatiyeh. Deux nouveaux gouvernorats (Aakkar et Baalbek-Hermel) ont été décidés mais ne sont pas encores implémentés (en 2012).

Carte du Liban.
Carte du Liban. Source : The World Factbook.
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Géographie physique

Relief du Liban.
Le pays doit son nom à la chaîne montagneuse qui le traverse du Nord au Sud, la chaîne du Liban, haute crête qui longe la mer, ne laissant qu'une étroite plaine côtière. Cette montagne dépasse en certains points 3000 m. (Qurnat as Sawda', 3088 m; djebel Makmal, 3052 m; djebel Sannin, 2608 m). De la mer, l'aspect de la puissante chaîne, longue d'environ 170 km, se dressant à pic, parsemée de villages, couronnée de neige en hiver, est des plus imposants. Les effets de lumière y sont d'une richesse et d'une variété de tons surprenantes. A la parcourir, la végétation maigre, le sol calcaire et aride, les vallées innombrables et étroites laissent une impression monotone. Toutefois, certains points de la côte offrent un merveilleux panorama, et dans la région Sud la nature est plus riante. 

Parallèlement au Liban court le djebel ech-Charqî ou Anti-Liban, dont le tracé marque la frontière orientale avec la Syrie, et qui atteint son point culminant (en Syrie) au djebel ech-Chaikh ou grand Hermon (2,814 m). L'Anti-Liban offre un contraste assez net avec le mont Liban. On n'y retrouve plus l'olivier ni les nombreuses plantations de mûriers. Le climat est plus rude, la contrée moins peuplée. Dans les vallées, des essences différentes, comme le peuplier blanc, croissent en rangs pressés. 

Le calcaire compose la masse principale du Liban et de l'Anti-Liban. On y a reconnu les fossiles qui caractérisent les couches néocomiennes du Jura suisse, faisant partie du crétacé inférieur. Une terre rouge, peu épaisse et d'origine glacière, couvre leurs flancs. Sous le calcaire apparaît le grès dit nubien. La formation volcanique n'affleure que par points

Entre les deux chaînes du Liban et de l'Anti-Liban s'étale une belle vallée, la Békaa (l'ancienne Coelésyrie), prolongement le plus septentrional du Grand Rift, qui commence en Afrique orientale, et où deux fleuves prennent naissance: I'Oronte, qui court vers le Nord (principalement en Syrie), et le Leïtani ou Lîtâni, qui se dirige vers le Sud. Le seuil qui sépare les deux versants est, aux environs de Baalbek, à 1170 m d'altitude.

Climat et  flore.
Le Liban jouit d'un climat de type méditerranéen, avec deux saisons bien marquées : les hivers sont humides et frais; les étés très chaud et secs. Le mont Liban, bien que dénudé, offre un excellent refuge pendant la saison chaude. 

A Beyrouth, la température moyenne est : janvier, 14° C; février, 14,8 °C; mars, 17,4°C; avril, 19°C ; mai, 22°,9; juin, 25°; juillet, 28,3°C; août, 28,5°; septembre, 27,5°C ; octobre, novembre, 19,2°C; décembre, 16,4°C. La moyenne d'eau tombant à Beyrouth est de 894 mm. 

Sur l'étroite bande de la côte on trouve la flore méditerranéenne : laurier-rose, Poterium spinosum, myrte, pin d'Italie et olivier; près de Beyrouth, le Ficus sycomorus. Au-dessus de la région de l'olivier croissent les essences forestières, de plus en plus rares : chênes, térébinthes et nombreux conifères, dont les célèbres cèdres - jusque vers 1900 m d'altitude. Toute culture cesse vers 2000 m et alors commence la flore alpine. Dans la région Est, la flore est celle des steppes orientaux buissons et arbustes épineux, chardons, chênes et conifères rabougris et clairsemés. Au printemps, la terre se couvre d'une verdure courte et hâtive aux fleurs brillantes.
 

Géographie humaine

Population.
Le Liban compte environ 6 millions d'habitants, mais ce chiffre fluctue en raison des migrations et des crises politiques. La population est dense, avec une concentration particulière dans les zones urbaines et côtières, notamment à Beyrouth, Tripoli et Saïda. Les zones rurales, notamment dans les régions montagneuses et au nord du pays, sont moins densément peuplées.

Le Liban est un pays ethnico-religieux complexe avec une diversité significative. Les principales communautés ethniques et religieuses comprennent : les Arabes, majoritaires au Liban, incluant à la fois des musulmans et des chrétiens; les Druzes : Une minorité religieuse d'origine arabe vivant principalement dans la région du Mont Liban; les Arméniens, présents depuis le début du XXe siècle, surtout à Beyrouth et à Tripoli.

La diversité religieuse est une caractéristique centrale : le christianisme est représenté majoritairement par les Maronites, mais il y a aussi des Grecs orthodoxes, de Grecs catholiques, des Arméniens apostoliques et d'autres confessions chrétiennes. L'Islam comprend des communautés sunnites, chiites, alévies et druzes.

Éducation et santé.
Le Liban possède un système éducatif bien développé, avec de nombreuses institutions d'enseignement supérieur internationnalement reconnues. Cependant, des inégalités d'accès peuvent exister, surtout dans les zones rurales.

Le système de santé est relativement avancé, mais il est confronté à des défis en raison des crises économiques et politiques.

Urbanisation.
L'urbanisation au Liban est caractérisée par un développement inégal. Beyrouth et ses environs sont fortement urbanisés, tandis que les zones rurales et montagneuses sont moins développées. Les infrastructures urbaines varient en qualité, avec des défis notables en matière de gestion des déchets, d'approvisionnement en eau et de services publics. Principales viles :

• Beyrouth est la capitale du Liban et le principal centre économique, politique et culturel du pays. Située sur la côte méditerranéenne, dans la partie occidentale du pays, elle s'étend sur une péninsule étroite et est entourée par les montagnes du Liban à l'est. La ville a une histoire riche qui remonte à l'Antiquité. Elle a été un important centre commercial et culturel sous les Phéniciens, les Romains, les Byzantins et plus tard sous les Ottomans et les Français. C'est aujourd'hui le coeur économique du Liban, avec une activité importante dans les secteurs financier, commercial, touristique et des services. Le port de Beyrouth est le principal port maritime du pays. Attractions : le centre-ville, réaménagé après la guerre civile, il abrite des bâtiments modernes, des centres commerciaux et des restaurants; la corniche, ne promenade en bord de mer offrant des vues panoramiques et un espace pour les activités de loisirs; le musée National , qui présente des artefacts archéologiques et historiques du Liban.
coeur

• Tripoli est la deuxième plus grande ville du pays et se situe au nord de Beyrouth, sur la côte méditerranéenne. Elle possède un port important, qui est le principal port du nord du Liban. La ville a une longue histoire, influencée par diverses civilisations dont les Phéniciens, les Romains, les Byzantins et les Ottomans. Traditionnellement tournée vers le commerce et l'industrie, Tripoli reste un centre pour les activités commerciales et industrielles (industrie textile). La ville est connue pour ses monuments médiévaux, ses marchés anciens et ses monuments historiques.  Attractions : la citadelle de Raymond de Saint-Gilles, une forteresse médiévale construite pendant les Croisades; les Souks, marchés traditionnels où se vendent des produits artisanaux, des épices et des textiles; la Grande Mosquée, une mosquée historique construite sur le site d'une église chrétienne.

• Saïda, l'ancienne Sidon, ville côtière située sur la côte sud-ouest du Liban, elle est entourée par les montagnes à l'est. Sidon était une des villes phéniciennes les plus anciennes et a été un centre majeur de commerce maritime dans l'Antiquité. Elle a connu diverses dominations, dont les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins et les Ottomans. Historiquement importante pour son commerce maritime et ses activités industrielles, notamment la production de savon, Saïda a aujourd'hui une économie plus diversifiée avec des activités commerciales et artisanales. Attractions : le château de la mer, une forteresse médiévale située sur un site ancien, les ruines phéniciennes, des sites archéologiques témoignant de l'ancienne civilisation phénicienne, le Souk, marché traditionnel où l'on trouve des produits locaux et artisanaux.

• Tyr est une ancienne ville côtière située au sud du Liban, célèbre pour ses sites archéologiques. Elle est située sur la côte sud-ouest du Liban et s'étend sur une péninsule avec un port naturel. C'est une ville phénicienne ancienne qui a joué un rôle important dans le commerce et la culture phénicienne. Elle a été un centre important sous les Romains et a été mentionnée dans de nombreux récits historiques et bibliques. Autrefois un centre commercial majeur, Tyr aujourd'hui est un site touristique important, avec des économies locales liées au tourisme et à la pêche.    Attractions : les ruines romaines, des vestiges impressionnants incluant des théâtres, des bains et des colonnes; le port ancien, un site archéologique qui montre l'importance historique de Tyr en tant que centre commercial dans l'Antiquité; les plages, attrayantes pour les visiteurs et les résidents.

Économie et activités.
Le secteur des services est dominant, avec une forte concentration dans les domaines du commerce, de la finance, et du tourisme, surtout à Beyrouth. Le Liban a un secteur touristique qui attire des visiteurs pour ses plages, ses sites archéologiques, ses montagnes et ses festivals culturels. Cependant, le tourisme a été affecté par l'instabilité politique et économique.

L'industrie libanaise est diversifiée mais de taille relativement modeste. Les secteurs incluent la production de biens de consommation, le textile, et la construction. Moins prédominante que dans le passé, l'agriculture libanaise produit des fruits, des légumes, et des produits du tabac.

Infrastructure et transport.
Le réseau routier est assez développé. Il relie les principales villes et les régions côtières. Cependant, les routes dans les zones montagneuses peuvent être moins bien entretenues. Le Liban possède un réseau limité de transports en commun, avec des bus et des services de taxi. Les infrastructures de transport urbain sont souvent insuffisantes.

Le pays fait face à des défis en matière d'approvisionnement énergétique, avec des coupures de courant fréquentes et des problèmes liés à la gestion des déchets.

Défis sociaux et politiques.
Le Liban a connu des conflits internes et des tensions politiques, affectant sa stabilité économique et sociale. La guerre civile libanaise (1975-1990) a laissé des cicatrices durables sur la société.

Le pays accueille un grand nombre de réfugiés, principalement en raison des conflits en Syrie. Cela exerce une pression sur les ressources et les infrastructures du pays.

Le Liban traverse une grave crise économique depuis 2019, avec des impacts significatifs sur la vie quotidienne, la monnaie, et l'emploi.



Boutros Dib (dir.), Histoire du Liban au XXe siècle, Philippe Rey, 2006. - Un collectif d'historiens, presque tous libanais et de confessions religieuses diverses, se sont efforcés de faire taire les polémiques afin d'offrir une vision sereine de l'histoire fort mouvementée du Liban depuis des siècles. Dans un style simple, vivant, concret, animés par l'amour du pays et le souci d'en donner une vision objective, ils se sont attachés à dégager les constantes de cette histoire et ses particularités, offrant ainsi au lecteur toutes les clés pour démêler les fils de l'actualité. 

Boutros Dib avait coutume de dire que le Liban, depuis des millénaires, "a toujours vécu sur la corde raide". Le pays s'est relevé chaque fois de ses crises, si douloureuses fussent-elles, poursuivant sa construction dans la continuité. Ainsi, embrasser l'histoire du "pays du lait et du miel" depuis son origine nous permet de comprendre comment et pourquoi il fut de tout temps traversé par des civilisations multiples (phénicienne, grecque, romaine, arabe, européenne) qui ont marqué d'une empreinte très forte les différentes régions du pays. Cet ouvrage nous éclaire parfaitement sur la tradition d'ouverture, de libéralisme au sens large, sur la richesse et la diversité, dans l'unité, de la mosaïque libanaise. Alors que le Liban connaît de nouveau une période troublée, ce livre est, à sa manière, porteur d'un message d'espoir.(couv.).

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