| Phocée. - Ancienne ville de l'Ionie, (Asie Mineure), la plus septentrionale des villes ioniennes, sur une presqu'île entre les golfes d'Elée et de Smyrne. Elle avait deux bons ports (Naustathmos au Sud et Lampter au Nord), s'étendait sur l'îlot voisin de Bacchion couvert de temples et de Palais. Elle fut fondée par des Athéniens, conduisant peut-être des émigrants de Phocide sur un territoire donné par les gens de Cumes (Kyme). Des princes descendants de Codrus furent mis à la tête de la cité qui adhéra à la confédération ionienne. Elle acquit une grande importance, et ses marins furent les premiers Grecs qui visitèrent méthodiquement les rivages de la Méditerranée occidentale. Un roi de Tartessos les invita à venir s'établir chez lui en abandonnant leur ville et les subventionna pour la fortifier. Attaqués par Harpagus, lieutenant de Cyrus, les Phocéens se décidèrent à émigrer avec femmes et enfants. Ils songèrent d'abord aux îles Oenuses, près de Chios; mais les gens de Chios s'y opposant, ils cinglèrent vers la Corse, après avoir égorgé la garnison persane et juré de ne pas revenir. Il semble pourtant que la moitié seulement soient partis. Installés à Alalia (Aleria), ils eurent à lutter contre les Etrusques et les Carthaginois dont ils troublaient le commerce par leurs pirateries et, après un succès, durent reprendre la mer. Ils passèrent à Rhegium, puis de là à Elée (Velia), sur la côte de Lucane; d'autres se rendirent dans leur colonie de Marseille. Ces deux villes ont par leur importance historique éclipsé leur métropole. Parmi les autres colonies de Phocée, on cite encore Maenaca dans l'Espagne Bétique. Les Phocéens, demeurés dans leur ville sous la domination perse suivirent la destinée de l'Ionie. Phocée ne reprit quelque importance qu'au temps d'Antiochus; elle fut prise et pillée par les Romains, soutint ensuite contre eux Aristonicus de Pergame. Son existence à l'époque romaine et byzantine est attestée par des monnaies. En 1421, les Génois fondèrent un comptoir près de l'emplacement de la ville antique; la bourgade grecque de Pholkia (turc, Eskidjé Fokia) occupe aujourd'hui les ruines de celle-ci. Au Nord-Est est Ienidjé-Fokia, la Nouvelle Phocée. | |