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L'Iran au XXe siècle et au début du XXIe |
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L'Iran
au XXe siècle
C'est un Iran très affaibli qui a fait son entrée dans le XXe siècle. L'Angleterre, aux aguets depuis plusieurs décennies, profitant des difficultés intérieures que connaît alors l'Empire des tsars (guerre russo-japonaise (1904-1905), révolution de 1905), devenu pratiquement la puissance tutélaire de l'Iran, accroît considérablement son influence. D'autant plus que le pétrole iranien commence à cette époque à être le centre de toutes les attentions. A la suite de prospections prometteuses commencées en 1901, une compagnie est créée pour son exploitation, qui, après divers avatars, prend le nom, en, 1909, de Anglo-Persian Oil Company (APOC). Le pétrole iranien commence à être exporté à partir du terminal récemment construit d'Abadan. Après la Première Guerre mondiale, le démantèlement de l'Empire Ottoman et la disparition de la Russie tsariste, les deux puissances régionales, favorisent encore la main-mise des Britanniques sur le pays. C'est dans ce contexte de désagrégation de l'autorité et de corruption généralisée, que se déroule l'ascension d'un aventurier d'origine obscure, Rezâ Khan, chef d'un régiment de Cosaques, qui s'empare pour commencer de Téhéran et se fait ministre de la Guerre (1921), puis Premier ministre investi des pleins pouvoirs (1923), pour, enfin, déposer le dernier shah qadjar, et fonder, officiellement le 12 décembre 1925 , la dynastie des Pahlavi. L'ère des
Pahlavi.
Téhéran au début du XXe siècle Alors que l'Iran
avait adopté une position neutre pendant la Première guerre
mondiale, le Rézâ Shah, lors du Second conflit mondial, prend
fait et cause pour l'Allemagne nazie et tente de bloquer le ravitaillement
par son territoire de l'Union soviétique. Une attitude qui provoque
l'invasion simultanées de l'Iran par les armées soviétiques
et britanniques (25 août 1941) et la déposition du Shah, le
16 septembre, qui devra s'exiler en Afrique du Sud, où il mourra
trois ans plus tard. Rezâ Shah est remplacé par son fils,
Mohammed Rezâ Shah Pahlavi, qui, tout en maintenant un régime
dictatorial, aussi répressif et brutal que celui de son père,
se montrera plus conciliant vis à vis des Occidentaux.
Ces événements permettent aux États-Unis de prendre pied dans le pays, notamment au travers d'une participation importante au consortium créé dès 1954 pour l'exploitation du pétrole, et d'y occuper la place qui était jusque-là celle du Royaume-Uni. Les États-Unis aideront à une certaine modernisation de l'Iran, que le Shah prendra en main à partir de 1963 : industrialisation, petite réforme agraire, droit de vote accordé aux femmes, politique de santé publique, etc. - qui mécontente une large partie de la population, très conservatrice, tout en favorisant l'émergence d'une classe moyenne urbaine, qui, elle, aspire à plus de liberté. Ce sera la limite de cette vague de réformes appelée la Révolution blanche. Le régime, dans le même temps muselle la presse, et accentue la répression contre l'opposition de gauche, et plus spécialement contre le parti Toudeh, qui sera laminé par les exactions de la Savak, la police secrète. De plus en plus despotique, et déconnecté de la réalité du pays, le Mohammed Rezâ fait pendre à tout-va ses opposants, et ne perçoit pas l'ampleur des mécontentements. Finalement, la seule force encore capable de s'opposer encore à lui va être celle des religieux. Ce sont eux qui le feront tomber. La République
islamique
L'Iran va ensuite se trouver de plus en plus isolé sur la scène internationale. En particulier, à partir de la crise des otages (le personnel de l'ambassade américaine à Téhéran est retenu en otage pendant 444 jours, entre le 4 novembre 1979 et le 20 janvier 1981, par des étudiants qui réclament l'extradition de Mohammed Rezâ, alors réfugié aux États-Unis). En septembre 1980, l'Irak lance une invasion contre l'Iran, rapidement bloquée, mais qui va être mise à profit dans un premier temps par Khomeyni pour mettre à l'écart ses anciens alliés et renforcer les positions des seuls religieux. A partir de 1983, une contre-offensive permet de repousser les Irakiens et installe durablement le conflit dans une guerre de positions à la frontière entre les deux pays. La guerre Iran-Irak ne se terminera qu'en 1988, et laissera un terrible bilan économique et humain (on parle d'un million de morts). L'ayatollah Khomeyni meurt en juin 1989, laissant ouverte une crise de succession. L'ayatollah Montazeri, d'abord pressenti, mais jugé trop ouvert aux réformes est écarté; et deux pragmatiques finissent par s'en tirer à leur avantage : l'ayatollah Ali Khamenei, ancien président prend la succession de Khomeyni, comme Guide suprême de la Révolution, Ali Hachemi-Radfandjani se fait élire président de la République. En 1997, l'hodjatoleslam Mohammed Khatami, ancien ministre de la culture ayant été écarté après avoir donné quelques signes de souplesse, lui succède à la présidence. Les réformateurs fondent sur lui beaucoup d'espoirs, et le pays lui renouvellera encore sa confiance en 2001. |
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