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et l'Ilkhânat de Perse |
La domination
des Mongols sur l'Iran
commence avec Houlagou. Ce prince, fondateur de la dynastie des Houlagides
était né en 1217;
il était petit-fils de Gengis Khan
par Toulouï (Touli), quatrième fils de ce dernier. Chargé par Mangou,
le grand khan des Mongols, d'étendre au
loin les frontières de l'empire (L'empire
gengiskhanide), Houlagou partit de Karakoroum à la tête d'une nombreuse
armée, se dirigeant vers l'Occident. Après avoir ravagé toute l'Asie
centrale, il pénétra en Perse (Iran) en 1255,
renversa la dynastie des Ismaéliens
et vint mettre le siège devant Bagdad, la
capitale du calife abbâside. La ville fut emportée
d'assaut et pillée, le dernier calife, Mostasim, fut étranglé par l'ordre
du conquérant mongol (1258). Tout
d'abord, Houlagou ne fut que le vassal et le lieutenant de Mangou, et les
monnaies qu'il fit frapper portaient, Ã la fois, le nom de Mangou (Mounkke
Kaân) et d'Houlagou, avec le simple titre de khân; mais, plus tard,
il se rendit relativement indépendant et prit le titre turc de ilkhân,
qui signifie « chef des peuples », auquel ses successeurs ajoutèrent
celui de sultan. Houlagou fit d'autres guerres en Syrie et en Égypte,
mais il protégea aussi les sciences, notamment
l'astronome Nasr ed-Din, qui lui a dédié ses tables
astronomiques. Houlagou mourut en 1265,
et
fut enterré avec toutes ses richesses dans l'île de Tala, au milieu du
lac d'Ourmia. Ses successeurs, les Houlagides, régnèrent sur la Perse
jusqu'au milieu du XIVe
siècle.
Dates clés : 1255 - Conquête de la Perse par Houlagou, fondation de l'Ilkhanat de Perse. |
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Fondation
d'une dynastie
La conquête de la Perse, commencée un peu après celle de la Chine, fut terminée avant, et tandis que Koubilaï, après avoir annexé la Chine méridionale, fondait la dynastie sino-mongole des Yuan, son frère Houlagou, après avoir annexé les pays de l'Euphrate, ancien centre du califat, fondait une dynastie iranienne brillante et éphémère. Les conquêtes de Gengis Khan en Perse, n'avaient pas suffi pour détruire le pouvoir de la dynastie des Kharezmiens. Le sultan Djelal-Eddin, fils de Mohammed, qui s'était réfugié dans l'Inde, ne tarda pas à revenir en Perse et à y recouvrer la souveraineté (1225-25). Dès son avènement au trône, Ogotaï avait envoyé en Perse Djourmaghoun Noyan avec une armée de 20 000 hommes. En 1230, Djelal-Eddin fut surpris par les Mongols et n'eut que le temps de s'échapper. L'année suivante, après des vicissitudes de tout genre, le sultan se laissa encore surprendre par les troupes mongoles et fut assassiné dans sa fuite par un Kurde. Après la défaite de Djelal-Eddin, les Mongols saccagèrent la Mésopotamie, le Kurdistan, l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Géorgie, et étendirent leurs ravages jusque sur les frontières de l'Irak Arabi (1237). En 1238, Djourmaghoun conquit les pays compris entre l'Araxe et le Kour. En 1242, les Mongols, ayant soumis les contrées voisines de l'Euphrate et du Tigre, voulurent s'emparer de l'empire de Roum et le souverain de ce pays, Ghyas-ed-Din Kaikhosrev, fut battu près d'Akcheher; il se tira de ce mauvais pas en payant un tribut énorme aux Mongols. Encouragé par ce succès, le général Baïdou envoya à tous les princes de Syrie une lettre par laquelle il leur ordonnait de se reconnaître comme les vassaux du khaqan. Le roi d'Arménie, Haïthoum, obéit l'un des premiers, et le prince de Mausil, Bedr-ed-Dîn Loulou, ne tarda pas à l'imiter. Dans le kouriltaï où fut élu Mangou, l'empereur décida d'envoyer en Perse une armée sous le commandement de son frère, Houlagou, avec l'ordre de détruire d'abord le pouvoir de la secte des Ismaëliens, puis d'aller soumettre le calife abbaside de Bagdad. Houlagou partit pour cette expédition le 19 octobre 1253; il passa tout l'été de l'année suivante (1254) dans le Turkestan et n'arriva devant Samarcande qu'en 1255. Il envoya de cette ville aux souverains occidentaux l'ordre de venir dans son camp, et de lui amener des troupes de renfort sous peiné d'être attaqués par lui, puis il passa l'hiver dans la plaine de Choubourgan. Les conquêtes
de Houlagou.
Aussitôt après la destruction des forteresses ismaëliennes, Houlagou résolut de marcher sur Bagdad pour anéantir la puissance du calife. Il envoya à Mostasem Billah l'ordre de raser les murailles de sa capitale et de se rendre dans son camp pour se justifier de ne pas lui avoir fourni les secours qu'il exigeait de lui quand il entreprit l'attaque des forteresses des Ismaëliens. Sur le refus du calife, Houlagou partit d'Hamadan au mois de novembre 1257; il enleva en route la ville de Kirmanchah et la fit saccager. Le 16 janvier 1258, eut lieu à Anbar le premier engagement entre les troupes du calife et celles d'Houlagou. Les généraux musulmans Aibek et Fath-ed-Dîn attaquèrent l'avant-garde mongole, mais ils furent battus et obligés de se replier sur Bagdad que le calife se hâta de faire mettre en état de défense. A la fin de janvier, la capitale du monde musulman fut investie, et le calife se rendit le 5 février Bagdad fut livrée au pillage le plus effroyable pendant une semaine et le calife fut tué le 21 février. Il y a deux versions sur le genre de supplice qu'on lui fit subir. D'après les uns, on le mit dans un sac et on le fit fouler aux pieds des chevaux. Mirkhond, Nikbey, l'historien grec Pachymère, Joinville et Haïthoum racontent qu'Houlagou ayant trouvé dans le palais du calife des sommes énormes en pièces d'or, le fit enfermer dans une tour et ne lui fit donner que des dinars pour toute nourriture. Le 16 février, Houlagou s'empara de Wasit et revint en avril à Hamadan; il se rendit de là à Maragha où il reçut les hommages du vieux sultan de Mossoul, Bedr-ed-Din Loulou, et des atabeks du Louristan et du Fars. La destruction de l'empire des califes étant achevée, le conquérant mongol songea à s'emparer de la Syrie et de l'Égypte. Haïthoum prétend que Houlagou le pria de venir à sa cour, car il voulait délivrer les chrétiens de Syrie, et qu'il lui aurait conseillé d'aller tout d'abord attaquer Alep. Le sultan ayyoubite de Syrie, el-Melik-el-Naser, ayant refusé de se soumettre, Houlagou s'empara du Djazira, de Nisibis, d'Harran, de Saroudj, d'el-Birah, traversa ensuite l'Euphrate et marcha sur Alep qui fut livrée au plus affreux pillage (24 janvier 1260). El-Melik-el-Naser, épouvanté, supplia le sultan d'Égypte, Seif-ed-Din Koutouz de venir, à son secours, et le 1er mars il évacua sa capitale, Damas, sans même essayer de la défendre; cette ville tomba sans résistance aux mains des Mongols. Houlagou ayant appris en Syrie la mort de son frère Mangou, partit subitement pour retourner en Mongolie, dans l'espérance de se faire élire khaqan suprême; dès qu'il sut que son frère Koubilaï avait été proclamé, il s'arrêta à Tabriz. Les Mongols, commandés par Kethogha, s'emparèrent de toute la Syrie jusqu'à Gaza, mais le 3 septembre 1260, ce général fut complètement battu à Ain-Djalout par le sultan Koutouz, et les Mongols évacuèrent immédiatement la Syrie. Le 29 novembre de l'année suivante, les deux généraux mongols Kara-bogha et Behadour Ali mirent en déroute, à Anbar, la petite armée du nouveau calife, el-Mostansir Billah, qui lui avait été fournie et équipée par le sultan d'Égypte, Bibars (qui s'était substitué à Koutouz); le calife périt dans ce combat. Pour comprendre la rapidité de ces conquêtes qui ne s'arrêtèrent que devant les militaires professionnels de l'Égypte, il est indispensable de tenir compte de l'épouvante inspirée par les Mongols. La politique terroriste de Gengis, les carnages d'Hérat, de Bamyan, de Bagdad, l'extermination de dizaines et probablement de centaines de milliers d'hommes avaient rempli les esprits d'un tel effroi que nul ne songeait plus à résister. Le chroniqueur contemporain Ibn-el-Athir raconte que souvent un cavalier mongol isolé venait dans un village et égorgeait les hommes l'un après l'autre sans qu'aucun osât lever la main. L'armée des Seldjoukides de Roum, forte de 22 000 hommes, qui venaient de faire leurs preuves contre les Ayyoubites (Les dynasties musulmanes au Moyen-âge), les Kharezmiens, les Byzantins, apprenant l'approche de 10 000 Mongols, se débande sans les attendre. Les Assassins (Ismaéliens) universellement redoutés, abrités dans leurs imprenables châteaux des monts du Kohistan, où ils avaient bravé tant de sièges, se livrent à Houlagou à peu près sans résistance. Comment s'étonner ensuite de la lâcheté du calife? Les progrès des Mongols furent arrêtés par leurs propres divisions. Houlagou avait la ferme intention de recommencer l'expédition qui avait abouti au désastre d'Ain-Djalout, mais il en fut empêché par une guerre qu'il eut à soutenir contre son cousin Béréké, fils de Djoudji, souverain du Kiptchak. Cette guerre ne fut d'ailleurs pas heureuse et ses troupes furent battues durant l'hiver de 1262; de plus, plusieurs cas de défection se produisirent parmi des corps de troupes qui passèrent en Syrie. Bibars ayant appris l'hostilité de Béréké et d'Houlagou envoya des ambassadeurs dans le Kiptchak pour exciter Béréké à envahir la Perse. Ils arrivèrent à Séraï sur le Volga en septembre 1264, après avoir été quelque temps retenus à Constantinople par l'empereur Michel Paléologue. La même année, le souverain égyptien reçut des envoyés de Béréké, qui lui apprirent que leur maître avait embrassé l'islam. Pour répondre à cette alliance, Houlagou força son allié le roi d'Arménie, Haïthoum, fils de Constantin, à faire une expédition eu Syrie, mais le souverain arménien fut complètement défait par les troupes musulmanes. Houlagou mourut, le dimanche 8 février 1265, à l'âge de quarante-huit ans; il fut inhumé dans une île au milieu du lac d'Ourmia. Les Houlagides Abaga.
Takoudar.
Arghoun avait été forcé d'accepter sans protester l'élection de son oncle, mais il avait la ferme intention de profiter de la moindre occasion de le renverser et au besoin de la faire naître. Il était encouragé dans ce dessein par plusieurs officiers dévoués à son père, par d'autres qui étaient blessés de son zèle pour l'islam, et par le prince Kounkourataï. Il avait reçu le gouvernement du Khoraçan à la mort de son père, mais il ne se montra point content de son apanage et pria Ahmed de lui donner une partie des domaines royaux de l'Irak et du Fars. Ahmed refusa et fit mettre à mort Kounkourataï qu'il avait réussi à attirer auprès de lui (18 janvier 1284). Arghoun rassembla immédiatement ses troupes dans le Khoraçan, mais il fut battu à Ak-Khodja par une armée commandée par Alinak. Après avoir essayé de tenir la campagne, il fut obligé de se soumettre (29 juin) ; mais cette soumission n'était pas sincère, et bientôt Arghoun, avec l'aide du général Bokaï, parvint à faire croire aux officiers mongols qu'Ahmed voulait les faire assassiner pour donner leurs places à des musulmans. Le sultan fut arrêté à Kounkour Olang et mis à mort le 10 août 1284. Arghoun Khan.
Arghoun n'aurait pas mieux demandé que de reprendre les projets de conquête de ses prédécesseurs, mais il en fut empêché par les troubles qui éclatèrent dans son empire. L'émir Naurouz, fils d'Arghoun Aga, le gouverneur du Khoraçan, et beau-frère d'Arghoun Khan, craignait de partager le sort de Bokaï. Il se révolta et battit, le 8 mai 1290, les troupes du prince Ghazan qui avait reçu l'ordre de le combattre. Naurouz s'avança jusqu'à Tchormaghan, mais il dut reculer devant Ghazan; il se rendit alors dans le Turkestan, chez le prince Kaïdou, qui l'accueillit bien malgré son insolence, et lui fournit une armée de 30 000 hommes avec laquelle il ravagea le Khoraçan sans que Ghazan, trop faible, pût songer à intervenir. Dans le courant de l'année 1290, Mangou Timour, successeur de Béréké, et khan du Kiptchak, envoya une armée qui pénétra en Perse par le Derbend; elle fut repoussée sans grande difficulté. Le ministre Saad ed Daulati était détesté à la fois par les musulmans et par les Mongols qui faisaient tout ce qui leur était possible pour le perdre dans l'esprit d'Arghoun, mais ce prince qui lui devait la vie ne voulut jamais écouter ses calomniateurs. Le 29 février, Saad ed Daulat fut arraché du lit de son maître mourant et lâchement assassiné, et Arghoun mourut quelques jours plus tard le 7 mars. Vassaf s'est fait l'écho d'une histoire invraisemblable, suivant laquelle ce ministre aurait voulu fonder une nouvelle religion dont Arghoun eût été le pontife suprême. Kaï-Khatou Khan
(Kandjiatou).
Dans le Mazenderan, Ghazan avait refusé de laisser circuler ces billets qu'on nommait tchao. En 1293, les troupes de Ghazan, commandées par le général Koutloukchah, battirent l'émir Naurouz et le forcèrent à se réfugier dans les montagnes de Nishapour. Kaï-Khatou n'en regarda pas Ghazan d'un oeil plus favorable et il lui fit interdire de venir à la cour. En 1294, le prince Baïdou, qui avait à se plaindre de la façon dont Kaï-Khatou l'avait traité, réunit autour de lui tous les gens qui étaient mécontents de la conduite de leur souverain et se révolta; Khaï-Khatou marcha contre lui, mais il fut abandonné par ses troupes et étranglé le 23 avril 1293, au moment où il cherchait à passer dans le pays de Roum. Baïdou et Ghazan.
Ghazan résolut de reprendre le plan d'Houlagou et d'Abaga, qui avait été à peu près abandonné sous le règne des derniers khans, et de conquérir la Syrie et l'Égypte. Il fut encouragé dans ce dessein par l'arrivée dans son empire de quatre généraux égyptiens déserteurs, qui lui représentèrent que cette entreprise n'avait rien que de très aisé. Il quitta Tabriz avec son armée le 16 octobre 1299 et fut rejoint dans le Diarbekr par les troupes du pays de Roum; il traversa l'Euphrate au pont de la citadelle de Djaabar, le 7 décembre, arriva le 12 à Alep, le 20 à Hamah, et passa devant ces deux places sans prendre la peine de les assiéger. Les Mongols rencontrèrent l'armée égyptienne commandée par le sultan Mohammed ibn Kélaoun devant Homs; (22 décembre). Les Égyptiens furent complètement battus et le sultan s'enfuit au Caire; Homs se rendit immédiatement et Ghazan marcha sur Damas qui lui ouvrit ses portes; il y fit son entrée le 7 janvier 1300 et défendit de la piller. Mais il ne garda pas ses conquêtes que les Egyptiens réoccupèrent trois mois après. Le seul résultat de cette campagne fut la ruine de la capitale de la Syrie. Pendant que Ghazan était occupé à la conquête de cette contrée, le prince Koutlouk-Chah Khvadjah, fils de Doua, envahit le Fars, mais il dut retourner dans ses États après avoir ravagé le pays. Pour éviter le retour de pareils faits, Ghazan fit élever des fortifications redoutables à Chiraz. Dès qu'il fut libre de ce côté, le souverain mongol entreprit une seconde expédition contre la Syrie; mais la rigueur de l'hiver força à une retraite précipitée (3 février 1301). Une troisième ne réussit pas mieux; son général Koutloukchah fut complètement battu à Merdj-es-Safar par les troupes égyptiennes (18 mars 1303). Cette défaite obligea Ghazan à renoncer à ce qui avait été le rêve de sa vie, la conquête de la Syrie. Il mourut l'année suivante le 17 mai 1304. Si Ghazan ne fut pas heureux dans ses expéditions contre les sultans Mamelouks, il a laissé dans ses Instituts un monument qui éternisera sa mémoire. Il serait trop long de détailler les nombreuses ordonnances qui se trouvent dans ce code; le Yassak de Gengis Khan, qui était encore en vigueur à l'époque de Ghazan, n'avait pas été composé pour être appliqué à des hommes jouissant d'une civilisation relativement avancée, et surtout à des musulmans, de telle sorte qu'il était loin de suffire aux besoins de l'empire mongol de Perse au commencement du XIVe siècle. Tout en laissant intact le fondement même du Yassak, et en respectant l'esprit qui en avait inspiré la composition, Ghazan sut y introduire des modifications, et des additions suffisantes pour tous les cas. Euldjeïtou (
Kharbendeh).
Il voulut reprendre les projets de conquête de la Syrie de son frère Ghazan, et au mois de décembre 1312, il vint mettre le siège devant la ville de Rahbah après avoir traversé l'Euphrate à Karkisivya. Cette expédition fut encore plus malheureuse que celle de Ghazan : au bout d'un mois de siège, les troupes mongoles manquant de tout durent se retirer et rentrer en Perse. En 1313, il donna le gouvernement du Khoraçan à son fils Abou-Saïd qui, à cette époque, n'avait que neuf ans. Il mourut d'un accès de goutte mal soigné à la fin de l'année 1316 à Sultaniyé. Il eut pour successeur son fils qui venait d'accomplir sa douzième année, Abou-Saïd Mirza Behadour Khan et qui fut couronné au mois d'avril 1317. Abou-Saïd Mirza
Behadour Khan.
L'année suivante (1319), le prince Yessaour, qui s'était révolté contre lui, fut battu par Guébek, souverain de la Transoxiane et du Turkestan, qui venait de succéder à son frère lsenbogha; Yessaour fut tué en juin 1320. En 1322, Timour-Tach, fils de Tchouban et gouverneur du pays de Roum, se déclara indépendant et fit frapper la monnaie à son nom; Tchouban marcha immédiatement contre lui, il fut assez heureux pour le soumettre sans effusion de sang et pour obtenir sa grâce d'Abou-Saïd. Ce fait paraît avoir fortement ébranlé la position de Tchouban et, à partir de ce moment, le sultan chercha à se défaire de lui. En 1327, Abou-Saïd, las de subir les insolences de Dimachk Khvadjah, fils de Tchouban, le fit assassiner et donna l'ordre de faire subir le même sort à son père. Mais Tchouban se trouvait à la tête d'une armée de 70 000 hommes et il marcha sur l'Irak; Abou-Saïd se mit en campagne de son côté, et eut la chance que Tchouban fût abandonné de ses principaux officiers et d'un grand nombre de ses troupes; il fut assassiné dans sa fuite par les ordres de Ghyas-ed-Din, prince d'Hérat. Timour-Tach son fils, qui était gouverneur du pays de Roum, passa en Syrie, et, alla chercher un asile à la cour du sultan d'Égypte el-Melik-el-Naser qui le fit assassiner (20 août 1323). Sa tête fut envoyée à AbouSaïd. Cheikh Mahmoud, quatrième fils de Tchouban, fut également mis à mort. Les derniers Houlagides.
La même année, 1336, on éleva au trône un autre descendant d'Houlagou nommé Mohammed, qui fut battu par Mousa. Les émirs du Khoraçan, à leur tour, proclamèrent khan un prince nommé Toga-Timour, issu de Djoudji-Kassar, frère de Gengis Khan; Mousa Khan marcha contre lui et le rencontra dans les environs de Maragha; il fut battu et tué le 10 juillet 1337. Toga-Timour fut assassiné en 1353. En 1338, le prince Izz-ed-Din Chah Djihan Timour Khan, descendant d'Abaga, fut élevé à la dignité impériale, par un émir nommé Hasan, pendant qu'un autre émir mettait sur le trône Soleïman Khan, arrière petit-fils de Yachmout, fils d'Houlagou, et lui faisait épouser la princesse Sati-beg. Ses domaines se composaient de l'Irak-Adjemi, de l'Arran, du Mougan et de la Géorgie. En 1340, l'émir Hasan et Chah Djihan Timour Khan attaquèrent ce prince qui leur infligea une sanglante défaite. L'émir Cheikh Hasan déposa Chah Djihan et se proclama lui-même sultan à Bagdad. La dynastie des Houlagides fut ainsi remplacée par celle des Ilkhaniens, dont le pouvoir fut éphémère. Ainsi finit donc la dynastie des Houlagides remplacée dans la Perse occidentale et l'Irak par celle des Ilkhaniens ou Djélaïrides. Hasan appartenait, en effet, au puissant clan mongol des Djelaïr, dont un chef Ilka-Noyan avait accompagné Houlagou. Hasan mourut à Bagdad en 1356 et eut pour successeur son fils Oweiss (mort en 1374). Les suivants furent Hosein (mort en 1381), puis Ahmed Khan. Ils se maintinrent péniblement à Bagdad jusqu'à l'époque où l'Iran passe sous la domination du second empire mongol fondé par Timour (Tamerlan). Eux-mêmes furent, malgré la protection des Timourides, détruits par les Turkomans du clan du Mouton noir. Kara-Yousouf fait périr Ahmed (1410), son fils tua le dernier des sultans djélaïrides (1422). La suite de cette histoire est désormais l'histoire d'une Perse où le rôle des Mongols est fini. (E. Blochet / E. Drouin). |
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