| Abbâs, oncle de Mohammed (Mahomet), né en 566, mort en 662. Il eut pour père Abd-al-Mouttalib et pour aïeul Hâchim et entre autres frères Abd-Allah, père de Mohammed, et Aboû Tâlib, père d'Ali. Il était chargé de distribuer l'eau du puits Zemzem aux pèlerins qui venaient à la Mecque et ces fonctions ainsi que la crainte qu'inspiraient les Koréichites l'empècitèrent de se rallier ouvertement à la religion dont son neveu venait de se déclarer le Prophète. Il était sans doute musulman au fond du coeur, puisqu'il assista, sur la colline d'Akaba, au serment par lequel les délégués de Médine s'engagèrent à servir Mohammed et l'invitèrent à se réfugier dans leur ville; cependant il fut forcé de combattre à Bedr contre le Prophète; il y fut fait prisonnier; Mohammed défendit qu'on le tuât et le relâcha moyennant rançon. En 629 Abbâs présida an mariage du Prophète avec Maïmouna, et en janvier 630 il se convertit ouvertement à la religion nouvelle avec toute sa famille. Cette même année, il sauva Mohammed au combat de Honaïn. Ce fut lui qui présida aux funérailles de Mohammed (632). C'était un homme de guerre, mais ce fut aussi un des plus savants docteurs de l'islam; il expliquait les versets du Coran et conservait les traditions relatives au Prophète. Il fut surpassé dans cette science par son fils, Ibn-Abbâs, qui mérita le surnom d'Interprète du Coran. Abbâs avait été placé en tête de la liste des pensions que le calife Omar accorda aux compagnons du Prophète et fut l'objet de la vénération de ses contemporains. Cent ans environ après sa mort, un de ses arrière-petits-fils, Aboûl-Abbâs-as-Saffâh, fonda la puissante dynastie des Abbâssides. (J. Preux). | |
| Abbas Ier, dit le Grand est un shah de Perse, de la dynastie des Séfévis (Sophis), mort en 1628 (1037 de l'hégire), succéda, en 1585, à Mohammed-Mirzâ. Proclamé d'abord dans le Khorassân que les Ouzbeks envahissent après son départ pour Mechhed, il trouve son royaume en proie à l'anarchie. Aussitôt il fait la paix avec les Turcs, reprend Mechhed aux Ouzbeks et les bat près de Hérat (1597). La guerre recommence avec les Turcs (1602). Abbâs leur reprend Néhâvend, Tabriz, Erivan; il les chasse de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et du Kurdistan, il leur enlève Bagdad, Mossoul et le Diyarbékir. Depuis 1507 les Portugais possédaient Ormouz; Abbâs s'allie avec la compagnie des Indes orientales à laquelle il promet des avantages commerciaux, et une flotte d'Anglais et de Persans chasse les Portugais d'Ormouz. Depuis lors, le port de Gombroun s'appela Bender-Abbâsi ( = port d'Abbâs) (1622). Abbâs transplanta une nombreuse colonie arménienne à Djoulfa, faubourg d'Ispahân; il reçut plusieurs ambassades anglaises. Aidé par les conseils de sir Anthony et de sir Robert Sherley, il disciplina son armée, il réduisit l'influence des tribus turques Kizilbâch; il augmenta la prospérité de son empire par les nombreux travaux d'utilité publique qu'il entreprit et par la protection qu'il accorda à l'agriculture et au commerce. Mais, craignant l'influence de ses enfants et jaloux de son pouvoir, il fit assassiner son fils aîné et crever les yeux à ses deux autres fils. Il mourut à l'âge de soixante-dix, ans, après 43 ans de règne, dans son château de Farrahahad, dans le Mazandéran. (J. Preux). |
| Abbas II, arrière-petit-fils d'Abbâs ler, né en 1632 (1043 de l'hégire), mort en 1666. Il succéda à son père, Shah-Séfi, en 1641. A seize ans, il reprit Kandahar au Grand-Moghol, il sut profiter des dissensions entre les Ouzbeks et assura la continuation de la paix avec la Turquie. Sous son règne, le commerce fut florissant, il attira et protégea les étrangers (Chardin et Tavernier se louent de son affabilité), fut juste, tolérant, généreux; mais il s abandonnait souvent à l'ivrognerie. Il mourut après 25 ans de règne, laissant le pouvoir a son fils Séfi-Mirzâ. (J. Preux). |
| Abbas III est le dernier souverain de la dynastie des Séfévis, fils de Shah Tahmasp, fut mis sur le trône (1732, 1145 de l'hégire) à l'âge de huit mois, lorsque son père fut renversé par le fameux agitateur Nâdir-Kouli-Khân, qui régna plus tard sous le nom de Nâdir-Shah. Quatre ans plus tard, Abbâs mourut, laissant vacant le trône dont s'empara Nâdir (1736). (J. Preux). |