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La Basse Époque |
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Le Nouvel Empire s'est terminé avec le dernier des Ramessides et débouche sur une nouvelle partition. Les possessions d'Asie échappent à l'Égypte, et comme chaque fois que l'unité du pays est perdue, l'opposition traditionnelle de la Basse et de la Haute-Égypte domine la logique de la partition : Au Nord Smendès fonde à Tanis, dans le Delta, la XXIe dynastie vers 1070, et un peu plus tard, vers 724, Tefnakht fondera à Saïs une XXIVe dynastie; dans l'intervalle, au Sud, les grands prêtres d'Amon auront aussi installé le pouvoir du clergé thébain sur la Haute-Égypte (XXIIIe dynastie, de 828 à 712, avec des allégeances plus formelles que réelles à des souverains du Nord). Le canevas confus ainsi dessiné sert surtout le renforcement des pouvoirs locaux des nomarques qui instituent des sortes de féodalités, rappelant celles qu'on observait entre la fin de l'Ancien Empire et le début du Moyen Empire. Cette nouvelle "période intermédiaire" (c'est la troisième) se marque aussi par la mise en place de dynasties étrangères. A partir de la XXVe dynastie (vers 770), en particulier, les Nubiens de Napata contrôlent le pays dans une large mesure, et l'Égypte s'achemine vers une nouvelle réunification. Une période appelée la Basse Époque. La Basse Époque commence vers 712 avec le règne de Sabacon (Chabaka), troublé et affaibli par la puissance d'une douzaine de dynasties locales. L'invasion des troupes assyriennes d'Assurbanipal, mettra fin au pouvoir nubien en Égypte, et, en 672 avant J. -C. (première date assurée de la chronologie égyptienne), le pouvoir échoit finalement à un Égyptien, le seigneur de la ville de Saïs, Neko Ier, (Nechao), fondateur de la XXVe dynastie. Son histoire et celle de ses successeurs (Amasis, les Psammétique, Néchao II...) est principalement dominée par le souci de se débarrasser définitivement de la tutelle assyrienne, ce qui a pour corollaire une politique de rapprochement avec la Grande Grèce. L'époque de cette dynastie saïte est aussi celle de la pénétration de l'hellénisme en Égypte. Mais désormais, le vrai danger est perse. En 525, le pays tombe maintenant entre les mains de Cambyse II. De 404 à 343, trois dernières dynasties égyptiennes existeront encore. Une seconde et brève domination perse, en terminera cependant, et définitivement cette fois, avec le régime des pharaons. En 332 la conquête du pays par Alexandre le Grand met fin à la Basse Époque. Une nouvelle ère s'annonce pour l'Égypte, elle sera hellénistique d'abord, avec les Ptolémées, puis romaine, chrétienne, arabe... Dates-clés : 1070- 712 av. J.-C. - Troisième période intermédiaire. | ||
La troisième période intermédiaire La XXIe dynastie. « Le centre de gravité, observe Maspéro, qui, après la chute du premier empire, était descendu au Sud, vers Thèbes, par la conquête de la Nubie et le développement de la puissance égyptienne dans le Soudan, remonta peu à peu vers le Nord et oscilla quelque temps entre les différentes villes du Delta. Tanis, Bubaste, Saïs se disputèrent le pouvoir avec des chances à peu près égales et l'exercèrent tour à tour, sans jamais approcher de la splendeur de Thèbes ni produire aucune dynastie comparable aux dynasties des rois thébains. »Les grands prêtres d'Amon jugèrent prudent de ne pas contester la suzeraineté des rois tanites moyennant une reconnaissance de leurs droits. C'est ainsi qu'ils restèrent en possession du grand fief de Thèbes, comprenant alors toute la Haute et une partie de la Moyenne-Égypte. De même ils recherchèrent la main des princesses de la nouvelle maison royale, mêlant ainsi par des unions calculées en vue de leur prestige le sang des parvenus de Tanis au sang des Ramsès déchus (Nouvel Empire). On vit le grand prêtre Pinedjem Ier (1013-1009) petit-fils d'Hrihor et de la reine Nodjemit (ancienne maison royale de Thèbes), épouser la princesse Makarâ, fille de Psioukhannout Ier de Tanis (Psousennès), et son petit-fils Pinedjem II s'enorgueillir du titre de fils de Psioukhannout bien que, d'un autre lit, il n'eût pas une seule goutte de sang tanite. On vit pareillement Pinodjem Ier joindre à son titre sacerdotal le titre consenti de roi, et le roi Psioukhannout, son beau-frère et son suzerain, s'intituler comme lui premier prophète d'Amon. Tout cela ne dénote-t-il pas une parfaite entente entre les deux familles qui s'étaient élevées sur les débris de l'antique maison des Ramessides? Pendant les cent cinquante ans environ que régnèrent les sept rois tanites, l'Égypte conserva une apparence de force. Les temps étaient trop récents où ses armées conquérantes parcouraient les chemins de l'Asie. Le roi d'Israël, Salomon, et le roi des Iduméens, Hadad, se ménageaient l'amitié du pharaon - peut-être Psioukhannout ll (959-945) - en épousant ses filles. Le Delta devenait de plus le grand marché où s'approvisionnaient par l'entremise des Phéniciens les peuples de l'Asie occidentale et de l'archipel. Une certaine activité régnait sur les chantiers de constructions : pendant que les grands prêtres d'Amon faisaient des efforts pour arrêter leur vieille capitale sur la rapide pente de la décadence, les rois de Tanis concentraient les leurs sur la nouvelle et mettaient la dernière main à l'exécution des plans de Ramsès II. La XXIIe dynastie. « La comparaison de sa liste (gravée à Karnak) avec celle de Thoutmôsis III, notait Maspéro, montre combien était profond l'affaiblissement de l'Égypte, même victorieuse, sous la XXIIe dynastie. Il n'est plus question ni de Gargamish, ni de Qodshou (Qadesh), ni de Damas, ni des villes du Naharanna. Magidi est le point le plus septentrional où Sheshonq soit parvenu. »Sa suzeraineté sur la Palestine ne dura qu'autant que lui. Ses successeurs eurent trop à faire à l'intérieur pour se donner le luxe d'envoyer des armées au dehors. Une féodalité nouvelle avait progressivement remplacé l'ancienne. Quoique issue de la famille royale, qui s'était égrenée sur tout le pays, absorbant les petits gouvernements comme elle avait absorbé le grand, cette féodalité n'était ni moins ambitieuse n moins turbulente que la première, et l'Égypte n'eut pendant tout le règne des Bubastites qu'une ombre de stabilité. Du moins ces princes en profitèrent-ils pour laisser par des monuments le souvenir de leur règne. Bubastis, Tanis et Memphis en eurent la meilleure part; Thèbes ne fut pas complètement oubliée. Une cour immense ornée d'un double portique vint s'ajouter en avant des constructions grandioses de Seti Ier et de Ramsès II (Nouvel Empire). C'est au temps des Bubastites que fut prise la singulière précaution à laquelle nous sommes redevables de l'importante trouvaille de Deir el-Bahari. Le danger que courant alors les momies royales (Religion égyptienne) exposées, dans le relâchement général de l'autorité, aux convoitises du petit personnel des nécropoles, inspira la pensée de les retirer de leurs tombes et de les déposer dans une chapelle attenante à la tombe d'Aménophis Ier où l'on pouvait concentrer la surveillance. Pour plus de commodité, le grand prêtre Aoupouti les fit, après un certain temps, transporter dans son tombeau de famille, où Maspero les a retrouvées en 1881, entassées pêle-mêle avec celles des grands prêtres. Au nombre de ces momies se trouvaient celles du roi Sqenenrâ III de la XVII Les XXIIIe et XXIVe dynasties. La XXIVe dynastie, qui vient ensuite, n'eut pas une plus brillante fortune. Ce n'était, à vrai dire, qu'une première tentative des princes saïtes qui n'aspiraient qu'à avoir leur siècle de puissance et de grandeur comme les Tanites et les Bubastites. Mais l'audace sans frein de Tafnekht compromit en partie le succès de son entreprise. Après s'être emparé par la force de toute la région occidentale du Delta, il remontait le cours du Nil, quand il se heurta, au Nord d'Abydos, à la flotte du roi nubien Piankhi-Miamoun, venu au secours des petits souverains locaux. L'assistance de Piankhi n'était pas absolument désintéressée. On se rappelle que les Bubastites avaient dépossédé les grands prêtres d'Amon pour constituer un apanage à l'un de leurs fils. Exilés de Thèbes, les descendants des Hrihor et des Pinedjem s'étaient retirés dans la partie la plus méridionale de leur ancien royaume, entre la deuxième et la quatrième cataracte où la civilisation égyptienne n'avait cessé de pénétrer depuis les rois de la XIIe dynastie (Moyen Empire). C'est ainsi que le roi-prêtre Piankhi attendait depuis près de vingt ans dans Napata, sa capitale, une occasion d'intervenir en Égypte et de reconquérir le domaine de ses pères. L'appel des princes le trouva prêt. De victoires en victoires Piankhi (futur fondateur de ce qui allait être la XXVe dynastie) arriva jusqu'à Memphis, dont il s'empara par surprise, se fit reconnaître roi - son épouse Amnéritis, devenant vice-reine et bientôt régente, - par les prêtres d'Héliopolis, les princes de Bubastis disposés à tout accepter par la crainte des représailles, enfin par tous les petits souverains du Delta. Tafnekht capitula comme les autres et dut s'estimer très heureux de conserver sa petite principauté saïte; mais son fils et successeur Bocchoris (717-712) expia bien plus cruellement les erreurs de son ambition. La XXVe dynastie (dynastie nubienne). La période Saïte Ce que perdaient les Nubiens devait profiter aux Saïtes, leurs adversaires. Neko Ier, (Nechao), le second successeur de Stephinatès, fut investi en 672 chef de la ligne des princes par Assaraddon qui l'appuya d'un corps d'occupation. Trois ans après, Taharqa, à la fausse nouvelle de la mort du roi de Ninive, leva une armée et reprit Memphis sur les garnisaires d'Assaraddon; mais, battu et poursuivi par Assurbanipal, son successeur, il dut s'enfuir de Thèbes, son refuge, et provoqua ainsi la seconde entrée des soldats assyriens dans la ville d'Amon. La troisième campagne de Taharqa fut favorisée par les petits princes, y compris Neko de Saïs, qui avait finit par reconnattre que le Nubien était pour le moins aussi dangereux que le Ninivïte. Assurbanipal eut le bon esprit de ne pas s'en formaliser. Après une nouvelle victoire, il remit en liberté ses otages et replaça généreusement Neko sur son trône . Neko ne devait pas en jouir longtemps. En 664, Ourdamani, beau-fils et successeur de Taharqa, s'empara de lui et le mit à mort, mais il fut défait à son tour par l'armée d'Assurbanipal, mis en fuite et poursuivi jusqu'à Thèbes qui vit, pour la troisième fois, les bataillons ninivites. Assurbanipal rétablit les princes avec le corps d'occupation mais donna cette fois la préséance à Paqrour, prince de Pisoupti. Après une nouvelle et dernière invasion nubienne conduite par l'ultime représentant de la dynastie nubienne,Tonouatamon, successeur d'Ourdamani, et qui bouleversa l'organisation d'Assurbanipal, le Saïte Psammétique I (664-610), fils de Neko (Néchao I), entre en scène et achève ce que le Nubien avait commencé. Aidé de bandes ioniennes et cariennes, il bat les princes confédérés à Momemphis et dépouille Paqrour de ses droits suzerains. Son mariage avec la princesse Shapenap, mère de Sabacon, vint donner à son usurpation le vernis de la légitimité auxquels les Égyptiens étaient si attachés. Sous cette XXVIe dynastie inaugurée par Neko (Néchao) et portée au faîte par ses successeurs, le déclin de l'Égypte s'illumina d'un magnifique rayonnement. Animés d'un grand sens politique, les princes de Saïs, qu'une énergie patiente et tenace avait enfin rendus maîtres de toute l'Égypte rendirent aux travaux publics une impulsion qu'on ne peut comparer qu'à celle des grands pharaons thébains. Ils réparèrent et agrandirent les temples, patronnèrent les arts, firent éclore notamment cette brillante école de sculpteurs sur roche dure et de fondeurs qui prirent pour modèles les oeuvres des vieux artistes memphites, et parfois les imitèrent si bien que les modernes s'y sont trompés. Ils ne se préoccupèrent pas moins des grands travaux utilitaires (reprise de l'exploitation des carrières de Tourah, de la vallée d'Hammâmat et d'Assouan; réfection du canal des deux mers, ensablé depuis près de trois siècles) et rompirent avec l'orgueilleux traditionnsme sacerdotal pour étendre expérimentalement leurs connaissances. Une politique hellénophile. Les guerres extérieures. La fin de l'Égypte pharaonique La première domination perse (XXVIIe dynastie). La XXIXe et la XXXe dynasties A la faveur des troubles suscités par les compétitions des petits princes héréditaires, une famille de Sebennytos s'était emparée du pouvoir, inaugurant la XXXe dynastie; Nectanèbo Ier (380-343) et l'un de ses successeurs, Taho ou Teos (365-360), se préparèrent à recevoir le choc. Bien mieux, Taho résolut d'ouvrir les hostilités en marchant sur la Syrie au-devant de l'armée perse. Il avait avec lui les meilleurs généraux de la Grèce, Chabrias d'Athènes, et le vieux capitaine spartiate Agésilas. Mais toutes les combinaisons qu'il adopta pour assurer ses chances se retournèrent contre lui. En prenant le commandement supérieur des troupes, il dut laisser à Memphis un régent qui, bien loin de lui conserver son trône, le lui fit perdre à la première occasion au profit de son propre fils, Nectanebo II. En rentrant de Syrie, où il combattait sous Taho, le nouveau pharaon eut d'abord à réprimer une révolte fomentée par un prince de Mendès. II triompha de ce premier obstacle. La fortune lui sourit aussi dans la première rencontre qu'il eut aux portes de l'Égypte avec l'armée d'Artaxerxès III Okhos. Mais il fut moins heureux dans la seconde. La seconde domination perse (343-332). |
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