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Egypte
Jumhuriyat Misr al-Arabiyah

27 00 N, 30 00 E
L'Egypte est une Etat du Nord-Est de l'Afrique, d'une superficie de 1 million de km² et d'une population 83 millions d'habitants (2009). Elle est bornée au Nord par la Méditerranée; au Nord-Est par Israel et la bande de Gaza auxquels elle est jointe par la péninsule du Sinaï, où se trouve le point culminant du pays (Mont Catherine, 2629 m); à l'Est, par la mer Rouge; au Sud par le Soudan; dont la frontière, sauf dans la partie orientale (Triangle d'Hala'ib) est fournie par une ligne idéale un peu au Sud du tropique du Cancer et d'Abou Simbel, sur le Lac Nasser, et aboutissant au désert de Libye; à l'Ouest, par ce désert et par la Libye
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Carte de l'Egypte.
Carte de l'Egypte
Source : The World Factbook.

Indépendante depuis 1922, l'Egypte s'est constituée en république depuis 1956 et est divisée administrativement en 26 gouvernorats (muhafazat, singulier : muhafazah). La capitale est le Caire. Autres grandes villes : Alexandrie, Suez, Port Saïd, Gizeh, Tantâ, Al Mahallah al Kubrâ, Fayoum, Al Minyâ, Assouan, etc.

Les 26 gouvernorats de l'Egypte

Al Bahr al Ahmar (Mer Rouge)
Al Buhayrah (El Beheira)
Al Fayyum (Le Fayoum)
Al Gharbiyah
Al Iskandariyah (Alexandrie)
Al Isma'iliyah (Ismaïlia)
Al Jizah (Gizeh)
Al Minufiyah (El Monofia)
Al Minya
Al Qahirah (Le Caire)
Al Qalyubiyah
Al Wadi al Jadid (Nouvelle Vallée)
As Suways (Suez)
Ash Sharqiyah
Aswan (Assouan)
Asyut (Assiout)
Bani Suwayf (Beni Suef)
Bur Sa'id (Port Saïd)
Dumyat (Damiette)
Janub Sina' (Sud Sinaï)
Kafr ash Shaykh
Matruh (Désert occidental) Qina (Qena)
Shamal Sina' (Nord Sinaï)
Suhaj (Sohag)

Géographie physique de l'Egypte

Le territoire de l'Égypte se compose principalement de la vallée et du delta du Nil, dont la longueur totale est de 830 km à vol d'oiseau et de 1415 km en suivant les méandres du fleuve. D'Assouan, ville située au-dessous des derniers rapides, jusqu'au Caire, la vallée est étroite et encaissée par deux chaînes de montagnes dont les ramifications se projettent à droite et à gauche dans le désert : celle de la rive droite, la plus élevée des deux et où se trouvent les innombrables grottes dans lesquelles vivaient les solitaires de la Thébaïde, est designée sous le nom de chaîne Arabique (point culminant : 2184 m); celle de la rive gauche, sous celui de chaîne Libyque. A l'endroit où le fleuve cesse d'être contenu par ces barrières rocheuses, il se divise en plusieurs bras dont les deus principaux se rendent à la Méditerranée en dessinant un vaste triangle qui a 200 km à sa base, la mer, et dont les côtés mesurent chacun 150 km; ce triangle a reçu le nom de Delta, à cause de sa ressemblance de forme avec le D grec. Les deux grandes chaînes dont nous venons de parler protègent la vallée du Nil contre l'envahissement des sables des déserts qui l'enserrent; c'est près de l'ancienne Thèbes qu'elles atteignent leur plus grande altitude (600 à 700 mètres); dans beaucoup d'endroits, ce ne sont que de simples collines.

Le Nil.
Le Nil, le plus long fleuve d'Afrique, traverse le pays du sud au nord sur près de 1200 kilomètres en Égypte, créant une vallée étroite et verdoyante au milieu du désert. Cette vallée, large de quelques kilomètres seulement par endroits, constitue la seule zone habitable et cultivable du pays, où se concentre l'immense majorité de la population égyptienne. Au nord, le fleuve se ramifie pour former le delta du Nil, une plaine alluviale large et triangulaire, extrêmement fertile, qui s'étend sur environ 22 000 kilomètres carrés avant de se jeter dans la Méditerranée. Le delta est une zone de faible altitude, parsemée de canaux, de lacs côtiers (comme les lacs Manzala, Burullus, Idku et Mariout) et de terres agricoles intenses. Le régime naturel du fleuve, caractérisé par des crues annuelles, a été profondément modifié par la construction du Haut Barrage d'Assouan dans les années 1960, qui a créé le lac Nasser, un immense réservoir artificiel au sud du pays, qui contrôle désormais le débit et l'irrigation tout au long de l'année. En amont d'Assouan, plusieurs rapides ou "cataractes" jalonnent le cours du fleuve, et marquent historiquement des frontières naturelles ou des points de rupture dans la navigation.
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Assouan : l'ancien barrage.
Le vieux barrage d'Assouan sur le Nil. Il a été construit par les Britanniques entre
1898 et 1902 (sa retenue d'eau représente 5,35 millairds de mètres cubes). Le Haut
barrage d'Assouan, quant à lui, a été achevé, avec l'aide de l'Union soviétique en 1971
(retenue de 210.000 milliards de mètres cubes).  Images : The World Factbook.

Le Désert occidental.
À l'ouest du Nil s'étend l'immense Désert Occidental, également connu sous le nom de désert Libyque, qui représente environ les deux tiers de la superficie totale de l'Égypte. Ce vaste territoire fait partie du Sahara et se caractérise par des paysages variés incluant de grandes étendues de dunes de sable (les "grands ergs"), des plateaux rocheux, des dépressions, et des oasis disséminées. Parmi les caractéristiques notables figurent la dépression de Qattara, une vaste cuvette dont le point le plus bas se trouve à plus de 130 mètres sous le niveau de la mer, et plusieurs oasis importantes alimentées par des nappes phréatiques souterraines, telles que Siwa, Bahariya, Farafra (avec son célèbre désert blanc aux formations calcaires uniques), Dakhla et Kharga. Ces oasis constituent des îlots de vie isolés au sein de cet environnement extrêmement aride.

Le Désert oriental.
À l'est du Nil se trouve le Désert Oriental, ou désert Arabique, qui s'étend jusqu'à la mer Rouge et au golfe de Suez. Ce désert est plus montagneux et accidenté que le Désert Occidental. Il est dominé par la chaîne des montagnes de la mer Rouge, qui longe la côte en parallèle, avec des sommets qui atteignent plus de 2000 mètres. Le paysage y est constitué de montagnes escarpées, de plat eaux disséqués par des oueds (cours d'eau temporaires ou asséchés) et d'une étroite plaine côtière le long de la mer Rouge. Cette région, bien qu'aride, a historiquement été importante pour ses ressources minérales et ses routes commerciales vers la mer.

Le Sinaï.
La péninsule du Sinaï, située à l'est du canal de Suez, est une région triangulaire qui constitue une interface géographique entre l'Afrique et l'Asie. Elle présente une certaine diversité de paysages. Le sud est dominé par un massif montagneux accidenté, comprenant le mont Sainte-Catherine (Gebel Katrina), qui est le point culminant de l'Égypte (2629 mètres), ainsi que le mont Sinaï (Gebel Musa). La partie centrale de la péninsule est un plateau désertique aride, le plateau d'El Tih, tandis que le nord est caractérisé par des dunes de sable et des plaines côtières le long de la Méditerranée.

Les côtes.
Les côtes égyptiennes présentent également des caractéristiques distinctes. La côte méditerranéenne, principalement basse et sablonneuse dans la région du delta, devient plus rocheuse vers l'ouest. Elle est parsemée de lagunes et de lacs saumâtres. Le climat y est méditerranéen, légèrement moins aride que l'intérieur, avec des hivers doux et quelques précipitations. La côte de la mer Rouge, quant à elle, est bordée par les montagnes de la mer Rouge et possède une étroite plaine côtière. Ses eaux chaudes abritent d'importants récifs coralliens, faisant de cette région un centre majeur pour la plongée et le tourisme balnéaire.

Géologie.
Le sol de l'Égypte septentrionale est entièrement formé de terrains calcaires, tandis que celui de la région méridionale est constitué par le granit et la syénite. Le dépôt d'alluvion laissé par les eaux du Nil forme le seul sol productif; le reste est un mélange de calcaire, de coquilles, de pétrifications et de sable. On n'y rencontre pas de métaux en quantité économiquement significative et les seuls produits minéraux sont le natron, le salpêtre, le sel, l', le marbre et le granit rouge de Syène (Assouan), si remarquable par sa dureté, employé à la construction des monuments de l'Égypte et même d'un grand nombre de ceux d'Italie

Le climat.
Le climat général de l'Égypte est un climat désertique chaud (classification de Köppen BWh), caractérisé par une extrême aridité et une très faible pluviométrie dans la majeure partie du pays. Les étés sont très chauds et ensoleillés, surtout à l'intérieur des terres, tandis que les hivers sont doux, bien que les nuits puissent être fraîches, en particulier dans le désert. Les précipitations sont rares et irrégulières, concentrées principalement sur la côte nord en hiver. Le vent du khamsin, un vent de sable chaud et sec, souffle occasionnellement au printemps. Au Caire, la température moyenne est de + 22,19 °C , de +40 °Ca en juin, de + 2°C à 3°C en janvier. Mais quand souffle le khamsin, qui charrie une poussière de sable très fin, la température devient pareille à celle d'une fournaise. 
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Rive du Nil.
Maisons sur le bord du Nil.

Biogéographie de l'Egypte

L'Égypte, par sa sa position géographique, agit comme un pont terrestre entre l'Afrique du Nord-Est et le Proche-Orient, un carrefour entre les zones biogéographiques Paléarctique et Afrotropicale et joue aussi un rôle de couloir de migration majeur. Des millions d'oiseaux migrateurs traversent le pays chaque année entre leurs aires de reproduction en Europe et en Asie et leurs quartiers d'hiver en Afrique, empruntant principalement la vallée du Nil et le long de la côte de la Mer Rouge. Cela confère à certaines zones humides et côtières une importance internationale pour la conservation de l'avifaune.

Historiquement, les fluctuations climatiques du Pléistocène, qui ont alterné périodes humides (Sahara vert) et sèches, ont profondément marqué la distribution des espèces, créé des refuges (notamment la vallée du Nil) et façonné les peuplements actuels. La construction du Canal de Suez a également créé une voie de migration artificielle (migration Lessepsienne) pour les espèces marines entre la Mer Rouge et la Méditerranée, modifiant la composition des écosystèmes côtiers.

Le pays est largement dominé par des conditions climatiques extrêmes d'aridité et d'hyper-aridité, qui font du désert l'écosystème prédominant. Mais cette vaste étendue aride est fondamentalement structurée et rendue viable pour une biodiversité plus dense le long de l'axe vital du Nil. Les deux principaux domaines biogéographiques sont donc, d'une part, les vastes régions désertiques et, d'autre part, la vallée et le delta du Nil, formant une oasis linéaire gigantesque. 

Le Désert Occidental (qui fait partie du grand Sahara) et le Désert Oriental (entre le Nil et la Mer Rouge) sont caractérisés par des précipitations extrêmement faibles et irrégulières, de fortes variations de température entre le jour et la nuit, et des paysages variés incluant des dunes de sable (erg), des plateaux rocheux (hamada), des plaines de gravier (serir) et des oueds asséchés (wadis). La végétation y est clairsemée et très spécialisée, composée principalement de plantes xérophytes adaptées à la sécheresse, comme diverses espèces d'acacias, de tamaris, d'arbustes épineux, et des plantes éphémères qui germent et fleurissent rapidement après les rares pluies. Les oasis, alimentées par des nappes phréatiques, constituent des îlots de vie avec des dattes, des palmiers doum et une végétation plus dense, ce qui permet l'agriculture locale et la subsistance d'espèces ne supportant pas les conditions désertiques extrêmes. La faune désertique est également adaptée. Elle comprend des reptiles (lézards, serpents), des mammifères comme le fennec, le chat des sables, divers rongeurs (gerbilles, gerboises), et des antilopes comme la gazelle Dorcas, ainsi que des oiseaux comme les gangas. Les zones montagneuses du Sinaï et du Désert Oriental abritent des espèces plus spécifiques comme le bouquetin de Nubie.

En contraste frappant, la Vallée et le Delta du Nil constituent un corridor de vie exceptionnel, historiquement d'une fertilité immense grâce aux crues annuelles (aujourd'hui contrôlées par les barrages). Cet écosystème riverain, bien que largement transformé par l'agriculture intensive qui domine le paysage actuel (cultures de coton, céréales, riz, légumes), conserve des habitats semi-naturels le long des rives, des canaux d'irrigation et des zones humides résiduelles. La végétation naturelle y est constituée de roseaux, de joncs et de plantes aquatiques. Les papyrus et les lotus, autrefois emblématiques, soint devenus rares à l'état sauvage. La faune est beaucoup plus riche en densité et en diversité que dans le désert environnant, notamment une avifaune remarquable (hérons, aigrettes, martins-pêcheurs, nombreux oiseaux migrateurs), des reptiles (varans du Nil, tortues d'eau), des amphibiens, et une grande variété de poissons dans le fleuve et les lacs créés par les barrages (dont le Lac Nasser, qui abrite désormais la majorité de la population égyptienne de crocodiles du Nil).

La côte méditerranéenne, bien que généralement sèche, possède une végétation adaptée aux sols sableux et salins, influencée par un climat légèrement moins extrême que le désert intérieur. La côte de la Mer Rouge est bordée par le Désert Oriental mais se signale par son écosystème marin d'une richesse exceptionnelle, qui comprend des récifs coralliens spectaculaires abritant une biodiversité marine très élevée (poissons tropicaux, dauphins, dugongs, tortues marines). Des mangroves (Avicennia marina) et des prés salés se trouvent également le long de cette côte, créant des habitats côtiers rares et importants.

La Péninsule du Sinaï, géographiquement asiatique mais politiquement égyptienne, agit comme un autre carrefour biogéographique, en partageant des espèces avec les déserts africains et la Péninsule Arabique. Ses montagnes, wadis et côtes abritent une diversité spécifique, qui inclue des espèces endémiques ou rares.

Enfin, l'empreinte humaine est omniprésente et souvent dominante. L'agriculture extensive, l'urbanisation croissante (particulièrement dans la vallée et le delta), la surexploitation des ressources (eau, espèces sauvages), la pollution et la fragmentation des habitats constituent des pressions majeures qui continuent de modifier la répartition et l'abondance des espèces. Tout cela cumulé fait de la conservation de la biodiversité un défi crucial, notamment dans les zones naturelles résiduelles et les aires protégées désignées.

Géographie humaine de l'Egypte

Population.
La population de l'Egypte dépasse largement les 100 millions d'habitants, ce qui en fait le pays le plus peuplé du monde arabe et l'un des plus peuplés d'Afrique. Cette population a connu une croissance très rapide au cours des dernières décennies, conséquence d'une transition démographique où la mortalité a chuté significativement grâce aux progrès sanitaires, tandis que la natalité, bien qu'en légère baisse, reste relativement élevée par rapport aux standards mondiaux ou européens. Le taux de fécondité, bien qu'inférieur aux pics historiques, demeure suffisant pour assurer une croissance naturelle soutenue. Cette dynamique se traduit par une pyramide des âges avec une proportion importante de la population ayant moins de 30 ans. Ce qui représente à la fois un potentiel de main-d'oeuvre important mais aussi un défi majeur en termes de création d'emplois, d'accès à l'éducation et aux services de santé, et de pression sur les infrastructures et les ressources naturelles, notamment l'eau.

L'immense majorité des Égyptiens sont concentrés le long de la vallée du Nil et dans son delta. Cette étroite bande de terre fertile ne représente qu'une infime partie du territoire national mais est la seule zone véritablement habitable et cultivable. Cette concentration crée une densité de population parmi les plus élevées au monde dans ces régions habitées, en contraste avec l'immensité quasi vide des déserts environnants. 

Les grandes villes, en particulier Le Caire et Alexandrie, ont connu une croissance spectaculaire. Le Caire est une mégalopole tentaculaire, confrontée à tous les défis typiques des très grandes villes du Sud : surpopulation, engorgement du trafic, pollution, développement de quartiers informels avec des conditions de vie précaires. L'espérance de vie s'est améliorée au fil des ans, grâce aux progrès en matière de santé, mais des disparités persistent en fonction du milieu socio-économique et géographique. Le niveau d'éducation a également progressé, avec une augmentation significative des taux d'alphabétisation et d'accès à l'enseignement supérieur, bien que des questions sur la qualité de l'éducation et son adéquation avec les besoins du marché du travail demeurent critiques.

La famille constitue le pilier central de la société, un réseau de solidarité essentiel qui joue un rôle fondamental dans l'identité individuelle, le soutien mutuel, les arrangements sociaux et économiques. Les liens de parenté sont forts, et la famille élargie conserve une influence significative, bien que les structures familiales puissent évoluer, notamment dans les milieux urbains, vers des modèles plus nucléaires sous l'effet de la modernisation et des contraintes économiques. Le mariage et les structures familiales sont profondément influencés par les normes religieuses et culturelles.

La société égyptienne est également caractérisée par une stratification sociale complexe. Il existe des disparités importantes entre les classes sociales, souvent liées à la richesse, à l'accès à l'éducation de qualité, aux connexions politiques et au lieu de résidence (élites urbaines vs. populations rurales ou des quartiers précaires). La pauvreté, bien qu'ayant légèrement diminué par moments, reste un défi majeur, en particulier dans le sud du pays (Haute-Égypte) et dans les zones périurbaines informelles. L'économie informelle est très développée et absorbe une part importante de la main-d'oeuvre, offrant une certaine résilience mais aussi une précarité. Le chômage, notamment celui des jeunes diplômés, est une préoccupation majeure et une source de frustration sociale.

La vie dans les villages, bien que touchée par la migration et l'accès aux médias et technologies modernes, conserve généralement des structures sociales plus traditionnelles, des liens communautaires forts et une économie encore liée à l'agriculture. La vie urbaine, en particulier dans les métropoles, est plus diversifiée, individualisée, et offre un accès plus large aux services et opportunités, mais aussi confrontée à la déshumanisation de l'environnement, à la criminalité et à la pauvreté urbaine.

La jeunesse égyptienne est plus connectée au monde via internet et les réseaux sociaux que les générations précédentes, a des aspirations souvent élevées en termes d'emploi, de niveau de vie et parfois de participation politique. Cette jeunesse est à la fois une force motrice potentielle de changement social et une source de vulnérabilité face au manque d'horizons économiques.

Quelques-unes des grandes villes de l'Egypte

• Le Caire (Gouvernorat du Caire). - Environ 10 à 12 millionsd'habitants (ville) et plus de 20 millions (zone métropolitaine). Capitale et plus grande ville d'Égypte, ainsi que l'une des plus grandes villes d'Afrique et du Moyen-Orient. Centre politique, culturel et économique majeur, abritant des institutions importantes et des sites historiques tels que les pyramides de Gizeh, situées à proximité.

• Alexandrie (Gouvernorat d'Alexandrie). - Environ 5,2 millions d'habitants. Deuxième plus grande ville et principal port maritime du pays, située sur la côte méditerranéenne.  Ville historique fondée par Alexandre le Grand, célèbre pour son patrimoine antique, notamment le phare et la bibliothèque d'Alexandrie.

• Gizeh (Gouvernorat de Gizeh). -  Environ 4,4 millions d'habitants. Située à proximité du Caire, Gizeh est connue mondialement pour les pyramides de Gizeh et le Sphinx. Ville dynamique, elle fait partie de la grande région métropolitaine du Caire.

• Mansourah (Gouvernorat de Dakahlia). - Environ 1 million d'habitants. Ville située dans le delta du Nil, c'est un important centre agricole et industriel. Connue pour son histoire durant les croisades.

• Port-Saïd (Gouvernorat de Port-Saïd). - Environ 750 000 habitants. Ville portuaire située à 

l'embouchure nord du canal de Suez. Centre important pour le commerce maritime et une zone franche pour les échanges commerciaux.

• Suez (Gouvernorat de Suez). - Environ 750 000 habitants. Située à l'extrémité sud du canal de Suez, c'est un autre port maritime important. Ville clé pour l'industrie pétrolière et le commerce maritime mondial.

• Louqsor (Gouvernorat de Louxor). - Environ 500 000 habitants. Ville historique située sur le site de l'ancienne Thèbes, capitale de l'Égypte antique. Connue pour ses temples, la vallée des Rois et des Reines, elle est un centre touristique majeur.

• Tanta (Gouvernorat de Gharbia). - Environ 500 000 habitants. Une autre ville importante dans le delta du Nil, connue pour ses industries textiles et ses traditions religieuses.

• Assouan (Gouvernorat d'Assouan). - Environ 300 000 habitants. Ville située au sud de l'Égypte, connue pour le barrage d'Assouan et le lac Nasser. Destination touristique importante pour ses îles, ses temples et son importance dans l'histoire pharaonique.

• Charm el-Cheikh (Gouvernorat du Sinaï Sud). - Environ 73 000 d'habitants (ville principalement touristique). Station balnéaire située sur la côte de la mer Rouge, dans la péninsule du Sinaï. Connue pour ses plages, ses récifs coralliens, et sa popularité en tant que destination touristique.

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Groupes ethnolinguistiques.
La population égyptienne est majoritairement composée d'Égyptiens arabes, qui représentent l'écrasante majorité des habitants. Leur langue maternelle est l'arabe égyptien, qui est la langue vernaculaire quotidienne et largement utilisé dans les médias, la musique et le cinéma du pays. L'arabe standard moderne est, pour sa part, la langue officielle utilisée dans l'administration, l'éducation et les médias formels. Bien que les Égyptiens arabes partagent une identité culturelle et linguistique commune, ils intègrent des influences historiques variées, héritées des civilisations pharaonique, gréco-romaine, copte et musulmane.

Outre cette majorité arabe, l'Égypte abrite plusieurs groupes ethnolinguistiques minoritaires, chacun avec sa propre langue ou son propre dialecte et souvent une culture distincte. L'un des groupes les plus importants est celui des Nubiens, qui vivent principalement dans le sud de l'Égypte, le long du Nil, une région historiquement connue sous le nom de Nubie (qui s'étend également au nord du Soudan). Les Nubiens parlent plusieurs langues appartenant au groupe linguistique nubien, telles que le kenzi et le fadicca, qui sont des langues nilo-sahariennes. Ils possèdent une culture riche et ancienne, caractérisée par des traditions musicales, architecturales et sociales spécifiques. Une grande partie de leur territoire ancestral a été submergée par la construction du Haut Barrage d'Assouan, et a entraîné leur déplacement.

Un autre groupe distinct est celui des Beja, souvent divisés en sous-groupes comme les Bisharin et les Ababda, qui habitent le Désert Oriental, de la côte de la Mer Rouge jusqu'au sud du pays, près de la frontière soudanaise. Ils parlent la langue Bbja (aussi appelée bedawi), qui est une langue couchitique, un branche de la famille afro-asiatique mais distincte de l'arabe qui est une langue sémitique. Traditionnellement nomades ou semi-nomades, les Beja ont un mode de vie lié à l'élevage et au désert.

Dans le Désert Occidental, l'Oasis de Siwa abrite une petite population qui parle le siwi, un dialecte berbère (amazigh), également membre de la famille afro-asiatique. Ce groupe amazigh égyptien est relativement isolé et a conservé sa langue et certaines de ses traditions culturelles spécifiques, distinctes de celles de la majorité arabe, grâce à sa situation géographique éloignée.

On trouve également des groupes dispersés comme les Dom, parfois appelés les "Gitans" d'Égypte. Ils parlent le domari, une langue indo-aryenne apparentée au romani parlé par les Roms d'Europe. Les Dom n'ont pas de territoire géographique spécifique et sont ordinairement présents dans les zones urbaines, où ils vivent de métiers traditionnels comme la musique, le spectacle ou l'artisanat.

Bien qu'ils représentent la plus grande minorité religieuse d'Égypte (majoritairement chrétienne), la vaste majorité des Coptes sont aujourd'hui arabophones. Leur langue liturgique reste le copte, dérivé de l'ancien égyptien, mais cette langue n'est plus parlée couramment dans la vie de tous les jours depuis plusieurs siècles. L'identité copte est donc principalement religieuse et historique, plutôt que linguistique au sens d'une langue vernaculaire distincte parlée par la majorité de la communauté.

Historiquement, l'Égypte a également accueilli diverses populations étrangères (Grecs, Italiens, Arméniens, etc.), mais la plupart ont émigré ou se sont largement assimilées à la majorité arabe au cours du XXe siècle et ne constituent plus des groupes ethnolinguistiques distincts significatifs dans le paysage égyptien contemporain, contrairement aux groupes indigènes comme les Nubiens, les Beja ou les Amazigh. La présence de migrants récents, notamment du Soudan et d'autres pays africains, ajoute à la diversité, mais ces populations ne sont pas considérées comme des groupes ethnolinguistiques autochtones de l'Égypte elle-même. 
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Le Caire et le Nil.
Le Nil au Caire.

Culture.
L'essence même de la culture égyptienne est profondément liée au fleuve nourricier, le Nil, qui a été le berceau de l'une des plus grandes civilisations de l'Antiquité et reste le coeur battant du pays aujourd'hui. Cette continuité historique, qui remonte à plus de 5000 ans, est une caractéristique fondamentale de l'identité égyptienne, où le passé glorieux coexiste et influence le présent. L'héritage de l'Égypte antique est omniprésent, des monuments majestueux comme les pyramides et les temples de Louqsor et Karnak, aux influences subtiles dans l'artisanat, les motifs décoratifs et même une certaine fierté nationale ancrée dans cette prouesse civilisationnelle. Les hiéroglyphes, l'organisation sociale complexe autour des pharaons, le panthéon de dieux, la maîtrise de l'architecture et les pratiques funéraires élaborées témoignent d'une société sophistiquée qui a posé les bases de nombreuses avancées humaines.

Au fil des siècles, l'Égypte a été un carrefour de civilisations, et a absorbé et adapté les influences des Grecs, des Romains, des Byzantins, des Arabes, des Ottomans et plus récemment des Européens. Cette stratification historique a enrichi le tissu culturel. L'arrivée de l'Islam au VIIe siècle a marqué un tournant majeur. La langue arabe qui est devenue la langue dominante, et les valeurs, les traditions et le mode de vie de la majorité de la population ont été façonnés en profondeur. Le Caire est rapidement devenu un centre intellectuel et artistique majeur du monde musulman. Le christianisme copte, présent depuis les premiers siècles, maintient une communauté significative avec ses propres traditions, sa langue liturgique et son art distinctif, qui ajoute une autre couche à la diversité religieuse et culturelle du pays.

Aujourd'hui, l'Égypte est une société majoritairement musulmane sunnite, mais abrite également la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, principalement des Coptes orthodoxes. Les institutions religieuses, comme l'Université Al-Azhar pour l'Islam sunnite, ont une influence considérable sur les moeurs, l'éducation et parfois la politique. La coexistence entre musulmans et chrétiens est une caractéristique historique, bien que des tensions et des incidents puissent survenir ponctuellement, souvent liés à des facteurs socio-économiques ou politiques. L'islam modéré est traditionnellement dominant, mais diverses interprétations et courants, y compris islamistes, coexistent.

Les rythmes des prières musulmanes scandent la journée, et les fêtes religieuses sont des moments clés de l'année pour les deux communautés. L'hospitalité est une valeur importante. Les visiteurs sont souvent accueillis avec une chaleur et une générosité remarquables. Les liens familiaux étant très forts et les aînés très respectés. Les interactions sociales sont couramment chaleureuses et expressives, avec un usage fréquent de formules de politesse et d'expressions populaires qui reflètent la patience, la résilience et l'humour égyptien (inshallah - si Dieu le veut, ma'alesh - peu importe, pardon).

L'éloquence et l'art de la conversation sont appréciés. Les cafés, les souqs (marchés) animés et les espaces publics sont des lieux de rencontre essentiels où la vie sociale se déroule, et offrent un aperçu de l'effervescence et de l'énergie du pays.

Le cinéma égyptien a longtemps été le moteur de l'industrie cinématographique arabe, avec des films qui reflètent la société et son évolution. La musique est omniprésente. Elle va des mélodies classiques et mélancoliques aux rythmes pop modernes et à la musique traditionnelle. La danse, notamment la danse orientale, est une forme d'expression artistique reconnue internationalement, bien qu'elle soit parfois sujette à débat en interne. La littérature égyptienne a une longue et riche histoire, avec des écrivains de renommée mondiale comme Naguib Mahfouz, lauréat du prix Nobel. L'artisanat reste important, des tapis et kilims colorés à la poterie, au travail du cuivre et à la fabrication de papyrus pour les touristes. La cuisine égyptienne repose sur des ingrédients frais et est centrée sur des plats comme le foul (fèves), la ta'ameya (falafels égyptiens), le koshary (un mélange de pâtes, riz, lentilles et sauce tomate), et le molokhia (une soupe verte). Le pain (aish baladi) est un aliment de base essentiel.
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Louqsor : un marché devant un minaret.
Un marché devant un minaret, à Louqsor.
Economie.
Forte de la population la plus nombreuse du monde arabe et d'une situation clé entre l'Afrique, l'Asie et l'Europe, l'Égypte possède des atouts économiques importants, mais doit simultanément gérer des contraintes significatives pour assurer une croissance durable et inclusive.

Historiquement, l'économie égyptienne a connu des périodes de planification centralisée, suivies d'une transition progressive vers un modèle plus orienté vers le marché à partir des années 1990. Cette évolution s'est accélérée au cours des dernières décennies avec des programmes de réformes structurelles qui ont visé à stabiliser l'économie, attirer les investissements et diversifier les sources de revenus.

La structure du Produit Intérieur Brut (PIB) égyptien est largement dominée par le secteur des services. Parmi les piliers de cette économie de services figurent en premier lieu le Canal de Suez, une source vitale de devises étrangères dont les revenus fluctuent en fonction du commerce mondial et des tarifs pratiqués. Le tourisme constitue un autre secteur essentiel, bien que très sensible aux chocs régionaux et mondiaux (instabilité politique, pandémies, crises économiques), mais qui, en période faste, apporte des revenus considérables et soutient un vaste écosystème d'emplois. Les transferts de fonds des Égyptiens travaillant à l'étranger, particulièrement dans les pays du Golfe, représentent également une source majeure et relativement stable de devises.

Le secteur industriel englobe la construction, la manufacture (textile, agroalimentaire, produits chimiques) et les industries extractives (pétrole et gaz, même si l'Égypte est devenue un acteur régional dans le gaz naturel liquéfié). La construction a connu un essor spectaculaire ces dernières années, alimentée par de vastes projets d'infrastructure et le développement de nouvelles villes, notamment la Nouvelle capitale administrative. Ce dynamisme a soutenu la croissance et l'emploi, mais soulève aussi des questions sur la soutenabilité et l'efficacité de l'allocation des ressources.

L'agriculture, bien que son poids dans le PIB ait diminué au fil du temps, reste essentielle pour l'emploi, la sécurité alimentaire et l'approvisionnement en matières premières industrielles. Cependant, le secteur fait face à la rareté de l'eau et à la nécessité de moderniser les pratiques agricoles pour améliorer la productivité.

Malgré ces piliers et ces efforts de diversification, l'économie égyptienne est confrontée à des défis structurels persistants. Le plus pressant est la croissance démographique rapide, qui exerce une pression constante sur les ressources, les infrastructures et le marché de l'emploi, et rend difficile la réduction de la pauvreté et du chômage, en particulier chez les jeunes. Le déficit budgétaire et la dette publique, tant intérieure qu'extérieure, représentent des vulnérabilités importantes. Les coûts du service de la dette absorbent une part substantielle des revenus de l'État. L'inflation est un autre défi récurrent.

Les autorités égyptiennes ont mis en œuvre un programme de réformes ambitieux ces dernières années, généralement soutenu par des institutions financières internationales comme le FMI. Ces réformes ont compris des mesures de consolidation budgétaire (réduction des subventions sur l'énergie, introduction de la TVA), un ajustement de la politique monétaire (flottement du taux de change, relèvement des taux d'intérêt pour maîtriser l'inflation), et des efforts pour améliorer l'environnement des affaires et attirer les investissements directs étrangers. Des privatisations d'entreprises publiques sont également envisagées ou en cours pour réduire le rôle de l'État dans l'économie et stimuler le secteur privé.

Les performances économiques récentes ont témoigné d'une certaine résilience face à certains chocs, avec une croissance relativement solide avant la pandémie de covid-19. Cependant, l'économie reste sensible aux événements extérieurs. La pandémie a lourdement impacté le tourisme et les revenus du Canal. Plus récemment, la guerre en Ukraine a exacerbé les pressions inflationnistes mondiales sur les denrées alimentaires et l'énergie, ce qui a affecté durement l'Égypte qui est un grand importateur de céréales. Elle a également entraîné une fuite de capitaux étrangers investis dans la dette locale, et mis la pression sur les réserves de change.

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