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Peuplement initial des
Amériques
Le peuplement initial
des Amériques s'est déroulé entre environ 20 000 et 10 000 av. JC
à partir du Nord-Est de l'Asie. Des découvertes
en archéologie, en génétique et en paléoclimatologie permettent d'avoir
une idée des voies migratoires empruntées et les conditions de vie des
premiers habitants du continent.
La période glaciaire
du Dernier maximum glaciaire (entre 26 500 et 19 000 ans av. JC) a joué
un rôle essentiel dans le peuplement des Amériques. À cette époque,
une grande partie des océans était gelée, ce qui a fait baisser le niveau
de la mer et révélé une étendue de terre, appelée la Béringie, reliant
la Sibérie (Asie) à l'Alaska
(Amérique du Nord). Cet "pont terrestre" béringien a permis la migration
de populations humaines et d'animaux.
Les premières
migrations humaines.
Les premiers migrants
ont probablement quitté l'Asie il y a environ 20 000 à 15 000 ans, utilisant
la Béringie pour atteindre les Amériques. Deux hypothèses principales
(qui ne sont pas nécessairement exclusives) expliquent les routes empruntées
par ces populations :
• Hypothèse
du couloir libre de glace. - Il existe un passage potentiel entre les
inlandsis laurentiens et cordillériens, qui aurait permis aux groupes
humains de migrer depuis le nord jusqu'aux territoires de l'actuel Canada,
puis vers le sud, vers les Grandes Plaines et l'Amérique centrale.
• Hypothèse
de la route côtière. - Des groupes auraient longé la côte ouest
du continent, profitant de ressources marines et progressant vers le sud.
Des découvertes archéologiques le long de la côte ouest de l'Amérique
du Nord, comme des sites en Colombie-Britannique et en Californie,
tendent à soutenir cette théorie.
Les plus anciens sites
archéologiques confirmant une présence humaine en Amérique du Nord remontent
Ă environ 15 000 ans, comme le site de Monte Verde au Chili. Les fouilles
de ce site montrent une occupation humaine avec des restes d'outils, de
structures et de vestiges alimentaires.
Sur le plan génétique,
l'Ă©tude de l'ADN mitochondrial
et de l'ADN nucléaire des populations amérindiennes
actuelles montre des liens avec les populations de Sibérie
et du nord de l'Asie. Ces analyses confirment que les Amérindiens partagent
des ancêtres communs avec des groupes eurasiens ayant migré vers les
Amériques.
Les cultures paléo-indiennes.
Les premiers habitants
des Amériques ou Paléo-Indiens, ont développé des outils
lithiques, notamment des pointes de projectiles comme les pointes de Clovis,
reconnaissables à leur forme en flûte, qui leur permettait d'être fixées
sur des lances. Ces outils suggèrent que ces groupes étaient des chasseurs
spécialisés, notamment pour la chasse de grands animaux comme le mammouth,
le bison et autres représentants de la mégafaune de l'époque.
.
Les changements
climatiques et l'activité humaine ont entraîné une disparition progressive
de la mégafaune (fin du Pléistocène, environ
10 000 av. JC). La raréfaction de ces ressources aurait poussé les Paléo-Indiens
Ă diversifier leurs modes de subsistance, menant ainsi Ă l'Ă©volution
des cultures archaïques, plus adaptées aux nouveaux écosystèmes.
DĂ©veloppement des
premières sociétés agricoles
Le développement des
premières sociétés agricoles en Amérique (entre 10 000 et 3000 av.
JC environ) a marqué une étape majeure dans l'histoire des civilisations
du continent. Au fil de plusieurs millénaires, des groupes de chasseurs-cueilleurs
se sont progressivement tournés vers des pratiques agricoles, une transformation
qui a changé leurs modes de vie et permis l'émergence de sociétés
plus complexes.
Après la dernière
période glaciaire, les conditions climatiques en Amérique
ont connu un réchauffement progressif, créant des écosystèmes plus
stables et diversifiés. Dans plusieurs régions, ces conditions ont favorisé
la domestication de certaines plantes et l'Ă©tablissement de populations
sédentaires. Les zones particulièrement propices au développement de
l'agriculture étaient les vallées du Mexique et du sud-ouest des
États-Unis (zone mésoaméricaine),
les Andes et les vallées fluviales d'Amérique du Sud (Pérou, Équateur),
et les zones tropicales d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud.
La domestication
des plantes et des animaux
Le développement
de l'agriculture a pris différentes formes selon les régions, mais plusieurs
plantes de base ont été domestiquées durant cette période, contribuant
de façon déterminante à la sécurité alimentaire des premières sociétés
agricoles :
• Le
maĂŻs (Zea mays). - Originaire du Mexique,
le maïs est l'une des premières plantes domestiquées en Mésoamérique.
Sa domestication remonte Ă environ 9000 ans, lorsque les agriculteurs
ont commencé à sélectionner les variétés les plus adaptées à leurs
besoins. Le maĂŻs est rapidement devenu un aliment de base, permettant
de nourrir des populations de plus en plus nombreuses.
• Les courges
et les haricots. - Ces cultures complétaient la production de maïs
et offraient une alimentation équilibrée et permettant des systèmes
agricoles basés sur la rotation et la complémentarité des plantes (la
technique des "trois sœurs" : maïs, courge, haricot).
• La pomme de
terre (Solanum tuberosum). - Dans les Andes, les populations locales
ont domestiqué la pomme de terre il y a environ 8000 ans. Ce tubercule
résistant au froid a joué un rôle vital dans l'alimentation des populations
andines.
• Le manioc
(ou yuca) . - Dans les régions tropicales d'Amérique du Sud, le manioc
est devenu une source de glucides essentielle pour les populations.
En dehors des plantes,
quelques espèces animales ont également été domestiquées dans les
Andes, notamment les lamas et les alpagas pour leur laine et leur utilisation
comme bĂŞtes de somme, ainsi que le cochon d'Inde comme source de nourriture.
L'Ă©mergence des
premiers villages et sociétés sédentaires
Grâce à l'agriculture,
des villages permanents ont commencé à émerger. La sédentarisation
a permis aux populations d'accumuler des surplus alimentaires, ce qui
a facilité la croissance démographique et la diversification des activités
économiques. Cela a également donné lieu à la spécialisation des tâches,
l'échange de produits et la création de réseaux commerciaux.
Parmi les plus anciens
villages agricoles connus dans les Amériques, on relève Guila Naquitz
au Mexique, où des restes de maïs ancien et de courges domestiquées
ont été découverts, et Caral au Pérou, un site considéré comme l'une
des premières villes de l'hémisphère occidental (autour de 2600 av.
JC), avec des structures monumentales qui témoignent d'une organisation
sociale complexe.
La transition vers
l'agriculture a transformé les structures sociales et culturelles des
populations américaines. Les surplus alimentaires ont permis l'émergence
de classes sociales distinctes, de chefs et de prĂŞtres, ainsi que de nouvelles
formes d'organisation politique. De plus, les activités agricoles étaient
reliées à des croyances religieuses, avec des rites et des pratiques
qui visaient à garantir de bonnes récoltes.
Le développement
de l'agriculture a aussi entraîné des avancées technologiques, telles
que les techniques de conservation (stockage des grains et séchage des
tubercules), les outils agricoles (production de haches, de
houes et de pierres Ă broyer) et l'irrigation. Dans les Andes, par
exemple, les populations ont développé des terrasses agricoles et des
systèmes d'irrigation avancés pour maximiser les rendements agricoles
en terrains montagneux.
L'apparition
des cultures précolombiennes.
Entre 4000 et 3000
av. JC, des sociétés agricoles plus organisées ont commencé à se développer,
jetant les bases des grandes civilisations précolombiennes, comme les
Olmèques en MĂ©soamĂ©rique et les ChavĂn dans les Andes. Ces premières
cultures agricoles ont établi des réseaux d'échange, des systèmes
de croyances et des structures de pouvoir qui ont influencer profondément
les civilisations ultérieures, comme les Mayas, les Aztèques et les Incas.
Les grandes civilisations
mésoaméricaines
Les grandes civilisations
mésoaméricaines (c'est-à -dire qui se sont épanouies au Mexique,
au Belize, au Guatemala,
au Honduras et au Salvador
actuels) ont marqué l'histoire du continent américain entre 2000 av.
JC. et 1500 ap. JC, jusqu'à l'arrivée des Européens. Les principales
sont celles des Olmèques, des Mayas, des Zapotèques, des Toltèques et
des Aztèques.
La civilisation
olmèque.
Les Olmèques
(environ 1500 - 400 av. JC) sont considérés comme la "civilisation mère"
de Mésoamérique, car leurs réalisations ont influencé les cultures
qui leur succéderont. Cette civilisation s'est développée dans les
basses terres côtières du golfe du Mexique (actuels États de Veracruz
et de Tabasco) et se signale par ses énormes têtes sculptées en basalte,
mesurant jusqu'à trois mètres de haut. La société olmèque était dirigée
par une Ă©lite puissante qui contrĂ´lait le commerce et les rituels religieux.
Les Olmèques pratiquaient un culte au jaguar, animal qui occupait une
place importante dans leur mythologie. Ils ont développé un système
de calendrier et de hiéroglyphes et sont également reconnus pour leurs
innovations agricoles, qui incluaient l'irrigation et le maĂŻs.
La civilisation
maya.
La civilisation
maya (environ 2000 av. JC - 1500 ap. JC) s'est développée dans
les régions actuelles du sud du Mexique, du Guatemala, du Belize et du
Honduras. Elle a surtout prospéré et a connu son apogée durant la période
classique (250 - 900 ap. JC). La société maya était divisée en cités-États
indépendantes, chacune dirigée par une élite noble et un roi. Les prêtres
et les nobles jouaient un rĂ´le central dans la politique et la religion.
Les Mayas ont fait d'énormes progrès en mathématiques, notamment avec
l'utilisation du concept du zéro, et ont développé un système d'écriture
hiéroglyphique sophistiqué. Ils ont également créé des calendriers
précis, dont le calendrier à 260 jours pour les cérémonies religieuses
et un autre à 365 jours basé sur le cycle solaire. Leur connaissance
des cycles astronomiques était remarquable, comme en témoignent des sites
tels que Chichen Itza et Tikal. Les Mayas ont laissé des pyramides imposantes,
des palais des temples et des stèles richement sculptées. Les villes
de Tikal, Copán, Palenque et Uxmal sont
parmi les exemples les plus spectaculaires de leur architecture.
La civilisation
zapotèque.
La civilisation
zapotèque (environ 500 av. JC. - 800 apr. JC) s'est développée dans
la vallée d'Oaxaca, au sud du Mexique,
et a atteint son apogée durant la période classique. Les Zapotèques
sont connus pour leur ville de Monte Albán, une des premières grandes
villes de Mésoamérique, fondée aux alentours de 500 av. JC.
Monte Albán, construite
sur une colline artificiellement aplatie, est remarquable par ses
terrasses, ses places et ses pyramides. Les Zapotèques
y ont également laissé des sculptures représentant des prisonniers et
des captifs de guerre. Ils avaient un système social comprenant
des rois, des prêtres et une classe de nobles qui contrôlaient les activités
économiques et militaires. Ils ont développé un des premiers systèmes
d'écriture de Mésoamérique et ont également utilisé un calendrier
pour leurs rituels.
La civilisation
toltèque.
Les Toltèques
(environ 900 - 1150 ap. JC) ont émergé après le déclin des Mayas et
des autres cultures de la période classique. Leur capitale, Tula
(ou Tollan), située dans l'actuel État d'Hidalgo au Mexique, a été
un centre important. Les Toltèques ont eu une forte influence sur les
Aztèques, qui considéraient Tula comme une ville sacrée. La mythologie
aztèque intègre d'ailleurs des figures toltèques, notamment le dieu
Quetzalcoatl,
associé au savoir, à l'art et à la fertilité. Les Toltèques ont
par ailleurs fabriqué des sculptures monumentales, dont les célèbres
statues des guerriers de Tula, des colonnes anthropomorphiques servant
Ă soutenir les toits des temples.
La civilisation
aztèque.
Les Aztèques,
ou Mexicas, sont la dernière grande civilisation mésoaméricaine (environ
1300 - 1521 ap. JC) avant l'arrivée des Espagnols. Ils ont fondé leur
capitale, Tenochtitlan, en 1325 sur une île du lac Texcoco (aujourd'hui
Mexico).
Tenochtitlan, avec son impressionnant Templo Mayor, Ă©tait un centre religieux
et politique majeur. Les Aztèques ont établi un empire puissant, dominant
d'autres villes et peuples à travers la guerre et le tribut. Leur société
était dirigée par un empereur et divisée en classes sociales : les nobles,
les guerriers, les marchands, les artisans et les agriculteurs. La religion
aztèque était polythéiste et centrée sur des sacrifices humains
destinés à nourrir leurs dieux, en particulier Huitzilopochtli,
le dieu de la guerre et du soleil. Ces rituels Ă©taient essentiels Ă leur
vision du monde, qui considérait le sacrifice comme un moyen de maintenir
l'équilibre cosmique. Les Aztèques excellaient dans l'artisanat,
la sculpture et la fabrication de bijoux en or et en turquoise. Ils ont
aussi développé un système d'écriture pictographique et un calendrier
similaire Ă celui des Mayas.
Les grandes cultures
andines
La région andine, comprenant
principalement l'actuel PĂ©rou, la Bolivie,
et des parties de l'Équateur et du Chili,
a vu naître des civilisations puissantes et sophistiquées qui ont laissé
des héritages culturels et technologiques durables, qui se sont développées
entre environ 3000 avant JC et 1533 après JC, date de la chute de l'Empire
inca.
Les civilisations
andines ont développé des techniques agricoles et d'irrigation impressionnantes
pour s'adapter aux Andes.
Leurs temples, les pyramides et autres bâtiments montrent une maîtrise
de la pierre et des techniques de construction. Des sociétés comme celle
les Incas avaient une hiérarchie stricte et des systèmes administratifs
élaborés. Ces civilisations avaient des croyances et des pratiques religieuses
assez similaires, souvent centrées autour de la nature (soleil, montagne,
etc.).
Caral.
Caral, dans la vallée
de Supe (actuel Pérou), est considérée comme la plus ancienne civilisation
d'Amérique (env. 3000 - 1800 av. JC), et l'une des premières au monde.
Elle a développé une société hiérarchisée avec des constructions
monumentales comme des pyramides et des amphithéâtres. L'absence de guerre
semble caractériser cette culture, plus orientée vers le commerce et
les Ă©changes culturels.
ChavĂn.
Située dans les
Andes centrales, la civilisation ChavĂn (env. 1200 - 200 av. JC)
s'est signalĂ©e par son influence religieuse et artistique, notamment Ă
travers le site archĂ©ologique de ChavĂn de Huántar. Les ChavĂn ont
développé des techniques avancées de céramique et de métallurgie,
et leurs oeuvres comptent des sculptures de pierre représentant des créatures
mythologiques.
Nazca.
La civilisation
Nazca (env. 200 av. JC. - 600 ap. JC). est surtout
célèbre pour les énigmatiques géoglyphes, d'immenses lignes tracées
dans le désert péruvien. Les Nazca excellaient aussi dans la poterie
et les textiles colorés, et ils ont créé de vastes systèmes d'irrigation.
Mochica (Moche).
Située sur la côte
nord du PĂ©rou, la civilisation Mochica (env. 100 - 700 ap. JC) a produit
un art impressionnant en céramique, représentant fréquememment des scènes
réalistes de la vie quotidienne, de la guerre et de la religion. Les Mochica
ont Ă©galement construit des pyramides comme la Huaca del Sol et la Huaca
de la Luna, qui témoignent de leur architecture monumentale.
Tiwanaku.
Tiwanaku,
situé près du lac Titicaca, en Bolivie, était un centre politique et
religieux influent. Cette civilisation (env. 200 - 1000 ap. JC) a développé
des techniques agricoles adaptées aux hautes altitudes et des compétences
avancées en architecture en pierre. Son influence s'est étendue à travers
tout l'Altiplano.
Huari (Wari).
La civilisation
Huari (env. 600 - 1100 ap. JC), centrée autour de l'actuelle ville
d'Ayacucho, au PĂ©rou, est vue comme un
précurseur de l'Empire inca. Les Huari ont développé un vaste réseau
de routes, favorisant l'intégration de plusieurs régions andines. Ils
sont aussi connus pour leurs techniques de gestion de l'eau et de construction
urbaine.
ChimĂş.
La culture ChimĂş
(env. 900 - 1470 ap. JC), avec sa capitale Chan Chan (aujourd'hui près
de Trujillo, Pérou), est connue pour ses cités en adobe, ses techniques
de métallurgie et son système complexe de gouvernance. La société Chimú
était très hiérarchisée et possédait des systèmes d'irrigation
avancés.
Incas.
L'Empire
inca (env. 1438 - 1533 ap. JC) est la dernière grande civilisation
andine avant l'arrivée des Espagnols. Fondé par Pachacútec, cet empire
s'Ă©tendait depuis l'actuelle Colombie jusqu'au nord de l'Argentine et
du Chili, avec Cuzco comme capitale. Les Incas ont développé un vaste
réseau de routes, des techniques d'agriculture en terrasses, et des constructions
monumentales, dont la célèbre citadelle du Machu
Picchu. L'empire s'est effondré en 1533 après la capture de l'empereur
Atahualpa par les Espagnols, marquant la fin
de la domination andine autochtone.
Sociétés nord-américaines
précolombiennes
Les cultures et civilisations
qui ont prospéré en Amérique du Nord avant l'arrivée des Européens
n'ont pas construit de grandes villes et n'ont pas laissé aux archéologues
un aussi riche héritage que les grandes civilisations mésoaméricaines
et andines. Mais elle avaient aussi des structures sociales hiérarchisées,
des systèmes politiques élaborés et des technologies avancées adaptées
à leurs environnements variés (techniques agricoles adaptées aux déserts,
montagnes ou marais, ou des modes de vie de chasseurs-cueilleurs adaptés
aux forêts et aux plaines). Des réseaux d'échange étendus entre
plusieurs régions existaient également et permettaient la circulation
d'objets, de biens précieux et d'idées.
Les
sociétés agricoles du Midwest et du Sud-Ouest.
Les
civilisations des Mound Builders (Constructeurs de Monticules).
Dans la région
des Grands Lacs et dans la vallée du Mississippi et dans l'est de l'Amérique
du Nord, Plusieurs cultures ont édifié des monticules de terre (mounds)
servant de sépultures, de bases pour des temples et des cérémonies religieuses.
• Les
Adenas (env. 1000 av. JC Ă 200 ap. JC) et les Hopewell
(env. 200 av. JC Ă 500 apr. JC) ont construit des monticules, souvent
en forme d'animaux ou de formes géométriques, qui étaient impliqués
dans des cérémonies religieuses, des enterrements et divers autres rites
sociaux. Les Hopewell entretenaient également des réseaux commerciaux
s'Ă©tendant jusqu'au Canada et aux cĂ´tes atlantiques.
• La
civilisation Mississippienne (800-1600 ap. JC), notamment avec le site
de Cahokia, près de l'actuelle Saint-Louis, qui fut l'une des plus grandes
villes nord-américaines de l'époque, construisit également de grands
monticules. Cette civilisation est vue comme la société la plus avancée
de l'Amérique du Nord précolombienne.La société mississippienne avait
une hiérarchie sociale stricte, un système de gouvernance centralisé,
et une agriculture avancée basée sur la culture du maïs. Les Mississipiens
pratiquaient Ă©galement un culte religieux avec des pratiques et symboles,
comme la croix du soleil, en lien avec le « complexe du Sud-Est ».
Les
Indiens du Sud-Ouest.
Dans le sud-ouest
des États-Unis actuels, les Anasazis et les Hohokams, parmi d'autres,
ont construit des villages en pierre et en adobe, et ont creusé même
des systèmes d'irrigation pour cultiver dans des zones arides. Les Pueblos
actuels en sont les héritiers.
• Les
Anasazis (Arizona, Nouveau-Mexique, Colorado, Utah, env. 100
à 1300 ap. JC) bâtissaient leurs habitations en adobe et en pierre dans
des falaises, comme celles de Mesa Verde et Chaco Canyon. Ces bâtiments
comprenaient des kivas, des salles cérémonielles circulaires.
Les Anasazis avaient une société agricole, cultivant du maïs, des haricots
et des courges, et ils entretenaient des réseaux commerciaux étendus.
Vers 1300, ils ont abandonné leurs grandes cités, probablement en raison
de la sécheresse et de conflits, et ont migré vers d'autres régions,
où leurs descendants, comme les Hopis et les Zuñis, vivent encore aujourd'hui.
• Les
Hohokams (Vallée de la Gila, Arizona, env. 300 à 1500 ap. JC) ont
construit de vastes systèmes d'irrigation, qui permettaient l'agriculture
dans le désert aride de l'Arizona. Ils ont cultivé du coton, du maïs,
et des courges, et ont bâti des villages avec des structures en adobe.
Leurs réseaux commerciaux s'étendaient jusqu'au Mexique, et ils fabriquaient
des objets en coquillage, en cuivre, et en turquoise. Vers 1500, la culture
Hohokam a décliné, probablement en raison de la sécheresse et de l'épuisement
des ressources.
Les Iroquois
et les Algonquins.
Les
Iroquois (Haudenosaunee).
Les Iroquois (Nord-Est
des États-Unis et Sud-Est du Canada, env. 1000 ap. JC jusqu'à l'époque
coloniale) sont célèbres pour leur Ligue des Cinq Nations (puis Six Nations),
une confédération qui unissait les Mohawks, Onondagas, Oneidas, Cayugas
et Senecas (puis les Tuscaroras). La société iroquoise était basée
sur l'agriculture (maĂŻs, haricots, courges) et la chasse, et elle fonctionnait
selon un modèle matrilinéaire. Leur système politique inspiré de valeurs
de paix et de consensus influença les idées de gouvernance démocratique
ultérieures en Amérique du Nord.
Les
Algonquins.
Les Algonquins (CĂ´te
Est des États-Unis, région des Grands Lacs et Canada) n'étaient pas
un groupe unifié mais désignaient plusieurs populations ayant des langues
similaires, comme les Powhatans, les Wampanoags et les Ojibwés. Ils vivaient
dans des régions boisées, et étaient principalement chasseurs-cueilleurs,
mais pratiquaient aussi l'agriculture dans certaines régions. Les Algonquins
entretenaient des relations commerciales avec leurs voisins et eurent une
influence importante dans la culture et les Ă©changes entre les peuples
de l'Est.
Les Indiens des
Plaines.
Avant l'introduction
du cheval par les Européens, les peuples des Plaines (actuel centre
des États-Unis et du Canada), comme les Sioux, les Cheyennes et les Pawnees,
etc., vivaient principalement dans des villages sédentaires, pratiquant
la chasse au bison et l'agriculture. Après l'arrivée des chevaux,
ils sont devenus semi-nomades, chassant le bison sur de vastes territoires
et développant une culture distincte de guerriers.
Les Inuits et
les populations du Grand Nord.
Les Inuits et autres
peuples du Grand Nord (Alaska, Canada,
Groenland) vivaient dans des conditions
extrêmes et leur mode de vie et leur culture se sont adaptés aux
longues périodes de froid et aux ressources limitées de l'Arctique. Ils
ont développé des techniques uniques pour la chasse, comme le kayak et
le harpon pour pêcher et chasser des mammifères marins. Ils construisaient
des igloos et vivaient principalement de la chasse aux phoques, aux baleines
et aux poissons.
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Hernan
Horna, La
Conquête des Amériques vue par les Indiens du Nouveau Monde,
Demi-Lune, 2009. - L'historien Hernan Horna est un
investigateur hors pair dans son domaine. Son Ă©rudition se fonde sur un
savoir encyclopédique des archives documentaires laissées par les chroniqueurs
des conquérants espagnols, disséminées et conservées en divers musées
du monde. C'est cette histoire écrite par les Européens
qui a marqué notre connaissance historique et notre conscience de la découverte
et de la conquĂŞte du Nouveau Monde. Horna confronte cette connaissance
à une autre, également historique et scientifique, léguée par les peuples
autochtones amérindiens mais qui avait sombré dans l'oubli. Il ressuscite
enfin les passés
inca, maya et aztèque
d'une manière qui correspond mieux à la réalité de ces peuples, pour
les resituer dans un contexte fort différent de la vision faussée, car
largement teintée dincompréhension et de préjugés, du vainqueur européen.
Et par ce choc de la confrontation des faits historiques, dans une remise
en question de vieilles visions du passé de la Conquête espagnole, Horna
nous offre une synthèse historique, aussi belle que nouvelle, de ces magnifiques
civilisations anciennes et méconnues. Ouvrage d'histoire destiné à tous
les publics, court, mais concis et documenté (une quarantaine d'illustrations
en noir), au contenu très original, voire explosif, par un spécialiste
réputé. L'auteur livre une réflexion historique d'une grande modernité,
qui permet de mieux appréhender les enjeux politiques de l'Amérique latine
d'aujourd'hui. (couv.).
-
Maria BeltrĂŁo, Le
peuplement de l'Amérique du Sud (Essai d'archéologie, une approche
interdisciplinaire), Riveneuve, 2008. |
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