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Histoire de l'Amérique > L'Amérique précolombienne > L'Amérique du Nord |
Les Indiens du Sud-Ouest des Etats-Unis |
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Lorsque
l'on parle des Indiens du Sud-Ouest des Etats-Unis, on se réfère
aux populations autochtones appartenant à une aire culturelle qui s'étend
géographiquement dans la zone aride située au Sud-Ouest des Etats-Unis,
mais aussi le Nord-Ouest du Mexique.
Cette zone comprend principalement le Nouveau-Mexique
et l'Arizona, ainsi que des parties de l'Utah,
du Colorado, du Nevada
et du Texas, et elle déborde également sur
le nord de l'Etat méxicain de Sonora et sur le Nord-Ouest de celui du
Chihuahua. C'est une région de plateaux, de canyons et de falaises, de
zones fertiles limitées bordant les cours d'eau, et de vastes étendues
de pays semi-désertique. Contrastant ainsi fortement avec les régions
voisines, ce cadre géographique a induit une culture qui lui est propre.
Les falaises regorgent de grottes et de profondes cavités bien adaptées
à l'habitation, et la modification de celles-ci pour en faire des habitations
a probablement conduit à l'utilisation étendue de la pierre dans la construction.
Le fait que la région ait été occupée pendant une longue période est amplement attesté par la présence d'un grand nombre de ruines - habitations de falaises, et villages de plateau et de plaine dispersés sur le territoire. Des réservoirs et des traces de vastes canaux d'irrigation temoignent de l'empreinte laissée par les populations qui ont autrefois vécu dans la région. Que les tribus actuelles des constructeurs de villes soient les descendants des différents peuples anciens est indiqué par la tradition, par l'anthropologie physique (étude des squelettes) et par la culture matérielle. Le passé se connecte au présent sans rupture perceptible, et les outils et ustensiles d'aujourd'hui sont, à l'exception des éléments intrusifs de la civilisation d'origine européenne, les outils et ustensiles du passé. Les peuples bâtisseurs de villes appartiennent à un certain nombre de souches linguistiques - Zuñian, Tañoan, Keresan, uto-aztèque, Piman et Yuman - et à côté de celles-ci, un certain nombre de populations non bâtisseuses de villes, en lien avec celles des chasseurs des plaines et des montagnes, occupent la région, à commencer par les Navajos et les Apaches. Les données de
l'archéologie.
Les habitations rupestres, qui présentent un grand intérêt, sont en règle générale des maisons individuelles ou de petits groupes de maisons; certaines sont cependant de véritables villages (pueblos, en espagnol) capables d'accueillir des centaines de personnes. La plupart de ces habitations occupent des niches pittoresques et presque inaccessibles dans les parois des canyons. Les emplacements des plateaux étaient souvent choisis en vue de la défense, et les pueblos des basses terres étaient pratiquement des fortifications. Les murs extérieurs étaient aveugles, et percés seulement d'une porte, tandis que l'entrée des habitations se faisait généralement par la cour intérieure et par les toits du premier étage (maisons-puits). La présence de kivas (chambres cérémonielles circulaires), en nombre variable, était une caractéristique notable de ces villages. Dans de nombreux endroits, les montées abruptes et les passages étroits étaient défendus par des murs bas en maçonnerie grossière, et on suppose que les tours rondes et carrées trouvées dans certaines sections étaient conçues pour l'observation et la défense. • Outillage et artisanat. - Presque tous les types d'outils anciens étaient encore récemment utilisés par les populations du Sud-Ouest, et la pratique consistant à rassembler et à utiliser des outils en pierre provenant des sites anciens a été si générale que l'ancien et le nouveau ne sont pas facilement séparables. Les meules de pierre utilisées pour moudre des graines, en particulier le metate et le mortier, sont des objets simples mais bien réalisés. Certains petits mortiers sont sculptés pour représenter des serpents, des oiseaux et d'autres formes animales. La sculpture d'animaux fétiches est une caractéristique remarquable, en particulier de l'art moderne. Les tentatives de représentation de la forme humaine sont extrêmement grossières. L'effort sculptural le plus ambitieux de la région est illustré par les figures de deux lions de montagne accroupis représentés grandeur nature dans un rocher situé près de Cochiti dans la vallée du Rio Grande, mais ces figures ont été tellement mutilées qu'il est difficile de déterminer leur valeur originale en tant qu'oeuvres d'art. Si l'on excepte les metates et les mortiers, les récipients en pierre, sont rares. Les poteries, en revanche, sont abondantes, de qualité supérieure, et remarquables par une décoration variée. L'art du potier a atteint dans la région un degré de perfection rarement dépassé ailleurs en Amérique. Les petits outils en pierre de la région du Sud-Ouest correspondent assez étroitement à ceux que l'on rencontre dans les régions voisines, mais la gouge, le ciseau et peut-être d'autres formes sont absentes. La hache rainurée occupe une place importante et sa forme, sa finition et son efficacité en tant qu'outil de coupe de l'âge de pierre ont été rarement surpassées. De nombreuses haches d'un intérêt exceptionnel sont d'un type tout à fait distinct de la hache ordinaire; celles-ci sont faites de fibrolite, un beau minéral d'une grande dureté que l'on trouve rarement ailleurs. Les marteaux de toutes les variétés ordinaires sont présents en grand nombre, et les pierres abrasives et les outils de polissage sont de types courants. Les outils ébréchés - pointes de flèches, fers de lance, couteaux, grattoirs et pointes de forage - sont des types habituels et ne sont pas très abondants ou particulièrement remarquables. Les matériaux utilisés étaient l'obsidienne, le jaspe et de nombreuses variétés de calcédoine. Une grande habileté se manifestait dans la fabrication de perles et autres petits bibelots. L'os était très utilisé pour les poinçons et la coquille pour les ornements. L'arc et les flèches étaient l'arme principale, tandis que l'atlatl, ou bâton de jet, était d'usage assez général. Les outils pour redresser et lisser les fûts de flèches sont assez nombreux et de forme exceptionnellement variée. Des mines de turquoise ont été largement exploitées au Nouveau-Mexique, au Nevada et en Arizona. Cette pierre semi-précieuse était utilisée pour les ornements et surtout pour les travaux d'incrustation ou de mosaïque, quelques spécimens très attrayants étaient répandus par le commerce dans des régions éloignées, jusqu'au Mexique. Il y a peu de traces du travail des métaux, l'art de l'orfèvrerie des temps récents ayant été introduit par les Espagnols, et les cloches en cuivre que l'on trouve parfois sont probablement d'origine mexicaine. Les arts du tissage et de la vannerie étaient pratiqués avec beaucoup d'habileté. (D'après le Bureau d'ethnologie américaine). Les
anciennes traditions.
• Les Anasazi
(185 av. J.-C -1300 après JC) vivaient dans la région des Quatre Frontières
(Four Corners). Les plus anciens de ces Ansazis sont qualifiés
par les historiens de Vanniers (Basketmakers). Après le milieu
du VIIIe siècle de l'ère commune, on
parle de Pueblos proprement dits. Les habitations des Anasazi ont
d'abord été des maisons-puits semi-enterrées. Plus tard, ils ont bâti
des habitations dans des grottes naturelles creusées dans des falaises
pour se prémunir des incursions des Indiens des Plaines (Apaches, Comanches).
Mais l'affaiblissement des ressources les a conduits à revenir vivre dans
des villages aux maisons de terre battue.
• Les Mogollôn. - L'aire occupée par la culture Mogollôn (300 -1350 après JC) se situait au Sud des deux précédentes (sud du Nouveau-Mexique, Sud-Est de l'Arizona, le Nord Ouest de l'Etat mexicain de Sonora). C'était une société sédentaire de cultivateurs (yucca, tournesol, du maïs, etc.). Leurs habitations étaient d'abord enterrées ou semi-enterrées (maisons-puits), mais à partir du XIe siècle, ils ont commencé à construire au-dessus du niveau du sol. Ils ont également bâti de grands complexes cérémoniels. Tribus historiques
1500 - 1700 après JC.
On considère que
les Tañoans et les Keresans actuels descendent d'Anasazi; les Zuñis sont
supposés être des descendants de la tradition Mogollôn, tandis que ceux,
dont l'histoire est en quelque sorte parallèle à celles des Pueblos,
qui habitent actuellement la région de Sonora (les tribus Pima, Papago,
Tarahumara, etc.) sont les héritiers de la tradition Hohokam; quant aux
Hopi, ils se rattachent plutôt, par leur langue à la branche uto-aztèque
(shoshoneane). Les Espagnols ont également rencontré d'autres populations,
appartenant, celles-ci, à la famille linguistique yumane (Mojave, Yavapaï,
etc., également cultivateurs sédentaires), à l'Ouest et, à la famille
linguistique athapascane (na-déné), les Apaches et les Navajos, ces derniers
installés plus récemment dans la région, et dont les modes de vie, tournés
vers la chasse et la prédation, étaient très différents de ceux des
Pueblos.
Les Na-Déné (Apaches et Navajos)Apaches et Navajos sont les deux populations parlant des langues de la famille Na-Dené que l'on rencontre dans le Sud-Ouest des Etats-Unis (les autres populations de ce groupe se rencontrant principalement à l'Ouest du Canada et en Alaska).Le mot apache est un terme général utilisé pour désigner six tribus indiennes de langue athapascane, culturellement liées, du sud-ouest de l'Amérique du Nord. Leurs ancêtres, formant initialement un groupe homogène, sont probablement entrés dans la région du Sud-Ouest par le nord vers l'an 1300 ap. JC, et une différenciation tribale et linguistique s'est produite après leur arrivée. Les tribus rencontrées lors du premier contact avec les Blancs étaient les Apaches établis le plus à l'Est, les Chiricahua, les Mescalero, les Jicarilla, les Lipan et les Kiowa Apaches (le nom de ces derniers vient de ce que ce groupe s'est uni aux Kiowas, Indiens de Plaines, se déplaçant et campant avec eux, mais sans se confondre avec eux). Le processus de différenciation se poursuivait apparemment encore au moment du premier contact, car les Apaches se sont révélés être divisés en cinq groupes organisés en quelque chose de moins défini que des tribus séparées, mais plus autonomes que des bandes. Les Navajos, appelés Apaches de Navaju (ou de Navahu) dans les archives espagnoles dès 1630, se sont suffisamment différenciés pour être considérés comme une tribu distincte. Au moment de l'occupation nord-américaine par les Européens, les Apaches et les Navajos s'étendaient sur ce qui est maintenant le centre-est et le sud-est de l'Arizona, le sud-est du Colorado, sud-ouest et est du Nouveau-Mexique, ouest du Texas et nord du Mexique. Les Apaches.
Autrefois, les Apaches étaient essentiellement des chasseurs et des cueilleurs. Ceux de la bordure ouest des plaines centrales chassaient le bison. La réintroduction du cheval dans le nouveau monde par les Espagnols et la multiplication rapide de cet animal leur ont procuré une grande mobilité pour la chasse et pour les razzias. Les Apaches occidentaux et les Jicarilla complétaient leur approvisionnement alimentaire en gibier et en plantes sauvages en cultivant du maïs et d'autres légumes à petite échelle. Les Jicarilla, bien qu'ils aient conservé leur territoire séparé, ont formé une alliance avec les Ute du Sud pour contrebalancer la menace Navajo. Après la Guerre de Sécession, plusieurs tentatives ont été faites pour limiter les territoires et les mouvements des Apaches. Les efforts faits pour concentrer les Mescalero avec les Navajos à Bosque Redondo sur la rivière Pecos ont échoué. Une autre tentative, visant à installer les Jicarilla avec les Mescalero sur une réserve plus au sud, a également dû être abandonnée. De graves troubles ont surgi lorsque les Chiricahua ont été forcés d'abandonner leurs territoires et ont été obligés de cohabiter avec les Apaches de l'Ouest. Des groupes de Chiricahua ont quitté la réserve à plusieurs reprises par peur ou en signe de protestation et ont été rapidement poursuivis par des unités de l'armée. La dernière guerre indienne de ce type s'est terminée en 1886 avec la reddition de Geronimo et de ses quelques partisans restants. Cette fois, toute la tribu Chiricahua a été évacuée de l'ouest et détenue comme prisonnière de guerre successivement en Floride, en Alabama, et à Fort Sill, en Oklahoma, pour un total de 27 ans. En 1913, les membres de la tribu ont été autorisés à choisir entre prendre des attributions de terres dans l'Oklahoma ou retourner à l'ouest pour vivre au Nouveau-Mexique sur la réserve de Mescalero. Environ un tiers ont choisi la première option et les deux tiers, la seconde. Aujourd'hui, la population apache rassemble au total autour de 200 000 personnes, mais dans l'aire culturelle des Indiens du Sud-Ouest, ils ne sont que 35 000 environ. Les Apaches les plus occidentaux vivent dans les réserves de Fort Apache et de San Carlos, dans le centre-est de l'Arizona. Les Chiricahua, à l'exception de ceux qui vivent encore près des Apaches de l'Oklahoma et des Lipan, vivent dans la réserve des Mescalero, dans le sud du Nouveau-Mexique. Les Jicarilla ont une réserve dans le centre-nord du Nouveau-Mexique. Les Kiowa Apaches vivent dans le sud-ouest de l'Oklahoma. Les Navajos.
Ils menaient jadis une vie itinérante et prédatrice, et étaient continuellement en guerre contre les tribus Ute et les Indiens des Plaines. Au début de la période coloniale, ils étaient tour à tour en guerre ou en paix avec les Espagnols, mais plus tard, ils apparurent à ces derniers si gênants qu'en 1705 et de nouveau en 1713, ils furent fortement réprimés. En 1744, les missionnaires franciscains tentèrent de les convertir, mais après quelques années, l'effort fut abandonné. En 1805, à la suite de raids continus, une troupe espagnole pénétra dans leur bastion dans le canyon de Tseyi (Chelly) et infligea aux Navajos une sévère défaite, tuant 115 hommes, femmes et enfants. Mais les raids continuèrent, et entre la chute de la puissance espagnole vers 1815 et l'occupation américaine du pays trente ans plus tard, les Navajos se signalèrent par leurs vols de moutons, de bétail et de chevaux dans les établissements mexicains. Grâce à leur butin, ils finirent par devenir une tribu pastorale. Vers la même époque, ils apprirent des Pueblos l'art de tissage, et des Mexicains les formes les plus simples du travail des métaux, en particulier de l'argent. En 1846, un certain nombre de chefs éminents signèrent leur premier traité avec le gouvernement américain, mais, à cause du meurtre du principal signataire trois ans plus tard, la tribu redevint hostile. Les hostilités se sont poursuivies avec de courtes interruptions jusqu'en 1863, date à laquelle il a été décidé de déporter toute la tribu vers la réserve de Bosque Redondo sur la rivière Pecos, près de Fort Sumner, dans l'est du Nouveau-Mexique. Au cours de l'hiver qui a suivi, une force mixte de Blancs et d'Indiens Ute dirigée par Kit Carson envahit le pays Navajo et força leur bastion du canyon de Chelly. En un an, près de 5500 Navajos furent déportés vers Bosque Redondo. L'expérience fut un échec. Le bétail des Navajos mourut ou fut volé, leurs récoltes échouèrent et leur nombre diminua à cause des maladies, des évasions et des attaques des tribus des Plaines. En juin 1868, un nouveau traité fut conclu, en vertu duquel les captifs, alors au nombre de 7300, seraient renvoyés dans une réserve située dans leur ancien pays, et recevraient des moutons et du bétail avec lesquels ils pourraient recommencer leur vie. Depuis lors, ils sont restés calmes, augmentant régulièrement leur richesse et leur population. En 1884, la réserve a été étendue à ses dimensions actuelles pour accueillir leurs troupeaux en augmentation rapide. La société navajo repose sur un système pleinement développé d'une cinquantaine de clans matrilinéraires. Leur gouvernement est démocratique et local, plutôt que centralisé, car la nature de leur pays et de leur mode de vie empêche la formation de grands corps organisés, de sorte que chaque famille n'engage qu'elle-même lorsqu'elle se déplace pour rechercher des pâturages temporaires et son approvisionnement en eau. Il tirent leur principale subsistance de leurs troupeaux de moutons et de chèvres, ainsi que de chevaux et de quelques bovins. L'agriculture est relativement peu développée par comparaison avec l'élevage. Ils fabriquent de la poterie et des paniers et sont bien connus pour les couvertures belles et durables qu'ils tissent à partir de la laine de leurs troupeaux et pour leurs ornements artistiques en argent. Bien que, comme la plupart des peuples pastoraux, ils aient été nomades ou semi-nomades, ils construisaient à chaque halte régulière des habitations permanentes appelées hogans. Ce sont des maisons circulaires, en rondins recouverts de terre, avec une entrée basse couverte et un trou de fumée au sommet. Les Navajos ont des cérémonies rituelles élaborées et spectaculaires et une mythologie abondante, avec des centaines de chants sacrés. Ils sont aujourd'hui estimés à 400.000, moins de la moitié d'entre eux sont dans les limites de réserve, le reste explotant des pâturages extérieurs ou participant à l'économie moderne. Les SonoransOn range parmi les Taracahitians ou Sonorans (ainsi nommés du nom du désert de Sonora, région dans laquelle elles sont installées) des populations parlant des langues de la famille uto-aztèque (uto-aztèque méridional). Cela inclut les O'odham, parmi lesquels figurent les Pima (Akimel O'odam) et les Papago (Tohono O'odam), ainsi que les Tarahumara, qui vivent au Nord-Ouest du Mexique.Note : d'autres Sonorans vivent au Mexique (Huichol, Cora, Yaqui...), mais débordent de l'aire culturelle étudiée ici. Quant aux Hopi, qui parlent aussi une langue uto-aztèque (uto-aztèque septentrional) mais vivent plus au Nord, ils sont rangés parmi les Pueblos (voir plus bas).Les O'odham. Les O'odham ou Tepiman forment un groupe important de tribus apparentées, vivant au Sud de l'Arizona, de la rivière Gila jusqu'aux régions septentrionales du Mexique. En règle générale, Les O'odham, comme les autres Sonorans sont des cultivateurs sédentaires, dont les modes de vie traditionnels rappellent ceux des Indiens Pueblo, mais les O'odham ne sont peut-être pas tout à fait aussi avancés dans la construction de la maison. En raison de la nature de leur pays, qui rend l'intercommunication généralement difficile, leurs systèmes de gouvernement sont généralement communautaires plutôt que tribaux. Les
Akimel O'odham.
Les Akimel O'odham ont conservé leurs anciennes pratiques agricoles, fertilisant leurs champs au moyen de vastes canaux d'irrigation, et cultivant le maïs, les haricots, les citrouilles, les melons et le coton, hommes et femmes travaillant ensemble. Ils préparent également une sorte de pain à partir du haricot mesquite, et une liqueur à partir du grand cactus zaguara. Les femmes font de la poterie et tressent de beaux paniers étanches. Selon la tradition indigène, les Akimel O'odham sont originaires de la vallée de la Salt River et se sont ensuite répandus le long de la rivière Gila. Ils attribuent les grandes ruines en adobe de leur pays, y compris celles de Casa Grande, à leurs ancêtres, et racontent des histoires sur leur occupation, mais le lien est encore incertain. Ils prétendent que leur ancien mode de vie a pris fin sous l'assaut de trois bandes d'étrangers venus de l'est, qui ont détruit leurs pueblos, dévasté leurs champs et tué ou réduit en esclavage nombre de leurs habitants. Les autres ont fui vers les montagnes et, à leur retour, ils n'ont pas reconstruit les importantes structures en adobe qu'ils avaient autrefois supposément occupées, mais ont vécu dans des huttes en forme de dôme de poteaux flexibles, recouverts de chaume et de boue. Russell (1908) considérait qu'il est peu probable que Coronado ait rencontré les Pima, mais en 1694, le père Eusebio Francisco Kino atteignit Casa Grande et les rencontra sans aucun doute. Sous son inspiration, une expédition fut envoyée dans la région de la Gila en 1697. En 1698, Kino les visita de nouveau les Pima. En 1731, les pères Felipe Segresser et Juan Bautista Grashoffer prirent en charge les missions de San Xavier del Bac et San Miguel de Guevavi et devinrent les premiers résidents espagnols permanents de l'Arizona. Le père Ignacio Javier Keller visita les villages Pima en 1736-1737 et en 1743, et Sedelmayr atteignit la Gila en 1750. En 1751, les Pima se sont révoltés sous le commandement de leur chef, Don Luis, détruisant toutes les missions, ainsi que tous les autres établissements espagnols dans leur pays. Ils ont été soumis après environ deux ans de combat et sont depuis restés globalement en paix avec les Blancs, bien qu'ils aient été été obligés jusqu'à la fin du XIXe siècle (1886) de se défendre constamment contre les Apaches. La première force militaire à être stationnée parmi les Pima était une garnison de 50 hommes à Tubac sur la Santa Cruz. Le presidio fut déplacé à Tucson vers 1776 et en 1780, il fut agrandi pour contenir 75 hommes. Entre 1768 et 1776, le père Francisco Garcés effectua cinq voyages de Xavier del Bac au territoire Pima et au-delà . Après le début de la ruée vers l'or en Californie, les Pima ont fréquemment aidé des groupes d'explorateurs et de voyageurs qui empruntaient la route du sud, et ils les ont souvent protégés des Apaches. En 1853, l'acquisition Gadsden transféra le Pima sous la juridiction des États-Unis. Des enquêtes pour la construction d'un chemin de fer à travers le territoire de Pima furent faites en 1854 et 1855, mais cette ligne n'a été construite qu'en 1879. Entre-temps, les Pima ont été confrontés à de incursions de hors-la-loi blancs et de bandits frontaliers. Les colons blancs ont aussi menacé d'absorber leurs approvisionnements de l'eau. Le premier agent des affaires indiennes des États-Unis pour le territoire acquis par l'achat de Gadsden fut nommé en 1857. La première école fut ouverte en 1871. Les
Nevome.
Papago
(Tohono O'odham).
Le père Eusebio Kino a probablement été le premier homme blanc à visiter les Papago, vraisemblablement lors de sa première expédition en 1694. Leur histoire ultérieure a été presque la même que celle des Akimel O'odham (Pima). Convertis de force au catholicisme par les jésuites et franciscains, ils ont été reconnus comme citoyens sous le gouvernement mexicain, mais leurs droits ont été ignorés lors de l'annexion du territoire aux États-Unis. A la suite de la saisie des meilleures terres et réserves d'eau par les colons américains et les sociétés foncières, la plupart d'entre eux sont devenus nomades et sans abri, d'autres se sont établis dans les réserves de San Xavier et de Gila Bend. Ils ont été longtemps contraints de faire une guerre constante avec les Apaches. Les
Quahatika.
Les
Sobaipuri.
Les Tarahumara.
Physiquement, les Tarahumara ressemblent aux Indiens Pueblo. En raison du caractère accidenté du pays qu'ils habitent, il n'y a pas d'organisation centrale, chaque petite colonie de la vallée gérant ses propres affaires sous la direction d'un chef ou «-gouverneur-» local. Les Tarahumara font de la poterie et tissent des ceintures élaborées de coton indigène, bien que les hommes aillent habituellement nus, à l'exception d'un tissu autour des reins. Ils pratiquent la musique et le chant. Ils sont sédentaires et semi-agriculteurs, mais dépendent largement aussi de la chasse, de la pêche et de la cueillette de produits sauvages. Une grande attention est accordée par les Tarahumara à la récolte du maïs, presque toutes leurs danses cérémonielles étant plus ou moins des invocations ou des actions de grâces pour la pluie. Ils organisent une fête des morts un an après les funérailles et se consacrent au rituel du peyotl, parcourant des centaines de kilomètres à pied pour s'approvisionner en cactus. Leurs maisons traditionnelles sont de petites huttes au toit de chaume, en rondins ou en pierres posées dans un mortier d'argile, et ils utilisent fréquemment les grottes de la montagne à des fins d'habitation. Bien que peu belliqueux, les Tarahumara se sont plusieurs fois révoltés contre les Espagnols et les Mexicains. En 1648, ils se sont soulevés et ont détruit toutes les missions, ont chassé tous les Espagnols de leur territoire et ont maintenu une résistance réussie pendant quatre ans sous leur chef Teporaca. En 1690, ils se sont encore rebellés, ont détruit les missions, les mines et les haciendas et ont massacré tous les Espagnols, mais il ont finalement été subjugués en 1692. Une insurrection locale dans le quartier de Temosachic, au nord-ouest de la ville de Chihuahua, en 1895, dirigée par une prophétesse tarahumara, n'a été étouffée qu'après un massacre sanglant par les troupes mexicaines. Les PueblosLe nom d'Indiens Pueblo a d'abord été utilisé par les Espagnols, puis adopté par les Américains, pour désigner les Indiens cultivateurs et sédentaires habitant des maisons communales en pisé ou en pierre dans la région aride du sud-ouest des États-Unis, principalement le long du Rio Grande et ses affluents. Les pueblos (= villages) existants sont maintenant au nombre de 27, outre les villages mexicanisées d'Isleta au Texas et de Senecu au Mexique.Histoire
des Pueblos.
Les Indiens Pueblo sont les héritiers des Anasazi, une population du Sud-Ouest souvent victime des raids des Apaches, des Navajos et d'autres tribus belliqueuses, et qui pour s'en protéger avaient construit leurs habitations au sommet ou sur les flancs de hautes falaises, d'où l'appellation des Cliff Dwellers ( = habitants des falaises) qui sert ordinairement à désigner plus particulièrement les anciens habitants des canyons du Nord de la zone. La limitation des ressources les a cependant conduits à s'établir ensuite dans les plaines où ils ont bâti des villages en adobes (torchis). C'est dans ces villages que les Européens ont commencé à les connaître. Les premiers contacts remontent à l'expédition du Père Marcos de Niza en 1539, suivie par celle de Coronado l'année suivante. Au cours du siècle suivant, des missions furent établies dans presque tous les pueblos, et tout le pays fut découpé en districts, étroitement soumis aux garnisons espagnoles. Les exactions des commandants, les outrages des soldats, et l'ingérence des missionnaires dans les cérémonies traditionnelles des Indiens, ont fini par engendrer un grand mécontentement. En 1680, sous la direction de Popé, un homme-médecine des Tewa, il y a eu un soulèvement simultané et soudain des Pueblos. Des prêtres, des soldats et des civils furent massacrés partout, et les survivants, après avoir résisté pendant un certain temps à Santa Fé sous la conduite du gouverneur Otermin, s'enfuirent à El Paso, ne laissant pas un seul Espagnol au Nouveau-Mexique. Une fraction des populations Piro et Tiwa, qui avaient pris parti pour les Espagnols les suivirent dans leur retraite, et s'installèrent ensuite, respectivement, à Senecu et à Isleta, au nord d'El Paso. Les habitants d'Awatobi, l'un des pueblos Hopi, qui avaient refusé de renvoyer ou de massacrer leurs missionnaires, furent massacrés par leurs voisins des autres villages Hopi, et le leur fut détruit. Ayant rassemblé leurs forces, les Espagnols envahirent de nouveau le pays. Cette fois avec un tel succès qu'en 1692 la reconquête des Pueblos était complète. Les missions, cependant, ne furent pas rétablies et la plupart des tribus revinrent à leur religion et à leur cérémonial. Après la guerre du Mexique, les Pueblos furent placés sous la juridiction américaine et déclarés citoyens américains aux mêmes conditions que leurs voisins mexicains, mais la nouvelle administration territoriale leur refusa l'égalité des droits, et ils continuèrent à être traités comme les autres Indiens et placés sous contrôle gouvernemental. Cependant, ils demeurèrent entièrement autonomes. Culture
matérielle.
Leurs vêtements sont en peau de daim ou en étoffes de coton ou de laine. Dans certaines populations, comme les Hopi, les femmes célibataires se distinguent par une disposition particulière des cheveux. Les Pueblos sont des vanniers, chaque village ayant sa propre méthode ou technique. Ils ont développé un art de la poterie supérieur à celui que l'on trouve ailleurs aux États-Unis. Les hommes sont aussi d'habiles sculpteurs sur bois, notamment dans le façonnage de figurines d'apparat. La principale source de subsistance est l'agriculture, chaque pueblo cultivant ses champs en commun, généralement à l'aide de l'irrigation à partir d'un ruisseau voisin, et produisant du maïs et des haricots dans de nombreuses variétés indigènes, avec des melons, des courges et d'autres légumes, du piment, du tabac, ainsi que des pêches, introduites par les premiers missionnaires franciscains. Le broyage de la farine sur des metates de pierre et la cuisson du pain sur des dalles de pierre chauffées occupent une grande partie du temps intérieur des femmes, tandis que la poterie et le champ occupent leur attention à l'extérieur. Les hommes, en plus de leurs travaux dans les champs, font du tissage et de la sculpture,ou se procurent le bois de chauffage, qui doit généralement être apporté de longues distances à dos d'ânes. Les intervalles entre les saisons de récolte sont consacrés à une succession de cérémonies élaborées et spectaculaires. La plupart de ces cérémonies sont soit des invocations, soit des actions de grâces pour la pluie et les récoltes, et chacune est sous la garde d'une société secrète spéciale. Organisation
sociale des Pueblos.
Les Hopi.
Les Tañoans.
Les Kéresans.
Les Zuñi.
Leur histoire attestée par des documents écrits a commencé en 1539, lorsqu'ils été connus des Espagnols. Plus tard, ils ont été soumis et influencés par les missionnaires, mais lors de la grande révolte des Pueblos de 1680, ils ont chassé ou massacré les missionnaires et autres Espagnols et sont restés indépendants de l'autorité espagnole jusqu'en 1692. Ils ont toujours maintenu la paix avec les Américains. Au nombre de 1500 au début du XXe siècle, les Zuñi sont près de 10 000 aujourd'hui. Les YumansLes Yumans correspondent à un important groupe linguistique, représenté par des populations établies dans la région de la basse vallée Colorado, en Californie en l'Arizona, ainsi que dans les États mexicains voisins du Sonora et de la Basse Californie. Parmi les tribus les plus marquantes figurent les Mojave, les Maricopa, les Yuma, les Yavapaï, les Havasupaï, les Wualapaï, et les Cocopah.Ces populations, à l'exception de celles de la péninsule de Basse-Californie, étaient principalement agricultrices et végétariennes, et toutes avaient développé les arts de la poterie et de la vannerie. La chasse n'était généralement pas pratiquée, pas plus que l'économie de prédation observée chez les Apaches ou les tribus des Plaines. Leurs habitations ordinaires étaient des huttes coniques couvertes de broussailles et appelées wikiups. Le plus souvent, ils pratiquaient la crémation, mais déposaient parfois leurs morts dans des grottes creusées dans les rochers. Les missions jésuites et franciscaines établies parmi eux entre 1760 et 1780 n'ont eu que peu d'impact. Les Yumans étaient, estime-t-on, au nombre de 20 000 vers 1760, ils sont tombés à seulement 5 000 au début du XXe siècle et seraient, aujourd'hui, moins de 10 000. Presque tous, à l'exception des Cocopah, habitent aux États-Unis. Les tribus de Basse-Californie, estimées à l'époque des missions à 12 000, ont entièrement disparu, semble-t-il. Les Mojave.
Politiquement, les Mojave étaient organisés en chefferies, elles aussi héréditaires (selon la lignée masculine). On ignore quand a eu lieu le premier contact entre les Mojave et les Européens. Peut-être Hernando de Alarcon les rencontra-t-il dès 1540. Quoi qu'il en soit, Juan de Oñate les signale dès 1604. Par la loi du 3 mars 1865, complétée par des décrets exécutifs en 1873, 1874 et 1876, une réserve a été établie le long du fleuve Colorado pour être occupée par les Mojave, les Chemehuevi (Païute méridionaux) et les Kawaiisu (une population Uto-Aztèque de Californie). Cette réserve a été la base de ce qui est aujourd'hui l'entité politique appelée Colorado River Indian Tribes, un regroupement de populations qui, outre les Mojave et les Chemehuevi, compte aussi des Hopi et des Navajos. Les
Maricopa ( = Piipaash).
On pense que les Maricopa sont un rameau anciennement détaché des Yuma et qu'ils ont remonté lentement le fleuve Colorado jusqu'au cours inférieur de la rivière Gila; ou, comme l'histoire ultérieure l'indiquera, ils peuvent avoir été forcés dans cette région par des tribus hostiles. Ils ont été rencontrés par Juan de Oñate en 1604-1605, et par Kino en 1701-1702. De 1775 jusqu'au commencement du XXe siècle, ils ont été en guerre avec les Yuma, et en 1857, en alliance avec les Pima, ils ont infligé une sévère défaite aux Yuma près de Maricopa Wells. Une réserve a été établie pour les Maricopa et les Pima par une loi du Congrès du 28 février 1859 ; elle a été agrandie par un décret du 31 août 1876, mais a été révoquée et d'autres terres ont été mises de côté par un décret du 14 juin 1879. Elle a de nouveau été agrandie par les décrets du 5 mai 1882 et du 15 novembre 1883. Aucun traité n'a jamais été conclu avec eux. Leurs habitations consistaient en maisons faites de tiges de maïs et de paille tissées sur une charpente de perches, et entourées de greniers et de tonnelles. Les femmes étaient des potières renommées, des vannières et des tisserandes de coton. Les cheveux étaient portés flottants et coupés sur le front. Les
Halchidhoma.
Les
Yuma.
Les Paï.
Les Yavapaï ont depuis longtemps abandonné pour l'essentiel leur mode de vie traditionnel. Mais ils brûlent toujours leurs morts, et lorsqu'un décès a lieu, la famille déménage dans un nouvel endroit. Les morts peuvent aussi être enterrés dans les crevasses des rochers. La première mention probable des Yavapaï serait celle de Luxan, un membre de l'expédition Espejo, qui en 1582-1583 n'a apparemment visité que le pays du nord-est des Yavapaï. En 1598, Marcos Farfan de los Godos les rencontra et les appela Cruzados (= Croisés) parce qu'ils portaient de petites croix sur la tête, et en 1604 Juan de Oñate leur rendit également visite, tout comme le père Francisco Garcés en 1776, après quoi les contacts avec les Européens furent assez réguliers. Les Yavapaï ont été transférés sur la réserve de la rivière Verde en mai 1873. En 1875, ils ont ensuite été placés dans la réserve Apache de San Carlos, mais en 1900, la plupart des membres de la tribu s'étaient installés dans une partie de leur ancien territoire sur la rivière Verde. Les
Havasupaï.
Bien qu'ils ne soient que très peu nombreux (moins de 700 individus), leur isolement leur a permis de conserver remarquablement leurs anciennes traditions. Ce sont des agriculteurs et ils sont entièrement autosuffisants, ayant toujours possédé des provisions pour trois ans entreposées dans des greniers en pierre dans les fentes des parois de la montagne. Les femmes sont expertes en vannerie. Garcés a peut-être rencontré certains de ces Indiens en 1776, mais il semble qu'ils n'aient été été clairement identifiés par les Blancs qu'au milieu du XIXe siècle. Pour les Espagnols, ils étaient connus sous le nom de Cojonino. Leroux semble avoir rencontré un membre de cette tribu en 1851. Les
Walapaï.
Cocopah, Kohuana,
Halyikwamai, Cochimi.
Les
Kohuana.
Les Kohuana sont les Coana mentionnés par Hernando de Alarcon, qui remonta le fleuve Colorado en 1540. Juan de Oñate les visita en 1604-1605, et ce sont probablement les Cutganas de Kino (1701-1702), tandis que Francisco Garcés en 1776 a rapporté qu'ils étaient nombreux et en inimitié avec le Cocopah. D'après la tradition Mojave, il semble qu'à une période un peu plus tardive, ils vivaient le long de la rivière près de Parker avec les Halchidhoma, qu'ils suivirent vers les basses terres fertiles plus haut. Plus tard, les Mojave les ont poussés vers le sud mais les ont encore plus tard contraints à retourner au pays Mojave où ils sont restés pendant 5 ans. À la fin de cette période, ils ont décidé de redescendre en aval pour vivre avec les Yuma; mais, l'un d'entre eux ayant été tué par les Yuma, ils rejoignirent la Maricopa, avec laquelle ils finirent par fusionner. Mooney (1928) estimait qu'il y avait 3000 Kohuana en 1680, chiffre donné par Garcés en 1775-1776. Kroeber (1920) pensait que ces estimations étaient trop élevées. En 1851, Bartlett rapporta que 10 membres de cette tribu vivaient avec les Maricopa et, selon un informateur Mojave de Kroeber, il y en avait 36 vers 1883. Les
Halyikwamaï.
Les
Cochimi.
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