|
. |
|
Ayacucho
est une ville du PĂ©rou
. Elle est située dans les Andes,
à une altitude moyenne de 2760 mètres, dans la vallée de Huamanga. Le
relief accidenté a limité les échanges avec d'autres régions et influencé
son développement historique et culturel. . Le nom Ayacucho vient du quechua,
aya, signifiant "mort", et kuchu, signifiant "coin" ou "endroit",
en référence aux nombreuses batailles qui ont eu lieu dans cette région,
notamment la bataille décisive pour l'indépendance du Pérou en 1824.
Population : environ 32 000 habitants. (2024).
Le climat d'Ayacucho est de type montagnard, avec une saison sèche d'avril à novembre et une saison humide de décembre à mars. Les températures varient entre 10 °C la nuit et 20 °C à 25 °C durant la journée. En raison de l'altitude, le climat peut être frais même pendant la saison chaude, et il y a des écarts de température importants entre le jour et la nuit. La région d'Ayacucho possède des terres agricoles et des pâturages pour l'élevage. L'agriculture y est pratiquée en terrasses, une technique héritée des cultures andines pour maximiser l'usage de la terre sur des terrains en pente. La géographie accidentée influence également l'organisation sociale, l'architecture des villages, et le mode de vie rural. L'élevage de bétail, de lamas et d'alpagas est aussi une activité importante dans les zones rurales environnantes. Ayacucho est aujourd'hui un centre touristique et culturel qui attire des visiteurs pour son histoire, son architecture coloniale, et ses fêtes religieuses. Le tourisme contribue de manière significative à l'économie locale, de même que l'artisanat, notamment les textiles, la poterie et les sculptures en pierre d'alabastro (albâtre), pour lesquelles Ayacucho est célèbre. La ville et sa région continuent par ailleurs de jouer un rôle important dans la préservation de la culture quechua, et plusieurs initiatives visent à promouvoir et sauvegarder les langues et traditions locales. Ayacucho possède de nombreux exemples d'architecture coloniale (églises, chapelles et maisons à balcons en bois). Les églises coloniales, comme la cathédrale d'Ayacucho et l'église de Santo Domingo, sont des exemples de l'art baroque andin, qui mélange des influences européennes et indigènes. La Semaine Sainte d'Ayacucho est l'une des célébrations religieuses les plus importantes du Pérou, et attire des milliers de visiteurs chaque année. Cette fête espectaculaire donne lieu à des processions, des cérémonies religieuses et des traditions locales qui reflètent la fusion des coutumes catholiques et andines. La ville organise également des festivités liées à l'indépendance et des événements commémorant la bataille d'Ayacucho. Histoire
d'Ayacucho.
A la fin du XVe siècle, la région d'Ayacucho est intégrée à l'Empire inca sous le règne de Pachacútec. Les Incas imposent leur culture, leur langue et leurs coutumes, tout en intégrant les structures locales et en respectant certaines traditions. La région devient un important point stratégique pour l'Empire inca, reliant Cuzco à d'autres territoires conquis. Les Incas y développent des infrastructures, notamment des routes et des centres administratifs pour renforcer leur contrôle sur cette région montagneuse. Avec l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle, Ayacucho est fondée en 1539 sous le nom de San Juan de la Frontera de Huamanga. La ville devient rapidement un centre administratif et religieux important pour la colonisation espagnole. Les Espagnols construisent de nombreuses églises et monastères, contribuant au développement d'une architecture coloniale remarquable. C'est pour cette raison qu'Ayacucho est surnommée la "ville des 33 églises", en raison de la densité des édifices religieux datant de l'époque coloniale. La région connaît aussi une importante exploitation de ses ressources agricoles et minières au bénéfice des colons espagnols, tandis que les populations indigènes sont soumises aux systèmes de l'encomienda et de la mita, des formes de travail forcé. Ayacucho joue un rôle décisif dans l'histoire de l'indépendance du Pérou. La bataille d'Ayacucho, qui a eu lieu le 9 décembre 1824 sur la plaine de Quinua, marque la victoire des forces indépendantistes latino-américaines contre les troupes espagnoles. Les généraux vaincus s'engageronnt à ne plus porter les armes : cette capitulation leur vaudra le sobriquet d'Ayacuchos. Cette victoire, menée par le général Antonio José de Sucre, aboutit à la fin de la domination coloniale espagnole en Amérique du Sud et fait d'Ayacucho un symbole de la liberté dans toute la région. Après l'indépendance, Ayacucho demeure un centre de résistance et un symbole d'identité nationale pour le Pérou. Dans les années 1980 et 1990, Ayacucho est l'épicentre de l'insurrection du Sentier lumineux, un mouvement maoïste qui mène une guerre de guérilla contre l'État péruvien. Fondé par Abimael Guzmán, le Sentier lumineux utilise la région reculée d'Ayacucho pour mobiliser des partisans et planifier des actions violentes. Ce conflit a marqué profondément la population locale et a conduit à des violences extrêmes de part et d'autre, causant des milliers de morts et des disparitions. Aujourd'hui, Ayacucho conserve des cicatrices de cette période, bien que la paix soit revenue et que des efforts de réconciliation soient menés. |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|