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La Cordillère
des Andes (Cordillera de los Andes) est une longue chaîne de
montagnes
qui s'étend parallèlement aux côtes occidentales
et septentrionales de l'Amérique du Sud,
depuis l'extrémité méridionale du continent jusqu'à la
mer
des Caraïbes. Bordant le rivage de l'Océan
Pacifique sur une longueur d'environ 7000 km, avec une altitude moyenne
de 4000 m et variant de largeur entre 70 et 350 km, cette chaîne couvre
de sa base une surface supérieure à 1 million de km². On peut diviser
les Andes en trois parties :
Les
Andes septentrionales
Les Andes septentrionales s'étendent des
bords de la mer des Caraïbes jusqu'à la
région de Cuzco .
Elles comprennent deux parties très distinctes.
Les Andes de Colombie.
Au nord, sont les Andes de Colombie
avec leurs trois branches : la branche occidentale, la Cordillère de la
côte, la moins élevée des trois, projette à l'ouest, au delà de la
vallée de l'Atrato, un rameau tout boisé, la chaîne du Choco, qui forme
l'isthme de Panama et n'atteint nulle part 1000
mètres, mais qui offre peu de cols, sinon dans la partie arrosée par
la rivière Chagres où la crête n'a plus que 310 mètres (à largeur
de l'isthme à cet endroit est de 52 kilomètres); la Cordillère centrale,
dite aussi chaîne de Quindin, se dresse comme une muraille au-dessus de
la limite des neiges perpétuelles, avec quelques rares cols très élevés
(celui de Popayan à Bogota
est à une altitude de 4550 mètres); elle renferme un des plus hauts sommets
de la contrée, le mont Tolima, célèbre par l'éruption de l'année 1575;
mais, au nord, elle s'abaisse et se perd dans la plaine à 300 kilomètres
de la mer; la Cordillère, nommée Sierra Nevada de Merida et Cordillère
de Condinamarca, est, au contraire, très élevée au nord et renferme
des glaciers, tandis qu'au sud elle ne dépasse
pas 4000 mètres. Au paramos de las Papas, la chaîne orientale et la chaîne
centrale se réunissent, pour se relier à la chaîne orientale, dans la
région de los Pastos, vaste plateau haut de 3000 mètres environ, supportant
plusieurs volcans et entièrement stérile.
Au nord des Andes de Colombie sont diverses
chaînes côtières qui forment presque un système distinct; la Sierra
Nevada de Santa-Marta, entre le golfe Darien et le lac de Maracaïbo, qui
s'élève brusquement à 50 kilomètres de la mer, et dont le principal
sommet, la Horqueta, se dresse à 5850 mètres au-dessus de la mer des
Caraïbes; à l'est de la lagune de Maracaïbo, la chaîne du Vénézuela,
dont la branche septentrionale enveloppe le pittoresque golfe de Valencia
et se termine au cap Codera, sans dépasser nulle part la hauteur de 3000
mètres, et dont la branche méridionale se prolonge le long de la côte
jusque dans l'île de la Trinité.
Le segment des
Pastos au Pérou.
La seconde, partie des Andes septentrionales,
commence dans la région de los Pastos et s'étend jusqu'à celle de Cuzco,
comprenant les Andes de l'Équateur et les Andes
du Pérou.
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Une
vue de la cordillère des Andes, au Pérou. Source
: The World Factbook.
Les
Andes de l'Equateur.
Les Andes de Quito
ou Andes de l'Équateur, de la région de los Pastos à celle de Loja,
forment une double chaîne Généralement très élevée et toute volcanique;
la syénite, le trachyte, le porphyre
y apparaissent de toutes parts sur un fond de granit,
de gneiss et de micaschiste; de toutes parts aussi
apparaissent des volcans, éteints ou actifs, qui dressent leurs dômes,
au-dessus de la crête. Les principaux cônes volcaniques sont, dans la
chaîne de l'est, le Cayambé (5900 mètres), le Cotopaxi (5731 mètres)
qui vomit encore de la fumée et de la lave, l'Antisana (5833 mètres),
le Sangay (5350 mètres), dont l'éruption incessante consiste en fumée
et en laves incandescentes sortant de son cratère
neigeux; dans la chaîne de l'ouest, le Pichincha (5300 mètres) qui domine
la ville de Quito, le Chimborazo (environ 7000 mètres).
En Équateur, sur une longueur de 330 kilomètres,
on compte vingt-deux sommets couverts de neiges
éternelles, c'est-à -dire dépassant 4725 mètres de hauteur; on trouve
aussi en Colombie deux grands massifs de volcans
dont dix cratères sont encore en activité. Entre les deux chaînes est
une vallée longue de 480 kilomètres, large de 25 à 31 kilomètres, élevée
en moyenne de 3500 mètres au-dessus du niveau de la mer, et coupée en
trois vallées distinctes : vallée de Quito, vallée d'Ambato et vallée
de Cuenca.
Les
Andes du Pérou.
Les Andes du Pérou se décomposent elles-mêmes
en deux parties; entre la région de de Loja et celle de Pasco, se trouvent
trois cordillères à peu près parallèles : celle de l'ouest, ayant une
largeur d'environ 960 kilomètres, se détache de la chaîne principale
à la latitude de Cuenca, occupe l'espace entre la côte et le Marañon
( L'Amazone);
celle du centre, dont peu de sommets atteignent la hauteur des neiges perpétuelles,
sépare le Marañon de son affluent, la Huallaga;
le Marañon la traverse par une série de rapides et s'échappe; par une
étroite et profonde fissure longue de trois kilomètres, et connue sous
le nom de Pongo de Manseriche celle de l'est, qui sépare le Huallaga de
l'Ucayali et que franchit cette première rivière
au Pongo de Aguirre; cette dernière chaîne, qui paraît ne dépasser
nulle part 4000 mètres, se termine par de simples collines. Le cerro de
Pasco est un plateau froid, ondulé de petites collines, en grande partie
désert et élevé au-dessus de la mer de plus de 4500 mètres. De lÃ
à la région de Cuzco, la chaîne est double et forme, avec la vallée
qu'elle enserre, un massif de plus de 200 kilomètres de largeur; plusieurs
cours d'eau, l'Urubamha, l'Apurimac percent
la chaîne orientale pour descendre dans les plaines. La vallée elle-même
est hérissée de rangées de collines; elle est très fertile au nord,
dans les environs de Jauja surtout, très élevée au sud où elle atteint
presque 4000 mètres.
Dans cette partie de la chaîne, on rencontre
étagées les unes au-dessus des autres les flores les plus diverses. Au-dessus
de la côte qui aujourd'hui est presque partout déserte, aride, composée
de dunes et de llanos, les vallées occidentales,
jusqu'à une altitude de 5 à 600 mètres, produisent le palmier, l'oranger,
le bananier ombrageant des champs de maïs, de manioc
et de coton. Sur les terrasses occidentales dites «-Montanasa
», entièrement incultes, apparaissent la canne Ã
sucre sauvage, l'indigotier et de vastes forêts
de palmiers, de bois de campêche, d'acajou,
de caoutchouc, etc. A mesure qu'on s'élève, les plantes les plus frileuses
cèdent la place aux cultures des climats tempérés, au blé et à la
pomme de terre, qui commencent à bien pousser à une altitude de 2000
mètres sur la partie inférieure de la Sierra ou plateau. Au delà de
3500 mètres d'altitude, sur les deux versants intérieurs, le sourcil
de la Cordillère (Ceja de la Cordillera), l'ouest et à l'est, et sur
les hauts plateaux, la Puna, les cultures sont
remplacées par quelques arbustes ou par des pâturages disséminés au
milieu de roches nues et de déserts
balayés par de terribles ouragans. A 4700 ou 4800 mètres, est la limite,
des neiges éternelles.
Les Andes centrales
Les Andes centrales ou Andes de Bolivie,
orientées du nord-ouest au sud-est, ont la même, flore
variée. Sur les plateaux domine, comme plante caractéristique, le cactus-cierge
et le cactus-nopal. Cette partie des Andes forme un massif beaucoup plus
considérable que les Andes occidentales; le plateau s'étend de la région
de Cuzco, au nord, jusqu'Ã celle de Porco, au sud; il a une altitude
moyenne de 4 à 5000 mètres, une longueur de 1000 kilomètres et une largeur
d'environ 200; la région de Cuzco correspond à un massif montagneux très
élevé, qui renferme le volcan Tinta et le Nevado Vilcanota, situé Ã
5360 mètres d'altitude, et dont la principale passe entre le bassin de
l'Apurimac et le bassin du lac Titicaca, la
passe Raya, a une altitude de 4600 mètres.
Là commencent deux chaînes distinctes.
Ces deux arêtes, surtout l'arête orientale, ont des ouvertures par où
s'écoulent la plupart des rivières formées sur le plateau. Les terrasses
de l'ouest tombent assez brusquement dans l'océan Pacifique et ne laissent
qu'une plage étroite, stérile, dite la Côte; à l'est, s'étend une
autre terrasse, généralement moins abrupte, qui domine ou enceint de
riches et chaudes vallées et des plaines dites Yuncas. Le massif tout
entier, plateau et talus, a une largeur de plus de 700 kilomètres; c'est
de ce massif et à peu près du lieu où est bâtie la ville de Sucre que
ces eaux divergent, au nord et au sud, vers l'Amazone
ou vers la Plata.
La cordillère
occidentale.
Du côté de l'océan
Pacifique, la Cordillère occidentale, longue d'environ 150 kilomètres,
n'est guère éloignée de plus de 100 kilomètres du rivage, et présente
une ligne de hauls sommets, le Nevado de Chuquibhamba (6400 mètres), le
volcan Sajama et le pic Farinacobo (6714 m), qui en est tout voisin; Ã
ce point, la chaîne, qui avait la direction générale du nord-ouest au
sud-est, se dirige directement vers le sud et renferme le Gualaliéri (6690
mètres).
La cordillère
Real.
Du côté oriental, la Cordillère Real,
plus élevée encore, surtout en Bolivie, offre une longue suite de volcans
et de pics neigeux, le Nevado de Sorato (7700 mètres), le pic Illimani
[7310 mètres), le Cerro de Potosi (5300 mètres); cette chaîne se prolonge
à l'est par divers rameaux qui, près de Cochabamba, sont encore à la
hauteur des neiges perpétuelles et qui s'abaissent rapidement jusqu'au
rio Mamoré. Quelques rangées de basses collines granitiques forment une
sorte de lien entre les Andes et le plateau du Brésil.
La chaîne dite Alturas de los Lipez rattache la Cordillère Real au massif
du la région de Porco.
Les Andes méridionales
Les Andes méridionales, orientées du nord
au sud, ne forment plus qu'une seule chaîne d'une largeur d'environ 100
kilomètres avec ses contre-forts, courte, terminée au sommet par des
plateaux arides que les ouragans rendent inhabitables, abrupte sur le versant
occidental, se prolongeant généralement en longues terrasses a pente
douce sur le versant oriental; dans leur partie septentrionale, entre
le Pilcomayo et le Yermejo, elles se prolongent assez loin vers l'est.
Elles comprennent deux parties.
Les Andes du Chili.
Les Andes du Chili, montagnes de granit
et de porphyre, présentent, dans leur partie septentrionale, d'étroits
vallons, des plateaux arides, de hauts sommets volcaniques, plusieurs volcans
en activité (Aconcagua 6797 mètres, Tapungato 6710 mètres, etc.) et
des cols qui percent cette large muraille à une altitude de 4000 mètres
et plus; dans leur partie méridionale, des cols et des sommets moins hauts.
A partir du 34e degré de latitude, on
rencontre plus de neiges et plus de verdure, beaucoup de forêts sur les
flancs des ravins.
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, Le
volcan Villarica se dresse à 2582 mètres, dans les Andes du Chili.
Il s'agit d'un stratovolcan recouvert par une calotte de glace d'une trentaine
de kilomètres carrés. Un partie de cette glace
est
recouverte par des cendres, témoignage d'une éruption récente. Photo
: Nasa.
Entre la muraille des Andes et la mer,
sont deux chaînes parallèles, plus ou moins distinctes, la cordillère
du milieu et la cordillère de la côte, qui atteignent rarement 1000 mètres,
et qui sont coupées de distance en distance par les rivières descendant
des Andes; entre les Andes et la Cordillère du milieu est la vallée de
la Cordillère: entre la Cordillère du milieu et celle de la côte, est
la vallée de la côte, deux plaines fertiles et assez larges, qui, du
nord au sud, s'étendent de I'Aconcagua au golfe d'Ancud.
Les Andes de Patagonie.
Les Andes de Patagonie,
qui forment la seconde partie, sont également volcaniques, mais beaucoup
plus basses; elles n'atteignent nulle part 2500 mètres (le Minchimavida,
2437 mètres) et n'ont guère qu'une altitude moyenne de 1500 à 1800 mètres;
elles serrent de beaucoup plus près la côte qu'elles sèment d'îles
rocheuses et de fjords et tombent à pic dans le Pacifique; à l'est, elles
s'étendent en longues terrasses arides, poudreuses, n'offrant de pâturages
que dans le voisinage des rivières. (E.
Levasseur).
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9782745928665
Christophe
Migeon, Sentiers des Andes, la traversée de la Cordillère blanche,
Glénat, 2007 - Un voyage de trois semaines
sur la plus haute chaîne de montagnes tropicales du monde pour partir
à la découverte des terres incas. Un DVD sur la traversée de la cordillère
est offert avec cet ouvrage. Avec ses 33 sommets de plus de 6 000 m, la
cordillera Blanca n'est rien de moins que la plus haute chaîne de montagnes
tropicales du monde. En faire la traversée complète, du nord au sud,
nécessite plus de trois semaines de trek entre 3 500 m et 5 000 m, Ã
raison de six à sept heures de marche par jour et une bonne quinzaine
de passages de cols à plus de 4 500 m. Une traversée qui constitue l'un
des itinéraires majeurs du continent sud-américain et une immersion au
coeur du monde quechua. De villages en alpages, cet album de trek raconte
la lente déambulation qui permet de découvrir la vie quotidienne de ces
hautes terres incas. En parallèle de ce récit, l'auteur aborde les questions
environnementales et humaines qui permettent de mieux comprendre ce territoire
complexe et fragile. Recul des glaciers, vie des campesinos, développement
touristique... Un guide pratique complet de 16 pages permet également
de préparer son voyage vers la cordillère Blanche. Un film de 40 minutes
de Pierre Petit, réalisé pendant le trek, offre une plongée dans l'émotion
de ce voyage hors du commun. (couv.)
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Christian
Clot, Ultima Cordillera, Arthaud, 2007. - Dans
la région des cinquantièmes hurlants, en Terre de feu chilienne, au point
de rencontre de deux océans, l'Atlantique et le Pacifique, et des vents
venus d'Antarctique, se dresse, comme un dernier sursaut des Andes la Cordillera
Darwin. Le climat y est l'un des plus violents du globe. Est-ce pour mieux
protéger des incursions humaines la cité mythique qui abrite les dieux
patagons? C'est au coeur encore inexploré de ce territoire que Christian
Clot mène, seul, sa troisième expédition, dans ces terres préservées
depuis des millénaires, et il compte être le premier homme qu'elle acceptera
en son sein... Il y a cinq ans, lors d'un tour en voilier de la Terre de
feu, il est tombé amoureux de cette terre inconnue, tout comme Magellan
qui, en 1520, la découvre, où l'himalayiste Eric Shipton, qui avoua avoir
"découvert l'endroit où [le] conduisait tous [ses] rêves" Lors de sa
première expédition, en 2004, il approche l'un des sommets de ces montagnes
surgies des flots, mais la cordillera se refuse; la deuxième expédition,
en hiver 2006, fut autant scientifique qu'aventureuse, la dernière sera
t-elle celle de la conquête? (couv.). |
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