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Les
populations
(ou peuples) autochtones d'Amérique du Nord ou Amérindiens
des Etats-Unis et du Canada, également désignés dans le langage
courant sous le nom d'« Indiens d'Amérique » (héritage d'une
grossière erreur géographique, rejeté au Canada où l'on préfère parler
de Premières Nations, mais à tout prendre bien préférable Ã
celui, détestable, de « Peaux-Rouges », qu'on leur appliquait autrefois)
ont une histoire riche et ancienne, marquée par des milliers d'années
de développement culturel, d'adaptation environnementale, de commerce,
de conflits, et de résilience. Avant l'arrivée des Européens, l'Amérique
du Nord était peuplée par des centaines de nations différentes aux langues,
modes de vie et croyances variés.
Les premières cultures
et modes de vie
Les premiers habitants
d'Amérique seraient arrivés depuis l'Asie via le détroit de Béring,
un pont terrestre aujourd'hui submergé, pendant la dernière période
glaciaire, il y a environ 15 000 Ã 20 000 ans. Ces groupes de chasseurs-cueilleurs
se sont dispersés vers le sud et l'est, adaptant leur mode de vie aux
divers climats et géographies du continent nord-américain. Les premières
cultures (cultures paléoindiennes et cultures archaïques), entre 10 000
et 1000 av. JC, témoignent des débuts de l'occupation humaine du continent
après la fin de la dernière période glaciaire. Cette ère pré-agricole
a été marquée par des modes de vie fondés sur la chasse, la cueillette
et, dans certains cas, la pêche, et elle a vu la création de groupes
aux cultures diverses, adaptés à leurs environnements variés. Ces cultures
fondatrices ont jeté les bases des civilisations ultérieures d'Amérique
du Nord.
Les Paléoindiens.
Les Paléoindiens
ont vécu en Amérique du Nord entre environ 10 000 et 8000 av. JC. Cette
période suit la fin de la dernière ère glaciaire et se caractérise
par des cultures de chasseurs-cueilleurs très mobiles, qui dépendaient
largement de la chasse de gros gibier. Les Paléoindiens sont associés
à plusieurs cultures, identifiées principalement par leurs outils en
pierre, notamment des pointes de projectiles.
Culture
Clovis.
La culture Clovis
( Environ 11 000 à 10 500 av. JC), qui s'est étendue sur grande partie
de l'Amérique du Nord, des États-Unis actuels jusqu'au Mexique, se signale
notamment par ses pointes de projectiles distinctives en forme de lance,
appelées pointes Clovis. Ces pointes, finement façonnées et cannelées
(avec une rainure longitudinale), permettaient de fixer facilement les
pointes
aux hampes de lance. Elles étaient ordinairement utilisées pour chasser
de grands animaux comme les mammouths, les mastodontes, et les bisons.
Les groupes Clovis étaient très mobiles et suivaient les troupeaux de
gros gibier dans leurs migrations saisonnières. Leur mode de vie reposait
donc sur la chasse de grands animaux, complétée par la cueillette de
plantes sauvages. Des sites comme Blackwater Draw (Nouveau-Mexique), Lehner
et Murray Springs (Arizona) sont associés à cette culture et ont fourni
des indications archéologiques de la chasse aux mammouths.
Culture
Folsom.
Principalement
présente dans les Grandes Plaines, du Texas au Canada, et certains sites
dans le sud-ouest des États-Unis, la culture Folsom (environ 10 500 Ã
8 000 av. JC) est identifiée par des pointes de projectile plus petites
et plus fines que celles de Clovis, connues sous le nom de pointes Folsom.
Ces pointes ont une cannelure particulièrement prononcée, et elles étaient
probablement mieux adaptées pour chasser les bisons, qui devenaient plus
courants avec la disparition des mammouth. Les Paléoindiens de la
culture Folsom semblent s'être spécialisés dans la chasse aux bisons,
en utilisant des techniques de chasse coopérative qui les amenaient Ã
piéger des troupeaux entiers dans des ravins ou des encaissements naturels.
Le site de Folsom (Nouveau-Mexique) et le site de Lindenmeier (Colorado)
sont des sites importants de cette culture, où de nombreux outils de pierre
et vestiges de bisons ont été retrouvés.
Culture
Plano.
La culture Plano
(à partir de 8000 av. JC) s'est développée elle aussi dans les Grandes
Plaines entre le Texas et le Canada. Elle se distingue par une grande variété
de pointes de projectiles, comme des pointes en forme de feuille, mieux
adaptées aux animaux plus petits. Contrairement aux pointes Clovis et
Folsom, les pointes Plano ne sont pas cannelées. Avec l'extinction
progressive des grandes espèces animales de la mégafaune, les Plano se
sont davantage orientés vers la chasse de bisons modernes et d'autres
gibiers de taille moyenne. Ils ont aussi diversifié leur alimentation
en intégrant des ressources végétales locales et en exploitant des habitats
variés. Des sites Plano se trouvent dans tout le Midwest et les Grandes
Plaines, avec des vestiges de campements saisonniers et des outils en pierre
liés à la préparation de la viande.
Culture
de la Côte Nord-Ouest (côtes des actuels Alaska et Colombie-Britannique).
Les Paléoindiens
de la côte Nord-Ouest (période paléoindienne tardive, avec des variantes
régionales.) ont développé des technologies de chasse et de pêche adaptées
aux environnements maritimes. Ils se sont appuyés davantage sur la pêche,
les ressources marines, et la chasse aux mammifères marins. Contrairement
aux cultures Clovis et Folsom, ces groupes côtiers avaient un mode de
vie moins mobile, profitant des ressources côtières disponibles de manière
plus régulière. Ils fabriquaient des outils en os et en pierre pour obtenir
les poissons et autres ressources marines. Des sites côtiers comme ceux
de Namu en Colombie-Britannique montrent des outils en pierre, des artefacts
en os et des signes d'exploitation intensive de la pêche.
Groupes
paléoindiens de la région des Grands Lacs et du Nord-Est.
Des groupes vivant
dans la la région de Grands lacs et du Nord-Est, de la période paléoindienne
à la période archaïque (environ 10 000 - 8 000 av. JC. et au-delà ),
utilisaient des pointes de lance semblables aux pointes Clovis, mais adaptées
aux gibiers plus petits, comme le caribou et l'élan, présents dans cette
région. Les groupes du Nord-Est s'adaptaient aux environnements boisés
et lacustres en diversifiant leurs techniques de chasse et de pêche. En
plus du gibier terrestre, ils pêchaient dans les lacs et rivières de
la région. Le site de Debert en Nouvelle-Écosse montre des traces d'occupation
paléoindienne avec des outils en pierre pour la chasse au caribou.
Les cultures archaïques.
Avec la disparition
de la mégafaune, les cultures nord-américaines ont commencé à s'adapter
à des ressources locales plus diversifiées. Cette période, dite archaïque,
s'étend d'environ 8000 à 1000 av. JC. Elle peut être divisée en sous-périodes,
caractérisées par le développement de stratégies de subsistance plus
complexes.
Dès cette époque,
des signes de pratiques funéraires montrent l'importance des croyances
religieuses et des rituels. Certains sites de sépultures, avec des offrandes
comme des outils et des ornements, indiquent des rituels de respect pour
les morts. Les populations archaïques, comme les Paléoindiens ont laissé
des peintures rupestres et des pétroglyphes dans plusieurs régions, représentant
des scènes de chasse, des animaux et des symboles abstraits.
Période
archaïque ancienne (8000 - 5000 av. JC).
Les changements
climatiques après la période glaciaire ont entraîné une stabilisation
du climat et le développement de forêts, de prairies et de zones humides.
Les populations chassaient des animaux de taille moyenne comme les cerfs
et les bisons, pêchaient dans les rivières et cueillaient des plantes,
des fruits et des noix. Ils utilisaient de nouveaux types d'outils, comme
des pointes plus petites et des grattoirs pour traiter les peaux.
Période
archaïque moyenne (5000 - 3000 av. JC).
Au cours de cette
période, les groupes archaïques commencent à fabriquer des outils plus
spécialisés, notamment des filets, des hameçons et des mortiers pour
broyer les plantes. Dans certaines régions, comme la côte ouest et la
région des Grands Lacs, des groupes ont établi des campements saisonniers,
revenant sur les mêmes sites pour exploiter des ressources spécifiques,
notamment les poissons et les coquillages. Les premiers réseaux d'échange
apparaissent, avec des objets comme des pierres, des coquillages et des
pigments de couleur circulant entre différents groupes.
Période
archaïque tardive (3000 - 1000 av. JC).
Cette période voit
une sédentarisation plus marquée dans certaines régions, comme les vallées
du Mississippi et de l'Ohio. Des structures de campement semi-permanentes
apparaissent, ainsi que des monticules (mounds) primitifs pour des
pratiques rituelles ou funéraires, notamment parmi les populations précurseures
des Mound Builders. Certaines cultures ont commencé à expérimenter des
formes d'agriculture rudimentaire. Les populations de la vallée du Mississippi,
par exemple, cultivent des plantes indigènes telles que l'amarante et
le tournesol, bien avant l'adoption du maïs (une culture qui arrivera
plus tard d'Amérique centrale). La sédentarisation et les surplus alimentaires
ont permis des structures sociales plus organisées, avec des signes d'une
hiérarchie sociale émergente et des rites funéraires de plus en plus
élaborés.
Les cultures archaïques
régionales.
La période archaïque
en Amérique du Nord est caractérisée par une grande diversité
culturelle, en raison des variations climatiques, écologiques et géographiques.
On peut déjà dans une large mesure définir les grandes zones culturelles
qui seront encore pertinentes à l'époque historique.
Culture
du Désert (Sud-Ouest des États-Unis).
Dans le Sud-Ouest
des États-Unis (notamment le Nevada, le Nouveau-Mexique, l'Arizona, et
une partie de la Californie), les habitants vivaient dans des environnements
désertiques où les ressources étaient limitées. Ils ont développé
des techniques de subsistance adaptées, en collectant des plantes sauvages
(glands, pignons de pin, etc.) et en chassant de petits animaux.
Ils utilisaient des outils en pierre et des techniques de conservation
des aliments comme le séchage. Vers la fin de la période archaïque,
certains groupes commencent à cultiver du maïs, introduisant une transition
vers une économie agricole.
Culture
archaïque de l'Est.
Les populations
de la culture archaïque de l'Est (vallée du Mississippi, Grands Lacs,
et régions boisées de l'est des États-Unis) vivaient principalement
dans des environnements boisés riches en ressources, notamment en noix,
baies, poissons et gibier. Cette région a vu l'émergence des premières
plantes cultivées en Amérique du Nord, notamment la courge, le tournesol
et d'autres plantes indigènes. On observe les premières traces de monticules
cérémoniels et funéraires, indiquant une organisation sociale plus complexe
et des pratiques rituelles développées (comme à Watson Brake et Poverty
Point).
Culture
du Grand Bassin.
Les populations
archaïques du Grand bassin (couvrant l'Utah, le Nevada, et une partie
de la Californie) vivaient dans un environnement aride, où ils pratiquaient
la collecte de plantes sauvages (glands, racines, graines) et chassaient
des petits animaux. Les ressources en eau étaient rares, ce qui influençait
fortement leurs déplacements et leurs pratiques de subsistance. Les groupes
du Grand Bassin étaient semi-nomades, se déplaçant selon les saisons
et les ressources disponibles. Ils utilisaient des outils rudimentaires
en pierre, tels que des grattoirs et des pointes de projectile, adaptés
à la chasse et à la cueillette.
Culture
de la Côte Nord-Ouest.
Les groupes de la
Côte Nord-Ouest (littoral de l'actuel Canada et de l'Alaska) vivaient
dans un environnement côtier, riche en ressources marines. Ils se nourrissaient
principalement de poissons (notamment le saumon), de fruits de mer, et
de mammifères marins. Contrairement à d'autres régions, les populations
de la Côte Nord-Ouest étaient en partie sédentaires grâce à l'abondance
des ressources naturelles. Ces cultures sont reconnues pour leurs premiers
objets d'art et outils en os, en bois, et en pierre. Elles possédaient
aussi des structures sociales complexes avec des pratiques rituelles élaborées.
Culture
des Plaines.
Les habitants des
Grandes Plaines, incluant les plaines centrales des États-Unis (actuels
Dakota, Nebraska, etc.), étaient principalement des chasseurs-cueilleurs
spécialisés dans la chasse de petits animaux, ainsi que dans la collecte
de plantes et de graines. La période archaïque voit une transition vers
la chasse de petits gibiers et une diversification des sources alimentaires,
avec un usage intensif des plantes sauvages. L'utilisation de pointes de
projectiles et d'outils en pierre est caractéristique de cette région.
La période voit aussi, tardivement, l'introduction de l'arc et des flèches.
Culture
archaïque maritime (région Atlantique).
La culture archaïque
qui s'est développée le long du littoral Atlantique du Nord-Est des États-Unis
jusqu'au Canada exploitait les ressources côtières (fruits de mer, poissons,
mammifères marins) et les ressources forestières environnantes. Comme
pour la culture de la Côte Nord-Ouest, l'abondance des ressources côtières
permettait à certains groupes de devenir semi-sédentaires. On y rencontre
des outils de pêche spécialisés et des objets en os, et aussi des objets
d'art et des bijoux en coquillages, indiquant des pratiques culturelles
et sociales élaborées.
Les premières sociétés
agricoles
Le développement des
sociétés agricoles en Amérique du Nord, de 1000 av. JC. à 1500 ap.
JC, marque un tournant dans l'évolution de nombreuses cultures indigènes,
qui passent progressivement de modes de vie de chasseurs-cueilleurs Ã
des sociétés agricoles sédentaires. L'agriculture en Amérique du Nord
s'est largement fondée sur la propagation de cultures domestiquées dans
le sud, principalement de Mésoamérique. Le maïs, la courge et les haricots
(les « trois soeurs ») sont devenus les cultures de base pour de nombreuses
sociétés.
La
culture « trois soeurs » est un modèle agricole traditionnel utilisé
par plusieurs populations autochtones d'Amérique du Nord. Cette technique
consiste à cultiver ensemble trois plantes complémentaires : le maïs,
les haricots et les courges. Chaque plante apporte des avantages spécifiques
aux autres, créant un écosystème autosuffisant et durable qui enrichit
le sol et améliore les rendements. Le maïs pousse droit et sert de tuteur
pour les haricots. Son envergure protège les autres plantes des vents
forts. Les haricots sont des légumineuses capables de fixer l'azote dans
le sol grâce à une symbiose avec des bactéries rhizobium. Cet apport
en azote enrichit le sol, ce qui profite aux autres plantes, notamment
au maïs, qui en a grand besoin. Les larges feuilles de la courge forment
un couvert végétal qui réduit la croissance des mauvaises herbes et
conserve l'humidité du sol. Les courges dissuadent également certains
animaux nuisibles grâce à leurs feuilles épineuses.
L'agriculture a permis
le développement de communautés stables, favorisé l'émergence de centres
politiques et religieux, et transformé l'organisation sociale et économique
des sociétés. Dans le Sud-Ouest, par exemple, des systèmes d'irrigation
sophistiqués permettaient de cultiver dans des zones arides, tandis que
dans les zones boisées de l'Est, les populations pratiquaient le défrichage
des terres et la culture en terrasse. L'agriculture a permis aux populations
de se sédentariser et de construire des villages permanents. Cette stabilité
a favorisé l'accroissement démographique et la complexification sociale.
Avec des surplus agricoles, les sociétés ont pu nourrir des artisans,
des chefs, des prêtres et d'autres spécialistes qui n'étaient pas directement
impliqués dans la production de nourriture. Ceci a mené à des structures
hiérarchiques dans lesquelles une élite dirigeait et gérait les ressources.
Les surplus agricoles ont permis l'émergence de réseaux d'échange commerciaux,
facilitant la circulation de biens artisanaux, de matières premières
et de produits agricoles entre différentes cultures nord-américaines.
Le Sud-Ouest :
les Anasazis, les Hohokams et les Mogollons
Les premières sociétés
agricoles du Sud-Ouest des États-Unis, ont été principalement représentées
par les Hohokam, les Mogollon et les Anasazi. Elles ont légué des techniques
agricoles et des savoirs qui ont influencé les Pueblos modernes (comme
les Hopi et les Zuñi). Leurs techniques d'irrigation, leur organisation
sociale et leurs croyances ont marqué profondément la culture amérindienne
de la région.
Les
Hohokam.
Les Hohokam
(300-1500 ap. JC) vivaient principalement dans la région qui est aujourd'hui
l'Arizona. Leur culture s'est particulièrement développée dans les vallées
des rivières Gila et Salt. Ils ont maîtrisé l'irrigation, construisant
de vastes réseaux de canaux pour apporter l'eau des rivières jusqu'aux
zones arides. Ces canaux, parmi les plus anciens d'Amérique du Nord, permettaient
l'irrigation de grandes étendues de terres cultivables. Les Hohokam cultivaient
principalement le maïs, les haricots, et la courge, mais aussi le coton,
qu'ils tissaient pour fabriquer des vêtements. L'irrigation leur permettait
de faire plusieurs récoltes par an. Leur civilisation s'est éteinte vers
1450, probablement en raison de la sécheresse et des conflits.
Les
Mogollon.
Les Mogollon (200-1450
ap. JC) habitaient principalement les montagnes du Nouveau-Mexique, de
l'ouest du Texas et de l'Arizona. Leur société est surtout connue pour
ses compétences en poterie et en céramique. Les Mogollon cultivaient
également du maïs, des haricots et des courges, bien qu'ils aient été
moins dépendants de l'irrigation que les Hohokam, grâce à des techniques
de culture en milieu sec, adaptées à leur environnement montagneux. Ils
habitaient dans des villages permanents composés de maisons-puits (pit
houses) creusées dans le sol pour se protéger des températures extrêmes.
La culture Mogollon a progressivement disparu au cours du XVe
siècle, probablement à cause de facteurs climatiques et sociaux.
Les
Anasazi.
Les Anasazi (500-1300
ap. JC) occupaient une grande partie des Quatre Frontières (où
se rencontrent l'Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado et l'Utah). Ils
ont bâti notamment des habitations troglodytes dans les falaises,
comme celles de Mesa Verde. Contrairement aux Hohokam, les Anasazi
utilisaient des méthodes de rétention des eaux de pluie pour irriguer
leurs champs, car ils n'avaient pas accès aux grandes rivières. Ils cultivaient
également du maïs, des haricots, et des courges, et leur alimentation
était complétée par la chasse et la cueillette. Leur culture est
marquée par des traditions architecturales uniques et des
kivas
(salles de réunion souterraines) qui avaient une signification religieuse.
L'abandon de leurs sites principaux vers la fin du XIIIe
siècle est pourrait être dû à des changements climatiques (sécheresses),
à des pressions environnementales et à des conflits internes.
La région des
Grands Lacs et la Vallée du Mississippi : les Mound Builders
Les Mound Builders
(bâtisseurs de tumulus) étaient des populations qui se sont caractérisées,
comme leur appellation d'indique, par la construction grands tertres
(ou mounds) de terre, construits entre environ 3500 avant notre
ère et 1500 de notre ère. Ces civilisations ont prospéré le long des
rivières du Midwest, du Sud-Est, et de l'Est de l'Amérique du Nord. L'agriculture,
pratiquée avec des outils simples en bois, en os et en pierre, était
le pilier de l'économie des Mound Builders. il cultivaient eux aussi les
"trois soeurs" (maïs, courges et haricots), ainsi que le tabac, qui avait
des usages rituels et médicinaux. Ils pouvaient aussi des plantes
comme le tournesol, l'amarante et le chénopode. L'agriculture de subsistance
était complétée par la chasse, la pêche et la cueillette. Certaines
populations faisaient aussi de l'irrigation primitive et avaient des techniques
de conservation des sols.
Les Mound Builders
étaient intégrés à des réseaux commerciaux étendus Par exemple, on
a retrouvé des coquillages marins, des outils en cuivre, et d'autres objets
exotiques qui venaient de régions éloignées, preuve d'un commerce actif
avec des zones aussi lointaines que les Grands Lacs ou le Golfe du Mexique.
Dans les centres importants comme Cahokia (près de l'actuelle ville de
Saint Louis), des artisans spécialisés travaillaient dans la poterie,
le tissage, le travail du cuivre, et d'autres métiers. La spécialisation
du travail suggère une hiérarchie sociale dans laquelle certains membres
de la société se consacraient à des tâches non agricoles, rendant possible
l'émergence d'une classe dirigeante ou religieuse. La construction des
monticules nécessitait une main-d'œuvre importante et organisée, impliquant
des dirigeants et des autorités locales capables de coordonner le travail.
Ces monticules servaient généralement de bases pour des temples, des
résidences de chefs, ou des cérémonies religieuses. Grâce aux excédents
de production agricole, les dirigeants pouvaient redistribuer les ressources
pour nourrir des groupes de travailleurs spécialisés ou lors de rassemblements
cérémoniels, un moyen d'affirmer leur pouvoir et leur statut.
Les Mound Builders
ne représentent pas une seule civilisation ou groupe ethnique, mais seulement
une série de cultures distinctes qui partageaient cette pratique architecturale.
Les premiers monticules connus, comme ceux du site de Watson Brake en Louisiane,
remontent à 3500 à 1000 avant notre ère (culture archaïque). La période
de la culture de la vallée de l'Ohio (1000 avant notre ère - 500 de notre
ère) est représentée par des cultures la cuture Adena, puis la culture
Hopewell, à l'origine de tertres funéraires et cérémoniels. Vient ensuite
la culture Mississippienne (800 - 1600 de notre ère), la plus avancée
et prospère des cultures Mound Builders, avec de grands centres
urbains comme Cahokia.
Culture
Adena.
La culture Adena
(1000 - 200 avant notre ère) se situait principalement dans l'Ohio
et la vallée de la rivière Ohio, mais aussi dans des parties de la Virginie-Occidentale,
de l'Indiana, du Kentucky et de la Pennsylvanie. Les Adena construisaient
de grands tertres funéraires de forme généralement conique. Ces tertres
contenaient souvent des chambres funéraires en bois où étaient enterrés
les individus importants, parfois avec des objets rituels comme des outils
en pierre et en os, des objets en cuivre, des perles et des sculptures.
Ils vivaient dans des villages dispersés avec des habitations en bois
et en écorce. C'étaient des chasseurs-cueilleurs, mais il pratiquaient
aussi l'agriculture (maïs, courges et tournesols). Les objets funéraires
sont très variés. On a trouvé de nombreux artefacts en cuivre et en
pierre, des pipes en pierre sculptées et des bijoux. Ces objets suggèrent
une société hiérarchisée.
Culture
Hopewell.
La culture Hopewell
(200 av. JC - 500 ap. JC) s'est principalement épanouie dansl'Ohio, mais
elle s'est aussi étendue vers l'Illinois, le Missouri, le Tennessee et
la Géorgie. Les Hopewell ont construit es tertres avec des formes
géométriques (cercles, carrés et octogones) qui servaient principalement
à des fins cérémonielles et funéraires. Les sites hopewelliens présentent
fréquemment des agencements complexes de tertres entourés de murs de
terre, formant de grandes enclos cérémoniels. Les Hopewell avaient une
société plus développée que les Adena, avec une hiérarchie sociale
bien établie et des chefs religieux. Ils étaient également d'excellents
artisans. Ils avaient établi des liens commerciaux sur de grandes distances,
faisant venir notamment des coquillages du Golfe du Mexique, du cuivre
du Michigan et de l'obsidienne des Montagnes Rocheuses. Les artefacts funéraires
montrent une grande sophistication, incluant des sculptures en pierre,
des ornements en cuivre, des outils et des masques en mica. Les Hopewell
sont associés à des objets de cérémonie et des pipes sculptées dans
des formes animales.
Culture
Mississippienne.
La culture Mississipienne
(800 - 1600 de notre ère) s'étendait largement dans le sud-est des États-Unis,
avec des centres majeurs dans les vallées du Mississippi et de l'Ohio.
Le site principal est Cahokia, près de l'actuelle Saint-Louis (Missouri).
Les Mississippiens construisaient de grands tertres en forme de pyramide
tronquée, qui servaient de fondations pour les bâtiments importants,
comme les habitations des chefs et les temples. Le plus grand tertre de
cette époque, Monks Mound, se trouve à Cahokia et mesure environ 30 mètres
de haut. La culture mississippienne était la plus avancée et la plus
hiérarchisée des cultures des Mound Builders. Elle reposait sur un système
social complexe avec une classe dirigeante héréditaire, et ses villes
étaient des centres d'administration, de commerce et de religion. L'agriculture
intensive du maïs, associée à d'autres cultures, soutenait de grandes
populations urbaines. Les Mississippiens suivaient une religion centrée
sur un culte du soleil, qui était pratiqué dans de vastes complexes cérémoniels.
Parmi leurs artefacts on trouve des poteries, des statues en pierre et
en céramique, des armes en cuivre et des bijoux. Les motifs et sculptures
représentent ordinairement des figures animales et des symboles célestes.
Les sociétés
agricoles du Nord-Est et des Grandes Plaines.
A côté des sociétés
agricoles du Sud-Ouest et des Mound Builders, d'autres populations autochtones
de l'Amérique du Nord ont également pratiqué précocement l'agriculture.
Ainsi, dans les forêts de l'actuel nord-est des États-Unis et du sud-est
du Canada, les Iroquois ont développé des villages agricoles basés sur
la culture des « trois soeurs » (maïs, haricots et courges). Les femmes,
qui étaient en charge de l'agriculture, jouaient un rôle central dans
la société iroquoise, une culture matrilinéaire où les biens et les
terres étaient transmis par les femmes. Les Wendats (ou Hurons), commeles
Iroquois, pratiquaient une agriculture stable et avaient des villages fortifiés
avec de longues maisons communes. La production de maïs, de haricots et
de courges suffisait pour nourrir des populations permanentes. Avant l'introduction
du cheval, les habitants des Grandes Plaines, comme les Mandans et les
Hidatsas, pratiquaient eux aussi l'agriculture dans les vallées
fluviales, où l'irrigation naturelle facilitait la culture du maïs. La
vie agricole était généralement combinée avec la chasse au bison. Les
villages fortifiés et semi-permanents de ces populations montrent une
adaptation efficace à l'agriculture tout en maintenant des pratiques de
chasse.
Diversité culturelle
dans l'Amérique du Nord pré-européenne
Vers 1500 ap. JC, juste
avant l'arrivée des Européens, l'Amérique du Nord abritait une vaste
diversité culturelle, avec des centaines de populations autochtones qui
avaient chacune leurs langues, modes de vie, structures sociales et systèmes
de croyances et de valeurs Cette diversité était en grande partie façonnée
par la géographie variée du continent, qui allait des forêts denses
aux déserts arides, des montagnes aux plaines ouvertes. On a ainsi pu
distinguer plusieurs aires culturelles (Forêts du Nord-Est, Grandes
Plaines, Subarctique, etc.). Outre l'environnement physique (climat, végétation,
faune), qui dicte les ressources disponibles et les techniques de subsistance
(chasse dans les Grandes Plaines, pêche sur la côte Nord-Ouest,
agriculture dans les régions arides du Sud-Ouest), les structures sociales
à l'intérieur de chaque aire culturelle présentent des similitudes,
elles-mêmes en partie influencées en partie par les ressources
disponibles et les modes de vie. es sociétés de la Côte nord-ouest étaient
généralement organisées de manière hiérarchique, avec des clans et
des chefs héréditaires; les populations des Grandes Plaines avaient des
systèmes plus flexibles, fondés sur des alliances tribales et des chefs
de guerre; celles du Sud-Ouest vivaient dans des villages et
avaient des structures de gouvernance communautaires particulières. Les
systèmes de croyances constituent également une base de distinction des
aires culturelles. Par exemple, les populations des Plaines pratiquaient
des cérémonies comme la Danse du Soleil, axées sur la chasse.
Les groupes de la Côte nord-ouest avaient des rituels de potlatch, où
le don et la redistribution de richesses étaient centraux. Les cultures
du Sud-Ouest intégraient des éléments religieux dans leurs pratiques
agricoles, et avaient des rituels particuliers pour la pluie et la fertilité
des sols. Dans une certaine mesure, les langues peuvent aussi ejntrer en
compte dans la définition des aires culturelles. Les langues algonquiennes
sont parlées dans l'Est forestier, les langues athapascanes dans le Subarctique
et le Sud-Ouest, les langues uto-aztèques dans le Sud-Ouest.
L'introduction
du cheval en Amérique du Nord
Avant l'introduction
du cheval en Amérique du Nord, qui a commencée avec l'arrivée des Espagnols
au XVIe siècle, les Amérindiens dépendaient
principalement de la chasse à pied (ec qui demandait beaucoup d'efforts
et de stratégies) et de méthodes de transport plus lentes.
Avec le cheval, dont
l'adoption complète date du XVIIe siècle,,
plusieurs aspects clés de leur vie quotidienne ont évolué, notamment
dans les Grandes Plaines, où les chevaux ont rapidement été adoptés
par des populations telles que les Lakotas, les Comanches, et les Cheyennes.
Le cheval est devenu une partie intégrante de la culture de plusieurs
sociétés amérindiennes. Il a inspiré des légendes, des cérémonies
et a souvent été intégré dans l'art, la religion et les coutumes.
Le cheval a permis
une plus grande mobilité, facilitant les déplacements sur de longues
distances pour chasser, commercer ou se déplacer. Cela a aussi permis
l'expansion de certaines populations sur des territoires plus vastes. Le
cheval a transformé en particulier la chasse au bison en permettant des
poursuites plus rapides et efficaces, rendant les chasses plus productives
et facilitant l'obtention de nourriture et de ressources.
Avec le cheval, les
populations autochrones sont devenues plus puissantes militairement, ce
qui leur a permis de mieux défendre leur territoire contre les ennemis
ou de mener des raids avec plus d'efficacité. Le cheval a donc influencé
les relations entre tribus, parfois renforçant des alliances, mais aussi
intensifiant les conflits pour le contrôle des ressources et des territoires.
La possession de
chevaux est par ailleurs rapidement devenue un signe de richesse et de
prestige. Cela a aussi favorisé l'essor de nouveaux systèmes d'échange
et de commerce entre les différents groupes, et avec les populations européennes.
Certaines sociétés ont même développé des réseaux de troc pour acquérir
plus de chevaux ou des biens en lien avec leur utilisation. |
Les forêts du
Nord-Est.
Les populations
du Nord-Est vivaient dans des régions boisées qui fournissaient
du gibier, des poissons et des plantes. Ils pratiquaient l'agriculture,
cultivant le maïs, les haricots et la courge. Les Hurons étaient sédentaires
et vivaient de l'agriculture dans des villages fortifiés composés de
maisons longues. Les Iroquois, également agriculteurs, avec leur
confédération, étaient les plus organisés politiquement et socialement.
Les Miami et Leni-Lenape, bien que partageant certaines similitudes avec
les Iroquois, avaient des structures sociales plus décentralisées. Les
Shawnee, en tant que population semi-nomade, étaient plus orientés vers
la chasse et l'agriculture saisonnière. Les Chippewa et les Algonquins,
eux aussi semi-nomades, utilisaient des wigwams adaptés aux déplacements
saisonniers. Toutes ces populations avaient une religion animiste
et pratiquaient des cérémonies centrées sur les cycles agricoles, les
esprits de la nature, les ancêtres ou des entités protectrices comme
le Tonnerre et les esprits des animaux, avec les chamans qui jouaient un
rôle clé dans les rituels. Le Nord-Est était par ailleurs riche en mythes
et récits oraux.
Chippewa
(Ojibwé).
Les Chippewa ou
Ojibwé étaient des chasseurs-cueilleurs semi-nomades de la Grands
Lacs (principalement autour du lac Supérieur, dans les actuels États
du Michigan, Wisconsin, Minnesota, et l'Ontario au Canada). Ils chassaient
les animaux de la forêt, comme le cerf, l'orignal et le castor, et pêchaient
dans les lacs et les rivières. La cueillette de baies et de racines était
essentielle. Ils récoltaient également le riz sauvage dans les zones
humides. Ils vivaient dans des habitations appelées wigwams, des structures
en bois recouvertes d'écorce ou de nattes de roseaux. Les Chippewa étaient
organisés en clans basés sur la lignée paternelle, et ces clans étaient
identifiés par des animaux totémiques (comme l'ours, l'aigle ou le poisson).
Ils étaient des artisans talentueux, fabriquant des paniers, des mocassins
en peau, et des vêtements brodés de perles.
Algonquin.
La Algonquins habitaient
dans laallée de l'Outaouais, dans l'actuel Québec et en Ontario (Canada),
autour de la rivière des Outaouais et des Grands Lacs. Ils vivaient de
la chasse, de la pêche et de la cueillette. Ils chassaient principalement
les grands animaux comme le cerf, le castor et l'orignal, et pratiquaient
la pêche dans les nombreux lacs et rivières de leur région. Ils cueillaient
aussi des baies et des plantes sauvages. Bien qu'ils aient pratiqué un
peu d'agriculture, les Algonquins étaient principalement nomades, se déplaçant
en fonction des saisons pour suivre les ressources disponibles. Les Algonquins
construisaient des wigwams similaires à ceux des Chippewa, en utilisant
du bois et de l'écorce de bouleau, facilement disponibles dans leurs forêts.
Ils vivaient en petits groupes familiaux qui formaient des bandes plus
grandes en hiver, et leur société était structurée autour de la parenté
et des alliances avec d'autres groupes algonquiens voisins. Les Algonquins
pratiquaient du commerce avec les autres populations des Grands Lacs.
Mohicans.
Les Mohicans (parfois
appelés Mahicans, à ne pas confondre avec les Mohegans) étaient une
population algonquine situé dans le nord-est de l'Amérique du Nord, principalement
le long de la rivière Hudson, dans l'actuel État de New York. Vers 1500,
les Mohicans étaient principalement des agriculteurs, cultivant du maïs,
des haricots et des courges. Ils vivaient aussi de la chasse et de la pêche
et pratiquaient le troc avec d'autres tribus pour des biens. Ils habitaient
dans des villages semi-sédentaires, composés de maisons longues qui hébergeaient
plusieurs familles. Leur société était structurée en clans.
Wendat
(Huron).
Les Wendat, Wendyots
ou Hurons vivaient Sud de l'actuel Ontario, dans la région de la baie
Georgienne et au nord du lac Ontario. Ils étaient des agriculteurs sédentaires
et cultivaient principalement le maïs, les haricots et les courges. Ils
complétaient leur alimentation avec la chasse et la pêche. Les Hurons
étaient également de grands commerçants et échangeaient des produits
comme le maïs, les fourrures et des objets en cuivre avec les peuples
voisins. Les Hurons habitaient dans de grandes maisons longues en bois
recouvertes d'écorce, qui pouvaient abriter plusieurs familles. Les maisons
longues étaient situées dans des villages fortifiés, entourés de palissades
pour se protéger des attaques ennemies. Leur société était matrilinéaire,
et les décisions communautaires étaient prises par un conseil composé
de représentants des différents clans.
Iroquois
(Haudenosaunee).
Les Iroquois ou
Haudenosaunee étaient une population principalement installée dans
la vallée de l'Ohio et autour des Grands Lacs (actuels États de New York,
Ontario, et Québec). Ils étaient sédentaires et se consacraient surtout
à l'agriculture, cultivant eux aussi les « trois soeurs » (le maïs,
les haricots et les courges). Leur alimentation était également complétée
par la chasse au cerf, à l'orignal, et à d'autres gibiers, ainsi que
par la pêche. Ils pratiquaient une agriculture extensive, et leurs villages
étaient organisés autour de grandes maisons longues, qui pouvaient abriter
plusieurs familles étendues. Chaque famille était dirigée par une matriarche,
et la société iroquoise était matrilinéaire. Les femmes avaient un
rôle central dans les décisions communautaires et le contrôle des terres.
Ils étaient organisés en une confédération de plusieurs nations, appelée
la Confédération des Cinq Nations (Mohawk, Onondaga, Oneida, Cayuga et
Sénécas) puis des Six Nations après l'ajout des Tuscarora au XVIIe
siècle). Chaque nation avait son propre gouvernement, mais ils se réunissaient
régulièrement dans un conseil central pour prendre des décisions communes.
Miami.
Les Miami étaient
une population agricole qui vivait principalement dans les régions autour
des Grands Lacs, et dans les actuels États de l'Indiana, de l'Illinois,
et de l'Ohio. Il cultivait le maïs, les haricots, les courges et d'autres
plantes, tout en pratiquant la chasse, la pêche et la cueillette pour
compléter leur alimentation. Ils étaient aussi connus pour leur artisanat,
en particulier la fabrication de poteries et de vêtements. Les Miami vivaient
dans des villages constitués de maisons rondes, généralement en forme
de huttes couvertes de roseaux ou d'écorce, et organisées autour d'une
place centrale pour les activités communautaires. Leur société était
organisée de manière hiérarchique, avec un chef et un conseil de sages
qui prenaient les décisions importantes. Les Miami avaient aussi des liens
commerciaux étroits avec leurs voisins, notamment les Algonquins et les
Iroquois.
Leni-Lenape
(Delaware).
Les Leni-Lenape
ou Delaware, population de la région autour de la rivière Delaware,
dans les actuels New Jersey, Delaware, Pennsylvanie et une partie du sud
de New York, étaient principalement des chasseurs-cueilleurs, mais ils
pratiquaient aussi l'agriculture. Ils cultivaient le maïs, les haricots
et les courges, et se nourrissaient également de gibier comme le cerf,
le castor et les oiseaux. Ils pêchaient dans les rivières et récoltaient
des racines, des baies et d'autres plantes sauvages. Les Leni-Lenape vivaient
dans des maisons longues, semblables à celles des Iroquois, mais aussi
dans des huttes rondes en bois et en roseaux. Ils étaient organisés en
clans matrilinéaires, et chaque village était dirigé par un chef, généralement
un homme élu pour sa sagesse et son expérience. Ils avaient une organisation
politique décentralisée mais fonctionnaient selon des conseils communautaires.
Shawnee.
Principalement installés
dans les régions boisées du centre des États-Unis, autour des actuels
États de l'Ohio, du Kentucky, du Tennessee et de la Virginie, les Shawnee
étaient unune population semi-nomade. Ils cultivaient le maïs, les haricots
et les courges, mais leur alimentation reposait également sur la chasse,
en particulier le cerf, l'élan et le bison, et la pêche dans les rivières
locales. Les Shawnee habitaient dans des villages composés de maisons
couvertes de roseaux ou d'écorce. Ces maisons étaient ordinairement rondes
ou ovales. En période de chasse ou de guerre, ils se regroupaient dans
des camps temporaires. Les Shawnee étaient organisés en tribus ou clans,
chacun ayant des responsabilités particulières dans la gestion des ressources
et des affaires communautaires.
Les Grandes Plaines
(Lakota, Cheyennes, Comanches, etc.)
Les
populations des Grandes Plaines, qui couvrent une vaste région centrale
de l'Amérique du Nord (parties du Canada, des États-Unis et du Mexique
actuels), étaient traditionnellement des chasseurs-cueilleurs, avec un
mode de vie nomade. Le bison était au cœur de leur subsistance, leur
fournissant nourriture, vêtements, outils et abris. Ils vivaient souvent
dans des tipis, des habitations légères et transportables, adaptées
à leurs déplacements fréquents. Avec l'arrivée du cheval, les populations
des Plaines adaptèrent rapidement leur mode de vie pour devenir des cavaliers
experts, facilitant la chasse au bison et la mobilité. Cette culture équestre
unique, souvent symbolisée par la liberté et la bravoure, est devenue
emblématique des Grandes Plaines. Les sociétés des Plaines avaient une
vision religieuse de la chasse. Elles prcevaient le bison comme un
don sacré. Elles pratiquaient aussi des rituels tels que la danse du Soleil,
qui impliquait des prières pour l'harmonie entre les humains et les forces
naturelles.
-
Le bison
dans la culture des Indiens des Plaines
Le bison occupe une
place centrale dans la culture des populations autochtones des Grandes
Plaines d'Amérique du Nord. Cet animal majestueux n'était pas seulement
une source de nourriture, mais aussi un symbole religieux et un pilier
culturel, représentant la vie, la force et le lien sacré entre les humains
et la nature.
Le bison est vénéré
comme un animal sacré et est souvent associé à des concepts et des valeurs
tels que l'abondance, la générosité, la force et l'endurance. Dans la
cosmogonie de plusieurs populations des Plaines, le bison est un don des
esprits pour nourrir et soutenir le peuple. Pour les Lakota, par exemple,
l'apparition du Bison Blanc (ou Bison Calf Woman) est un élément
central de la religion. Selon la légende, cette figure sacrée est apparue
sous la forme d'un bison blanc, enseignant aux Lakota des pratiques religieuses
fondamentales, dont la pipe sacrée et la prière au Grand Esprit. La pipe
sacrée, aussi appelée chanunpa, est utilisée pour les cérémonies,
et le bison y est associé comme symbole de prière, de paix et de gratitude.
Le bison était également
un élément vital de la survie matérielle. Chaque partie de l'animal
était utilisée, rien n'était gaspillé. La viande fournissait la nourriture
principale, qu'elle soit consommée fraîche ou transformée en pemmican
(mélange de viande séchée, de graisse et parfois de baies). La peau
était utilisée pour fabriquer des vêtements, des tipis, des couvertures,
et des boucliers. Les os servaient d'outils, de pointes de flèche et d'aiguilles.
Les cornes et les sabots étaient transformés en ustensiles et en décorations.
La chasse au bison
était une activité centrale, non seulement pour les ressources, mais
aussi pour la cohésion sociale de la communauté. Cette chasse exigeait
une organisation complexe et était précédée de rituels de prière et
de purification, notamment la danse du soleil qui symbolisait la gratitude
envers les esprits et préparait les chasseurs pour cette tâche sacrée.
Les guerriers qui partaient en chasse suivaient des pratiques rituelles
et parfois des jeûnes pour honorer l'esprit du bison et pour que la chasse
se déroule avec succès et dans le respect. Des cérémonies spécifiques
étaient dédiées au bison pour exprimer la gratitude et pour renforcer
le lien spirituel avec cet animal. La danse du bison est l'une de ces cérémonies,
qui avait pour but de prier pour le retour des troupeaux et pour remercier
le bison de sa générosité. Les danses et les chants honoraient les esprits
des bisons, et de telles cérémonies symbolisaient le cycle de vie et
de mort.
Avec l'arrivée des
colons européens et l'expansion vers l'ouest, le massacre des bisons a
dévasté les populations des Plaines, tant animales qu'humaines, car le
bison était indispensable à leur survie et leur identité culturelle.
Les autorités américaines ont sciemment encouragé la destruction massive
des bisons pour affaiblir les populations autochtones et les forcer Ã
s'installer dans des réserves. Cependant, depuis la fin du XXe
siècle, les populations des Plaines se sont engagées dans des programmes
de restauration du bison, qui continue aujourd'hui d'incarner la
force et la survivance de la culture autochtone. |
Niitsitapi
(Blackfoot).
Les Niitsitapi ou
Blackfoot étaient des semi-nomades qui habitaient dans les Plaines du
nord (Montana, Alberta, Saskatchewan), et vivaient principalement de la
chasse, notamment du bison, qui constituait la base de leur alimentation,
de leurs vêtements, et de leurs abris (tipis). Ils suivaient les troupeaux
de bisons dans les plaines et complétaient leur régime alimentaire par
des plantes sauvages. Leurs vêtements étaient fabriqués en peau de bison,
et ils excellaient dans l'artisanat des perles et des broderies. Ils étaient
organisés en bandes nomades et se réunissaient lors des grands rassemblements
annuels.
Absaroka
(Crow).
Population des plaines
du nord (Montana, Wyoming, Dakota du Nord), les Absaroka ou Crows étaient
des chasseurs de bisons, et leur mode de vie était très influencé par
leur mobilité. Ils pratiquaient aussi la pêche et la cueillette de baies
et de racines. Avec l'introduction du cheval au XVIIe
siècle, ils sont devenus d'excellents cavaliers, ce qui a facilité leurs
déplacements et la chasse au bison. Ils vivaient dans des tipis décorés
de symboles et de motifs sacrés, souvent peints avec des images de leurs
visions ou d'exploits militaires. Les Absaroka étaient célèbres pour
leur artisanat de perles colorées, et leurs coiffures élaborées, souvent
de longues plumes.
Dakota
(Sioux).
Les Dakota, population
des plaines et forêts de l'ouest des Grands Lacs (Minnesota, Dakota du
Sud, Dakota du Nord), avaient un mode de vie semi-nomade, avec une économie
de subsistance basée sur la chasse, la pêche, et la cueillette. Ils chassaient
principalement le bison dans les plaines, mais ceux qui vivaient plus Ã
l'est pratiquaient également un peu d'agriculture et cueillaient des baies
et des plantes sauvages. Les Dakota vivaient dans des tipis en peau de
bison pour les déplacements, mais utilisaient aussi des habitations en
écorce dans les régions boisées. Leur société était organisée en
clans, et ils pratiquaient une culture de partage et de soutien mutuel.
Ils avaient une riche tradition artisanale, incluant les vêtements en
peau brodés et les bijoux en perles.
Cheyenne.
Les Cheyenne, étaient
à l'origine semi-agriculteurs et semi-nomades, mais au cours des siècles,
ils se sont déplacés vers les Grandes plaines centrales (actuels Wyoming,
Colorado, Nebraska, Kansas) où ils se sont spécialisés dans la chasse
au bison. Avec l'introduction du cheval, ils ont adapté leur mode de vie
et sont devenus des chasseurs et guerriers émérites. Les Cheyenne vivaient
dans des tipis faits de peaux de bison, facilitant la mobilité. Leur culture
incluait des vêtements décorés de perles et de franges, et des accessoires
de guerre ornés de plumes. Leur société était très organisée, avec
un conseil de chefs et des sociétés guerrières qui jouaient un rôle
important dans la communauté.
Arapaho.
Habitants des plaines
centrales (actuels Colorado, Wyoming, Nebraska et Kansas), les Arapaho
vivaient initialement comme chasseurs-cueilleurs. Avant l'introduction
du cheval, ils menaient un mode de vie semi-nomade, se déplaçant à pied
et utilisant des traîneaux en bois pour transporter leurs affaires. Ils
vivaient dans des tipis faits de peaux de bison, ce qui facilitait leurs
déplacements constants pour suivre les troupeaux. La société arapaho
était structurée en clans ou en bandes, et ils avaient des sociétés
guerrières qui jouaient un rôle central dans la défense et les traditions.
Leur artisanat incluait des perles et des broderies en plumes et en cuir.
Osage.
Les Osages vivaient
dans les vallées fluviales et forêts du Midwest, principalement dans
les régions qui sont aujourd'hui le Missouri, l'Arkansas, et l'Oklahoma.
Ils menaient un mode de vie mixte qui combinait l'agriculture, la chasse
et la cueillette. Ils cultivaient le maïs, les haricots, et les courges
dans les terres fertiles le long des rivières. La chasse, en particulier
au bison et au cerf, complétait leur alimentation. Cela les menait Ã
se déplacer en fonction des saisons de chasse. Ils habitaient dans des
villages de maisons longues ou en écorce lorsqu'ils pratiquaient l'agriculture,
mais construisaient aussi des tipis pour leurs camps saisonniers de chasse.
La société osage était hiérarchisée et organisée en deux moitiés
appelées « Terre » et « Ciel », qui structuraient leur système de
clans et de mariages. Leur artisanat incluait des vêtements en peau et
des ornements en perles et en plumes.
Comanche.
Les Comanches vivaient
à l'origine dans les montagnes Rocheuses, mais il migrèrent vers les
Plaines du sud (actuels Texas, Oklahoma, et Nouveau-Mexique) ensuite, devenant
l'une des principales populations des Grandes Plaines. Il étaient initialement
des chasseurs-cueilleurs, mais avec l'introduction du cheval au XVIIe
siècle, ils devinrent des chasseurs de bisons et des guerriers nomades.
Le bison leur fournissait nourriture, vêtements et abris. Ils vivaient
dans des tipis en peau de bison, qui étaient pratiques pour leurs déplacements
fréquents dans les Grandes Plaines. La société comanche était organisée
en bandes ou en groupes familiaux, avec des chefs élus pour leur bravoure
et leur capacité de chef de guerre. Les Comanches se signalaient également
par leurs armes, leurs compétences équestres exceptionnelles,et leur
artisanat en cuir et en perles.
Pawnee.
Les Pawnees vivaient
principalement dans les actuels Nebraska et Kansas. Ils faisaient partie
des peuples caddoan et étaient semi-nomades. Ils combinaient l'agriculture
(notamment le maïs, les haricots et les courges) avec la chasse au bison,
activité cruciale pour leur subsistance et leur culture. Les Pawnees avaient
une société très hiérarchisée avec une religion dans laquelle les
astres tenaient une place importante. Les rituels Pawnees était couramment
liées aux cycles agricoles et aux changements de saisons. Ils vivaient
dans des villages de huttes en terre pendant les saisons agricoles et se
déplaçaient pour chasser le bison à d'autres moments de l'année. Les
Pawnee ont été soumis à des conflits avec d'autres tribus et, plus tard,
avec les colons européens. Leurs terres ont été progressivement réduites
au fil du temps, et ils ont finalement été déplacés vers une réserve
en Oklahoma.
Mandan.
Les Mandan vivaient
le long de la rivière Missouri, dans ce qui est aujourd'hui le Dakota
du Nord. Sédentaires et agriculteurs, ils cultivaient le maïs, le tabac,
et les haricots. Ils vivaient dans de grands villages fortifiés et faisaient
du commerce avec d'autres populations des Plaines et des marchands européens.
La société mandan était organisée en clans et le village jouait un
rôle central dans leur culture. Ils avaient des cérémonies religieuses
élaborées, notamment la Danse du Bison. Les Mandan ont été en partie
décimés par les épidémies de maladies introduites par les Européens,
comme la variole. Au XIXe siècle, ils
ont subi de nombreux déplacements, souvent en alliance avec les Hidatsa
et les Arikara pour survivre.
Arikara.
Les Arikara vivaient
principalement dans l'actuel Dakota du Nord et du Sud,. Ils étaient un
peuple semi-sédentaire qui habitait dans des villages de maisons en terre
et en bois, le long des rivières Missouri et Grand. Ils étaient apparentés
aux autres peuples de la région, tels que les Mandan et les Hidatsa. C'était
un peuple agricole et qui chassait et pêchait pour compléter son alimentation.
Les Arikara étaient organisés en villages, chacun dirigé par un chef
ou un conseil de chefs. Ils avaient une société matrilinéaire. Les Arikara
étaient des artisans habiles qui fabriquaient des objets en bois, en pierre
et en cuir. Ils étaient également des commerçants actifs qui échangeaient
des biens avec d'autres peuples de la région.
Hidatsa.
Les Hidatsa
vivait principalement dans l'actuel Dakota du Nord,. Ils étaient semi-sédentaires
et habitaient dans des villages de maisons en terre et en bois, le long
des rivières Missouri et Knife. Ils étaient des agriculteurs
et également des chasseurs et des pêcheurs Ils étaient reconnus pour
leur expertise dans la fabrication de canoës et de filets de pêche. Les
Hidatsa étaient organisés en villages, chacun dirigé par un chef ou
un conseil de chefs. Ils avaient une société matrilinéaire.Les Hidatsa
avaient des relations commerciales et culturelles avec d'autres peuples
amérindiens de la région, tels que les Mandan et les Arikara. Vers 1500,
les Hidatsa étaient une société prospère et stable, avec une population
estimée à environ 2 000 à 3 000 personnes.
Le Sud-Est.
Les populations
du du Sud-Est vivaient dans des terres fertiles et pratiquaient une agriculture
intensive, cultivant les "trois soeurs", ainsi que tabac et tournesol.
Ils vivaient dans des villages permanents, fréquemment entourés de palissades
défensives, et construisaient des maisons en torchis. Ces populations,
à l'instar des Cherokees, des Creeks et des Choctaws, avaient des systèmes
politiques complexes avec des conseils de clans, des chefs de guerre et
de paix, et une organisation matrilinéaire. Le conseil prenait des décisions
collectives, ordinairement lors de cérémonies rituelles, comme par exemple
la cérémonie du maïs vert), qui célébrait la récolte et incluait
des rituels de purification pour renouveler la communauté et garantir
une bonne saison agricole.
Natchez.
Les Natchez étaient
une population sédentaire de la vallée du fleuve Mississippi, principalement
dans l'actuel Etat du Mississippi. Ils vivaient d'une agriculture intensive,
cultivant principalement du maïs, des haricots, des courges et du tournesol.
La chasse (cerfs, oiseaux) et la pêche complétaient leur alimentation.
Ils pratiquaient également le commerce avec des populations voisines,
échangeant des biens comme des poteries, des outils et des produits agricoles.
Ils habitaient dans des villages fortifiés et construisaient des monticules
en terre, utilisés pour des cérémonies religieuses et pour l'habitat
des élites. Les maisons étaient généralement faites de bois et de torchis,
avec des toits en chaume. La société natchez était hiérarchique et
structurée, avec une élite dirigeante et des classes sociales strictement
définies. Le "Grand Soleil" était le chef suprême, considéré comme
d'origine divine.
Cherokee.
Population des Appalaches
et régions environnantes (actuels États de Caroline du Nord, Caroline
du Sud, Tennessee, et Géorgie), les Cherokee vivaient principalement d'agriculture,
cultivant le maïs, les haricots et les courges. Ils complétaient leur
alimentation avec la chasse au cerf et au dindon, ainsi que la pêche.
Ils étaient également engagés dans le commerce avec d'autres populations.
Les Cherokee vivaient dans des villages permanents composés de maisons
en bois et torchis, avec des toits en écorce ou en chaume. La société
cherokee était divisée en clans matrilinéaires, et chaque village avait
un conseil qui prenait les décisions collectives. Ils possédaient une
structure politique bien développée, avec des chefs de guerre et de paix.
Muskogee
(Creek).
Les Muskogee ou
Creek vivaient dans Sud-est des États-Unis (actuels Alabama, Géorgie,
Floride, et Caroline du Sud). Ils étaient aussi des agriculteurs, cultivant
le maïs, les courges, les haricots, ainsi que du tabac et des melons.
La chasse (cerfs, ours, petits animaux) et la pêche étaient importantes
pour leur alimentation. Ils vivaient également du commerce de biens avec
d'autres populations autochtones et plus tard avec les colons européens.
Les Muskogee habitaient dans des villages organisés autour d'une place
centrale où se trouvaient souvent des temples et des structures cérémonielles.
Leurs maisons étaient faites de bois, de paille et de boue. La société
était organisée en clans matrilinéaires, avec des conseils de village
et des chefs pour la guerre et la paix. Ils étaient fédérés en une
confédération flexible, appelée la Confédération Muskogee ou Confédération
Creek.
• Les
Séminoles faisaient partie de la grande famille des peuples muscogéens.
Vers 1500, ils n'avaient pas encore émergé en tant que groupe distinct.
Leurs ancêtres vivaient parmi les populations Creeks dans les régions
de l'Alabama et de la Géorgie. Ils pratiquaient l'agriculture (maïs,
courge, haricot), la chasse et la pêche dans un environnement subtropical.
Leur mode de vie était sédentaire, avec des villages permanents où ils
vivaient dans des maisons ouvertes, adaptées au climat chaud. Leur société
était organisée en clans matrilinéaires et fortement structurée. C'est
au XVIIIe siècle que les Séminoles se
formeront en Floride à partir de migrations Creek, fuyant la pression
des colons européens et d'autres tribus.
• Les Choctaws
étaient un autre peuple muscogéen. Ils vivaient dans le
sud-est de la vallée
du Mississippi et formaient une société sédentaire et agricole, cultivant
du maïs, des haricots et des courges, avec un système complexe de villages
et de structures sociales. Comme les autres populations du sud-est, ils
pratiquaient le jeu de balle (qui ressemblait au lacrosse) et avaient des
cérémonies rituelles, dont la Green Corn Ceremony, une célébration
importante des récoltes et du renouveau spirituel. Les villages étaient
composés de maisons en bois et en torchis, souvent regroupées autour
d'une place centrale. Leur culture et leurs coutumes leur donnaient une
identité forte qui les distinguait des autres peuples voisins.
Calusa.
Les Calusa, population
des côtes et îles du sud-ouest de la Floride étaient surtout pêcheurs,
tirant leur subsistance des eaux riches en poissons, crustacés et coquillages.
Ils ne pratiquaient presque pas l'agriculture. Leur environnement côtier
et insulaire les exposait à des contacts fréquents avec d'autres population,
et ils étaient connus pour leurs habiletés maritimes. Les Calusa construisaient
des villages sur des monticules de coquillages et d'autres débris, appelés
middens,
pour élever leurs habitations au-dessus du niveau de l'eau. Ils utilisaient
des canoës en bois pour le transport et la pêche. Leur société était
hiérarchisée et dirigée par des chefs puissants qui organisaient le
commerce et les échanges. L'artisanat des Calusa produisait notamment
des sculptures en bois (pouvant avoir une vocation religieuse) et des outils
en coquillage.
Le Sud-Ouest.
Les populations
du Sud-Ouest vivaient (et vivent toujours) dans des environnements arides.
Les Pueblos et les Havasupaï construisaient des maisons en adobe à plusieurs
étages, tandis que les Navajos et Apaches vivaient dans des structures
plus simples et semi-nomades. Les Pueblos pratiquaient une agriculture
avancée avec des systèmes d'irrigation élaborés pour cultiver le maïs,
les haricots et la courge dans le désert. Les Navajos et Apaches combinaient
agriculture et cueillette, et chasse de gibier local. Le populations du
Sud-Ouest pratiquaient des rituels religieux variés, comme les danses
Kachina des Hopis, où les danseurs représentent des esprits bienveillants.
Elles excellaient aussi dans l'art, et ont créé de poteries finement
décorées et des bijoux en argent et en turquoise.
Havasupai.
La population Havasupai
vivait dans la région du Grand Canyon, dans l'actuel État de l'Arizona,
plus précisément dans la vallée de Supai, au fond du Grand Canyon. Les
Havasupai étaient principalement des agriculteurs et des chasseurs-cueilleurs.
Ils cultivaient le maïs, les haricots, les courges, ainsi que d'autres
légumes et plantes, grâce aux sources d'eau qui alimentaient leur vallée.
La chasse, notamment au cerf, à l'antilope et au bison, complétait leur
régime alimentaire. La pêche était également une source de nourriture
dans les ruisseaux du canyon. Les Havasupai vivait dans des maisons
en adobe ou en matériaux naturels locaux comme la pierre et le bois. Leur
mode de vie était semi-sédentaire, bien qu'ils aient dû parfois se déplacer
à cause des conditions climatiques extrêmes et de l'isolement du canyon.
Ils organisés autour de la famille, avec des chefs désignés pour
guider le groupe.
Pueblo.
Les Pueblos (Tañoans,
Keresans, Hopi, Zuñi) vivaient principalement dans les actuels New
Mexico, Arizona et Colorado. Leur territoire comprenait des zones comme
la vallée du Rio Grande et les mesas du Colorado. C'étaient des agriculteurs
sédentaires, qui cultivaient principalement le maïs, les haricots, les
courges et d'autres plantes. Ils ont développé des techniques d'irrigation
sophistiquées pour cultiver des cultures dans le sol aride du désert.
La chasse et la cueillette complétaient leur alimentation. Leurs villages
étaient généralement situés sur des terrasses ou des mesas pour des
raisons sécuritaires. Les Pueblos construisaient des maisons en adobe
et en pierre. Elles avaient parfois en plusieurs étages et étaient accessibles
par des échelles. Ces maisons étaient regroupées en villages fortifiés,
où les gens vivaient en communautés organisées. La structure sociale
était organisée autour des clans et des cercles religieux. Les Pueblos
pratiquaient une forme de gouvernance communautaire dans laquelle les chefs
de clans jouaient un rôle de leadership important.
• Les
Hopi vivent principalement dans le nord-est de l'Arizona, dans des
villages perchés sur les mesas du désert. Sédentaires et agriculteurs,
ils cultivaient le maïs, les haricots, les courges et le coton,
malgré les conditions climatiques arides. Ils maîtrisaient des techniques
agricoles avancées. Les Hopi pratiquent des rituels et des cérémonies
comme les danses des Kachinas, des esprits de la nature qu'ils invoquent
pour assurer des récoltes abondantes. Ils sont organisés en clans.
• Les Zuñi
sont originaires de la région de l'actuel Nouveau-Mexique. Comme les Hopi,
ils sont agriculteurs. Ils cultivent le maïs, les courges et les haricots,
et vivent dans des villages en adobe. Les Zuñi pratiquent une religion
riche en cérémonies, et leurs rituels comportent des danses et des célébrations
pour invoquer la pluie et de bonnes récoltes. Ils croient en des esprits
protecteurs et ont des mythes sur l'origine du monde. Comme les Hopi, iIls
sont restés relativement isolés, ce qui leur a permis de conserver une
grande partie de leurs traditions.
Apache
et Navajo.
Les Apaches
et les Navajos ont même origine. Ce sont des populations atabaskhanes
(Na-Déné) venues de l'Ouest du Canada, sans doute peu avant l'arrivée
des Européens. Les Navajos étaient autrefois une simple groupe apache,
dont ils n'ont commencé à être distingués qu'à partir du XVIIe
siècle.
•
Les
Apaches occupaient un large territoire, dans le Nouveau-Mexique, l'Arizona,
le Texas et le nord du Mexique. Contrairement aux autres groupes de la
région, les Apaches étaient principalement des chasseurs-cueilleurs et
semi-nomades. Ils suivaient les troupeaux de bétail sauvage, comme le
bison, et chassaient des animaux comme le cerf et l'antilope. Ils cultivaient
aussi du maïs et d'autres cultures, mais l'agriculture était secondaire
par rapport à la chasse. Ils se signalaient par leur grande mobilité
et leurs compétences dans la guerre et la chasse. Les Apaches vivaient
dans des habitations temporaires appelées wikiups, faites de branches,
de roseaux et de peaux d'animaux. Leur vie était marquée par des déplacements
fréquents, en particulier pendant les saisons de chasse et de guerre.
Leur organisation sociale était basée sur des bandes, chacune dirigée
par un chef. La structure sociale était plus décentralisée que celle
des autres populations du sud-ouest.
• Les Navajos
vivaient dans la région qui comprend les actuels États de l'Arizona,
du Nouveau-Mexique, et de l'Utah. Comme les autres Apaches, à l'arrivée
des Européens, ils étaient un peuple semi-nomade. Ilss pratiquaient aussi
déjà l'élevage en plus de l'agriculture. Ils cultivaient le maïs, les
haricots et les courges. L'élevage de bétail, notamment de moutons, est
devenu plus important après l'arrivée des Européens. Les Navajos étaient
également des chasseurs et des cueilleurs, utilisant les ressources naturelles
de leur environnement désertique. Les Navajos construisaient des habitations
appelées hogans, des structures en bois couvertes de terre ou de
boue, qui étaient adaptées aux conditions climatiques rigoureuses de
la région. Leur organisation sociale était axée sur les clans, chaque
clan ayant des rôles et des responsabilités spécifiques. Ils avaient
une structure familiale matrilinéaire, et les décisions importantes étaient
souvent prises par des conseils familiaux ou de clan.
Le Grand Bassin.
Le Grand Bassin,
qui comprend des régions de l'Utah, du Nevada et des parties de l'Oregon
et de la Californie, est une région aride et montagneuse. Les populations
autochtones y vivaient dans des conditions assez austères. C'étaient
des chasseurs-cueilleurs, qui avaient adapté leur mode de vie aux ressources
limitées de leur environnement. Leur alimentation reposait sur la cueillette
de plantes, de racines, de graines et de petits animaux. Les groupes du
Grand Bassin étaient généralement semi-nomades et avaient des structures
sociales plus petites et flexibles pour s'adapter à la rareté des ressources.
Shoshone.
Les Shoshone vivaient
dans le Grand Bassin (Nevada, Utah), et plus tard dans les montagnes Rocheuses
(Wyoming, Idaho). Ils avaient un mode de vie diversifié, basé chez ceux
du Grand Bassin, sur la chasse, la pêche et la cueillette. Ils chassaient
le gibier, comme les cerfs et les antilopes, et pêchaient dans les lacs
et rivières. Avec l'introduction du cheval au XVIIe
siècle, certains groupes shoshones des montagnes Rocheuses sont devenus
des chasseurs de bisons dans les plaines. Ils vivaient dans des huttes
en paille et en bois, adaptées aux hivers froids et aux étés chauds
de leur région. Les Shoshones utilisaient des tipis lors de leurs déplacements
saisonniers. Ils étaient habiles dans l'artisanat des paniers, indispensables
pour stocker les graines et plantes sauvages qu'ils récoltaient. Ils vivaient
en petites bandes familiales et pratiquaient un système d'échange avec
les groupes voisins.
Ute.
Les Utes, qui vivaient
dans le Grand bassin et dans les Rocheuses (Colorado, Utah), étaient
des chasseurs-cueilleurs. Leur alimentation était basée sur la chasse
aux grands et petits gibiers, comme les cerfs et les lapins, ainsi que
la cueillette de racines, de graines et de baies. Certains groupes pratiquaient
aussi un peu d'agriculture, cultivant le maïs et d'autres plantes dans
des zones plus fertiles. Les Utes construisaient des huttes semi-permanentes
en écorce et en bois, et en peaux pour les périodes de chasse. Ils étaient
organisés en petites bandes familiales autonomes, mais se regroupaient
pour certaines cérémonies et pour la chasse. Les Utes étaient également
des artisans de paniers et fabriquaient des vêtements en peau de cerf
décorés de perles.
Paiute.
Population
vivant principalement dans les zones arides Grand Bassin (Nevada, Utah,
sud-est de la Californie), les Paiutes étaient des chasseurs-cueilleurs.
Leur alimentation dépendait des ressources locales : ils chassaient de
petits animaux (lièvres, marmottes) et pêchaient dans les rivières et
lacs saisonniers. Ils cueillaient aussi des graines, des racines et des
noix de pin, en les conservant pour les périodes de disette. Les
Paiutes construisaient des habitations temporaires en bois et en paille,
comme des huttes en forme de dôme, bien adaptées à leur mode de vie
nomade. Leur artisanat comprenait des paniers utilisés pour le transport
et la collecte de nourriture. Ils étaient organisés en petites bandes
familiales, qui se déplaçaient pour suivre les ressources saisonnières.
Le Plateau.
On donne le nom
de Plateau à une région qui comprend les plateaux entre les montagnes
Rocheuses et la chaîne des Cascades (parties de l'Idaho, de l'Oregon,
de Washington et du Canada). Cette région était également habité par
des populations dont les moyens de subsistance dépendaient principalement
de la pêche, en particulier du saumon, qui migrait en grande quantité
dans les rivières de la région. Ils complétaient leur alimentation avec
la cueillette et la chasse. Les habitants du Plateau avaient des villages
semi-permanents et des maisons en terre ou en bois, adaptées à un mode
de vie moins nomade.
Nimi’ipuu
(Nez Percé).
Implantés dans
le Plateau du nord-ouest des États-Unis (Idaho, Oregon, Washington), les
Nimi’ipuu ou Nez Percé étaient semi-nomades et vivaient principalement
de la chasse (notamment au cerf et à l'orignal) et de la pêche au saumon.
Après l'introduction du cheval, leur mode de vie a évolué vers une culture
de chasse au bison dans les grandes plaines. Ils se déplaçaient selon
les saisons pour chasser et cueillir des plantes comestibles. Ils vivaient
dans des habitations temporaires, telles que des tipis et des huttes, qui
facilitaient leurs déplacements saisonniers. Ils utilisaient des canoës
pour la pêche et le transport le long des rivières. Leur artisanat incluait
des objets en peau et des perles, et ils fabriquaient des outils en pierre
et en os.
Yakima
(Yakama).
Les Yakima vivaient
dans la région du plateau du Columbia, dans l'actuel État de Washington,
près des rivières Yakima et Columbia. Ils étaient semi-nomades
et dépendaient de la pêche, de la chasse et de la cueillette. La pêche
au saumon dans le fleuve Columbia et ses affluents constituait une partie
essentielle de leur alimentation, complétée par la chasse aux cerfs,
aux élans et par la cueillette de baies et de racines comestibles. Ils
habitaient dans des maisons semi-souterraines en hiver, faites de bois
et de terre, ce qui les protégeait du froid. En été, ils construisaient
des abris temporaires en écorce et en roseaux. Les Yakima excellaient
dans la vannerie et la fabrication de paniers, qui servaient pour le transport
et le stockage des aliments.
Salish
(Flathead).
Les Salish ou Flathead
menaient, dans les vallées et montagnes du nord-ouest du Montana, dans
la région du Plateau du Columbia où ils étaient installés, un mode
de vie semi-nomade basé sur la chasse, la pêche et la cueillette. Ils
chassaient les cerfs, les wapitis et, dans les plaines, les bisons, qu'ils
suivaient parfois à cheval (après l'introduction du cheval au XVIIe
siècle). La pêche et la cueillette de racines, de baies et de graines
complétaient leur alimentation. Ils vivaient dans des huttes et des tipis
faits de bois, d'écorce et de peaux, selon la saison et leurs déplacements.
Leur société était structurée en petites communautés, habituellement
dirigées par des chefs choisis pour leur sagesse. Leur artisanat incluait
des paniers, des perles et des vêtements en peau de bison et de cerf.
Kutenai.
Les Kutenai (ou
Kootenai) vivaient dans les Rocheuses, à la frontière de l'actuelle
Colombie-Britannique (Canada), du Montana et de l'Idaho (États-Unis).
Cette population, qui parle une langue isolée, vivait dans un environnement
forestier et montagnard où la chasse (au cerf, au wapiti et au caribou)
et la pêche (surtout dans les rivières et les lacs) constituaient leurs
principales activités de subsistance. Les Kutenai pratiquaient aussi la
cueillette de plantes et de baies. Leurs habitations étaient des huttes
et des abris temporaires, adaptés aux changements saisonniers et aux migrations
pour la chasse et la pêche. Leur société était semi-nomade, mais ils
entretenaient des relations commerciales avec les populations des Plaines
et celles de la côte nord-ouest.
La côte Nord-Ouest.
Les populations
de la côte nord-ouest vivaient de la pêche, notamment du saumon, et de
la chasse maritime (baleines, phoques). Le climat tempéré de la région
et la mer riche en ressources permettaient de nourrir une population relativement
dense. Ces sociétés étaient organisées de manière hiérarchique et
divisées en clans. Elles pratiquaient le potlatch, une cérémonie
de partage et de redistribution des biens, qui visait à affirmer le prestige
et la générosité d'un chef. Ces populations sont connues aussi pour
leurs totems sculptés en bois, qui représentaient des ancêtres, des
animaux mythiques et des esprits protecteurs.
La tradition
du potlatch
Le potlatch
est une tradition cérémonielle et sociale des populations autochtones
de la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord, notamment les Haïdas, Tlingits,
Kwakwaka'wakw, et les Nuu-chah-nulth. Pratiqué principalement en Colombie-Britannique
et en Alaska, le potlatch est une fête au cours de laquelle le chef ou
un membre influent d'une famille hôte ou d'un clan donne des biens, tels
que des couvertures, des boucliers en cuivre, des masques sculptés et
d'autres objets de valeur, à leurs invités. Les cadeaux sont généralement
de grande valeur et visent à démontrer la richesse et le statut de l'hôte.
Les invités sont censés rendre des cadeaux de valeur égale ou supérieure
lors d'un futur potlatch. Cela crée un cycle de dons et renforce les liens
sociaux entre les familles et les clans. Les potlatchs impliquent un élément
de concurrence, où les familles ou les clans essaient de surpasser les
autres en termes de valeur et de quantité de cadeaux donnés. Les potlatchs
s'accompagnent de grands festins, avec une abondance de nourriture,
notamment des fruits de mer, des viandes de gibier et d'autres plats traditionnels,
ainsiq que des récits, des chants et des danses, qui aident à transmettre
les traditions.
Au coeur du potlatch,
il y a donc l'idée de distribution des ressources. En partageant ses biens,
l'hôte prouve son statut et sa générosité. Les dons peuvent consister
en objets artisanaux, couvertures, bijoux, aliments (et plus
récemment, objets manufacturés modernes). Par le potlatch l'hôte démontre
sa richesse et son importance et vise à renforcer ou rehausser encore
davantage son statut social. Plus il distribue, plus il est respecté.
Dans certaines populations, l'ampleur du potlatch peut effectivent déterminer
l'ascension d'un individu au sein de la hiérarchie sociale. Les cadeaux
échangés lors du potlatch peuvent aussi être essentiellement symboliques
et représenter des mariages ou des accords commerciaux. Ils servent
alors à cimenter des alliances entre clans ou familles et à maintenir
l'harmonie au sein de la communauté. Le potlatch est par ailleurs une
occasion de transmettre les histoires et traditions orales. Des danses,
chants et récits véhiculant les mythes et les valeurs ancestrales sont
couramment intégrés dans la cérémonie. Ces performances rappellent
aux participants leur histoire commune et leurs responsabilités envers
leur culture.
Durant la colonisation,
le gouvernement canadien a cherché à supprimer le potlatch, le considérant
comme contraire aux valeurs occidentales de capitalisme et d'accumulation
personnelle. En 1884, une loi en Colombie-Britannique a rendu illégal
le potlatch, dans un effort pour assimiler les peuples autochtones et abolir
leurs traditions. De nombreux chefs et membres des communautés ont été
arrêtés pour avoir continué à organiser des potlatchs en secret. Ce
n'est qu'en 1951 que le potlatch a été de nouveau autorisé au Canada,
après l'abrogation des lois qui le criminalisaient. Depuis lors, il a
fait l'objet d'une renaissance. Il est désormais vu non seulement comme
une fête traditionnelle, mais comme un acte de résistance et de réappropriation
culturelle.
Symbolisme et valeurs
du potlatch |
Haïda.
Les Haïda sont
originaires de la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord, sur les îles
de la Reine-Charlotte (Haida Gwaii) en Colombie-Britannique, au Canada,
et dans le sud-est de l'Alaska. Cette population maritime dépendait de
la pêche (notamment du saumon et du flétan) et de la chasse, en particulier
aux mammifères marins. Ils excellaient dans l'art de la sculpture sur
bois, créant des totems, des masques et des canoës. La société haïda
était hiérarchisée et, structurée en clans matrilinéaires. Les Haïda,
comme beaucoup d'autres populations autochones, ont souffert de l'arrivée
des colons européens et des épidémies qui les décimés. Néanmoins,
ils ont réussi à préserver une grande partie de leur patrimoine culturel.
Tlingit.
Les Tlingit (côte
sud-est de l'Alaska et îles proches) avaient une économie mixte basée
sur les ressources marines et terrestres. Ils vivaient principalement de
la pêche, en particulier du saumon, et de la chasse aux mammifères marins,
mais ils chassaient aussi le cerf, l'ours, et d'autres animaux terrestres.
Ils habitaient dans des maisons en bois appelées « maisons longues »,
fréquemment décorées de sculptures et de totems représentant des esprits
animaux et les lignées familiales. La société tlingit était organisée
en clans et en lignées matrilinéaires, avec des pratiques culturelles
telles que le potlatch.
Nuxalk
(Bella Coola).
Installés le long
de la côte centrale de la Colombie-Britannique, au Canada, les Nuxalk
ou Bella Coola vivaient de la pêche (principalement du saumon), de la
chasse aux mammifères marins, et de la cueillette de baies et de racines.
Ils profitaient des ressources abondantes de la côte et des rivières
environnantes, ce qui soutenait une vie semi-sédentaire. Ils habitaient
dans des maisons longues en bois de cèdre, regroupées en villages permanents
près de l'eau. Leur culture comprenait un artisanat complexe, notamment
dans la sculpture de masques, de totems, et de poteries. Le potlatch, une
cérémonie où l'on offrait des cadeaux et des festivités pour marquer
des événements importants, jouait un rôle central dans leur société.
Kwakiutl
(Kwakwaka'wakw).
Les Kwakiutl dépendaient
principalement de la pêche, notamment du saumon et du hareng, et pratiquaient
aussi la chasse aux mammifères marins et terrestres. La cueillette de
fruits, de racines, et de plantes complétait leur alimentation. Ils habitaient
dans de grandes maisons en bois de cèdre, décorées de sculptures représentant
des symboles totémiques. Ils fabriquaient des totems, des masques de cérémonie
et autres objets décoratifs en bois. Leur société était hiérarchisée,
avec des rôles sociaux bien définis. Le potlatch était central dans
leur culture, une cérémonie où la redistribution des richesses, les
récits de lignées et les rites d'initiation étaient célébrés.
Coos.
Les Coos vivaient
sur la côte sud de l'Orégon, principalement de la pêche, de la
chasse, et de la cueillette de coquillages, de baies, et d'autres plantes
côtières. La pêche au saumon et d'autres poissons était au centre de
leur subsistance, et ils se déplaçaient parfois selon les saisons pour
exploiter diverses ressources. Les Coos construisaient des habitations
en bois ou en écorce, généralement près des rivières ou des estuaires.
Leur artisanat comprenait le tissage et la vannerie, et ils fabriquaient
des outils en bois, en os, et en pierre.
La Californie.
La Californie abritait
plus d'une centaine de tribus parlant des langues variées. Les populations
vivaient de la pêche, de la chasse, et de la collecte de glands, une source
alimentaire de base, et parfois aussi de l'agriculture. Elles avaient des
villages semi-permanents, avec des maisons de branchages. On y note une
utilisation de techniques de gestion des forêts et prairies pour stimuler
la croissance des plantes utiles. La Californie était riche en traditions
sreligieuses et cérémonielles. Les mythes et rites avaient fréquemmment
des liens étroits avec les cycles saisonniers.
Pomo.
Les Pomo vivaient
sur la côte nord et et dans les vallées du nord de la Californie (actuels
comtés de Mendocino et Sonoma), dans un environnement riche en ressources
naturelles. Leur mode de vie reposait donc sur la chasse, la pêche et
la cueillette. Ils collectaient des noix de chêne, des graines et d'autres
plantes, et pratiquaient aussi la pêche dans les rivières et la chasse
aux petits mammifères et oiseaux. Les Pomo habitaient dans des maisons
en bois et en herbes tressées. Ils étaient renommés pour leur artisanat
de paniers exceptionnellement complexe et beau, souvent décoré avec des
plumes, des coquillages et des perles. Ils vivaient en groupes familiaux
et villages, chaque communauté ayant ses propres ressources et réseaux
commerciaux.
Chumash.
Les Chumash vivaient
dans un environnement côtier (côte sud de la Californie, îles
du Canal et terres de l'actuelle région de Santa Barbara) et se spécialisaient
dans la pêche et la récolte de fruits de mer (comme les coquillages et
poissons), ainsi que la chasse de petits mammifères et la collecte de
glands, de baies et de graines. Ils fabriquaient des canoës en bois, appelés
tomols,
qui leur permettaient de naviguer entre les îles et le continent, facilitant
le commerce et la pêche. Les Chumash habitaient dans des maisons en forme
de dôme construites en bois et en roseaux. Leur artisanat comprenait des
paniers tissés avec soin, des perles fabriquées à partir de coquillages,
qui servaient aussi de monnaie. La société chumash était hiérarchisée,
avec des chefs qui guidaient les villages et organisaient des échanges
commerciaux.
Yokuts.
Les Yokuts, population
de la vallée centrale de la Californie (notamment dela vallée de San
Joaquin), étaient des chasseurs-cueilleurs qui exploitaient notamment
les noix de chêne, qu'ils transformaient en farine, ainsi que les poissons
et les animaux aquatiques des rivières. Ils chassaient également les
cerfs, les oiseaux et les petits animaux. Ils pratiquaient la cueillette
de diverses plantes sauvages pour compléter leur alimentation. Les Yokuts
habitaient dans des villages semi-permanents et construisaient des huttes
en paille et en bois. Ils excellaient dans la vannerie et produisaient
des paniers décorés avec des motifs élaborés. Leur société était
organisée en groupes familiaux et villages, avec une structure sociale
plus souple que celle des Chumash.
Mi-Wok.
Les Mi-Wok vivaient
en Californie centrale, répartis entre plusieurs groupes (les Mi-Wok de
la Sierra, dans les montagnes de la Sierra Nevada, et ceux de la région
de la baie de San Francisco). Ils avaient une culture basée sur la cueillette
(surtout des glands qu'ils transformaient en farine), la chasse (cerfs,
petits animaux) et la pêche. Les Mi-Wok vivaient dans des villages constitués
de maisons semi-souterraines et de huttes en écorce, bien adaptées au
climat. Leur culture sociale comportait des pratiques religieuses
liées notamment aux cycles saisonniers.
La région arctique
et subarctique (Inuits, Yupiks, Dénés).
Les populations
de la région subarctiques vivaient de la chasse (Caribou,orignal, castor,
etc.) et de la cueillette. Certaines populations vivant au Nord des Grandes
Plaines chassaient aussi le bison. Celles de l'Arctique, soumises à des
condition plus extrêmes, chassaient les mammifères marins (phoques, morses).
Toutes étaient semi-nomades. Elles habitaient dans des huttes ou des tentes
en peau. Celles de l'Arctique construisaient des igloos.
Inuit.
Les Inuits du Canada,
de Alaska et du Groenland étaient des chasseurs-cueilleurs spécialisés
dans la chasse de mammifères marins comme le phoque, la baleine et le
morse, et, sur la terre ferme, du caribou. Leurs habitations comprenaient
des igloos pour les mois d'hiver et des tentes en peaux durant l'été.
Leur culture comprenait l'artisanat des vêtements de peau, les outils
de chasse, et une riche tradition orale, ainsi que des chants et danses.
Yupik.
Les Yupik (ou Yupiit)
sont une population inuit vivant dans les régions arctiques de l'Alaska
occidental et en Sibérie orientale. En raison de leur environnement extrême,
ils dépendaient principalement de la chasse aux mammifères marins (comme
les phoques, morses, et baleines) pour leur nourriture, leurs vêtements,
et leurs matériaux. Les Yupik utilisaient des kayaks pour la chasse et
fabriquaient des habitations d'hiver semi-souterraines appelées quasi
pour se protéger des températures glaciales. Ils pratiquaient des rituels
et cérémonies en l'honneur des esprits de la nature et des animaux marins
qu'ils chassaient.
Kutchin
(Gwich'in).
Les Kutchin , ou
Gwich'in, population de la région subarctique (Alaska, nord-ouest du Canada)
étaient semi-nomades et vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette,
avec une forte dépendance aux caribous et autres animaux des régions
forestières. Ils habitaient dans des huttes temporaires construites en
peaux et en bois pour pouvoir suivre le gibier saisonnier. Les familles
élargies vivaient ensemble et se déplaçaient selon les migrations animales
et les saisons.
Dane-zaa
(Beaver).
Population subarctique,
des les régions qui sont aujourd'hui le nord de l'Alberta et de la Colombie-Britannique,
Canada, les Dane-zaa ou Beaver étaient semi-nomades. Ils se déplaçaient
selon les saisons pour chasser, pêcher et cueillir. Leur alimentation
dépendait principalement du gros gibier, comme le caribou et l'orignal,
et ils complétaient avec du poisson et des plantes locales. Ils utilisaient
des huttes ou des abris faits de bois et de peaux. Comme de nombreuses
populations subarctiques, ils utilisaient des canoës pour se déplacer
sur les rivières et transportaient leurs biens avec des traîneaux en
hiver.
Déné.
Les Déné (ou Athabascans)
occupaient un vaste territoire dans le nord-ouest de l'Amérique du Nord,
englobant l'Alaska et une grande partie du Canada. Cette population de
langue athapascane vivait dans un environnement subarctique et boréal
et menait une vie semi-nomade, dépendant largement de la chasse (surtout
le caribou, le wapiti et le castor), de la pêche et de la cueillette.
Ils habitaient dans des camps temporaires faits de tentes en peau, qu'ils
déplaçaient en fonction des migrations des animaux. Les Déné possédaient
une culture riche, caractérisée par des croyances animistes et des pratiques
chamaniques qui honoraient les esprits de la nature et des animaux. Leurs
réseaux de commerce s'étendaient sur de vastes distances, reliant les
peuples de l'intérieur aux communautés côtières.
Cri
(Cree).
Les Cri ou Cree
occupaient un vaste espace allant des Plaines canadiennes (prairies) jusqu'aux
forêts de l'est du Canada. Selon les régions, les Cris étaient soit
des chasseurs-cueilleurs vivant dans les forêts (Cris des forêts), soit
des chasseurs de bisons des grandes plaines (Cris des plaines). Les Cris
des forêts vivaient dans des wigwams (huttes en écorce et en peau), tandis
que ceux des plaines utilisaient des tipis pour leur mobilité. Ils fabriquaient
des vêtements en peaux et avaient une riche tradition artistique dans
les perles et la broderie.
Les premiers contacts
européens et leurs conséquences
Les premiers contacts
entre les peuples autochtones d'Amérique du Nord et les Européens, entre
1492 et 1700, ont initié une période de bouleversements profonds pour
les sociétés indigènes, modifiant radicalement leur mode de vie, leur
structure
sociale, et leur environnement.
Les premiers contacts.
Bien avant Christophe
Colomb, les Vikings avaient établi des colonies temporaires au Groenland
et peut-être sur les côtes nord-est de l'Amérique du Nord, notamment
à L'Anse aux Meadows (aujourd'hui Terre-Neuve). Ces premiers contacts
n'ont cependant pas laissé de traces durables dans les cultures autochtones.
Tout a été différent lorsque les Espagnols, avec Christophe Colomb en
1492, puis avec des expéditions dans les Caraïbes et le sud-est de l'Amérique
du Nord (comme celle de Hernando de Soto), ont été parmi les premiers
Européens à entrer en contact avec des populations comme les Timucuas,
les Apalaches et les Natchez. Leur objectif principal était la recherche
d'or et de ressources, et les contacts ont souvent été brutaux. Les Français,
qui ont exploré les régions du Canada actuel avec des figures comme Jacques
Cartier et Samuel de Champlain, ont établi des liens avec les Iroquois,
les Hurons et les Algonquins. De même, les Anglais, avec des colonies
comme celle de Jamestown (1607), ont rencontré les Powhatans en Virginie.
Ces premiers contacts étaient généralement des échanges commerciaux,
mais ils pouvaient aussi être des sources de tensions.
Les échanges
commerciaux et la traite de la fourrure.
Les Français et
les Hollandais ont initié un commerce des fourrures qui a profondément
transformé les sociétés autochtones, surtout dans les régions du Canada
et du nord des États-Unis. Les fourrures de castor étaient très prisées
en Europe, et les populations autochtones comme les Hurons et les Algonquins
se sont impliqués activement dans ce commerce. Celui-ci a introduit de
nouveaux biens européens, comme les armes à feu, les outils métalliques
et les textiles, qui ont modifié les économies locales. Ces biens ont
renforcé la position de certaines tribus, mais ont également intensifié
les rivalités entre groupes, notamment entre Algonquins et Iroquois,
pour le contrôle des routes commerciales. Les Iroquois, en particulier,
ont profité des armes obtenues par le commerce avec les Anglais et les
Hollandais pour lancer des raids contre d'autres peuples, notamment dans
le cadre des Guerres des Castors (1640-1701).
La propagation
des maladies.
Les Européens ont
apporté avec eux des maladies inconnues des populations autochtones, comme
la variole, la rougeole, la grippe et même la peste. Ces maladies, contre
lesquelles les populations indigènes n'avaient aucune immunité, ont provoqué
des épidémies massives qui ont décimé jusqu'à 90 % de certaines populations
en quelques décennies. Cette mortalité massive due aux épidémies a
désorganisé de nombreuses sociétés, leurs structures sociales,
et souvent affaibli leur capacité de résistance face aux Européens.
Ce déclin démographique a également provoqué la réorganisation de
certains groupes, certains fusionnant pour survivre et d'autres se dispersant
pour échapper aux épidémies. Certains groupes se sont aussi déplacés
vers de nouvelles terres pour échapper aux conflits ou aux pressions des
Européens.
Les missions religieuses
et la christianisation.
Les missionnaires
catholiques, comme les jésuites et les franciscains, ont joué un rôle
important dans les premiers contacts avec les populations autochtones,
surtout en Nouvelle-France et dans les colonies espagnoles du Sud-Ouest.
Leur objectif était de convertir les populations nes au christianisme.
Bien que certains autochtones aient accepté la conversion, souvent pour
des raisons de commerce ou de protection, d'autres ont résisté à l'influence
religieuse européenne. Les conversions forcées ou les tentatives de suppression
des pratiques religieuses autochtones ont mené à des tensions et des
révoltes, comme la révolte des Pueblos contre les Espagnols en 1680.
Les missions cherchaient aussi à acculturer les enfants autochtones en
les éduquant dans des écoles chrétiennes. Cela a conduit à une transformation
culturelle qui a eu des impacts durables sur les traditions et les langues
indigènes.
Colonisation et
conflits territoriaux.
L'arrivée
des Européens a mené à l'appropriation des terres indigènes,
par la force ou par des traités inégaux que les Indiens comprenaient
mal ou étaient contraints de signer. Ces pertes de territoires ont privé
les populations de leurs terres agricoles, de leurs sites sacrés et de
leurs ressources naturelles. Des guerres comme la guerre anglo-powhatan
en Virginie (1609-1614) et la guerre des Pequots (1636-1638) en Nouvelle-Angleterre
témoignent de la résistance autochtone aux empiétements européens.
Les conflits avec les colons étaient exacerbés par des alliances européennes,
comme les alliances franco-iroquoises ou franco-algonquines, qui influençaient
les relations entre tribus. Pour contrer la menace coloniale, certaines
nations autochtones ont formé des confédérations ou renforcé des alliances
intertribales, comme la Ligue des Iroquois et les alliances entre Algonquins
et Français. Cependant, les guerres intertribales encouragées par les
rivalités commerciales et politiques européennes ont souvent affaibli
ces efforts d'unité.
Conséquences
culturelles et sociales.
L'introduction de
biens européens a eu un impact sur le mode de vie traditionnel. Les outils
en métal, les armes à feu, et les produits textiles ont transformé les
pratiques de chasse, d'agriculture, et de confection, rendant certains
savoir-faire moins courants. Le commerce et les contacts avec les
Européens ont changé les rôles sociaux et les relations de pouvoir au
sein de certaines sociétés. Par exemple, le commerce de la fourrure a
donné aux chasseurs et aux chefs de commerce plus d'influence, parfois
au détriment des anciens et des chefs religieux. Bien que de nombreux
Indiens aient adopté des éléments de la culture européenne, beaucoup
ont conservé leurs propres traditions et coutumes, parfois en les intégrant
à des éléments étrangers. Cette acculturation partielle a entraîné
une hybridation culturelle, avec des pratiques autochtones et européennes
coexistant ou fusionnant.
La période de l'expansion
américaine et la résistance
Entre 1700 et 1900,
on assiste en Amérique du Nord à la confrontation entre l'expansion coloniale
et la lutte des population autochtones pour protéger leurs terres, leur
mode de vie et leur autonomie. À travers les déplacements forcés, les
traités inégaux, les guerres et la répression, cette période révèle
des stratégies variées déployées par les populations autochtones face
à la colonisation progressive de leurs terres.
Expansions coloniale
(1700 - 1776) et post-indépendance (1776 - 1830).
Avant l'indépendance
des États-Unis, les Britanniques, les Français et les Espagnols se disputaient
le contrôle de l'Amérique du Nord. De nombreux peuples autochtones, comme
les Iroquois, les Algonquins et les Hurons, concluaient des alliances stratégiques
avec les puissances coloniales dans des guerres telles que la Guerre de
Sept Ans (1756-1763), espérant ainsi protéger leurs territoires. Après
la guerre de Sept Ans, la Proclamation royale de 1763 interdisait l'établissement
des colons britanniques à l'ouest des Appalaches, reconnaissant provisoirement
les territoires autochtones dans cette région. Cependant, cette mesure
a été largement ignorée par les colons, exacerbant les tensions. Après
l'indépendance, les États-Unis ont adopté une politique d'expansion
agressive vers l'ouest, encouragée par la philosophie du "Destin manifeste",
l'idée que les Américains avaient pour mission divine d'étendre leur
territoire d'un océan à l'autre. Les gouvernements américains signaient
des traités avec les nations autochtones, mais beaucoup étaient souvent
forcés, injustes ou non respectés. Des territoires entiers ont été
cédés sous la contrainte, comme lors de la signature du Traité de Greenville
en 1795 et d'autres accords similaires. Au début du XIXe
siècle, les États-Unis ont encouragé une politique de "civilisation"
visant à intégrer les autochtones en les incitant à adopter des pratiques
agricoles et des structures politiques à l'européenne, espérant ainsi
les "assimiler" pour faciliter leur intégration dans la société américaine.
La "Route des
larmes" et la déportation des nations du Sud-Est.
Sous le président
Andrew Jackson, le Congrès a adopté en 1830 l'Indian Removal
Act, une loi autorisant le déplacement forcé des peuples autochtones
de l'Est vers des territoires à l'ouest du Mississippi. Ce processus brutal
a entraîné des déportations massives. Les populations Cherokee, Muscogee
(Creek), Séminoles, Choctaws et Chickasaws, connus comme les "Cinq tribus
civilisées", ont été déportés de leurs terres ancestrales vers des
terres moins fertiles dans le Territoire indien (actuel Oklahoma). La marche
forcée des Cherokee en particulier, appelée la "Route des Larmes", a
causé la mort de milliers de personnes à cause de la faim, du froid et
des maladies. En Floride, les Séminoles ont opposé une résistance farouche
aux tentatives de déportation, menant à une série de guerres appelées
les guerres séminoles (1817-1858). Certains ont fini par se rendre, mais
d'autres ont trouvé refuge dans les Everglades, où ils ont pu échapper
aux autorités américaines.
Les guerres des
Plaines et la résistance armée (1850 - 1890)
Dans les Grandes
Plaines et l'Ouest américain, la découverte d'or et l'expansion des chemins
de fer ont entraîné une ruée vers l'ouest, provoquant des conflits avec
les Sioux, les Cheyennes, les Arapahos et les Comanches. Ces populationsdépendaient
du bison pour leur subsistance, mais la chasse intensive au bison par les
colons a gravement affecté leurs modes de vie. Parmi les conflits armés
et batailles emblématiques, mentionnons :
• La
guerre de Red Cloud (1866-1868). - Menée par le chef Oglala Lakota
Red Cloud (Nuage Rouge), cette guerre visait à protéger les terres de
chasse des Sioux dans le Wyoming et le Montana contre l'occupation militaire
américaine. Elle s'est conclue par la signature du Traité de Fort Laramie
en 1868, qui garantissait les terres de la Grande Réserve Sioux.
• La bataille
de Little Bighorn (1876). - Ce conflit, durant la Grande Guerre Sioux,
a vu la défaite des troupes américaines du général Custer face aux
Sioux et aux Cheyennes menés par Sitting Bull et Crazy Horse. Bien que
victorieuse, cette bataille a intensifié la répression américaine contre
les autochtones.
• Les guerres
apaches. - Dans le Sud-Ouest, des leaders apaches comme Cochise et
Geronimo ont résisté à l'armée américaine dans des guerres qui se
sont étendues de 1850 à la reddition finale de Geronimo en 1886.
La destruction des
bisons et ses conséquences (1870 - 1885).
Le bison, vital
pour les cultures des Indiens des Plaines, a été délibérément exterminé
par les colons pour les affaiblir. Entre 1870 et 1885, la population de
bisons est passée de plusieurs millions à presque zéro. Sans bison pour
se nourrir, se vêtir et échanger, les populations des Plaines ont subi
de graves famines et se sont retrouvées dépendants des distributions
alimentaires des agences fédérales. Ce bouleversement économique a joué
un rôle décisif dans leur reddition finale aux autorités américaines.
Politique de confinement
et vie dans les réserves (1880 - 1900)
Les autorités américaines
ont contraint de nombreuses populations à vivre dans des réserves, généralement
situées dans des zones éloignées, infertiles et dépourvues de ressources.
Les réserves étaient sous le contrôle de l'Agence des Affaires Indiennes,
qui imposait des règlements stricts. Le gouvernement a également tenté
d'assimiler les Indiens en interdisant leurs langues, leurs pratiques religieuses
et leurs coutumes traditionnelles. Les enfants étaient envoyés dans des
pensionnats, comme le Carlisle Indian Industrial School, où ils subissaient
des tentatives d'acculturation forcée pour devenir "civilisés".
Résistance culturelle.
À la fin du XIXe
siècle, un mouvement religieux, la Danse des Esprits, a émergé parmi
les Sioux et d'autres populations. Les adeptes croyaient que des danses
rituelles permettraient la résurgence des bisons et la fin de la domination
blanche. Ce mouvement a été perçu comme une menace par les autorités.
Le 29 décembre 1890, à Wounded Knee (Dakota du Sud), l'armée américaine
a massacré environ 300 Lakotas, principalement des femmes et des enfants,
après une tentative d'interdire la Danse des Esprits. Cet événement
tragique a marqué symboliquement la fin de la résistance armée autochtone
contre l'expansion américaine.
Conséquences
et héritage de la résistance autochtone.
La fin du XIXe
siècle a laissé les nations autochtones des Etats-Unis affaiblies, dépossédées
de la plupart de leurs terres et dépendantes du gouvernement fédéral.
La perte de leur mode de vie traditionnel et l'imposition de la culture
euro-américaine ont laissé des séquelles profondes, qui se manifestent
encore aujourd'hui dans les problèmes socio-économiques des réserves.
Malgré les tentatives d'assimilation, de nombreuses populations ont préservé
leur culture, leurs langues et leurs traditions. La résistance a pris
des formes variées, de la préservation de l'identité culturelle à des
revendications politiques pour récupérer leurs droits et leurs terres.
Politiques d'assimilation
et de répression culturelle
Les politiques d'assimilation
et de répression culturelle des populations autochtones d'Amérique du
Nord, initiées à la fin du XIXe siècle
et poursuivies au début du XXe siècle,
ont été conçues pour effacer l'identité culturelle et sociale des peuples
autochtones et les intégrer de force à la société euro-américaine.
Ces politiques ont principalement consisté en la création de pensionnats,
la répartition des terres des réserves, et la suppression des pratiques
culturelles, religieuses et linguistiques autochtones. Ces initiatives
ont eu des conséquences dramatiques sur les populations autochtones et
continuent de laisser des traces profondes aujourd'hui.
Les pensionnats
autochtones : assimilation forcée par l'éducation.
Dès les années
1870, les gouvernements des États-Unis et du Canada ont établi des pensionnats
pour "civiliser" les enfants autochtones. Le but affiché était de "tuer
l'Indien pour sauver l'Homme", selon la formule tristement célèbre de
Richard Henry Pratt, un fondateur de ces institutions aux États-Unis.
Dans ces écoles, les enfants étaient souvent éloignés de leurs familles
dès leur plus jeune âge et forcés de vivre dans des conditions de discipline
stricte, ordinairement accompagnées de malnutrition, de mauvais traitements
et de travail forcé. La langue autochtone était interdite et sévèrement
punie, et les enfants devaient parler anglais (aux États-Unis) ou français
ou anglais (au Canada). La séparation d'avec leur culture d'origine a
généré une rupture identitaire et des traumatismes psychologiques durables.
De nombreux pensionnaires ont perdu leur langue maternelle et ont été
déconnectés de leurs racines culturelles, laissant une fracture encore
ressentie aujourd'hui.
Les gouvernements
ont souvent confié la gestion des pensionnats aux institutions religieuses
chrétiennes, catholiques et protestantes, qui imposaient aux enfants autochtones
leurs croyances et leurs valeurs. La conversion religieuse était un objectif
central, visant à remplacer les croyances et les pratiques culturelles
autochtones par le christianisme. Les missionnaires ont également joué
un rôle dans la restructuration des communautés et l'adoption des codes
de valeurs européens. De nombreux rites traditionnels ont été diabolisés
et réprimés, contribuant ainsi à une aliénation culturelle des populations
autochtones.
Suppression des
pratiques culturelles et religieuses.
Les gouvernements
nord-américains ont mis en place des lois interdisant les pratiques religieuses
autochtones, comme les danses rituelles et les cérémonies traditionnelles.
Aux États-Unis, par exemple, la loi de 1883 a interdit des pratiques comme
la Danse du Soleil, et au Canada, la Loi sur les Indiens (Indian
Act) de 1884 a interdit des cérémonies comme le Potlatch et d'autres
rites spirituels. Les systèmes de gouvernance traditionnels autochtones,
où les chefs religieux et les conseils de clans jouaient un rôle central,
ont été remplacés par des conseils de bande administrés sous la supervision
du gouvernement.
Réforme des terres
et déstructuration des modes de vie.
Aux
Etats-Unis, une loi de 1887 appelée Dawes Act (ou General
Allotment Act) a divisé les terres communautaires des réserves en
lots individuels, distribués aux membres des tribus. L'objectif était
d'encourager l'agriculture individuelle et de réduire les terres collectives
pour favoriser l'assimilation. Mais une grande partie de ces terres a fini
par être vendue aux colons non autochtones, entraînant une perte massive
de territoires autochtones. Des politiques similaires ont été mises en
Å“uvre au Canada pour subdiviser les terres et encourager les modes de
vie agraires. Cependant, elles ont souvent favorisé les colons et appauvri
les communautés autochtones en diminuant leur contrôle sur leurs terres
traditionnelles.
Renforcement de
la Loi sur les Indiens au Canada.
Créée en 1876
en Canada, la Loi sur les Indiens (Indian Act) a placé les
populations des Premières Nations sous la tutelle de l'État canadien.
Elle a imposé une structure politique étrangère aux communautés autochtones,
en instituant des conseils de bande, souvent dirigés par des fonctionnaires
blancs ou des administrateurs de la "réserve". Dans le cadre de cette
loi, les autochtones n'avaient pas le droit de quitter leurs réserves
sans autorisation officielle, et ils étaient considérés comme des "mineurs"
sous la tutelle de l'État. Ils ont également été privés de droits
politiques fondamentaux, comme celui de vote, et des droits de propriété
étaient souvent restreints.
La renaissance et la
reconnaissance des droits autochtones
La renaissance et la
reconnaissance des droits des populations autochtones au XXe
siècle et au début du XXIe siècle représentent
une transformation importante et continue dans les rapports entre les peuples
autochtones et les gouvernements des États-Unis, du Canada, et d'autres
pays. Les populations autochtones ont lutté pour reconquérir leur souveraineté,
préserver leurs cultures et obtenir justice pour les abus passés, notamment
à travers des mouvements sociaux, des revendications juridiques, et des
initiatives de réconciliation nationale. Ces efforts ont permis des avancées
en matière de droits humains, de gouvernance autonome, et de préservation
des identités culturelles autochtones. Aux États-Unis, des lois comme
l'Indian Civil Rights Act (1968) et l'Indian Self-Determination and Education
Assistance Act (1975) renforcent les droits des nations autochtones. Au
Canada, la Déclaration des droits des peuples autochtones de 2007 marque
une avancée internationale pour les droits des peuples autochtones. Des
événements comme la crise d'Oka au Canada (1990) ou le mouvement Standing
Rock (2016) contre le projet d'oléoduc Dakota Access montrent aussi la
persistance de la mobilisation pour la protection des terres sacrées et
des droits.
Naissance des
mouvements autochtones de défense des droits (1950-1970)
À la moitié du
XXe siècle, les populations autochtones
vivaient encore dans des conditions difficiles et étaient fortement discriminées.
Leurs droits étaient souvent bafoués, et beaucoup vivaient dans la pauvreté,
notamment dans les réserves sous la tutelle gouvernementale. Des organisations
de défense des droits, comme le National Congress of American Indians
(NCAI) aux États-Unis, l'American Indian Movement (AIM) ou encore l'Assemblée
des Premières Nations (APN) au Canada, ont émergé pour militer contre
la discrimination et pour la reconnaissance des droits fonciers et politiques.
En 1973, Aux États-Unis, AIM a mené l'occupation de Wounded Knee
pour attirer l'attention sur les conditions de vie des populations autochtones
et la violation de leurs droits. Cet événement est devenu emblématique
de la lutte pour les droits autochtones.
Reconnaissance
des droits fonciers et territoriaux.
À partir des années
1970, les populations autochtones ont mené de nombreuses batailles juridiques
pour revendiquer leurs droits sur les terres ancestrales. Cela a abouti
à d'importants règlements fonciers, comme le règlement des revendications
territoriales des Inuits dans le territoire du Nunavut (Canada) en 1993,
qui a créé une région autonome. Aux États-Unis, l'Alaska Native
Claims Settlement Act, en 1971, a transféré 44 millions d'acres (environ
17,8 millions d'hectares) de terres aux populations autochtones d'Alaska
et a octroyé près d'un milliard de dollars en compensation. Ce règlement
a servi de modèle pour d'autres revendications foncières. Des progrès
ont également été faits pour donner aux populations autochtones un contrôle
accru sur leurs propres terres et leur gouvernance, permettant la préservation
des ressources naturelles et des activités traditionnelles. Dans certaines
régions, des gouvernements autochtones ont été mis en place pour gérer
des territoires autonomes.
Droits culturels
et préservation des langues autochtones
Des programmes de
revitalisation linguistique et des écoles d'immersion linguistique ont
vu le jour pour enseigner les langues autochtones aux jeunes générations.
Au Canada et aux États-Unis, des initiatives ont été lancées et sont
toujours en cours pour documenter et enseigner ces langues menacées. Des
lois ont été adoptées pour permettre aux populations autochtones de
reprendre leurs pratiques religieuses et culturelles. Par exemple, l'American
Indian Religious Freedom Act de 1978 a protégé les droits des peuples
autochtones aux États-Unis de pratiquer leurs rites traditionnels. Les
arts ont aussi connu un renouveau, et des artistes contemporains issus
des populations autochtones sont désormais reconnus internationalement.
Aujourd'hui, les peuples autochtones jouent un rôle croissant dans la
culture, que ce soit dans les arts, la littérature ou le cinéma. Des
festivals, des galeries, et des publications mettent en lumière les oeuvres
autochtones, et contribuent à redéfinir l'image et la place des populations
autochtones dans la société moderne. Des efforts sont également faits
pour intégrer l'histoire et la culture autochtone dans les programmes
éducatifs.
Reconnaissance
légale des droits et réformes constitutionnelles.
Au Canada, la Loi
constitutionnelle de 1982 loi reconnaît et confirme les droits des peuples
autochtones, garantissant une protection juridique à leurs revendications
et leur autonomie. Elle a également introduit des procédures pour la
reconnaissance des traités passés. Des décisions de la Cour suprême,
comme l'arrêt Delgamuukw en 1997 au Canada, ont réaffirmé les droits
fonciers des Premières Nations et reconnu l'importance des preuves orales
dans les revendications territoriales. L'adoption de la Déclaration des
Nations
Unies sur les droits des peuples autochtones en 2007 a aussi marqué
une avancée majeure. Elle reconnaît le droit à l'autodétermination,
aux terres ancestrales, et à la préservation des cultures autochtones.
Bien que non contraignante, cette déclaration fournit un cadre de référence
pour la reconnaissance des droits autochtones à l'échelle mondiale.
Vérité et réconciliation
pour les abus des pensionnats autochtones.
Le Canada a mis
en place la Commission de vérité et réconciliation du Canada (2008-2015)
pour documenter les abus et traumatismes des pensionnats autochtones, qui
ont fonctionné jusque dans les années 1990. Son rapport final a révélé
la nature systémique des abus et formulé des recommandations pour la
réconciliation. En 2008, le gouvernement canadien a présenté des excuses
officielles aux survivants des pensionnats et a alloué des fonds pour
soutenir la guérison des populations autochtones. Aux États-Unis, des
initiatives similaires ont vu le jour, même si elles sont moins institutionnalisées.
En 2021, le Canada a instauré une journée nationale de la vérité et
de la réconciliation (le 30 septembre) pour honorer les victimes des pensionnats
et pour sensibiliser le public à l'histoire et aux séquelles de ces institutions.
Revitalisation
économique et autodétermination.
Les peuples autochtones
ont entrepris des initiatives pour le développement économique autonome,
incluant la gestion de ressources naturelles, la création d'entreprises,
et le tourisme culturel. De nombreux peuples autochtones exercent aujourd'hui
leurs droits sur des ressources naturelles situées sur leurs terres ancestrales.
Cela inclut l'exploitation de ressources énergétiques, de forêts et
de terres agricoles, avec un souci de développement durable. Des structures
de gouvernance autochtones autonomes se sont développées. Par exemple,
le gouvernement du Nunavut, au Canada, est dirigé majoritairement par
des Inuits et applique des lois et politiques qui respectent la culture
et les priorités de la région.
Défis persistants
et perspectives d'avenir.
Malgré les progrès,
les populations autochtones d'Amérique du Nord continuent de faire face
à des défis importants, notamment en matière de santé, d'éducation,
et de logement. Le taux de pauvreté reste élevé, et des problèmes tels
que le manque d'accès à l'eau potable et aux soins de santé sont fréquents
dans de nombreuses réserves. Les femmes et les filles autochtones, en
particulier, continuent de subir des taux de violence alarmants. Le Canada
a mis en place une enquête nationale pour aborder le problème des femmes
autochtones disparues et assassinées, une tragédie qui met en lumière
les vulnérabilités persistantes.Par ailleurs, la réconciliation ne peut
pas être vue autrement que comme est un processus continu. La reconnaissance
des droits et de l'autonomie des peuples autochtones est essentielle pour
construire une société plus juste. Des efforts pour décoloniser les
structures de pouvoir et pour intégrer pleinement les populations autochtones
dans les décisions politiques et économiques marquent une direction positive
pour l'avenir. Mais beaucoup de chemin reste encore à parcourir.
|
Daniel
Royot, Les
Indiens d'Amérique du Nord, histoire d'un peuple, Armand Colin,
2007. - Depuis un demi-millénaire, les Amérindiens
constituent une source inépuisable de fascination. Des civilisations précolombiennes
ont subi l'intrusion de conquérants des temps modernes qui les ont fait
brutalement entrer dans l'Histoire. Au-delà des mythes liés tant au substrat
idéologique euro-américain qu'aux représentations spectaculaires de
l'Indien du Canada et des États-Unis
dans la culture de masse, cet ouvrage propose d'abord une vision de la
diversité des peuples d'une Amérique primordiale. l'échelle d'un
continent, sont présentés les bâtisseurs de tumulus, les chasseurs de
bison des Grandes Plaines, de l'alligator de Floride, les pêcheurs du
Pacifique,
les trappeurs des Grands Lacs, outre les nomades des déserts, parmi une
multitude de tribus dont chacune a été animée d'un savoir ancestral
depuis des temps immémoriaux. Après la colonisation par les
Français,
les Espagnols et les Anglais,
la résistance à une immigration massive et souvent violente au XIXe siècle
a permis de maintenir les valeurs natives malgré une dramatique chute
démographique sur le territoire américain. Au travers de la renaissance
amérindienne du XXe siècle, une diaspora issue des réserves affirme
désormais son identité ethnique, s'inscrit dans la modernité, et revendique
énergiquement ses droits sans se complaire dans la nostalgie d'un monde
perdu. C'est ce parcours que nous invite à suivre cette étude nourrie
des informations les plus récentes et d'une longue expérience du monde
indien. (couv.).
George
Catlin; Les
Indiens d'Amérique du Nord, Albin Michel, 2007.
Paul
Carlson, Les
Indiens des Plaines, Albin Michel, 2004.
- Ces Indiens nomades, chasseurs de bisons, sont certainement les plus
familiers du grand public. Le livre de Paul Carlson dresse le portrait
de cette culture à travers son histoire mais aussi son organisation sociale,
politique, économique ou religieuse. Il retrace le choc de la conquête
de l'Ouest jusqu'à la période contemporaine où les Indiens redonnent
vie à leurs croyances et leurs traditions. Historien, enseignant, spécialiste
de la culture des Indiens des Plaines, Paul Carlson est l'auteur
de nombreuse études sur ce sujet (couv.).
Serle
Chapman, Nous,
le Peuple - Un voyage à travers l'Amérique indienne, Albin
Michel, 2004. - Véritable voyage à travers
le continent, de l'Alaska à l'Arizona, du Montana au Texas, ce livre est
aussi un voyage d'une tribu à une autre, d'une histoire à une autre.
Voyage à travers la culture indienne mais aussi dans l'histoire
américaine pour finalement toucher à de grandes questions contemporaines.
Avec près d'une quarantaine de personnalités et plus de cent photos qui
accompagnent les textes, Nous, le Peuple s'établit comme un document
exceptionnel et sans précédent. (couv). |
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