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Beaune (Belna)
est une commune de France![]() ![]() Histoire.
![]() L'ancien hôpital de Beaune. Beaune apparaît, dans un capitulaire
de Charles le Chauve, comme le chef-lieu d'un
comté (Belnisus pagus). Le premier comte de Beaune dont le
nom soit connu est Manassès de Vergy, vers 880. Gislebert, son fils,
qui avait épousé Hermengarde, fille de Richard le Justicier,
laissa en 956 le comté de Beaune à sa fille Adélaïde,
surnommée Werre. Celle-ci épousa. Robert de Vermandois; de
ce mariage naquit Adélaïde, comtesse de Beaune, qui épousa
en premières noces un seigneur bourguignon, nommé Lambert,
et en secondes noces Gui, fils d'Othe-Guillaume, comte de Bourgogne Le comté de Beaune passa par une
alliance aux dauphins de Viennois. En 1227, Hugues IV, duc de Bourgogne,
l'acheta au dauphin, André de Bourgogne, et le réunit au
duché. Il y avait à Beaune des vicomtes dès le Xe
siècle. Vers 1099, un certain Rainard était vicomte de Beaune.
Après la réunion de Beaune au duché, les ducs y établirent
un prévôt. En 1203, le duc Eudes III accorda aux habitants
de Beaune le droit d'avoir une commune dans la forme de celle de Dijon,
moyennant le paiement annuel à lui et à ses successeurs de
200 marcs d'argent. L'administration et la juridiction de la ville furent
confiées à un maire assisté de jurés. La charte
de commune porte octroi d'un certain nombre de privilèges commerciaux
et abandon des droits
seigneuriaux les plus onéreux. Le duc se réserva
la haute justice et une part sur les amendes.
Le XIIIe
siècle fut pour la ville de Beaune un siècle de prospérité.
Des fabriques de draps y furent installées; des ouvriers en fer
et en acier y utilisèrent la qualité des eaux de la Bourgeoise
et de l'Aigue. C'est à Beaune qu'à partir de 1310 et jusqu'en
1476, c.-à-d. jusqu'à l'établissement du parlement
de Dijon, siégea la haute cour de justice
du duché de Bourgogne En 1494, Charles
VIII rendit une ordonnance portant que les gens mariés, les
bourgeois et marchands inscrits au rôle des tailles assisteraient
seuls aux élections des officiers municipaux. Le même roi
fixa la tenue des Etats généraux à Beaune pour l'année
1496. Louis XII, voulant protéger Beaune
contre les partis autrichien et comtois, y fit construire un château-fort
en 1502. Les bourgeois de Beaune obtinrent, en août 1521, de François
ler, la
confirmation de leurs privilèges. Ce roi leur permit en outre d'acquérir
des terres et seigneuries en fief et arrière-fief, sans payer le
droit de nouveaux acquêts. Ce privilège leur fut confirmé
par ses successeurs et en dernier lieu par Louis
XV en 1716. Au milieu du XVIe siècle
la ville fut troublée par les Guerres
de religion. Des calvinistes venus de
Genève avec le ministre d'Oizy y firent
des prosélytes; ils tenaient leurs réunions dans le faubourg
de Bretonnière. Harcelés par les catholiques,
ils armèrent plus de huit cents ouvriers en laine et résolurent
de s'emparer de la ville le jour de l'Ascension La peste,
dont les habitants avaient eu à souffrir en 1519, en 1553 et en
1586, sévit de nouveau en 1628 et 1634. Dans cette même année
1634, les troupes de Gallas s'avancèrent jusqu'aux portes de Beaune
et brûlèrent la chartreuse.
La révocation de l'édit de Nantes
porta un coup funeste à l'industrie beaunoise. Deux cents familles
calvinistes qui dirigeaient les manufactures quittèrent la ville.
Avant la Révolution, Beaune était
le siège d'un gouvernement particulier dans la lieutenance générale
du Dijonnais. Il y avait un bailliage particulier ressortissant au parlement
de Bourgogne Outre l'église
collégiale de Notre-Dame, Beaune possédait quatre autres
paroisses, un couvent de carmélites
établi en 1620 dans l'ancien prieuré
de Saint-Etienne, un couvent de cordeliers,
une chartreuse fondée en 1332 par
Eudes IV. des couvents de jacobins, de capucins,
de minimes, d'ursulines, de dames de la Visitation,
l'abbaye des bernardines
du Lieu-Dieu, fondée en 1140, par les sires de Vergy et transférée
dans la ville en 1637. L'hôpital, fondé en 1443 par Nicolas
Rolin, chancelier de Bourgogne était et est desservi par des soeurs
hospitalières qui avaient une telle réputation que d'autres
villes en appelèrent pour réformer leurs hôpitaux,
Chalon en 1630, Grenoble
en 1647 et aussi Dôle, Saint-Jean-de-Losne
et Semur. Le collège de Beaune était dirigé depuis
1624 par des oratoriens. D'est aujourd'hui un collège municipal.
![]() Un marché, à Beaune. Source : The World Factbook. Vins.
" Ils ne pensent pas, écrivait le poète italien au pape Urbain V, qu'on puisse mener une vie heureuse sans ce vin de Beaune qu'ils tiennent pour un nectar divin. "Tavernier rapporte qu'il but du vin de Beaune à la cour du roi de Perse ![]() Monuments.
![]() L'église Notre-Dame de Beaune. Eglise Saint-Nicolas, XIVe siècle. Le clocher est imité de celui du transept de Notre-Dame. Portail de l'ancienne chapelle des Templiers. Du château, il ne reste que deux grosses tours rondes. L'ancien hôpital fondé en
1443 par Nicolas Rolin, construit par son ordre et à ses frais,
continué par sa veuve, Guigone de Salins, augmenté au XVIIe
siècle, restauré au XIXe
siècle. Un auvent
très élégant du XVe
siècle abrite la porte d'entrée.
La première cour intérieure est entourée de bâtiments
du XVe siècle d'un aspect flamand
: le long des bâtiments deux galeries couvertes, l'une au rez-de-chaussée,
l'autre au premier étage desservent les salles des malades; le toit
est orné d'élégantes lucarnes, de girouettes et d'épis
en plomb. La grande salle des malades avec une voûte en menuiserie,
et une chapelle au fond, a été
rétablie dans son état primitif. La salle Saint-Hugues est
décorée de peintures murales
de 1682. La cuisine a encore sa vieille cheminée,
sa crémaillère et ses chenets
de la fin du XVe siècle. On conserve
à l'hôpital le fameux retable
(polyptyque) attribué à Rogier Van der
Weyden et qui représente le Jugement dernier; à
l'extérieur des volets du polyptyque sont peints les portraits
d'Eugène IV, de Philippe le Bon,
du chancelier Rolin et du cardinal Jean Rolin.
![]() Le beffroi et la statue de Monge. Le beffroi (1403) est, une tour carrée surmontée d'une lanterne ornée d'élégants clochetons. Sur la place du Beffroi, statue de Gaspard Monge, élevée en 1849. La Bibliothèque, les Archives et le Musée sont établis dans l'hôtel de ville (ancien couvent vent des Ursulines); la Bibliothèque renferme plus de 40,000 volumes, 200 livres incunables et 200 manuscrits. On conserve dans la Bibliothèque une inscription gauloise trouvée à Volnay et dont voici le texte : ICCAVOS. OPPIANICNOS. IEVRV-BRIGINDONI. CANTALON; et aussi un petit autel gallo-romain trouvé à Beaune dans le faubourg Saint-Jacques, et orné de statues de divinités gauloises dont l'une rappelle le Cernunos de l'autel des Parisii. Le Musée comprend des tableaux et des antiquités; parmi celles-ci, les plus dignes d'attention sont les ex-voto en pierre, représentant des enfants emmaillottés, des mains, des pieds, des cuisses, recueillis dans le village de Sainte-Sabine près des sources de l'Ouche et de l'Armançon. Ils
sont nés à Beaune.
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