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Construits sur
des terres voisines de la mer et recouverts d'efflorescences
salines, les marais salants sont des aménagements de terrain destinés
à recueillir par évaporation le sel (chlorure de sodium) contenu dans
l'eau de mer.
Un marais salant comprend la saline et
les dépendances. On appelle saline l'ensemble de toutes les appartenances
nécessaires pour l'évaporation progressive de l'eau de mer et la cristallisation
du sel. Les dépendances sont : d'abord, un vaste réservoir d'une
seule pièce de faible profondeur, nommé vasière ou jas
et d'un second réservoir, nommé cobier, qui est partagé en plusieurs
rectangles, séparés par de petits sentiers de quelques centimètres d'élévation.
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Marais
salants dans le nord de la lagune de
Venise. © Photo : Serge
Jodra, 2012.
Des chaussées, ou bosses, ou tremets,
hautes d'environ 1 mètre, entourent la saline et la séparent de ses dépendances.
Des conduits souterrains, nommés couëts, pratiqués dans l'épaisseur
des bosses,servent à faire communiquer la saline, avec le cobier et la
vasière. La saline elle-même se divise en un certain nombre de compartiments
nommés couches, fares et morts,qui communiquent par de petites
rigoles, nommées délivres, avec les bassins inférieurs, appelés cristallisoirs
ou oeillets. Ceux-ci ne se distinguent des fares que par les ladures
ou petits plateaux circulaires, qui occupent le milieu de leurs cloisons.
L'eau de mer, une fois introduite dans
la vasière, y dépose les matières qu'elle tient en suspension, en même
temps que sa température s'élève : puis on la conduit en la faisant
passer sur le sol échauffé du cobier et des fares, dans les oeillets,
où doit s'achever l'évaporation. La vasière est alimentée par un canal
principal et de nombreux étiers, qui parcourent en tous sens le
marais; l'exhaussement du sol ne permet de remplir la vasière ou de la
renouveler que pendant les reverdies, c'est-Ã -dire pendant les
grandes marées de la nouvelle et de la pleine
lune.
Quand le sel est fait, il se trouve divisé
en deux parts : Ã la surface de l'eau est le sel blanc ou menu, qui surnage
en crème légère; on se sert pour le recueillir d'une espèce de cuiller
mi-plate, nommée lance; ce sel est était autrefois la proprieté des
ouvriers. ou saulniers, Ã qui les marayons ou paludiers
ou maîtres l'abandonnaient pour salaire. Au fond de l'oeillet se
trouve le gros sel ou sel gris, qui renferme un peu d'argile. Un râteau
de bois plein, nommé las, sert à le rassembler sur la ladure.
De cet endroit on la transporte sur les trémets, où il est mis en meules
ou mulons.
A la fin de la saison, les meules sont
recouvertes d'une couche de terre glaise, qui, bien gâchée, peut le conserver
longtemps. En meules, le sel s'égoutte et se dépouille des sels déliquescents,
notamment du chlorure de magnésium; lorsqu'il est suffisamment sec, on
le livre au commerce. C'est le sel gris, dont la couleur est due à un
peu d' provenant des parois des bassins et de
la couche de glaise dont on l'a recouvert. (NLI). |
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