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Vannes

Vannes (Dariorigum; Gwened en breton; Veneti, Civitas Venetorum; les habitants sont appelés les Vannetais)  est une commune de France, dans le département du Morbihan, au fond du golfe du Morbihan; population : 52.000 habitants. Le port est constitué par plusieurs petits ruisseaux, le Vinsein, la Marlo qui sert d'écoulement à l'étang du Duc, le Tréhulan, le Lizier ou Saint-Nolf, qui se rejoignent à Vannes et dont la réunion porte le nom de Coudat. La ville est dans une situation pittoresque.

Vannes se divise en deux parties : la vieille ville, étagée sur la colline qui s'abaisse au Sud-Est et prolongeant à l'Est les quartiers de Calmont (Calidus mons) haut et bas. Groupée autour de la cathédrale, qui la domine, elle est encore renfermée dans ses murailles délabrées du Moyen âge. Ses rues sont étroites, tortueuses, escarpées, les maisons qui les bordent sont anciennes, pour la plupart construites en bois. Le Vannes nouveau, ville moderne, s'est développé autour de l'antique cité, en une suite de faubourgs importants où sont tous les édifices publics, en dehors de la cathédrale, les promenades.

Les monuments religieux nous offrent, en premier lieu, le plus remarquable de tous, la cathédrale Saint-Pierre. Reconstruite au XIIIe siècle, elle a été remaniée du XVe au XVIIIe de styles divers. La façade Ouest, reconstruite en 1875, est flanquée à gauche d'une tour carrée surmontée d'une flèche pyramidale avec clochetons aux angles, et à droite d'une autre tour basse terminée par une flèche. La façade latérale Nord est la partie extérieure la plus intéressante, elle est flanquée, à droite du transept, d'une chapelle circulaire du XVIe siècle, dite du Saint-Sacrement ou du Pardon.

Près de là, se trouvent des parties d'arcades de l'ancien cloître. On remarque à l'intérieur de la nef unique la chapelle Saint-Vincent-Ferrier (canonisé en 1456; la chapelle des Fonts, ornée d'un bas-relief de la Renaissance; les marbres précieux qui enrichissent l'église; le maître-autel en marbre blanc.

L'église Saint-Paterne, réédifiée en 1727. - L'église Notre-Dame-du-Méné (1669-1727), ornée de boiseries, jadis église paroissiale. - Chapelle du collège communal Jules-Simon, précédemment collège Saint-Yves, fondé en 1577. - Le couvent des Carmes déchaussés (1629) est devenu le palais épiscopal. - Le couvent des Ursulines (1627), avec sa chapelle (1790), a été transformé en collège ecclésiastique Saint-François-Xavier que dirigent les jésuites.

Les remparts de la vieille ville ont laissé des restes curieux de quatre époques distinctes. Les parties les plus anciennes, remontant à l'occupation romaine, sont situées dans la partie haute de la ville. Les constructions de la seconde époque sont de la fin du XIIIe siècle (Tours Pouldrière et Joliette). Les réédifications de la troisième époque comprennent les restes de la porte de Calmont (XIVe siècle) et la tour du Connétable. Elle faisait partie, à l'angle du château de l'Hermine, ancienne résidence des ducs de Bretagne et dont cette tour est le seul reste. Préfecture moderne (style Louis XIII) entourée d'un beau parc. Hôtel de ville moderne, auquel on accède par un perron orné de lions en fonte, un campanile le termine; il renferme les salles des Fêtes, le Musée avec, des toiles modernes, la Bibliothèque, qui compte 12.000 volumes. des manuscrits et des incunables. L'ancien Hôtel de ville date des XVe et XVIe siècles. C'est dans la salle haute des anciennes Halles, aujourd'hui le Théâtre, que fut solennellement délibérée par les Etats de la province, l'an 1532, l'union de la Bretagne à la France. Musée archéologique, un des plus remarquables d'Europe; collections de l'Hôtel de Limur. Parmi les vieilles maisons, Château-Gaillard (XVIe siècle); monument à Lesage; promenades : allées en amphithéâtre de la Garenne; la Robine, créée en 1761. Aux environs, châteaux : Bernus, Limur, Limoges, Liziec, Pargo. 

Histoire.
La ville gauloise de Darioriq occupait l'emplacement de Vannes (peut-être de Locmariaquer). C'était la capitale des Venètes (Veneti) ; elle prit plus tard, au IIIe siècle, le nom latin de la nation, Venetia, origine du nom breton Gwened, puis du nom français de Vannes. Avant l'arrivée des Romains, il y avait là une puissance maritime en relations commerciales suivies avec les Phéniciens. En 409, les Armoricains s'étant révoltés contre le joug croulant des Romains, Vannes se donna des comtes indépendants. Un concile fut tenu à Vannes en 465, présidé par saint Perpétue, archevêque de Tours, qui alors sacra son premier évêque, saint Paterne. Le comté devint puissant, tantôt ecclésiastique, tantôt laïque. Le comte Canao soutint la révolte de Chramne contre son père Clotaire ler (561). Waroch ou Erech, prince breton, se rendit héréditaire du comté vers 575, mais il fut obligé de reconnaître la suzeraineté du roi franc Chilpéric. De son nom, tout le pays autour de Vannes fut appelé, jusqu'à la fin du Moyen âge, Bro-Waroch. Vannes, antérieurement ville armoricaine, était ainsi passée sous la domination des Francs, et les rois mérovingiens et carolingiens y frappèrent monnaie. En 848, un second concile y fut tenu par Louis le Débonnaire. Peu après la mort de ce monarque, Noménoë, son lieutenant en Bretagne, prit le titre de roi, en 843, et étendit son pouvoir sur tout le pays, qui recouvra son autonomie, tandis que Vannes était englobée sous son autorité. Cependant Vannes eut ensuite ses comtes particuliers, qui se distinguèrent dans les batailles assurant la Bretagne contre les Vikings (880). Ces pirates ravageaient la Loire, et ils étaient descendus à Vannes en 855. Le comté ne fut définitivement réuni au domaine ducal qu'en 990,sous Geoffroi, mort en 1008. Dans la lutte des Plantagenets et des Capétiens, Vannes subit toutes les vicissitudes du duché. En 1168, Henri II d'Angleterre s'en empara sur le comte Eudes. En 1203, les Etats de Bretagne s'y réunirent pour la première fois et envoyèrent une députation au roi de France afin qu'il vengeât l'assassinat du jeune Arthur.

Durant la guerre de succession, elle subit, une même année, quatre sièges consécutifs par Charles de Blois, la comtesse de Montfort, Olivier de Clisson et Edouard III d'Angleterre (1342). Jean IV fixa sa résidence à Vannes, où son fils Jean V continua de demeurer. Tombée au pouvoir de Charles VIII en 1487, elle fut reprise par le duc de Bretagne François II en 1488. A partir de 1532, Vannes, déchue de sa prépondérance, ne fit que décliner, malgré la réunion à diverses reprises, durant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, des Etats de Bretagne, qui lui donnaient alors quelque animation. Pendant la Ligue, elle se donna à Mercoeur contre la royauté; puis elle finit par se soumettre, à l'avènement de Henri IV. Pendant la période révolutionnaire, en févier 1791, elle fut assiégée en vain par des insurgés bretons. C'est à Vannes, sur la Garenne, que furent fusillés, en 1795, vingt-deux des émigrés de Quiberon. Les Chouans s'emparèrent de Vannes en octobre 1799, mais en furent bientôt chassés.

Armoiries.
De gueules, à une hermine au naturel, passante, accolée d'un manteau d'hermine double d'or et voletant. (Ch. Delavaud).

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Dictionnaire Villes et monuments
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