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Presque tous les
textes de l'ancienne littérature hébraïque qui
sont parvenus jusqu'à nous forment le recueil connu sous le nom
de Bible.
Ils sont de différents genres, et souvent même, dans un seul
écrit, on trouve mêlées la mythologie,
l'histoire, l'éloquence et la poésie.
Les ouvrages cosmogoniques et historiques
de la Bible sont : le Pentateuque,
qui contient le mythe de la création, des premières générations
humaines, et du peuple hébreu jusqu'à
son entrée dans la Terre promise; le Livre de Josué;
le Livre des Juges, qui prend le récit historique (ou
plutôt légendaire) à la mort de Josué,
et le continue jusqu'à celle de Samson;
les 4 livres des Rois,
commençant à la naissance du grand-prêtre Samuel
et se terminant à la destruction du royaume de Juda; les 2 Livres
des Chroniques
ou des Paralipomènes, qui reprennent la généalogie
mythique de la nation juive à partir d'Adam,
répètent sous une forme très abrégée
la partie historique des livres précédents, et finissent
à l'édit de Cyrus en faveur des Juifs;
les Livres d'Esdras,
qui commencent au retour de la captivité de Babylone,
et renferment un espace de 113 ans. La série des livres consacrés
à l'histoire nationale est ensuite interrompue par des récits
épisodiques; ce sont les livres de Judith,
de Tobie,
de Jonas, d'Esther,
de Daniel.
Enfin les Livres des Macchabées
contiennent l'histoire des Juifs depuis Alexandre
le Grand jusqu'à Antiochos Nicanor.
On trouve dans le Pentateuque deux
morceaux poétiques; les Cantiques de Moïse au chapitre
XV de l'Exode
et au chapitre XXXII du Deutéronome.
A la poésie appartiennent aussi le
Cantique de Débora (Juges, chapitre V), le Livre
de Job,
les Psaumes,
les Proverbes,
l'Ecclésiaste,
la Sagesse, l'Ecclésiastique;
le Cantique des cantiques,
les discours des Prophètes, particulièrement d'Isaïe,
et les Lamentations
de Jérémie: C'est avec ces diverses parties de la Bible
qu'on se fait la plus juste idée de l'originalité de la littérature
hébraïque, bien que de nombreux mythes qui s'y trouvent portent
la marque d'une origine babylonienne.
Tout, chez les poètes hébreux, s'anime de brillantes images
et de hardies métaphores, et nul style ne présente un caractère
plus pittoresque; l'expression, à la fois simple et noble, revêt
une incroyable majesté, et la pensée s'élève
à de sublimes hauteurs. Mais on peut reprocher aux auteurs de la
Bible de manquer souvent d'ordre et de méthode, et de tomber
des plus nobles conceptions aux détails les plus vulgaires.
Plusieurs écrits des anciens Hébreux
ont été perdus. Le livre des Nombres
(chapitre XX, v. 14) mentionne un Livre des guerres de Yahveh,
c: à-d. des guerres que le peuple de Dieu eut à soutenir
dans le désert. Celui de Josué
(ch. x, v.13) parle d'un Livre du juste ou des héros,
que l'on croit avoir été un antique recueil de chants nationaux.
Les Livres des Rois
se réfèrent souvent à des Annales des rois de Juda
et d'Israël. Divers écrits scientifiques, que nous n'avons
plus, étaient attribués à Salomon.
Indépendamment de la collection
de textes contenus dans la Bible, les Juifs
possèdent un Code de droit civil et religeux; qui est pour
eux la suite et le complément c'est le Talmud.
Ils ont aussi, sous le nom de Targums,
diverses paraphrases chaldaïques de la Bible hébraïque.
Au VIe siècle de notre ère
parut, sous de nom de Massora ( = tradition), un travail critique
sur le texte de la Bible, destiné à fixer ce texte
d'après les manuscrits les plus
authentiques, à arrêter l'orthographe de la langue,
et indiquant un certain nombre de variantes remarquables.
Il y eut en Occident; pendant le Moyen
âge,
une littérature rabbinique, qui fait suite à celle des anciens
Hébreux, et dont l'Espagne
fut le principal centre (La Diaspora
juive).
Brillante surtout au XIIe siècle,
elle produisit le voyageur Benjamin de Tudèle,
le philologue Aben-Ezra, le grammairien lexicographe David Kimkhi, et le
philosophe Maïmonide. Au XIIIe
siècle appartient le poète Charizi; au XVe,
Abraham Zachat, de Séville, publia
le Juchazin (Livre des familles), espèce d'Histoire
universelle. Les rabbins espagnols cessèrent
leurs travaux à partir du règne de Ferdinand
le Catholique, et trouvèrent ailleurs peu de continuateurs.
C'est seulement dans la seconde moitié du XVIIIe
siècle que deux rabbins allemands, Mendelssohn
et Hartwig Werely, firent renaître chez leurs coreligionnaires le
goût de la littérature hébraïque.
La
versification hébraïque.
Selon Josèphe,
les cantiques dits de Moïse,
au 15e chapitre de l'Exode
et au 32e du Deutéronome,
seraient en hexamètres, et certains Psaumes
dits de David en pentamètres et en trimètres.
Contrairement à ce témoignage, les rabbins pensent
que la poésie hébraïque
n'a jamais eu de mètre fixe, et il est, en effet, difficile d'en
reconnaître aucun : on ne voit pas de vers mesurés par le
nombre des syllabes ou par la quantité prosodique.
Ce qui distingue la poésie, c'est
d'abord un rythme résultant d'une certaine symétrie entre
les membres de la phrase, et du parallélisme des idées entre
les deux parties de la stance ou du verset; ce sont ensuite certaines formes
du langage, les mots prenant des acceptions et les phrases recevant
des constructions spéciales. Lowth distingue trois espèces
de parallélisme, le synonyme, l'antithétique et le synthétique.
Dans le parallélisme synonyme, les mots correspondants, des deux
membres sont synonymes, ou renferment des idées analogues
:
Ma
doctrine, distillera comme la pluie,
Ma
parole dégouttera comme la rosée;
Comme
l'averse sur la verdure,
Comme
la giboulée sur l'herbe.
(Deutéronome,
32, 2. )
Dans le parallélisme antithétique,
les mots correspondants offrent un sens opposé :
Les
coups de l'ami sont fidèles,
Les
baisers de l'ennemi sont perfides.
(Proverbes,
27, 6. )
Le parallélisme synthétique
n'offre qu'une simple analogie dans l'ordre des mots et dans les idées;
les mots ne sont ni analogues ni opposés les uns aux autres, et
l'idée exprimée dans le premier membre est continuée
dans le second et complétée par un nouveau trait :
La
loi de Yahveh est parfaite,
Récréant
l'âme;
L'avertissement
de Jéhova est fidèle,
Rendant
sage le simple.
(
Psaumes, 19, 8 et suiv. )..
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