| Livre d'Esther. - Dans la Bible hébraïque (Ancien Testament), ce livre est l'un des "cinq rouleaux" qui appartiennent au groupe des Ecrits. C'est aussi l'un des livres canoniques de la Bibledes Chrétiens, d'après les décisions du concile de Latran en 366, et du concile de Trente. Le Livre d'Esther, malgré certaines apparences du contraire, ne peut pas passer pour une oeuvre historique; c'est une sorte de roman ou de nouvelle patriotique composée, autant qu'il parait, soit au Ier, soit au IIe siècle avant l'ère chrétienne. Il est à noter que le nom de la divinité n'est même pas prononcé dans cet ouvrage, destiné à commémorer une délivrance quasi merveilleuse; la traduction des Septante a comblé cette lacune par diverses additions qui n'appartiennent pas au texte hébreu. Certains théologiens, peu effayés de l'anachronisme, n'ont voulu voir dans ce texte qu'une allégorie représentant l'Église militante. De leur côté, quelques commentateurs et archéologues ont entrepris, au XIXe siècle, de défendre l'historicité du Livre d'Esther en faisant valoir que l'auteur est familier avec la langue, les usages et spécialement l'architecture de la Perse ancienne, comme l'a fait en particulier Dieulafoy. Le livre d'Esther a ainsi été parfois attribué à Esdras, au grand-prêtre Joachim, à Mardochée, et l'on a même pensé qu'Esther y eut quelque part. Nous avons certainement affaire ici à un auteur instruit et bien informé, mais cette constatation ne nous oblige pas à reculer la date de composition du livre à une époque antérieure aux conquêtes d'Alexandre. (M. Vernes).
| En bibliothèque - Ed. Reus, Littérature politique et polémigue, VIIe partie de l'Ancien Testament, Paris, 1879. - M. Vernes, art. Esther, dans Encyclopédie des sciences religieuses; Paris, t. IV, 1878. - Oppert, Commentaire du Livre d'Esther d'après la lecture des inscriptions perses; Paris, 1864. | | |