| Ecclésiastique. - L'un des livres apocryphes ou deutéro-canoniques de l'Ancien Testament, composé originairement en hébreu, et dont nous ne possédons que la traduction grecque. Ainsi nommé de ce qu'on le lisait dans les anciennes assemblées des chrétiens (en grec ecclesia, assemblée), ou de ce qu'il a des rapports de ressemblance avec l'Ecclésiaste. Dans le texte hébreu que Saint Jérôme dit avoir vu, il portait le titre de Paraboles. Le véritable titre semble avoir été : Sagesse de Jésus, fils de Sirac (ou Sirach), et, sous une forme abrégée, le Siracide. C'est un livre de philosophie morale, sorte de recueil de préceptes rappelant en quelque mesura le livre des Proverbes. L'Ecclésiastique offre trois parties bien distinctes : dans la 1re se trouvent, en forme de sentences, une multitude de préceptes de morale et de prudence pour les diverses circonstances de la vie; la 2e est un discours mis dans la bouche de la Sagesse pour inviter les hommes à la vertu; la 3e est une sorte de panégyrique, dans lequel l'auteur célèbre les louanges de Dieu et fait l'éloge des grands hommes de sa nation. Bien que l'oeuvre présente une incontestable unité d'auteur et d'inspiration, « il n'y a pas lieu, remarque justement Reuss, de parler d'un plan régulièrement conçu d'avance et disposant les différentes matières à traiter d'après un ordre naturel et logique. Il n'y a pas la moindre trace d'une pareille préoccupation de la part de l'auteur. Il passe d'un sujet à l'autre sans qu'on entrevoie le moins du monde ce qui a pu en décider le choix, ou par quelle association d'idées des éléments hétérogènes ont pu se trouver ensemble. » Nous signalerons tout particulièrement l'éloge de la sagesse et la récapitulation des héros de l'histoire d'Israël. Le livre, composé en Palestine dans la première moitié du IIe siècle avant notre ère, autant qu'il paraît, a été traduit en grec une soixantaine d'années plus tard par les soins du petit-fils de l'auteur, fixé en Egypte. C'est une oeuvre distinguée de forme et d'une inspiration morale soutenue, précieuse pour nous faire connaître les croyances des Juifs palestiniens et l'état de la science religieuse et morale des docteurs de la loi à l'époque qui précède immédiatement l'insurrection des Machabées. « L'auteur de l'Ecclésiastique, dit Michel Nicolas, ne connaît en aucune façon ni les méthodes artificielles d'interprétation qui permirent aux docteurs de la loi de découvrir dans les écrits mosaïques des sens cachés et des mystères dont on ne s'était pas douté jusqu'alors, ni la réglementation à outrance dans laquelle la vie tout entière de l'Israélite finit par être enfermée, ni l'importance exagérée qu'on donna aux prescriptions cérémonielles, ni les développements extraordinaires que reçurent les anciennes espérances messianiques. » C'est, en un mot, une oeuvre saine, sobre et forte; Jésus, fils de Sirac, s'y montre le digne disciple et continuateur des écrivains prophétiques, dont il a profondément médité les écrits. (Maurice Vernes). Le livre de l'Ecclésiastique n'était pas reçu dans le canon des Juifs, quoiqu'il fit autorité parmi eux et qu'ils le citassent avec respect; Il en était de même chez les premiers chrétiens. Le 3e concile de Carthage le classa au rang des Livres sapientiaux; cette décision fut confirmée par le concile de Rome en 494, et définitivement par le concile de Trente. (B.). | |